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Grey’s Anatomy - Critique de l'épisode 8 de la saison 3

Staring at the Sun: La main qui tue (presque)

Par Blackie, le 7 décembre 2006
Publié le
7 décembre 2006
Saison 3
Episode 8
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Il paraît que Blackie a pris du retard. Mais Blackie préfère se dire qu’elle a toujours autant d’avance sur ces pauvres âmes qui regardent en différé des USA. C’est donc à vous, chers amis assez fous pour attendre la diffusion française, que Blackie dédicace cette review pleine de spoilers.

Voilà encore un épisode utilisant admirablement tout ce qui a fait le succès de la série à ce jour : un cas médical renvoyant ses médecins à leur propre vie pour qu’ils en retirent une leçon (Meredith et Bailey), de bonnes doses d’humour et de romance (Izzie et Alex), et surtout une intrigue rendant inséparable vie privée et professionnelle qui constitue l’aspect le plus feuilleton. Sans oublier une scène sexy pour bien démarrer (le Dr Mamour -traduction camembert de McDreamy- rattrappant son manque d’hygiène subit durant la partie de camping).

Ajoutons que la voix off de Meredith intervient à peine en introduction, ce qui rend tout de suite le tout plus agréable, et aucun thème unique ne semble ressortir. J’en conclue donc que moins la Rhimes Team cherche à réunir ses personnages dans un thème précis, mieux elle arrive à les traiter individuellement. Si elle ne sait pas quelle banalité faire sortir à Meredith en épilogue, c’est bon signe.
C’est donc une très bonne idée que de la remplacer par la voix chaude de Chandra Wilson, qui pousse la chansonnette a cappella. Et je vous plains déjà de ne pouvoir en profiter, spectateurs du futur qui aurez sûrement droit à une chanteuse de générique de dessin animé pour doublure.

Et quand tout est bien fait, clair, net et logique dans la continuité, il y a peu de choses à ajouter, du Chief qui se décide enfin à choisir entre sa femme et son ex-maîtresse (les hésitations, c’est so last year) en passant par les ressentiments chez les récents divorcés malgré une tentative d’entente cordiale. Le seul point me faisant bondir de mon siège étant cette scène finale censée être romantique, qui en avait déjà choqué plus d’un durant Titanic : pourquoi, mais oh my gods pourquoi balancer des bijoux dans l’océan ?! Si t’en veux plus, tu les revends ou tu les donnes, mais tu ne les files pas à bouffer aux poissons ! Ces quelques carats seraient sûrement utiles à d’autres gens, espèce d’égoïste. En plus, ça pollue.

Carrière et maternité sont une fois de plus abordés, apportant un peu de remise en question à Bailey, qui essaie tant bien que mal de ne pas devenir une mère comme Ellis Grey, et surtout à Meredith qui prend du recul sur son enfance. Après avoir posé un regard d’adulte sur la relation de ses parents et s’être mise dans les baskets de sa mère adultère, ainsi que de sa mère la chirurgienne à responsabilité, je serais assez curieuse de connaître sa réaction si elle se retrouvait enceinte. On sait qu’elle a été blessée par l’absence de sa mère, mais a-t-elle déjà mentionné ne jamais vouloir d’enfant pour cette raison ? Je m’avance peut-être trop, mais cela prouve que le personnage a encore de quoi être largement exploré.

Du côté d’Alex, si je trouve formidable tout ce qui concerne sa tentative de reconquérir notre jolie blonde, je n’ai pu m’empêcher de me demander ce qu’il advenait de sa vocation dans l’obstétrique illustrée il y a deux épisodes. Sauf que depuis, j’ai vu la suite et je suis rassurée, il ne s’agit là que d’une simple parenthèse sur le sujet afin de mieux se concentrer sur sa vie privée. Alex est tout de même le seul pour qui il ne s’est rien passé à ce niveau depuis longtemps, alors s’attarder un peu dessus est la moindre des choses.

Preuve que leurs rapports ont beaucoup évolué depuis leur rencontre, Izzie et Alex démontrent une véritable amitié passant bien avant une quelconque attraction, qui se manifeste dans leurs blagues mais aussi leur entraide commune (Alex face à Sloan, Izzie face à son impuissance médicale). Le baiser a beau ne pas se passer comme dans un conte de fées, Izzie n’a aucun mal à expliquer ce qui la trouble et Alex à comprendre et respecter ses sentiments. Et cela, sans que cela n’affecte en rien leur amitié. Le couple basé uniquement sur une attirance sexuelle n’est plus (merci Denny d’être passé dans le coin) et le cheminement vers une histoire solide se fait doucement, mais bien.

Mais la meilleure partie de l’épisode concerne bien sûr le trio George-Cristina-Burke.

Avec papa O’Mailey de retour à l’hôpital, c’est avec joie que l’on retrouve la bande de mâles balourds qui forme la famille de Georginou (rien que de repenser à la partie de chasse à la dinde l’an dernier, je ris encore). Sauf que dans ce contexte, réaliser que George a le béguin pour une version féminine de ses frangins me laisse assez pantoise.

S’il n’a pas le droit de s’occuper de son cas pour raisons d’éthique, cela ne l’empêche nullement d’utiliser son statut privilégié pour en savoir un peu plus. Et les nouvelles sont loin d’être bonnes. Pour nous, c’est le pied intégral, parce que plusieurs problèmes individuels se trouvent soudainement entremêlés, devenant ainsi un énorme casse-tête où l’issue ne risque pas d’être jolie. Les inquiétudes de George vis-à-vis des capacités de Burke sont décuplées lorsque celui-ci est chargé d’opérer son père, et Cristina se trouve prise entre deux feux. Entre risquer la vie du père d’un ami et trahir son petit-ami, il y a de quoi ne plus savoir où l’on en est.
Surtout quand Bailey vous lance des regards assassins Janitor-style histoire d’en rajouter une couche.
Et voilà enfin pourquoi la veuve joyeuse de Burke nous a autant soûlés depuis huit (huit !) épisodes : pour nous amener une intrigue compliquée, faite de doutes, de culpabilité, de problèmes éthiques et sentimentaux.

Le face-à-face entre George et Cristina est tendu et la coquille de cette dernière se brise une fois de plus, nous offrant des scènes à faire monter la gouttelette à l’œil. Je ne suis pas une grande fan du jeu de Sandra Oh, mais lorsqu’on lui laisse la possibilité de faire autre chose que Robodoc, elle peut avoir un regard particulièrement intense.

Le point de non retour a été atteint et l’explosion qui va en résulter sera à la hauteur de nos espérances.

Blackie
P.S. Blackie trouve aussi que parler d’elle à la troisième personne, c’est la classe.