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Ma saison à Moi - Critique de l'épisode La de la saison La

Saison à Tomemoria: Dans les coulisses de pErDUSA

Par tomemoria, le 27 juillet 2009
Publié le
27 juillet 2009
Saison La
Episode La
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Après avoir eu plusieurs textes travaillés, intelligents, réfléchis et possédant tous une identité propre, il est temps qu’on parle un peu de moi, Tom, le petit nouveau de pErDUSA que les vieux ne peuvent pas encadrer. Et je dis ça, sans connaître l’âge de Ju. Mais comme diraient certains, il a déjà l’air d’avoir quarante ans. Et oui, ça balance.

Mon année télévisuelle s’est vu légèrement bouleversé, dès le départ, et ce pour une simple et bonne raison : j’ai rejoins la rédaction de pErDUSA. Laissez-moi vous décrire le processus de sélection. Il faut d’abord ajouter Feyrtys en amie sur face de bouc puis lui souhaiter son anniversaire. Ensuite, c’est là qu’elle vous propose de reviewer Friday Night Lights à sa place. Comme ça, de but en blanc.

My Life On pErDUSA

FNL, parlons-en cinq minutes puisque la review finale ne verra jamais le jour (bien que quatre pages soient déjà écrites sur mon ordi). Il est incontestable que la saison 3 aura su relever la barre. Ce ne sont pas les intrigues un peu bizarres de Tyra ou l’inaboutissement de l’intrigue McCoy qui me feront revenir sur ce point. Cette saison 3 était digne de la une et enterre comme il se doit la deuxième saison : on oublie tout et on recommence.
Un choix forcément facile, mais néanmoins indispensable pour laisser les personnages respirer. Au final, il n’y a qu’une seule déception pour moi, dans cette décision de faire table rase du passé, c’est les douze épisodes que prennent Landry et Tyra pour se remettre ensemble. Quand on regarde le sublime season finale, on ne voit rien à redire sur ce couple. Il fonctionne parfaitement et ç’aurait été plus agréable de voir leur relation au quotidien plutôt que des intrigues over the top avec Cash…

Vous voyez ce que je viens de faire ? Dire plus de mal que de bien d’une série que j’adore ? C’est une technique perdusienne que j’ai vite du apprendre pour survivre dans ce monde de requin qu’est la rédaction. D’ailleurs, si ça m’amuse, j’associerai chaque membre de la rédaction à un animal, pour vous décrire l’ambiance. Comme ça, parce que j’ai envie.

Lorsque la nouvelle de mon recrutement m’est tombé dessus et après avoir hurlé comme une folle dans ma chambre, faisant sursauter ma colocataire qui, pour garder l’anonymat, prendra le pseudonyme de « Mère », je me suis dit que je ne pouvais pas débarquer comme ça, à pErDUSA (je veux dire PERDUSA QUOI !) en ne regardant que Smallville, Heroes et Gossip Girl. J’allais devoir me construire une culture télévisuelle plus résistante. Un an plus tard, rien n’a changé et pourtant j’ai essayé.

Je me suis par exemple acheté les deux coffrets de Rome, une série juste parfaite à tout point de vue, que j’ai savouré pendant un mois avec Mère. Il fut pénible d’arriver à la fin de cette épopée et c’est le cœur serré que nous avons dit adieu à Atia des Juli et tous les autres. Certaines séries sont comme ça : elles vous transportent dans un autre monde, vous font voir le vôtre différemment, remettent en question votre morale (on cautionne les pires horreurs dans Rome). Mais plus que tout, Rome fait parti de ces séries qui ne vous font pas rougir d’être sériephile à une table de cinéphiles. Et tant pis si, quand on parle de Goddard, vous pensez à son triste départ de Lost.

Lost, tiens. Drôle de saison cette année. Comme j’ai déjà du le dire au moment du retour de la série, je l’attendais dans la plus complète indifférence. C’est bien simple, quand je l’ai vu sur mon… programme télé (parce qu’à pErDUSA, on apprend aussi que le téléchargement c’est le Mal. L’un des commandement écrit par la rédac avant mon arrivée est d’ailleurs : légalement les séries, tu regarderas. Celui-là je l’ai retenu, mais le reste était bien trop long et un peu bête : The Wire, tu aduleras, BSG, tu haïras…), je ne m’y attendais pas du tout. A voir Lost. Sur mon programme télé. Vous suivez un peu ?
En m’embarquant pour une nouvelle saison, je n’attendais plus rien de la série et c’est à ce moment qu’elle a choisi de me surprendre. La lumineuse idée de suivre le présent de tout le monde, sans un seul train de retard sur l’action, a été révolutionnaire de mon point de vue. J’ai vraiment cru que la série allait atteindre la perfection, tant chaque épisode poursuivait cette droite lignée. Et puis, il y a eu celui où Jack décide d’occuper tout le temps d’antenne et où tout sentait le flash-back à plein nez.

Ça pue !

Si les épisodes suivants n’étaient pas trop désagréables, il était quand même pénible de voir la série revenir à sa structure plan-plan quand elle avait su si bien s’en émanciper (d’autant que l’histoire continuait de se dérouler à deux époques différentes et que les flash-back auraient pu être évités). Malgré tout, le centième épisode m’a beaucoup plu, en grande partie pour son cliff : quand le sens d’une vie se révèle au moment de la mort d’un personnage, que cette mort est à la fois le début et la fin d’une boucle infernale dans laquelle aucun des deux antagonistes (une mère et son fils) ne pourront jamais sortir, on a une phrase plutôt compliquée à comprendre, mais surtout une superbe histoire de SF quasiment indépendante. Et je préfère en rester là sur Lost, plutôt que de vous expliquer les raisons qui m’ont poussé, lors du season finale, à grogner quinze fois : « Ta gueule Lost ».

pErDUSA for the win

Après avoir bravement écrit plusieurs reviews dans mon coin, j’ai profité du fait que notre rédactrice en chef raconte sa vie sur son blog pour apprendre qu’elle serait en France durant les vacances scol… durant mes congés payés. Aussi ai-je alors demandé s’il était possible de rencontrer quelques rédacteurs pour un podcast. Et on m’a dit oui.
Pression insoutenable, insomnie, visionnages intensifs de séries intelligentes et/ou populaires ont alors peuplé ma semaine. Je me suis préparé tout plein d’arguments pour avoir l’air de ne pas trop débarquer… Et au final, le podcast a du être divisé en deux parce que je parlais trop ! Mais grâce à cette préparation, je me suis mis à True Blood. Parce que True Blood, on allait forcément en parler.

Je ne reviendrai pas sur tout ce qu’on a déjà dit sur la série, mais j’ajouterai ceci : il faut reconnaître à Alan Ball d’avoir surpassé l’œuvre originelle dont il s’inspire. Les chroniques de Sookie Stackhouse, écrites par Charlaine Harris me laissent un peu perplexe (en vérité, je n’ai pour l’instant lu que Dead Until Dark, le livre qui suit l’intrigue de la saison 1). Le principal défaut du livre est qu’il est écrit à la première personne. Or, passer presque 300 pages en compagnie de Sookie la télépathe, c’est une épreuve de force. En comparant avec la série, j’ai pu ainsi découvrir quelles étaient les intrigues propres à la Team Ball. A savoir le personnage de Tara et tout le développement génial autour de sa mère et en ce moment Maryann, les frasques érotico meurtrières de Jason (survolées dans le bouquin), ainsi que l’approfondissement de personnages comme Lafayette ou Sam… Toutes les raisons qui font que je regarde True Blood en fait. La pire idée qu’aurait eu Alan Ball, ç’aurait été de mettre une voix-off de Sookie comme tant de séries idiotes s’amusent à le faire.

D’ailleurs, pendant que j’y pense, j‘arrête Gossip Girl, Privileged n’aurait jamais du naître, Worst Week était une abomination, Heroes sent vraiment le moisi maintenant et il est hors de question que je dise un mot de plus sur cette horreur de Damages.

Intermède Village numéro 1

C’est le moment de marquer la minute franchouillarde de cette MASAM. Car s’il y a un feuilleton français que je n’ai pas arrêté de suivre depuis l’été dernier, c’est Plus Belle La Vie. Au départ, je ne souhaitais que satisfaire une curiosité mesquine et je m’éclatais à éteindre ma télé à chaque fin d’épisode en criant : « ah c’est bien con ! ». Et puis, progressivement, à les voir tous les jours, ces personnages m’ont paru de plus en plus proches, de plus en plus concrets. Leur psychologie est maîtrisée, les histoires qu’ils vivent les font évoluer de façon cohérente et les scénaristes ne sacrifient jamais leurs personnages à l’histoire.

Des personnages humains et convaincants

De plus, je raffole des arcs de plus ou moins deux mois qui constituent les mystères de la série. Ainsi, cette année, on a eu une amnésique voleuse de bébés, un gamin télépathe, un mafieux gay, un parrain du crime au charisme d’huître et enfin ma préférée, une conspiration internationale sur fond d’écologie. S’il arrive fréquemment que les cliffs me fassent mourir de rire, que je trouve certains acteurs assez lamentables, je ne peux pas nier le plaisir que je prends tous les jours de la semaine devant ce petit truc de vingt minutes pas du tout prétentieux, qui se permet d’aborder tous les sujets possibles et imaginables (de l’homoparentalité aux SDF qui gagnent 700€ par mois) et de les traiter avec une justesse étonnante. Tant que ça tiendra la route, je ne vois aucune raison d’arrêter.

Mes amis les bêtes

Comme Gizz le panda souhaitait me remercier d’un service que je lui ai rendu mais que j’ai pas le droit d’en parler parce que je suis lié par contrat et que ce serait trop long à expliquer, il m’a gentiment offert les deux premières saisons de Battlestar Galactica qu’il destinait, de toute façon, à son vieux pote le sac poubelle. Il commit une grave erreur.
En effet, je n’étais pas préparé à ce que j’allais voir. Malgré ma mauvaise foi et mon désir de respecter au mieux les commandements de pErDUSA. Je n’ai pu que me rendre à l’évidence : c’était trop de la bombe Battlestar Galactica. Du début jusqu’à la fin. Et quand Drum le labrador me demande comment je peux supporter cette œuvre prétentieuse, irréfléchie et aux fans insupportablement cons, je réponds que je n’ai jamais écouté un podcast de Ron Moore, que je ne suis pas allé lire les avis des abrutis et que j’ai vu Razor avant le final de la saison 2. Étrangement, j’étais souvent d’accord avec les reviews de Feyrtys la jument, peut-être l’amertume en moins.
Maintenant, je suis lucide : BSG, sur la durée, m’aurait autant lassé que Lost me lasse aujourd’hui. Mais voir ça comme un énorme film sur quatre mois, c’est une expérience aussi enivrante que les superbes compositions de Bear McCreary. Et tant pis si Tigrou le tigrou veut me présenter Estelle, collégienne de 14 ans, seul être capable d’apprécier BSG autant que moi.

Pour autant, je partage également avec cette chère Estelle la même déception quant à la fin de la saison 8 de Smallville. J’en ai déjà beaucoup parlé, mais ce qui me fait le plus mal, c’est d’avoir soutenu pendant toute une saison que Kelly Souders et Brian Peterson étaient d’excellents scénaristes. Ils avaient écrits mes épisodes préférés de la série, notamment, l’épisode hommage aux films noirs des années 40. Ils avaient une belle plume. Et les deux épisodes qu’ils avaient signés, centrés sur Davis Bloome, étaient tous deux ambitieux et percutants. Seulement voilà, ils ont également signé ce final ahurissant de débilité, de mépris pour les personnages et globalement assez chiant.

Pourquoi ?!

C’était vraiment si difficile que ça d’envoyer Jimmy dans le futur pour satisfaire les vilains gens de DC comics ainsi que les spectateurs ? C’était vraiment indispensable de transformer Davis, un brave type, un ambulancier même, en psychopathe sans âme ? Non mais franchement, Kelly et Brian ! Qu’est-ce qui vous a pris ? J’aurais préféré qu’on vous l’annule, votre série. Comme dirait Estelle, j’ai trop le sum là !

Intermède Village numéro 2

C’est à présent l’heure de la minute rosbif de cette MASAM. Sans le moindre enthousiasme, je me suis mis à la troisième saison de cette série idiote, surestimée et profondément ennuyeuse dans sa saison 2 qu’est Skins. Surprise, la saison 3 diffère totalement. Elle a ses défauts bien sûr : je ne suis pas fan d’un season finale avec la moitié du casting. Mais cette année, les nouveaux personnages (car les vieux, creux et irréfléchis qu’étaient Sketch, Anwar et toute la clic ont laissé place à une nouvelle fournée de jeunes acteurs très talentueux) font tous vrais. Cette année, on a eu de vraies histoires d’amour, de celles qui vous serrent le cœur. Les personnages n’étaient pas des caricatures. Et si certaines situations restent grotesques, l’humour fait très bien passer la pilule, ce qui n’était pas toujours le cas avant. Cette année, ça faisait vraiment du bien de regarder Skins.

Sournoiserie et léchage de bottes

Bien qu’ils ne m’aiment pas beaucoup, je partageais avec l’ours Joma et Ju le loup, la même admiration pour, je veux l’écrire en entier une dernière fois, Terminator : The Sarah Connor Chronicles. Cette série était à part. Sa construction, sa réalisation, ses partis pris de narration, la rendaient réellement unique. Ce qui est une denrée rare de nos jours sur les networks. C’était une grande série de Science Fiction, dont l’annulation me fait réellement beaucoup de peine. Je regrette vraiment de devoir abandonner ces personnages attachants à un tel moment de leur histoire, sans espoir de voir leurs aventures se poursuivre un jour. Et ce n’est pas le navet de McG qui atténuera ma peine, au contraire.

Je préfère me dire que Blackie la panthère m’aura fait découvrir une super série qui, elle, n’est même pas annulée. Officiellement, si j’ai découvert cette série, c’est parce que Blackie m’a convaincu que ça me plairait, qu’il y aurait plein de beaux gosses et que la couverture ne mentait pas sur le plaisir qu’on passe devant la série (bref, rien à voir avec Dante’s Cove !).

Miam Miam

Officieusement, c’était le seul moyen pour que Supernatural apparaisse dans le tableau de fin d’année et la magouilleuse Blackie m’a assuré que le sadique Ju n’oserait pas me refuser une place dans le tableau une seconde fois, au risque de s’exposer à la colère Blackienne. Toutes ces conspirations vous l’auront fait comprendre : j’adore Supernatural. J’adore ces deux frères et leurs aventures rocambolesques. J’apprécie le fait que je me cache parfois sous les draps quand elle me fait très peur. J’aime la morale douteuse des Winchester. Ainsi que chaque saison s’enfonce un peu plus dans la noirceur. Le season finale a comblé toutes mes attentes. A tel point que je ne serais pas étonné de retrouver quelques reviews de Supernatural à la rentrée.

Par contre, je refuse de parler de Dollhouse ! Déjà parce que cette série a fait couler trop d’encre et aussi parce qu’après ce putain de treizième épisode, tout ce qui me vient à la bouche, c’est « gnin ? ». Elle est passée où ma série sexy, idiote (pléonasme ?) avec ses lalala au générique et ses histoires à tiroir ? C’est intelligent Dollhouse maintenant ? J’avais bien besoin de ça !

A new kind of family

Je préfère me rabattre sur les séries que Jéjé la girafe adore citer d’un air un peu attristé entre deux gorgées de Cosmopolitain en disant « c’était le bon vieux temps ». Oui on parle bien de My So-Called Life et Once & Again. Deux séries sur lesquelles Winnie Holzman a travaillé. Deux séries magnifiques. Il n’y a pas grand-chose d’autre à dire. Si la réalisation et les costumes ont un peu vieilli, les thèmes abordés et l’écriture demeurent intemporels.

J’aime énormément les apartés en noir et blanc de Once & Again. Ils auraient très bien pu être remplacé par une voix off surexploitée (quoique My So-Called Life était une des rares séries à savoir exactement quoi faire de sa voix-off). Mais ces deux séries ont pour particularité de savoir aussi ce qu’elles veulent dire et comment le dire. Il n’y a pas ces premiers épisodes où la série se cherche, essaye différents tons avant d’adopter son rythme de croisière. Non avec ces deux-là, on sait immédiatement ce qu’on va regarder et on aime cette assurance dans le propos. Surtout s’il fait mouche.

Dans un autre registre, j’ai finalement écouté les avis du Tigre et d’Iris l’opossum en visionnant la première saison de Greek. Quelle bonne surprise. Je pensais que cette série me plairait au mieux autant que Gossip Girl, c’est-à-dire pas beaucoup. Mais non, Greek est plus drôle, ses personnages ont de vrais personnalités qui ne changent pas tous les quart d’heure, elle a de vrais arcs et pas des storylines de deux épisodes. La première saison est un divertissement tout à fait délicieux qu’il serait dommage de rater, comme je l’ai fait. Ce qui est amusant, quand on la compare à Gossip Girl, c’est qu’on retrouve dans ces deux séries, les mêmes archétypes de personnages. Et on prend conscience du potentiel gâché dans cette dernière.

Je finirai par la meilleure série que j’ai regardé durant cette saison. Non pas In Treatment, quoique ce spectacle étonnant, dont j’ai ignoré la première saison, m’a paru tout à fait fascinant et digne de figurer au panthéon des grandes œuvres télévisuelles.

Je veux parler de la saison 4 de The Wire. J’ai eu un peu de mal à rentrer dans celle-ci. Pendant plusieurs épisodes, elle n’arrivait pas à surpasser les merveilleux souvenirs que je gardais du précédent opus.
Puis les enfants des rues, l’injustice, le désespoir face à une roulette russe incontrôlable, la colère contre un maire auquel on croyait, la brillante analyse d’un système paralysé par tout le monde et personne auront eu raison de moi. La saison 4 est pour l’instant la meilleure de The Wire (je me garde au chaud l’ultime saison). Parce que les racines du mal y sont montrées dans leur pureté à peine écorchée. Parce que quand il s’agit d’enfants, le cœur se serre deux fois plus. Parce que jamais une telle descente aux enfers, filmée sans artifice mais avec une lenteur ultra réaliste, ne m’aura autant bouleversé que celle-ci. Ça, c’est du chef d’œuvre.

tomemoria
P.S. Pardon à E.R., Pushing Daisies, Prison Break, 24, Brothers&Sisters, Desperate Housewives, Kyle Xy, Dexter, The Shield, Queer As Folk et United States Of Tara. Je m’excuse de ne pas avoir pris le temps de dire tout le bien ou le mal que je pense de vous.