Sauf Iris. [1]
Parce que l’esprit d’équipe, c’est important. C’est même la chose la plus importante dans la vie, après la famille et le petit-déjeuner.
Sans esprit d’équipe, pErDUSA serait un site décousu et sans aucune cohérence d’un article à l’autre, un site qui pourrait aussi bien publier la critique élogieuse d’une série sur un condamné à mort que des graphiques colorés illustrant quel vampire couche avec quel autre vampire sur la CW.
Allons ! Ce serait une énorme erreur.
Non, à pErDUSA, on a bien retenu nos leçons. Iris a donc bien pensé à laisser une note pour dire ce qu’elle pensait du final de Community, et Conundrum a fait de même avec le dernier épisode de The Office. Et si le site s’est peint en bleu... bob loblaw... [référence] [référence] [référence]... Coo Coo Ca Cha !
Bref.
Le petit avertissement habituel : chaque texte parle ouvertement de la série concernée. Donc si vous n’êtes pas à jour sur l’une d’entre elle, le mieux est de passer directement au moment suivant.
1 Saturday Night Live

18 mai / Le Mariage de Stefon
Par Conundrum
J’ai commencé Saturday Night Live au moment où Kristen Wiig, Andy Samberg et Bill Hader ont rejoint la distribution. L’année dernière, les départs de Wiig et Samberg ne m’ont pas ému plus que cela. J’étais juste content de voir que les nouveaux venus allaient avoir la garantie d’avoir plus de temps d’antenne.
Lors du dernier SNL, je ne m’attendais pas du tout à avoir les larmes aux yeux lors du mariage de Stefon et au denier au revoir lors du générique de fin. Bill Hader qui quitte SNL, c’est la fin du SNL tel que je l’ai connu. Tout comme les Ponds ont pris avec eux mon intérêt envers Dr Who, Hader était l’une des constantes de l’émission. Il arrivait à nous décocher un sourire même lors des émissions les plus faibles. Alors son « I love you, man ! » à Meyers après le sketch tellement sincère m’a beaucoup ému.
Son départ de SNL ne tourne pas juste la page de la vie de l’émission, avec la fin de 30 Rock, Fringe et The Office, il rentre dans un changement en profondeur dans le paysage audiovisuel américain. Ce n’est pas tant Stefon ou ses impeccables imitations qui va manquer, il y a une sympathie et une aura de bon gars qui se dégage de ce type. C’est la différence entre lui et un Jay Pharaoh aux imitations tout aussi justes. Et autant Fallon agaçait lors qu’il se marrait en plein sketch, autant il était impossible de ne pas sourire lorsqu’on voyait Bill, le Bon être incapable de garder son sérieux dans un sketch de The Californians.
Les nouveaux sont prometteurs et SNL va s’en sortir, mais sans Hader, ce ne sera plus mon SNL.
2 The Americans

1er mai / Ca, c’est du cliffhanger
Par Jéjé
Là, on est du niveau de la saison 3 de The Good Wife, qui se termine, je vous le rappelle sur cette grande question : Alicia va-t-elle se décider à entrer dans sa maison ? La saison 1 de The Americans se termine elle sur une réponse mais d’un enjeu aussi important : oui, le linge est bien plié !
Il y avait très peu de chance qu’il ne le soit pas, mais je suis surtout très content que la série se termine sur l’un des enfants du couple d’espions. J’ai l’impression que c’est une façon de nous annoncer que la dynamique familiale sera plus présente dans la saison suivante et qu’on s’intéressera davantage à la problématique pour l’instant à peine survolée de ces enfants et de ses liens de parentés particuliers, qui sont pour moi les conséquences collatérales les plus fascinantes de la stratégie particulière d’infiltration du camp ennemi présentée dans The Americans.
Le fait qu’aucun personnage principal ou secondaire ne meurt dans ce finale de façon abrupte (ni même de façon douce et préparée, personne ne meurt du tout) me donne encore plus confiance pour la suite, particulièrement en la capacité des scénaristes à créer des personnages et des relations au long court.
Mais, entre nous, j’étais franchement pas sûr que le linge serait plié...
3 Mad Men

19 mai / Si Ju et Don vont bien, c’est Juvamine
Par Blackie
C’est l’épisode qui aura le plus fait parler, tant son décalage a surpris.
Il est certain que l’humour semble plus présent cette saison, comme pour compenser les idées de plus en plus sombres de Don et les effets d’une guerre qui pèse sur l’époque. Les temps ont beau devenir moins rigides, ils n’en sont pas pour autant plus faciles. Alors quand Matthew Weiner décide de creuser le malêtre de ses personnages, il le fait en leur donnant un semblant de répit.
Ce qui fait qu’à première vue, The Crash est un gros WTF où une bonne partie de la boite (sans Joan, partie acheter des petits shorts à fleurs pour Benson) se prend des piqures de “vitamines” pour finir un boulot durant le week-end. Cela donne des passages merveilleux comme un concours de Guillaume Tell horriblement foiré et une démonstration de claquettes de Cosgrove du niveau du charleston des Campbell. Pendant ce temps, une vieille cambrioleuse se fait passer pour la grand-mère de Sally et Bobby. Et on se tape encore des flashbacks très oubliables, parce que bon, on a compris que Don a grandit dans un bordel !
Il y a beaucoup de symbolisme dans cet épisode, mais sans même aller chercher si loin, la gravité qui se cache derrière tous ces rires se fait bien sentir. Je suis sensée ne parler que d’un moment, mais c’est cet épisode entier et plus particulièrement les scènes de Stan que je retiens. Stan Rizzo, un personnage secondaire servant généralement de pointe comique (et possédant la plus belle barbe du monde), gagne ici l’attention en révélant pourquoi il a tant besoin de s’échapper. Un jeté de stylo hilarant fini en triste confession à Peggy, avec qui il a développé l’une des meilleurs amitiés de la série.
Weiner a encore réussi à dire beaucoup de choses sur la situation de ses personnages, mais d’une façon à la fois surprenante et étrangement drôle. Mad Men perdrait toute sa force si ce genre d’exercice devenait fréquent. Mais de façon exceptionnelle comme ici, l’impact marche à la perfection.
4 Game of Thrones

12 mai / T’y connais rien, Jean Neige !
Par Tigrou
Alors que l’indulgence dont beaucoup de critiques font preuve depuis deux ans face à Game of Thrones m’étonne régulièrement, j’ai été assez surpris de voir avec quelle sévérité ce 7e épisode de la Saison 3 a été accueilli sur Internet. Beaucoup l’ont trouvé long, fastidieux, ennuyeux, et se sont agacés de devoir endurer un énième épisode de transition dans une Saison qui en compte déjà beaucoup.
Je suis le premier à reprocher à la série d’avoir mal réparti ses intrigues en Saison 3, mais bizarrement, j’ai pris beaucoup de plaisir devant cet épisode.
Ce qui est intéressant avec The Bear and the Maiden Fair, c’est qu’il a été écrit par George R.R. Martin, Monsieur L’Auteur des Livres. On aurait donc pu s’attendre à une avalanche d’événements et de scènes chocs, comme l’année dernière dans son épisode Blackwater.
Et là, surprise : c’est tout le contraire ! L’auteur prend son temps, et nous offre un épisode assez pauvre en action et focalisé sur les personnages. Un épisode qui, du coup, m’a rappelé pourquoi j’aimais Game of Thrones.
Parce que Martin sait les écrire, ses personnages. Dans cet épisode, en particulier, on sent qu’il a plaisir à écrire pour ceux que la série a mieux développé que les livres (ou qu’elle a altérés), comme Ygritte, la femme de Robb ou Shae.
Les scènes d’Ygritte avec Jon Snow faisaient partie des très bonnes choses des derniers épisodes, alors que la série n’avait jusque là pas du tout rendu honneur à cette partie de son intrigue. Ygritte est plus développée et intéressante à l’écran que dans les livres (en partie grâce à son excellente interprète, qui arrive même à donner des expressions faciales à Kit Harrington). Martin semble d’accord avec ce constat puisque, dans cet épisode, il nous offre 3 scènes très joliment écrites avec le personnage : du jamais vu je crois ! (Mention spéciale à cette belle réplique d’Ygritte à Jon Snow, qui semble convaincu que les filles s’évanouissent à la vue du sang : « Girls see more blood than boys ».)
La scène de Shae avec Tyrion, elle aussi, était très touchante. J’aime beaucoup la version « romantique » de leur relation pour laquelle a opté la série, et Martin a à nouveau montré qu’il pouvait s’ajuster très facilement à la version alternative de ce personnage.
Plus amusant encore : c’est justement un épisode écrit par Martin qui s’amuse à bouleverser un peu l’intrigue générale « intouchable » des livres (en clin d’œil aux fans ?). La femme de Robb est enceinte. Ce n’est pas un bouleversement majeur, et pourtant, ça introduit une dose d’inconnu et de suspense dans une intrigue que tous les lecteurs du livre connaissent déjà. Bien joué.
Enfin, cet épisode à un autre intérêt pour le fan des livres que je suis : malgré ses qualités, il est aussi bourré de ces défauts qui semblent parfois n’appartenir qu’à l’univers de la série. La scène de porno soft de Theon et ses tortionnaires lesbiennes était l’une des plus gratuite et des plus ridicule que nous ait offert Game of Thrones jusque là. Au point qu’on se prendrait presque à espérer qu’il s’agissait d’une scène à vocation parodique, d’une façon pour George de se moquer un peu des scénaristes en pastichant leurs travers. Mais mieux vaut se rendre à l’évidence : les scènes de sexe gratuites et sexistes font partie de l’univers de la série, il faut les tolérer ou arrêter de regarder.
En conclusion : The Bear and the Maiden Fair est un épisode imparfait, mais attachant. Quand on fait le point, il ne s’est pas passé grand-chose dans les 8 premiers épisodes de cette saison de Game of Thrones. Mais si tous les épisodes avaient réussis à exploiter les personnages comme Martin l’a fait dans certaines scènes, j’aurais été beaucoup plus enthousiaste sur l’ensemble.
5 Arrested Development

26 mai / Michael Bluth remplace Jeff Probst
Par Ju
C’est le premier gag qui m’a fait éclater de rire dans la saison 4 d’Arrested Development. Un un gag qui arrive à l’issue de la première séquence que j’ai trouvé vraiment drôle de la saison, vers la fin du premier épisode. Une séquence de quatre minute (une éternité en termes de comédie et encore plus comparé à l’ancien rythme de la série) qui rabâche exactement la même vanne sur toute sa durée, avançant inlassablement vers une conclusion évidente dès la première seconde. Une séquence qui, d’après les avis que j’ai pu lire, a divisé les fans entre ceux qui, comme moi, ont retrouvé Arrested à ce moment, et ceux qui criaient au scandale et aux scènes trop longues.
À l’heure actuelle, je ne suis toujours pas sûr d’arriver à trouver quelque chose d’un peu original à écrire sur la saison 4 d’Arrested Development, imparfaite, bordélique, frustrante, fascinante... mais je suis sûr d’une chose : j’ai vraiment adoré voir Michael Bluth être exclu par erreur d’une habitation pour quatre personnes par un vote suivant un scénario « bagages faits à l’avance et commentaires interdits après dépouillement » .
6 The Fall

27 mai / Woman. Subject. Fucks. Man. Object.
Par Jéjé
C’est l’une des dernières scènes de l’épisode.
Le personnage de Gillian Anderson, en charge d’une enquête sur plusieurs morts à Belfast, se fait interroger sur sa relation très courte (euphémisme pour coup d’un soir) avec un policier fraîchement assassiné. C’est la deuxième ou troisième fois qu’elle explique la nature de cette rencontre. Et la deux ou troisième fois où on lui fait comprendre qu’elle n’a pas agit comme il aurait fallu.
On sent depuis le début de la série qu’une attention singulière est portée à la question de la nature des victimes (à savoir, forcément, des femmes), chose assez rare dans les fictions centrées sur les serial killers.
Mais le moment où Gillian Anderson met les points sur les i, clairement et froidement, sur le fait le reproche qui lui est fait l’est parce qu’elle est une femme est à mon avis le moment où la série confirme au spectateur que la série explore effectivement par l’intermédiaire du thriller le déséquilibre qui existe dans les rapports hommes-femmes dans la vie professionnelle et dans la vie personnelle et que c’est bien l’un de ses thèmes centraux.
Ce n’est pas peut-être pas moment le plus subtil de The Fall, je veux bien le reconnaître, mais j’apprécie ces séries capables d’expliciter clairement ce qu’elles ont à dire et de guider le regard.
[1] Elle ?