1er février 2015
Episode Hiver
Enfin, pour être un peu plus précis, on ne voudrait pas qu’on prenne le prétexte d’une dénomination fallacieuse pour nous retirer les cartes de journalisme qu’on espère bien obtenir un jour (dans le seul et unique but de bénéficier de la réduction d’impôts réservée à la profession (dont on aura bien besoin quand on sera devenus riches (après avoir mis des pubs sur pErDUSA))).
Mais bon, bref, en plus d’établir des plans sur vingt ans pour nous enrichir, nous avons aussi profité de décembre et janvier pour écrire une critique sur un formidable épisode de The Newsroom (ou presque), une chronique sur des séries qui ont toutes réussies des retours formidables ce mois-ci (ou presque), et un bilan de la merveilleuse adaptation de Broadchurch (ou pas).
Et aujourd’hui, on a envie de vous parler de...
1 TVTattle
26 janvier / TVTattle is Oliver Quinn
Par Jéjé
Depuis plus de dix ans, TVTattle est [1] le compagnon quotidien des amateurs de séries US.
Je ne sais donc pas s’il est bien utile que je rappelle ici qu’il s’agit d’un site (d’une personne qui s’appellerait Norman Weiss) qui compile chaque jour la sélection d’infos sur la télé US la plus exhaustive du net via des liens pointant sur une quantité astronomique de sites spécialisés ou non, mais sait-on jamais.
TVTattle a fermé ses portes une première fois en 2013. La nouvelle fut une onde de choc terrible et fut partagée par beaucoup. J’avais pu gérer son absence pendant les premiers jours en m’immergeant dans la lecture des innombrables articles regrettant sa disparition, et avant peu l’annonce fut faite que le site renaîtrait rapidement et serait hébergé par Hitfix.com, la maison d’Alan Sepinwall et de Dan Fienberg. TVTattle n’eut pas vraiment eu le temps de me manquer.
Quand on annonça un nouvel arrêt du site et que son futur n’était pas encore décidé, je n’ai pas paniqué. Je me suis dit qu’il devait essayer de re-négocier avec Hitfix.com ou d’autres sa collaboration. Le fait que cette pause de TVTattle n’avait pas l’air de causer d’émoi dans le petit monde des chroniqueurs US m’a conforté dans mon idée.
Puis les jours ont passé. Et les semaines…
Regarder des séries sans TVTattle, c’était un peu comme manger de la tomme de brebis sans confiture de cerise, comme regarder un épisode de Lost sans lire la review de Ju, comme écouter un podcast de pErDUSA sans les bruits de petits gâteaux qui craquent sous les dents… C’est sympa, mais ça n’a rien à voir.
Quand j’ai appris par hasard plus de trois jours après que Madam Secretary avait renouvelée pour une saison 2, j’ai su qu’il fallait faire quelque chose.
J’ai commencé à chercher des sites d’infos qui pourraient pallier un peu son absence. J’ai découvert l’existence de pages spécialisées dans la recherche de sites similaires à d’autres (dont la pertinence des résultats est proche de zéro) et qui n’ont l’air d’avoir comme intérêt que de polluer les recherches sur les moteurs de recherches. J’ai atterri sur les sections « news » des grands sites, j’ai trouvé quelques blogs consacrées aux infos télé, mais tous se contentent de reprendre les annonces officielles des networks US et de recycler les trois-quatre histoires qui ont circulé sur le tout le net pendant la journée.
Impossible de trouver une sélection de critiques du season premiere de Justified suivi des derniers déboires judiciaires des Real Housewives.
La dépression me guettait, je me suis mis à suivre The Affair, j’étais prêt à abandonner les séries pour lire des livres…
Et puis, ce 26 janvier est arrivé.
TVTattle est de retour.
Je crois que je n’ai jamais été aussi content de lire un article sur la carrière de Zachary Quinto.
Depuis tout va mieux.
Je n’imagine pas quelle aurait été ma vie si j’étais passé à côté de cet article.
2 The Comeback
28 décembre / Valerie aux Emmys
Par Conundrum
A l’époque, j’avais été très agréablement surpris de l’annonce du retour de The Comeback. La série de Lisa Kudrow est l’une de ces rares séries que j’appréciais de plus en plus à chacun des visionnages gloutons que je faisais. Mais lorsque la seconde saison est enfin arrivée, j’ai eu du mal à apprécier à nouveau la série.
En effet, je me suis rappelé que si j’aimais de plus en plus la saison 1 de The Comeback, c’était fortement dû à la disparition progressive du malaise provoqué par le premier visionnage. Et ce malaise était de retour avec cette saison 2. Il est quelques fois très difficile de voir Valerie Cherish se faire humilier, bien plus difficile qu’en saison 1.
Le tournage du fantasme de Paulie G était un moment particulièrement dur de la saison. Voir un personnage bête et méchant comme Fiona Wallice dans Web Therapy se faire rabaisser n’est jamais un problème parce qu’elle le mérite et qu’elle sait se défendre. Aujourd’hui, les intégrales et la nostalgie aidant, nous avons une grande affection pour Valerie, ce qui n’était pas un acquis en saison 1. Je ne voyais pas l’intérêt d’une seconde saison, si elle se contentait d’être un second round d’humiliations successives de Valérie alors qu’elle est confrontée, cette fois ci, à des problèmes sérieux comme sa séparation avec Mark et la maladie de Mickey.
Et puis est arrivé le vrai moment qui m’a redonné fois en la série : la confrontation entre Valerie et Mark sur le parking du restaurant. Valerie montre enfin qu’elle est plus que cette image qu’elle se donne quand elle aborde ses problèmes de couple ouvertement avec son mari et qu’on découvre qu’elle a des vrais reproches à lui faire.
Et je ne regrette pas de pas avoir cédé à la tentation d’arrêter la série parce que le dernier quart d’heure de la série, celui qui suit des scènes désespérantes d’humour scato, expliquait pourquoi nous avions besoin de revoir Valerie une dernière fois. Sur le papier, c’est très mielleux de se dire qu’alors qu’elle va enfin recevoir la reconnaissance de ces pairs, elle choisit d’être aux côtés de celui qui l’a toujours soutenu, Mickey, et que par la même occasion, sans manipulation, sans calcul, et par surprise, elle sauve son mariage. C’est mielleux, mais Lisa Kudrow, la réalisation, et surtout toutes les humiliations qui ont amenés à ce moment, le justifie amplement.
Rien que pour cela, je suis heureux que cette seconde existe. Mais, en plus de cela, un article de Splitsider sur The Comeback et le mythe de la « femme difficile », m’a fait réaliser quelque chose que je n’avais pas vu. Il y a beaucoup d’histoires de femmes qui mènent la vie dure aux pauvres scénaristes comme la méchante Roseanne et la vile Cybill et l’odieuse Brett. Avec un brillant parallèle avec cette seconde saison, Harry Waksberg a écrit un article très pertinent sur cette image de femme difficile des sitcoms des années 90.
Au final, la brillance de cette seconde saison est de très vite oublier l’aspect critique de la télé réalité. S’il était pertinent il y a dix ans, il est dépassé de nos jours. Cette seconde saison nous a donné bien plus que ce que nous étions en droit d’espérer. Je suis bien content que ma prochaine intégrale de The Comeback comptera dorénavant plus d’épisodes.
3 The Flash
9 décembre / Des Super-Héros dans ma Télé
Par Ju
The Flash est la meilleure série de super-héros diffusée à la télévision.
Hmm... en fait, The Flash est la seule série de super-héros diffusée à la télévision. Et c’est la raison pour laquelle je lui pardonne beaucoup de choses, que j’ignore ses gros défauts, et que j’arrive à l’apprécier malgré ses erreurs.
Des erreurs comme un épisode où notre héros se débat pendant quarante minutes contre un binoclard à capuche dans des scènes d’actions pourries et dépourvues de sens, accompagnées de flashbacks ratés, et d’une sous-intrigue où un personnage qu’on n’aime pas découvre que ses nouveaux collègues ne l’aiment pas non plus. (Oui, j’ai détesté l’épisode de cette semaine. Il était très con).
Mais je suis encore tellement ravi de The Man in the Yellow Suit, le dernier épisode avant la pause de Noël, que j’ai réussi à supporter le mec ridicule avec sa capuche sans rien jeter vers mon écran.
Car l’arrivée officielle du Reverse Flash dans la série était foutrement bien foutue. Et elle m’a rappelé, s’il le fallait encore, que The Flash est vraiment la seule vraie série de super-héros que j’ai pu voir à la télé.
Agents of Shield n’est pas une série de super-héros. Arrow n’en est pas vraiment une non plus (c’est une série sur des justiciers urbains), et j’ai l’impression que Daredevil suivra le même chemin. Smallville a évité très soigneusement de mettre Tom Welling en collant pendant dix longues années. Lois & Clark était une comédie romantique.
Du coup, quand je vois un mec en costume rouge qui court très vite affronter un mec en costume jaune qui court très vite aussi, ça a tendance à réveiller quelque chose de très basique en moi : grâce à ça, j’ignore les histoires faciles et les personnages manichéens pour ne m’intéresser vraiment qu’aux scènes d’actions que je ne peux voir que là, à la télé, et vraiment nulle part ailleurs.
Vive des trucs flous qui se tabassent en image de synthèse.
Vive le Flash qui sauve des civils dans un train qui déraille.
Vive les gentils très gentils qui affrontent des méchants très méchants.
Sauf le binoclard à capuche. Qu’il aille se faire voir.
[1] avec pErDUSA, cela va sans dire.
