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21 Drum Street - De l’importance de regarder les séries à ne pas manquer

N°60: Une Confession

Par Conundrum, le 2 janvier 2017
Publié le
2 janvier 2017
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Avec 300 articles rédigés pour EDUSA/pErDUSA, je dois vous avouer un terrible secret. Je suis la fraude de la rédaction.

Depuis des années maintenant, je vous mens à tous. Malgré les tableaux bi annuels postés sur le site, personne ne semble remarquer mon crime. Celui-ci reste impuni, d’année en année, mais la culpabilité est maintenant trop forte. Je dois tout avouer : j’ai raté des «  séries qu’il ne faut pas rater  ». Je n’ai ni vu, ni attendu des « séries les plus attendues ». J’ai manqué des « séries à ne pas manquer » et même celles qu’il ne fallait « surtout pas manquer ». En maintenant, toute la presse spécialisée me confronte à ma conscience professionnelle avec ses innombrables listes de séries que tout fan de séries doit voir en 2017.

Je suis désolé mais je n’ai pas vu Vinyl en 2016.
L’année dernière, à la même époque, on m’avait dit que non seulement la production était une « équipe de choc » mais qu’en plus, le casting était « ahurissant ». Pourtant, on me promettait du « sexe, drogue et rock’n’roll », et c’est cool le sexe, la drogue et le rock’n’roll, surtout quand ils viennent d’une vieille dame qui s’appelle Mick Jagger. Mais, voilà, je n’ai pas regardé Vinyl. J’ai regardé Law and Order : SVU. Beaucoup de SVU. J’ai donc visiblement totalement manqué ce qui était important en 2016.

Comme je regarde plus d’une série, je rentre dans la catégories des « sérievores ». C’est dommage, je venais à peine de me faire une raison que j’étais un « series-addict » et d’entamer le travail à faire sur moi qui vient avec la prise de conscience d’être en proie à l’addiction.
En tout cas, en tant que « sérievore », je devais regarder Marseille. C’était très important. C’était la première série française Netflix, et à en lire les critiques, ça en faisait la première série française digne de ce nom. En fait, à part Gérard Depardieu, et la promesse « d’un House of Cards à la française », on ne m’a pas trop expliqué pourquoi Marseille méritait que je lui accorde mon temps. Mais, je ne cherche pas à avancer une excuse. Je n’ai pas regardé Marseille, ni pour le fun, ni pour le boulot, et pour cela je m’en excuse.

Aussi, les séries, c’est très bien. Mais vous savez ce qui est mieux ? Une série qui rappelle un film qu’on vient de voir.
L’année dernière, on m’a dit que je devoir voir Billions parce que Damian Lewis était « le nouveau Loup de Wall Street ». Je n’ai pas vu Le Loup de Wall Street. Je n’ai d’ailleurs vu ni Danse avec les Loups, ni Wall Street. Mais j’ai conscience que j’aurais dû regarder Billions. Parce que même si les films et les séries sont deux formats différents et qu’il n’y a pas de raison de dénigrer un genre pour glorifier un autre, on sait tous dans un coin de notre tête que le film, c’est quand même toujours un peu plus noble qu’une série. Après tout, Martin Scorsese ou Woody Allen ne s’abaisseraient pas à faire des séries. Et s’ils en faisaient, elles seraient parfaites, irréprochables et révolutionneraient tellement le genre qu’il faudrait lui donner un nouveau nom.

D’ailleurs, un créateur de séries n’a ses lettres de noblesses que lorsqu’il y a traîné un peu avec un scientologue et réalisé des films de franchises établies. On sait tous que le succès du septième volet de Star Wars est dû uniquement à la présence de J.J. Abrams. Alors quand un réalisateur de film « adapte un roman du maitre du thriller, Stephen King », on cumule le prestige de deux genres encore plus pertinents que la série : le film et le livre. Alors bon, J.J. Abrams n’a pas ni adapté le livre en créant la série, c’est Bridget Carpenter, ni en réalisant un seul de ses des épisodes, mais peu importe, il l’a adapté et c’est ce qui compte. En plus, il y avait même un acteur de film dedans, donc peu importe le traumatisme de suivre une série tirée d’un livre de Stephen King m’a causé par le passé, je n’aurais pas du rater 11.22.63.

Et puis, en parlant de livres, déjà que je ne regarde Game of Thrones, et que 2016 a été l’année où j’ai arrêté The Walking Dead, je me devais de suivre Westworld, une adaptation d’un livre avec « un casting composé de pointures XXL  ». Peu importe les noms, vous comprendrez tous qu’il s’agit d’acteurs plus habitués au grand écran qu’au petit. Et puisqu’ils font l’effort de s’abaisser à faire de la télé (mais pas vraiment, parce que c’est HBO), je me devais de leur rendre la pareille en leur accordant mon respect et mon temps lors de la poignée d’épisodes de la saison 1 de Westworld. À la place, j’ai revu Friday Night Lights, avec son casting composé de pointures M/L, au mieux. Cela dépend de si Taylor Kitsh a un film à planter au box office cette semaine.

En revanche, il y a des conseils que j’ai suiviS. On m’avait promis que « la vérité ne sera pas ailleurs…mais bien dans cette dixième saison » de The X-Files. On avait même ressorti le terme « culte » pour qualifier la série et son duo d’enquêteurs. Et là, j’ai été présent, à tous les épisodes. Et on est tous conscient que peu importe tous les malheurs que 2016 nous a apporté, nous vivons tous dans un monde meilleur avec ces six nouveaux épisodes de The X-Files.

Et je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas la première année que cela m’arrive. Cela fait des années que je loupe la quasi intégralité des séries mentionnées dans ces listes. Pourtant, alors que la production sérielle est de plus en plus importante, c’est pourtant facile, c’est quasiment toujours les mêmes projets qui sont mentionnés dans ces listes.
En règle générale, il s’agit d’une série qui ne provient pas des chaînes traditionnelles américaines, avec des acteurs de cinéma qui feront dire aux spécialistes que c’est "du lourd, du très lourd" au moins aussi lourd que des remarques de Laurent Baffie. Un grand nom du cinéma ou d’une série ayant déjà fait partie des listes des années précédentes participera de plus ou moins loin à la production de la série, et qu’il la produise ou qu’il l’écrive et réalise, ce sera "SON" nouveau projet. Le thème de la série aura une petite touche de science fiction et impliquera de la nudité pour ne pas que celle-ci apparaisse gratuite. Et par nudité, on parle d’un plan furtif sur le pénis de l’acteur principal, et de nombreuses et longues scènes où l’actrice principal sera seins nus.
Imaginez le projet suivant, s’il vous plait. J.J. Abrams, c’est souvent lui, produit The Walk pour HBO, une série de 4 épisodes (parce que 13 épisodes, c’est le nouveau "22 épisodes, strotrodur !). Elle met en scène un homme, joué par un vieux beau du cinéma des années 90, un créateur de mode, anti-héros, homme à femmes, qui crée la mannequin parfaite, jouée par une actrice qui presque eu une carrière au cinéma, genre Liv Tyler, 3 semaines après Armageddon. Mais ce mannequin parfait, créée de toutes pièces développe une personnalité trouble, comprendre, elle couche beaucoup, et elle tue violemment beaucoup. Et bien, je vous garantie que ce projet de série serait sur toutes les listes. Peu importe la qualité de produit final, The Walk sera la série qui fera votre année 2017.

Le problème, c’est que moi, j’ai moins envie de regarder des séries aussi fausses que The Walk ou réelles que The Deuce, avec des gens de cinéma et par des plumes de The Wire que de regarder la nouvelle saison de Sleepy Hollow, par exemple.

Et même si je me sens coupable d’être un imposteur, de ça, j’en ai même pas honte.

Conundrum
P.S. Toutes les citations en guillemets sont des citations d’articles parus fin 2015, début 2016 sur l’année séries à venir.