23 septembre 2013
Episode Chronique
Des trois, je ne pensais vraiment pas que Whodunnit allait être la plus satisfaisante.
Siberia a été une drôle d’expérience. La série a pris son temps pour trouver ses marques. L’accroche faux Survivor avait beau être bigrement bien foutue — hein Ju ?— c’est quand elle a commencé à s’éloigner du format que la série a révélé son intérêt.
D’un exercice de style réussi mais creux, Siberia est devenu un drama un peu bancal dans son principe mais à la mythologie intrigante. Dès que l’on cesse de s’étonner de l’éthique des caméramans qui n’arrêtent jamais de filmer, même en danger de mort, la série sème des indices qui captent notre attention.
Cependant, au fur et à mesure que la saison avance, l’enchaînement des catastrophes qu’on balance à la gueule de nos candidats de télé-réalité commence à agacer. Mais, on prend notre mal en patience, car il y a la promesse que le dernier épisode de la saison répondrera à nos questions qui ne cessent de s’accumuler. Et oui, lorsque ce onzième épisode arrive, il vient avec deux, trois réponses.
Mais aussi avec un champ de mines, des méchants hommes armés russes, une bête mystérieuse, une trahison et une ville fantôme. C’est épuisant et lorsque l’on voit qu’on approche dangereusement de la quarantaine de minutes, on commence à réaliser avec horreur, que la résolution ne viendra jamais !
Je voulais vraiment aimer Under The Dome. Le concept était intrigant, et même si ce n’était pas une mini-série, la série était vendue comme une série limitée. Brian K. Vaughan nous avait prévenu, l’origine du dôme ne serait pas révélée dans ces douze épisodes.
Mais ce n’est pas grave parce que l’on sait que Vaughan, auteur talentueux, va peupler sa ville de personnages bien définis et captivants, et d’une mythologie solide, c’est sûr. Le dôme, c’est comme l’accroche faux Survivor de Siberia, c’est un moyen de nous faire venir à la série, mais ce n’est pas le seul intérêt.
Pourtant, au fur et à mesure de la saison, on commence à réaliser que Under The Dome n’est pas qu’une réunion de mauvais acteurs autour d’un type de chauve de Breaking Bad. Ils incarnent aussi des personnages plats et très mal écrits mis en scène dans des situations ridicules et idiotes.
Et à un moment, il y a un œuf.
Mais on se dit que, c’est l’été, Under The Dome sera une petite distraction estivale en attendant la rentrée, et l’espoir que Vaughan reprenne du poil de la bête est toujours là. Même si à chaque épisode, il s’amenuise de plus en plus, on se dit que, au défaut d’être la conclusion de l’histoire, la fin de saison apportera une sorte de clôture qui fera de la saison une un tout cohérent. Et à la place, le treizième épisode nous donne un dôme tout noir qui devient tout blanc.

Super, le cliffhanger, Brian !
Qu’une série s’arrête sur un clifffhanger, ça ne me dérange pas. La fin de série de My So Called Life ne gène pas, la fin de ce dix-neuvième épisode est certes ambiguë, mais c’est une belle fin de saison. Il y a tellement d’autres intrigues qui ont évolué vers un nouvel état que cette unique saison forme un tout. Le dernier épisode de Rubicon laisse en suspens beaucoup d’éléments, mais on prend le temps de clôturer l’arc principal de la saison.
Une fin de saison, c’est la fin d’une époque, pas la fin de vie de nos personnages. Nous n’avons pas besoin d’avoir toutes les réponses. On peut préparer le début d’une autre saison par un sympathique cliffhanger, mais on doit avoir une résolution qui remercie le téléspectateur de son investissement et donne un ton à cette première saison. Un grand nombre de séries se retrouve annulées avant de pouvoir conclure leur arc. C’est pour cela que, en règle générale, les treize premiers épisodes d’une première saison de vingt-deux épisodes ont une conclusion à une première étape. C’est une garantie des producteurs d’avoir cette sensation de clôture si le reste de la saison n’est pas commandée par la chaine. Under The Dome et Siberia ont eu la chance d’arriver jusqu’à la fin de leur saison, mais n’ont pas pris la peine de vraiment marquer la fin de leur premier chapitre.
Le résultat est une vilaine impression de foutage de gueule. Under The Dome a été une grosse déception. La fin de saison était le moment idéal pour conclure un premier arc bancal et mettre les bases d’une série qui auraient pu être plus solides. Siberia s’embourbe dans un enchaînement de galères et mystères qui donnent une impression de sur place et de déjà-vu.
C’était ambitieux de la part des scénaristes d’espérer une seconde saison. Nous n’avions pas besoin de voir nos héros s’en sortir et retourner chez eux, mais lorsque la porte s’ouvre et que le Jeff Probst du pauvre apparaît, l’épisode aurait dû continuer juste pour nous expliquer la raison de la mise en place de ce faux jeu. Ce n’est pas une conclusion finale, mais une fin de saison qu’on était en droit d’obtenir qui aurait donné une nouvelle donne à Siberia si elle était revenue l’été prochain.
Le manque de réponses à nos questions ont fait de Under The Dome et Siberia deux séries très frustrantes. Et c’est pour ça que Whodunnit a été bien plus satisfaisante.
On se fait très vite au côté ultra cheap et la résolution, on l’a eue ! Le seul problème est le mensonge sur le titre, le gagnant du jeu n’est pas le finaliste qui trouve l’identité du tueur mais celui qui réussit le plus rapidement une série d’épreuves. C’était mentir sur la marchandise, mais c’était une émission sans prétention, contrairement à Siberia et Under The Dome, qui, à l’issue de sa saison aura conclu son histoire.
Bien évidemment, il est plus logique qu’une émission de télé réalité couronne son gagnant à la fin de saison qu’une série apporte toutes les réponses à la fin de la sienne. Mais il faut se rendre à l’évidence, quand une émission de télé-réalité écrite par le mec de CSI fait mieux que la série de Brian K. Vaughan, c’est qu’il y a un sacré problème quelque part.