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Teen Wolf - Pourquoi regarder une série comme Teen Wolf

En Attendant la Saison 3: 5 Épisodes pour Finir de Vous Convaincre

Par Blackie, le 20 décembre 2012
Publié le
20 décembre 2012
Saison 3
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Supernatural a mis près de deux saisons à changer mon opinion sur elle de façon radicale. A ce jour, je crois qu’encore beaucoup de gens n’ont jamais cru en une quelconque qualité de sa part (sur sa période Kripke, j’entends).

Il ne fallu que quelques épisodes à The Vampire Diaries pour devenir le soap ridiculement jouissif qu’on aime aujourd’hui, mais outre-passer ses premières impressions fut tout de même difficile.

Alors quand Jéje et Feyrtys vous disent qu’il faut passer outre le titre idiot et les photos promos ridicules de Teen Wolf, il faut les écouter.

Parce que Buffy au tout début, souvenez-vous, ça ressemblait quand même à ça :

Ça piquait un peu les yeux

15 ans plus tard, on trouve encore des gens coincés sur ce type d’image. Alors que toutes personnes intelligentes et de bon goût (comme vous, lecteurs) savent parfaitement que c’est un chef d’oeuvre dont le créateur allait obligatoirement devenir l’homme le plus puissant du monde.
On l’a tous vu venir !

Pour en revenir à Teen Wolf, la bonne nouvelle est qu’il n’y a pas à attendre plus longtemps que son Pilote pour regretter ses idées reçues. Pas plus que les premières minutes, même.
Non seulement vous vous direz “Je devrais toujours écouter pErDUSA !”, mais vous entamerez un marathon des deux saisons le soir-même sans vous en rendre compte.

Pour vous aider à vous enthousiasmer, voici selon moi les 5 épisodes de Teen Wolf qui devraient vous rendre accros juste à temps pour la saison 3.
Avec des images qui ne correspondent même pas.

1. Pilot (1.01)

Comme je le disais, c’est vraiment tout au début que ça passe ou ça casse. Même si la série s’améliore par la suite, je ne vois pas l’intérêt de poursuivre si on est allergique à ce Pilote. Parce qu’il pose réellement bien les bases de toute la série, qui est un feuilleton dans le sens le plus strict. Aucun épisode n’est indépendant des autres, sur le fond comme la forme.

Mais l’ambiance est déjà là, et l’approche du créateur Jeff Davis est claire. Un Pilote est un exercice assez difficile de façon générale, et cela se complique dans un univers fantastique avec ses propres règles, qu’il faut énoncer en plus du reste. Teen Wolf se débrouille admirablement avec des dialogues qui ne paraissent jamais lourds d’explication et un rythme parfaitement dosé.

La morsure de Scott McCall se fait des les premières minutes, tandis que la notion de lycanthropie se fait plus lente à la compréhension des personnages au long de l’épisode. Le fantastique est une part cachée de leur monde, et cette règle classique est d’autant plus efficace lorsqu’on voit le traitement de leur vie “réelle”.
A vrai dire, l’élément le moins réaliste réside dans l’intérêt que ces ados californiens portent au Lacrosse !

Tous les protagonistes des deux prochaines saisons sont la, et on s’y attache vite. MTV a un don pour recruter de vraies têtes de gamins à fort potentiel adorable.

Les enjeux sont là aussi : l’adaptation quotidienne de Scott, l’acharnement de Derek à le recruter, le danger que représentent les chasseurs, le mystère autour de l’Alpha et d’une série de meurtres, et bien sûr l’histoire d’amour compliquée avec Alison (rassurez-vous les jeunz, elles est plus proche de Katniss que de Bella).

Ajoutez-y une bonne dose d’auto-dérision, autant qu’une ambiance sombre et gore parfaitement maîtrisée, et Teen Wolf peut réclamer sans honte son statut de digne successeur de Buffy . On rit, on tremble, on s’émeut, on mate les mecs en serviette, et surtout on se laisse totalement happer par des intrigues passionnantes, le tout sans jamais être pris pour des idiots.

Des séries fantastiques comme ça, j’en veux trois par semaines, merci.

Seul gros bémol : le maquillage ridicule des loup-garous ne s’améliorera jamais, même avec l’augmentation de budget. Mieux vaut l’accepter très vite...

2. Night School (1.07)

Il ne faut pas attendre longtemps pour trouver l’épisode le mieux construit de toute la série.

Suite directe à la scène finale du 1.06, on retrouve Scott et Stiles au lycée, après un superbe appel-micro façon chat étranglé pour attirer l’Alpha. Un plan foireux qui empire lorsque le reste de la bande les rejoint dans ce piège.

Le résultat est un bel hommage aux classiques de l’horreur.
Une nuit. Un lycée désert. Des adolescents traqués par un monstre enragé.
Parfois les bonnes vieilles recettes sont toujours efficaces.

Teen Wolf n’a pas démarré avec beaucoup de moyens, mais elle a toujours tenté de compenser avec des plans ingénieux et une belle utilisation des extérieurs nocturnes. Avec ses tons froids et ses ombres profondes, elle arrive à se distinguer visuellement de Vampire Diaries (également tournée à Atlanta, d’où certains croisements de casting). Cela donne un aspect beaucoup plus dur et agressif à l’univers, contrairement au romantisme ambiant de Vampire Diaries.

En plus de sa mise en scène inventive qui crée parfaitement le suspense, cet épisode montre pour la première fois clairement l’Alpha. Malgré le CGI évident, son aspect arrive à choquer et rend d’autant plus crédible la menace qui pèse. Une attaque enfin directe contre Scott, où la tension ne fait qu’escalader.

C’est aussi un vrai plaisir de réunir les personnages principaux dans une cause commune. Ils forment un groupe effrayé mais plein de ressources, où chacun se dévoile un peu plus, comme les Scoobies à la grande époque.

On retiendra l’aspect protecteur de Stiles envers son père (une relation très joliment explorée par la suite), ainsi que la démonstration intellectuelle de Lydia. Et surtout une Alison qui n’apprécie pas qu’on lui mente ou lui cache des choses sous le couvert d’etre “protégée”.
Je les aime bien ces ados, ils font de bien meilleurs modèles qu’Elena & Co.

Donc, en gros : Du sang. Des trahisons. Et beaucoup de dra-maaaaaa. Y’a tout pour plaire !

3. Code Breaker (1.12)

J’aime un finale comme ça, qui satisfait sur tous les fronts. Bourré de révélations, de résolutions qui font du bien et d’enjeux ambitieux pour la suite.
Le tout avec plein de sauts de chat !

Si ce n’est pas la bataille la plus épique qu’on puisse voir (petit budget, souvenez-vous !), elle n’en est pas moins bien pensée au niveau des personnages, qui se révèlent dans l’action.
Des actions que je ne peux absolument pas commenter sans risquer de gros spoilers.

Avec seulement douze épisodes pour cette première saison et une grosse incertitude de renouvellement, la série fut obligée d’aller droit au but, sans jamais pouvoir traîner en longueur ses intrigues ou faire du remplissage pour occuper un acteur. En ne pouvant se permettre de perdre du temps sur des clichés habituels comme les moments musicaux ou les speechs existentiels, Teen Wolf a gagné en efficacité qu’elle n’aurait peut-être pas réussi à atteindre autrement.

Avec un peu de chance, Jeff Davis ne tombera pas dans les pièges du teen show en saison 3 et considèrera ses 24 épisodes comme deux saisons séparées.

4. Shape Shifted (2.02)

J’ai pas mal hésité entre plusieurs épisodes de cette première partie de saison 2, car ils se valent tous assez. Ce sont plutôt des scènes très fortes qui se démarquent dans ma mémoire, comme l’attaque à la piscine du 2.04 ou la poursuite en boîte du nuit du 2.08, sans compter de nombreuses hallucinations très... imaginatives.

“Shape Shifted” gagne des points car il nous plonge bien plus dans les enjeux de cette saison que le précédent :
La menace que représente Gerard est plus palpable. La relation de Scott et Alison commence à faillir sous les pressions. Le pack se crée. Lydia pète un cable. Le newbie photographe est plus tête-à-claques que Jackson. Et pour couronner le tout, une espèce de reptile géant a des envies de meurtre.
Bref, c’est très prometteur.

La scène d’intro, comme toujours, est fabuleuse. Mais elle est forte non pas parce qu’elle va loin dans l’horreur, mais parce que ce genre de peur parait très réelle et courante. Isaac est mon personnage secondaire fétiche (après le Tonton Légume. J’ai un genre, que voulez-vous !) et un beau rappel de l’attrait principal qu’exerce le fantastique : voir les faibles acquérir du pouvoir.

Isaac s’avère non seulement ne pas être anecdotique, mais il confirme une volonté de Davis à constamment explorer la thématique du loup-garou plutôt que d’ajouter toutes les créatures surnaturelles du catalogue. Ce procédé est trop souvent dû à un manque d’imagination où les auteurs croient que cela suffit a nous maintenir éveillés. Teen Wolf reste concentrée sur son sujet de départ et ne cesse de développer une mythologie autour.
Au moins le jour où elle faillira, ce ne sera pas en suivant le chemin en bouillabaisse de True Blood.

C’est justement pour cela qu’il est facile d’accepter l’introduction d’un monstre, aussi inconnu que dangereux. On sent qu’il n’est pas ajoutée afin de remplacer une idée de base essoufflée, mais plutôt pour la compléter. Non seulement son existence est étroitement liée aux loup-garous, mais elle n’a rien de réchauffée. Le Kanima, c’est son Bezoar. On invente ou on va choper un truc obscure. En plus, son apparence très réussie trouve un juste milieu entre le CGI de l’Alpha et le maquillage des Béta.

Il est bon de rappeler que cette saison 2 offre un générique.
Oui, un vrai, un beau, que je n’ai jamais envie de passer en accéléré !

Pensé avec soin, il évite le combo d’extraits d’épisodes sur fond de pop rock, comme l’attendrait d’un teen show. Avec une musique composée pour, aux tonalités épiques, servie par des images sombres évoquant les doubles vies des personnages. L’ambiance est donc parfaitement posée.

Vous connaissez la Règle de Conundrum : bon générique = bonne série.

5. Party Guessed (2.09)

Best Mom 2012

Autant être honnête, je n’aime pas trop les trois derniers épisodes. Il y a de bons moments, mais toutes les résolutions sont tirées par les cheveux et cela vire carrément au grand-guignol sur la fin.

Malgré cela, je garde un excellent souvenir global de cette saison 2, qui m’a tenue en haleine et a exploité admirablement tous ses personnages, sans qu’aucun ne paraisse plus faible. Ce qui tient surement au fait que chaque intrigue fasse partie d’une seule et même grande histoire.

Il n’y a pas meilleur moyen de le prouver qu’en réunissant tous les protagonistes dans un même lieu.
Les hallucinations ont la part belle, d’abord dans une intro reprenant les traumatismes de Lydia, puis lors d’une fête où ses amis ont des visions révélatrices de leurs propres angoisses.

La vision la plus touchante concerne Stiles, car sa relation avec son père est l’un de mes éléments préférés. De part leur rapprochement lié à l’absence de la mère, et bien sur le métier du père, ils me rappellent beaucoup Veronica et Keith Mars. Dans Vampire Diaries, avoir un parent shérif n’a que pour utilité la justification du manque d’intérêt des autorités. Ici, la curiosité et la propension à résoudre des énigmes chez Stiles trouvent une raison valable. C’est aussi la complémentarité des ressources des deux Stilinski qui permet de faire avancer l’intrigue principale.

Les relations parent-enfant de la série fonctionnent autant sur la dynamique familiale que l’histoire globale. C’est ce qui rend par exemple le rejet banal d’Alison si poignant.

La souffrance est au cœur de cet épisode, qui dresse un drôle de parallèle entre celle mentale (dont les conséquences peuvent etre dévastatrices) et celle physique (infligée par Derek pour éviter une perte de contrôle violente).
Il pose aussi la question de ce que peut signifier la mort dans un tel univers, dans deux scènes qui n’ont a priori aucun lien. L’une est surprenante et étonnamment émouvante (même si elle n’a pas trop de sens). L’autre rejette le concept de finalité en développant des conséquences inattendues.

Quant à la scène finale, c’est une telle récompense que la saison aurait très bien pu se terminer dessus.

Blackie
P.S. Alors, convaincus ? Ou faut que j’ajoute des photos de Derek torse nu ?