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The Good Fight - Kill all the Lawyers (mais en fait, non)

Day 422: De bonnes intentions, une truelle en action

Par Nico, le 21 mars 2018
Par Nico
Publié le
21 mars 2018
Saison 2
Episode 3
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Frustré. S’il y a bien un mot qui résumait mon état d’esprit au terme de ce troisième épisode, c’est bien celui-ci. Sur le papier, l’intrigue de la semaine avait tout pour être électrique, elle aurait juste suscité quelques picotements avant de s’éteindre.

Il y a de quoi être agacé. Surtout en repensant au teaser de l’épisode en question. Tout juste débarrassé de la pyramide de Ponzi des Rindell, The Good Fight proposait, dans sa structure, un épisode très Good Wife dans sa structure.

Jugez plutôt : une intrigue juridique sur l’univers de l’image et de la représentation, un retournement en fin d’acte I qui vient renverser la situation pour mettre un des personnages centraux au cœur de la tourmente, l’occasion d’éprouver les liens entre les différents membres du cabinet… tout, il y avait tout pour s’emballer.

Pas de bol, Anatole : la narration survole trop de choses. Au final, les éléments qui devraient susciter l’émotion et la réflexion sont laissées de côté au profit des saynètes plus ou moins réussies… mais sans impact réel.

Mauvais timing pour Diane ?

Confronter Diane à la menace Kill all the Lawyers est une excellente idée. Confrontée à une profonde crise d’identité, l’avocate était la personne qui serait nécessairement le plus touchée par cette menace : elle a consacré sa vie à sa carrière et elle a vu, au fil du temps, plusieurs confrères disparaître brutalement.

Reste que le timing pose question. A froid, j’aurais volontiers imaginé cet événement plus tard, de sorte qu’il fonctionne sur un electrochoc pour que Diane retrouve des raisons pour repartir de l’avant. Mais à la limite, soit. Les King savent surprendre et tirer parti de la surprise, ils l’ont déjà démontré par le passé.

Cette fois-ci, j’ai eu la sensation que le compte n’y est pas vraiment. Certes, cela amène Diane à creuser le fossé existentiel dans lequel elle se trouve, à fouiller encore plus profondément dans ses questions intimes. Mais en quoi ce choix explore-t-il les liens entre Diane et Adrian ? Ou entre Liz et Diane ? Voire entre Maia et Diane ? Il m’a semblé qu’en la matière, le script de Joey Hartstone loupe le coche à chaque fois, privilégiant des scènes surprenantes à de vraies progressions limpides.

En résumé : ce que Drum a constaté dans l’épisode 2 se confirme ici. Et ce n’est pas une crise de rire au tribunal ou un Fuck You en fin de récit qui va renverser la vapeur.

La téléréalité abrite des gens méchants (bouh !)

Même chose pour l’intrigue judiciaire de la semaine. Explorer la notion de responsabilité et le concept de douleur dans un univers où tout n’est que mise en scène plus ou moins évidente est une idée vraiment intéressante. Mais là aussi, il y a de quoi rester sur sa faim. Surtout lorsque l’on pense à la façon relativement pataude dont le récit trouve sa conclusion. Avec une troisième caméra, des rushes cachés avec les pieds et une sacrée couche de bêtise chez les producteurs.

Cette remarque vaut d’ailleurs pour les deux intrigues : au lieu de vraiment explorer les thèmes du récit, le scénario semble slalomer entre les moments plus ou moins bien construits. Et pour taper sur Trump.

A titre personnel, je dois dire que j’ai beaucoup plus apprécié, dans le season premiere, de voir Liz être débarquée de son job précédent pour un tweet qui critique le Commander in Chief que de voir Diane regarder avec consternation un très mauvais show pro-Trump.

De l’art d’avoir un propos politique

Critiquer le pouvoir en place dans une série, c’est un petit peu comme marcher sur un fil très fragile. Il faut être capable d’avancer sans jamais oublier où l’on est. Ici, dans une relation de divertissement. Sans quoi vous ferez certes plaisir à la frange militante du public mais vous risquez de vous aliéner la majeure partie de votre audience, qui vient chercher un divertissement bien construit.

Un divertissement stimulant… mais un divertissement quand même. Avec une histoire qui se tient de bout en bout.

Et c’est bien là que le bat blesse : Day 422 est une histoire pleine de potentiel mais assez superficielle. Un épisode qui ne touche pas vraiment et fait avancer l’intrigue de façon souvent artificielle. Dommage.

Nico
P.S. La semaine prochaine, Drum reprend la main en espérant que les King feront de même de leur côté. Croisons les doigts.