Après un délai plus long qu’on ne l’avait initialement espéré, la série « Clash », qui s’est tournée du 28 mars au 27 juin 2011 (et qui a été connue sous le titre « Les Funambules » pendant son développement) arrivera sur les antenne de France 2 à partir du mercredi 9 mai. Au centre de la série, une bande d’ados et leurs familles, et la volonté, une fois encore, de repousser certaines limites de la télé hexagonale...
« Clash » est un événement en cela que la fiction française s’y intéresse aux ados pour la première fois hors d’une case jeunesse, à l’exception de la case expérimentale de Canal+, qui avait diffusé il y a deux ans le réussi « Sweet Dream ». Cette mini-série lorgnait très fort du côté du modèle britannique de « Skins ». D’ailleurs, « Clash » elle-même s’est déjà vue qualifiée de « Skins » à la française dans quelques articles. La comparaison n’est pas complètement absurde — les personnages d’ados y sont proéminents, et chaque épisode s’intéresse à l’un d’eux en particulier — mais elle risque bien, si elle se perpétue, de desservir la série.
C’est que « Skins » correspond à un modèle de télévision qui n’existe pas en France. « Skins » est une série de la TNT Britannique, issue de E4, une chaîne très teenager dans l’esprit. Bref, c’est de la fiction de niche, qui vise à rassembler un public particulier (et l’a massivement réussi). Ici, une telle chaîne n’existe pas, la fiction de niche est une utopie, et une série visant spécifiquement le public ado ne peut exister que dans les cases de matinée, avec l’économie que cela implique. Et encore, même là, France 2 a décidé d’y mettre fin, arrêtant « Foudre » et « Cœur Océan » pour les remplacer par des soaps avec des personnages adultes, au risque d’uniformiser encore un peu plus le paysage de la fiction française.
La cible de « Clash » est beaucoup plus familiale, et d’ailleurs les parents, la plupart du temps invisibles ou très caricaturaux dans « Skins » bénéficient d’une égalité de traitement avec les ados. Bref, s’il y a une comparaison à faire, en terme d’intention des auteurs, c’est beaucoup plus du côté de « My So-Called Life / Angela 15 ans » ou de « Once & Again » qu’il faut regarder. C’est différent mais tout aussi ambitieux.
Chaque épisode commencera par un Clash entre un ado et ses parents, et le récit s’attachera ensuite à mettre en lumière les raisons pour lequel celui-ci est survenu. La relation entre les ados et les adultes, la communication difficile entre ces deux sphères qui évoluent en parallèle, entre ces ‘‘deux mondes en crise’’, est le sujet de la série. Leurs regards croisés vont se poser sur les mêmes situations. Avec la volonté de se frotter au monde contemporain réel, « Clash » veut interroger le rapport entre les parents issus de la France post soixante-huitarde, qui se voient encore jeunes, et les ados d’aujourd’hui, et mettre en lumière les incompréhensions mutuelles. La volonté des créatifs à l’œuvre sur la série était de brasser des familles hétérogènes, et d’évoquer au fil de ces six premiers épisodes des thématiques assez générales, presque ‘‘exemplaires’’, avec à l’esprit que la série s’éloignerait un peu de ce type de sujet s’il y avait d’autres saisons (la saison 2 se ferait avec les six mêmes familles).
Pour nourrir les scénaristes (Baya Kasmi, Pierre Linhart, Jennifer Have et Catherine Hoffmann), un travail d’enquête a été mené dans plusieurs Lycées.
La bande d’amis que nous suivrons en fil des épisodes est en Première au Lycée. Sur le ton de la dramédie, entremêlant sujet graves et comédie, la série traitera de quelques passages obligés, comme les premières fois, qu’il s’agisse d’un deuil ou de sexualité, mais défrichera aussi quelques territoires un peu moins balisés. Sans aller jusqu’au trash assumé de « Skins » (qu’on présente souvent à tort comme une série réaliste sur les adolescents, alors qu’elle est avant tout une série sur la manière sont les adolescents se fantasment) « Clash » entend imposer un ton réaliste et parfois cru, que les producteurs (Scarlett Production et Chic Films) ont tenu à préserver d’un risque de ‘‘lissage’’ excessif par la chaîne.
‘‘La justesse et l’émotion, ce sont les premières ambitions de la série,’’ nous a-t-on expliqué sur le tournage. La série devrait avoir pour elle sa bande d’ado, dont le casting nous a paru particulièrement réussi : débordant de fraicheur et de personnalité, la troupe de jeunes comédiens est éloignée des ados assez transparents de « Fais pas ci, Fais pas ça ».
Le casting est soigné également du côté des adultes, où l’on retrouve entre autres Catherine Mouchet, Eric Ruf, Michel Jonasz, Anne Charrier, Christina Réali ou Mathilda May. Pour cette dernière, « Clash » se définit par la juxtaposition de ‘‘la violence des rapports humains mis en scène et l’humour du ton. L’humour permet une grande liberté. L’écriture de la série est complètement ancrée dans son époque, et en même temps universelle’’.
La famille du personnage de Mathilda May sera l’objet du sixième épisode, qui étudie le rapport entre une mère très jolie et sa fille, complexée d’être beaucoup moins belle. Christina Réali, pour sa part, est surprise dans sa voiture avec son amant par sa fille. Pour avoir trop voulu la protéger, elle la déstabilise d’autant plus que celle-ci vient de vivre un premier rapport sexuel difficile, avec un garçon persuadé qu’il faut s’y prendre comme dans un film porno... Au fil des épisodes, on suivra aussi un coming-out, ou un ado écrasé sous un trop plein de responsabilités.
Cette journée sur le tournage, et l’enthousiasme visible et communicatifs des comédiens, ravis des textes qu’ils avaient à défendre, nous ont rendus impatients de découvrir « Clash » à l’antenne. En espérant que le résultat sera à la hauteur de ces espérances. Découvrez ci-dessous les premières de la série au fil de quelques teasers en vidéo produits par Think Ringo :
« Clash »
6 épisodes de 52’.
Une co-production SCARLETT et CHIC FILMS pour France 2. Produit par : Joey FARE et Marco CHERQUI.
Réalisé par : Pascal LAHMANI.
Écrit par : Baya KASMI, Pierre LINHART, Jennifer Have et Catherine HOFFMANN.
Avec : Cristiana REALI, Mathilda MAY, Catherine MOUCHET, Serge RIABOUKINE, Claire NEBOUT, Jérôme KIRCHER, Eric RUF, Michel JONASZ, Christine CITTI, Laure MARSAC, Eric METAYER, Jean-Pierre LORIT, Anne CHARRIER, Eriq EBOUANEY, Simon KOUKISSA, Camille CLARIS, Thomas SOLIVERES, Thomas SILBERSTEIN, Zara PRASSINOT, Arthur JACQUIN, Alysse HALLALI.
Diffusion au printemps 2012.
Dernière mise à jour
le 29 avril 2012 à 22h27