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Deadwood

3.09 - Amateur Night

American Idol in Deadwood

dimanche 10 septembre 2006, par Feyrtys

Où l’on entend à nouveau parler des Pinkertons, cette agence mafieuse que Swearengen déteste tant. Où la culture fait une timide percée dans le camp, grâce à la troupe de John Langrishe, homme de théâtre et beau parleur dans l’âme, et où les possibilités d’une victoire remportée par Al se réduisent fortement.

Hearst est le nouveau maître de Deadwood et il s’empresse de montrer, grâce à ses bras armés fraîchement arrivés, qu’il fait dorénavant la loi. Ce qui se traduit par le passage à tabac du pauvre Merrick, par des provocations gratuites et l’attitude exécrable de ces hommes qui pensent être les plus forts.

Redoutant le pire après l’arrivée de ces hommes, Seth confie à Martha le code de son coffre à la banque, sans jamais réussir à desserrer les dents. Le sheriff a un vrai problème, et c’est de pire en pire.

Al, en attendant d’avoir plus d’hommes et plus d’armes, conseille à Dan, Johnny et Silas de ne pas répondre aux provocations des Pinkertons. Faire profil bas est certainement la meilleure solution pour éviter un bain de sang. Al envoie Silas parler avec Cy et lui demander ce qu’il sait des hommes de Hearst, mais Tolliver ne sait absolument rien. Il a beau s’être rabaissé devant Hearst au niveau de chien obéissant, son maître ne lui fait rien savoir et le laisse dans l’ignorance, comme un vulgaire pion. Cy ne le supporte pas très bien : il semble encore posséder un étrange amour propre. Et quoi de mieux, quand on se sent rejeté de la cour des grands, que d’aller faire peur aux plus faibles que soi ? Cy s’en prend à sa cible (ou devrai-je dire, proie) préférée, Joanie Stubbs. Jane n’est encore une fois pas d’une grande aide (rappelez-vous la saison 1, quand Al veut tuer Sofia et que Jane tremble de peur devant lui). Heureusement, le bon Moses n’est pas loin et il réussit à éloigner Cy de Joanie. Au moins, Jane est sorti de son trou éthylique, et elle se tient debout. Y’a du mieux.

Alma et Trixie se réconcilient de façon simple et sincère devant la banque. Trixie comprend qu’Alma est sortie du cercle infernal du laudanum et Alma comprend que Trixie s’inquiète vraiment pour elle.

Arrive à la banque John Langrishe, qui, en quelques phrases, réussit à charmer Alma, et même à la faire sourire ! Il est fort le bougre. Autant Al parle pour faire peur, pour frapper, pour montrer sa supériorité, autant John parle pour séduire et pour cacher ses véritables intentions. Ils font des amis pour le moins inattendus... Mais tous les deux aiment avoir une audience et aiment s’écouter parler.

John Langrishe ne se rend pas à la banque seulement pour faire son numéro de charme sur la banquière, il y va aussi pour exposer son plan : en empruntant 4000 dollars (qu’il a pourtant déjà, et en cash), il montre aux habitants de Deadwood qu’il s’installe pour de bon et qu’il compte y rester. Il en profite pour inviter Alma à la soirée amateur qui aura lieu le soir même. La troupe de théâtre va inviter les divers talents du camp a faire une démonstration publique à la lumière des torches.

Le General, pendant ce temps, se débarrasse de Steve le poivrot, devenu Steve le légume, en le laissant dans l’endroit que le maréchal ferrant préférait : le Number Ten. Le General a beau être gentil et avoir bon cœur, il n’est pas Bouddha, comme je dis toujours. Faut pas non plus deconner.

Al n’est certainement pas non plus Bouddha. Et le peu de compassion qu’il peut avoir se distille au compte-goutte. Alors, quand Johnny se montre plus intelligent que lui, c’est plus fort que lui, il le frappe. Je le comprends en même temps. Je crois que si Johnny s’était montré plus intelligent que moi, j’aurais soit plongé dans la dépression la plus sévère, soit décidé qu’il méritait une bonne droite pour s’être mis a penser.
Ok, c’est probablement un coup de chance. Peut-être que Johnny comprend mieux les dessins que l’écriture, parce qu’il est illettré. En tout cas, il décrypte le dessin de Wu avant Al et ça méritait bien un pain.
Dans son schéma, Wu explique a Al qu’il a mis ses hommes en sécurité a Custer City, puisque Al et Hearst se sont « brouillés » (to be on the outs with someone). Doux euphémisme, mais bonne réflexion. Ainsi cachés, les hommes de Wu pourront peut-être servir de renforts à Al en cas d’aggravation du conflit.

Mais en attendant, ce sont les hommes de Hearst qui ont main mise sur le camp. Et lorsque Merrick se fait tabasser devant les yeux impuissants (et quelque peu apeurés) de Blazanov, on sait qu’ils ne sont pas prêts de s’arrêter la.

D’ailleurs, Morgan Earp échappe de peu à l’exécution sommaire. Les pistoleros engagés par Hearst ne savent pas encore qui sont les frères Earp, et quand ils ont ordre de semer le chaos en ville, ils ne savent certainement pas que Morgan Earp est un excité de la gâchette. Il n’en faut pas beaucoup pour provoquer Morgan. Et il en faut encore moins pour qu’il tire sans sommation sur un des Pinkertons, forçant un Bullock déjà sur les nerfs à enfermer un des pistoleros pour obstruction à la justice, pendant que Wyatt s’ingénue à couvrir les traces du crime de son frère.

Seth « invite » immédiatement les frères Earp à quitter le camp au plus vite, ce qu’ils font après avoir découvert que la concession de bois qu’ils ont acheté ne vaut rien du tout.
Du coup, je me demande pourquoi les avoir fait venir a Deadwood, les frères Earp. Ils n’ont pas apporté quoique ce soit à l’histoire, si ce n’est quelques bonnes répliques et une tension supplémentaire pour Bullock. Je m’attendais à ce qu’ils restent moi ! Qu’ils prennent part au conflit, et qu’ils aient un rôle à jouer aux côtés de Bullock. Au lieu de cela, ils arrivent avec fracas et repartent sans rien dire. Drôle de façon d’intégrer des personnages aussi légendaires, ou peut-être était-ce une façon de l’interpréter, cette fameuse légende ?

Il y a deux scènes pleines d’émotions et de tension dans cet épisode, deux scènes très réussies. L’une est l’annonce par Hearst de la mort de son fils à Aunt Lou, qui est complètement dévastée. Le pire, c’est que Hearst semble lui aussi touché par les larmes d’Aunt Lou. Ca fout la chair de poule. Pauvre Aunt Lou devait la voir venir, cette mort. Peut-être même sait-elle que Hearst a ordonné la mort de son fils. Je ne sais pas quelle est exactement l’implication de Hearst dans cet « accident », mais il n’est pas improbable qu’il ait utilise Odell pour ensuite le tuer, surtout quand il a compris qu’Odell essayait de l’arnaquer...

L’autre scène que je retiens de l’épisode est celle de l’accompagnement des enfants de leur ancienne école à leur nouvelle. J’attendais le drame, je m’attendais à ce que les pistoleros sèment la panique et qu’un accident se produise, qu’un enfant soit blessé, ou même Martha, et que Bullock sombre une bonne fois pour toute dans la folie la plus sanguinaire. Il n’en est rien. L’escorte des enfants se fait en apparence paisiblement, même si l’on ressent une certaine tension, y compris chez l’institutrice, qui pourtant semble n’avoir aucune idée des véritables dangers qui courent en ce moment même dans Deadwood.

La nuit des amateurs, organisée par la troupe de Langrishe, n’apporte pas beaucoup de répit dans le camp. Les seuls qui peuvent encore apprécier le spectacle sont les fous et les naïfs qui ne savent pas que Hearst est prêt à tout pour écraser Deadwood. D’autant qu’à ses côtés, il n’a pas seulement les Pinkertons, il a aussi le Gouverneur Pennigton et plus de 400 soldats prêts à voter pour ses candidats préférés, comme lui annonce Hugo Jarry, le petit bureaucrate peureux. Enfin, rectifions, Hearst "a" le Gouverneur Pennigton à certaines conditions, que la mégalomanie de Hearst n’est pas tout a fait prête d’accepter... Mais quand même, comme on dit chez moi, ca sent le pâté tout ça...

Et seul, dans son saloon, Al entonne une chanson sur le jour de sa mort, qui pourrait bien approcher plus vite que prévu ! La chanson est magnifique, et la voix de Ian Mc Shane absolument parfaite (le comédien est un habitué des comédies musicales). J’etais obligée de citer mon passage préféré pour conclure :

Get six young soldiers to carry my coffin
And six young girls to sing me a song
I let each of them bear a bunch of green laurel
So they don’t have to smell me as they bear me along.

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