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La page du FLT : E¶SODE 06 - Mars 2003
samedi 1er mars 2003, par
D’octobre 2002 à mars 2004, l’association Front de Libération Télévisuelle a tenu une rubrique régulière dans le Magazine de la Culture Série : E¶SODE. On trouvera ci-dessous la reproduction in extenso de l’article paru dans E¶SODE 6, daté de mars 2003.
FLT : Front de Libération Télévisuelle (http://www.leflt.com)
Apolitiques, attentifs et cyniques, nous oeuvrons sur le web depuis déjà plusieurs années. Dans le monde impitoyable de la télévision, où l’argent et la bêtise trônent en maîtres absolus, les ninjas masqués du FLT veillent au grain pour défendre les séries que vous aimez.
Einstein se doutait-il qu’il serait indirectement responsable de la destruction d’Hiroshima le jour où il informa Roosevelt des rudiments de la bombe nucléaire ? De la même manière mais à moindre degré, Nipkow pouvait-il imaginer en 1884 que la télévision, cette ambitieuse invention dont il avait planté la graine théorique, serait devenue en 2000 non pas le trépied de la culture mais un déplorable morceau de plastique, colonisé par des animateurs confettis et de faux artistes aussi futiles qu’un sachet de cacahuètes ?
Le FLT vous le dit : non.
Certes la France depuis quelques mois semble peu à peu considérer les séries télévisées comme des oeuvres dignes d’intérêt, on ne le niera pas, on ne s’en plaindra pas. Néanmoins à défaut de la frilosité d’antan demeure un certain foutage de gueule omniprésent : car quand les distributeurs français hésitent à diffuser sur les écrans Star Trek Nemesis ou qu’ils répandent dans les magasins des coffrets DVD « Made in France » aussi soignés que le packaging d’un bloc de lessive, oui le doute subsiste. Fort heureusement, la justice divine existe : Canal + accueillera Six Feet Under sur ses ondes. Une bonne série, qui supplantera donc dans les coeurs les aventures passionnantes d’un rappeur aux dents chromées et d’un guitariste cheveux au vent dans l’incroyablement soporifique 60 Jours/60 Nuits. Certes ça ne nous ramènera pas Gilmore Girls sur les grilles de programme de France 2, certes ça ne nous épargnera pas les rediffusions de l’abominable Los Angeles Heat sur M6, mais chaque défaite de la Real Tv est une victoire pour nous, pour vous, pour l’esprit défunt du Vieil Homme Nipkow.
Et que se passe-t’il chez nos amis bouffeurs de donuts ? Et bien les temps sont difficiles pour le genre Science-Fiction/Fantastique. Après une apothéose étalée sur la décennie des 90, la roue semble avoir tourné outre-Atlantique : après l’annulation de Firefly, Haunted et Odyssey 5, c’est maintenant le pourtant prometteur projet de science-fiction Polaris qui est balayé d’un revers de la main par les hommes sans visage. Le marché, dans sa dynamique cyclique, semble désormais délaisser ces genres pour revenir à des séries plus policières ou politiques à l’image de Law and Order ou de Alias, cette dernière jugée trop complexe ne décollant toujours pas malgré des récapitulatifs lourdauds imposés par la chaîne en début d’épisode. Notez combien les directeurs accusent en moins de cinq secondes de réflexion la sophistication d’une série comme facteur primordial de son audimat mitigé : soyez certains qu’aux USA comme en France, ils vous prennent pour des amibes arriérées.
En France par contre toujours aucune tendance à signaler, sinon les traditionnelles pitreries de France 2 et M6, qui se frittent et se repompent leurs concepts de Reality Show à tout va jusqu’à se taper dessus au tribunal. Et pendant que les clowns tristes se chamaillent pour des haricots, TF1 continue via Confessions Intimes le seul racollage douteux qui ne soit pas encore sanctionné par la loi. La sécurité routière, la chirurgie esthétique et la prostitution, les trois sujets préférés des chaînes hertziennes. Par contre quand il s’agit de diffuser The Practice là ça se bouscule moins dans les chaumières.
La télévision est une gorge qui glousse pour enchaîner sottises sur sottises. On ne la soigne pas par l’homéopathie mais par la manière forte : en bons chirurgiens cathodiques, le FLT s’emploie à pratiquer une trachéotomie à vif pour extirper un beau tas de connerie coincé derrière les amygdales. Et point de paracétamol apaisant pour la Trash Tv : 1884/2003, l’odyssée de l’espèce nous fait décidément trop mal pour qu’on l’accepte sans sortir les griffes. Mais nous sommes un groupe seul. Un groupe seul pourra-t’il combattre le futur ?
FLT : Front de Libération Télévisuelle (http://www.leflt.com)
Apolitiques, attentifs et cyniques, nous oeuvrons sur le web depuis déjà plusieurs années. Dans le monde impitoyable de la télévision, où l’argent et la bêtise trônent en maîtres absolus, les ninjas masqués du FLT veillent au grain pour défendre les séries que vous aimez.
Einstein se doutait-il qu’il serait indirectement responsable de la destruction d’Hiroshima le jour où il informa Roosevelt des rudiments de la bombe nucléaire ? De la même manière mais à moindre degré, Nipkow pouvait-il imaginer en 1884 que la télévision, cette ambitieuse invention dont il avait planté la graine théorique, serait devenue en 2000 non pas le trépied de la culture mais un déplorable morceau de plastique, colonisé par des animateurs confettis et de faux artistes aussi futiles qu’un sachet de cacahuètes ?
Le FLT vous le dit : non.
Certes la France depuis quelques mois semble peu à peu considérer les séries télévisées comme des oeuvres dignes d’intérêt, on ne le niera pas, on ne s’en plaindra pas. Néanmoins à défaut de la frilosité d’antan demeure un certain foutage de gueule omniprésent : car quand les distributeurs français hésitent à diffuser sur les écrans Star Trek Nemesis ou qu’ils répandent dans les magasins des coffrets DVD « Made in France » aussi soignés que le packaging d’un bloc de lessive, oui le doute subsiste. Fort heureusement, la justice divine existe : Canal + accueillera Six Feet Under sur ses ondes. Une bonne série, qui supplantera donc dans les coeurs les aventures passionnantes d’un rappeur aux dents chromées et d’un guitariste cheveux au vent dans l’incroyablement soporifique 60 Jours/60 Nuits. Certes ça ne nous ramènera pas Gilmore Girls sur les grilles de programme de France 2, certes ça ne nous épargnera pas les rediffusions de l’abominable Los Angeles Heat sur M6, mais chaque défaite de la Real Tv est une victoire pour nous, pour vous, pour l’esprit défunt du Vieil Homme Nipkow.
Et que se passe-t’il chez nos amis bouffeurs de donuts ? Et bien les temps sont difficiles pour le genre Science-Fiction/Fantastique. Après une apothéose étalée sur la décennie des 90, la roue semble avoir tourné outre-Atlantique : après l’annulation de Firefly, Haunted et Odyssey 5, c’est maintenant le pourtant prometteur projet de science-fiction Polaris qui est balayé d’un revers de la main par les hommes sans visage. Le marché, dans sa dynamique cyclique, semble désormais délaisser ces genres pour revenir à des séries plus policières ou politiques à l’image de Law and Order ou de Alias, cette dernière jugée trop complexe ne décollant toujours pas malgré des récapitulatifs lourdauds imposés par la chaîne en début d’épisode. Notez combien les directeurs accusent en moins de cinq secondes de réflexion la sophistication d’une série comme facteur primordial de son audimat mitigé : soyez certains qu’aux USA comme en France, ils vous prennent pour des amibes arriérées.
En France par contre toujours aucune tendance à signaler, sinon les traditionnelles pitreries de France 2 et M6, qui se frittent et se repompent leurs concepts de Reality Show à tout va jusqu’à se taper dessus au tribunal. Et pendant que les clowns tristes se chamaillent pour des haricots, TF1 continue via Confessions Intimes le seul racollage douteux qui ne soit pas encore sanctionné par la loi. La sécurité routière, la chirurgie esthétique et la prostitution, les trois sujets préférés des chaînes hertziennes. Par contre quand il s’agit de diffuser The Practice là ça se bouscule moins dans les chaumières.
La télévision est une gorge qui glousse pour enchaîner sottises sur sottises. On ne la soigne pas par l’homéopathie mais par la manière forte : en bons chirurgiens cathodiques, le FLT s’emploie à pratiquer une trachéotomie à vif pour extirper un beau tas de connerie coincé derrière les amygdales. Et point de paracétamol apaisant pour la Trash Tv : 1884/2003, l’odyssée de l’espèce nous fait décidément trop mal pour qu’on l’accepte sans sortir les griffes. Mais nous sommes un groupe seul. Un groupe seul pourra-t’il combattre le futur ?