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La page du FLT : E¶SODE 07 - Avril 2003

mardi 1er avril 2003, par le Front de Libération Télévisuelle

D’octobre 2002 à mars 2004, l’association Front de Libération Télévisuelle a tenu une rubrique régulière dans le Magazine de la Culture Série : E¶SODE. On trouvera ci-dessous la reproduction in extenso de l’article paru dans E¶SODE 7, daté d’avril 2003.

FLT : Front de Libération Télévisuelle (http://www.leflt.com)
Apolitiques, attentifs et cyniques, nous oeuvrons sur le web depuis déjà plusieurs années. Dans le monde impitoyable de la télévision, où l’argent et la bêtise trônent en maîtres absolus, les ninjas masqués du FLT veillent au grain pour défendre les séries que vous aimez.


Notre confédération est un oiseau de mauvais augure pour tout un tas de vautours mièvres dont la doctrine consiste à abrutir les pigeons tout en s’auto-congratulant. Le FLT a relevé pour vous la bourde du mois ! Télé-Câble Satellite Hebdo, dans son n°668 dont une partie était consacrée à Alias, spoilie sans vergogne les fans de la série, en révélant des événements importants de la seconde saison, encore inédite en France au jour de la sortie du magazine. Ce n’est pas les spoilers que nous condamnons mais le fait que les rédacteurs n’aient pas alerté le lecteur sur leur page de sommaire. Il ne s’agit pas d’une première, ce type d’erreurs ayant déjà été commis par le passé, notamment pour Buffy.
Le FLT scrutait la mare aux canards, mais il fallait s’y attendre, les bavures tactiques télévisuelles s’accumulent. Outre la disparition progressive, mais inexorable semble-t-il, des séries en VOST - pour preuve, la rediffusion de l’excellente The Practice sur Série Club en VF - sous le prétexte fallacieux de sondages aussi obscurs qu’imprécis qui prétendraient que les français préfèrent les versions doublées aux versions originales, on peut constater que les chaînes s’enlisent dans de futiles rediffusions qui se répètent comme des diatribes de cacatoès - exemple l’après-midi du samedi sur M6. Si une chaîne diffuse deux, voire trois épisodes par semaine d’une saison de 22 épisodes, il ne faut pas s’étonner que les nouveautés soient très vite épuisées ! Et que les fans se retrouvent tels des oisillons affamés.
Pourtant, la production de séries ne s’est jamais portée si bien. Et pour cause ! Longévité ne rimant plus qu’avec audience, le critère de qualité s’envole donc de fait. Les séries comme Smallville ou Charmed, préformatées pour une audience juvénile n’ont jamais mieux marché que depuis l’instauration de l’audience reine. Dès qu’une série n’est plus dans la norme, qu’elle privilégie l’intelligence et non le chiffre, elle est rapidement effacée par un ou deux hommes sans visage à dos d’autruches. Ne reste plus alors que le produit de pure consommation cautionné par un téléspectateur de moins en moins exigeant et étudié par les services marketing tout comme l’ornithologue observe le comportement des canaris en Camargue. Certes il y a des exceptions, mais le FLT ne repeindra pas la basse-cour en rose.
Dans un même registre, on peut s’interroger sur le visage du Paysage Audiovisuel Français actuel. On nous mouline la cervelle à coups de Star Academy, Popstars, Maurad et autres émissions de Trash Tv volatiles. On nous édulcore les programmes au maximum en diffusant des séries ultra-moralisatrices pleines de bons sentiments de supermarché - 7 à la Maison sur TF1 en est le meilleur exemple. On nous empêche d’accéder aux programmes de qualité, tel Les Sopranos reléguée à des horaires nocturnes où même des chouettes dopées à la caféine seraient en train de roupiller. Pire que tout, on nous fait croire que la télévision est un remède à tout : qu’elle nous apprendra le code de la route, qu’elle nous aidera à maigrir, à être beaux, à avoir un boulot, une femme, à s’occuper de notre toucan exotique, à acquérir de la culture, qu’elle remplacera l’école, qu’elle nous offrira de l’argent... Cette mégalomanie effarante de faucon impérial sert bien évidemment les intérêts des démagogues larmoyants du petit écran.
La télévision, telle que nous la connaissons, est devenue un énorme foutoir dont le but n’est plus d’éduquer mais de conformer et encourager le téléspectateur à ingérer les graines comme une oie gavée. « Nous contrôlerons tout ce que vous allez voir et entendre », une des phrases-clés de la série Au-Delà du Réel prend aujourd’hui tout son sens. Mais le FLT est là, à l’affût : la bave du busard n’atteindra pas la blanche colombe.

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