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Les mécanismes honteux de la télé-réalité

par Amrith

La Real Tv n'est pas un jeu ni même un divertissement, mais seulement une longue plage publicitaire.

L'objectif d'un PopStars ou d'un A la Recherche de la Nouvelle Star se cantonne effectivement à vendre des disques en en montrant tout le processus de fabrication et en créant une pseudo-proximité entre le public et les "stars". Le public infantile est clairement visé de par la constitution choisie de ces groupes factices : des jeunes gens visuellement esthétiques, des filles pour la plupart. Comment ne pas profiter du manque de sens critique des enfants quand on sait qu'ils forment une masse de consommateurs inépuisable et docile ? C'est donc par le matraquage incessant que les requins de M6 peuvent endoctriner en toute liberté la nation juvénile française : plusieurs heures par semaine sont donc consacrées à la vie privée des "stars" préfabriquées, aux coulisses d'une compétition pipée et à l'enregistrement bâclé du disque en question. De quoi s'attacher aux protagonistes bien avant la sortie du cd. Une émission publicitaire en somme, dirigée par des bureaucrates avides de rendement et dissimulée sous l'apparence d'un simple divertissement. Le tout avec la bénédiction de majors de l'industrie du disque et de musiciens ratés ravis de pouvoir s'engraisser sur le compte de gamines manipulées par leur poste de télévision.

Star Academy, TF1 oblige, pousse la quête du profit à son paroxysme en reprenant totalement le concept PopStars mais en le mixant à celui de Loft Story. Le but principal reste toujours la sortie de disques bâclés par de faux chanteurs propulsés au rang d'idoles d'une enfance illégalement lobotomisée, le tout sous l'aile d'Universal et des comptables de TF1 qui empochent pour la chaîne une bonne part du gâteau. Le contenu "artistique" de ces cd tourne autour de mélodies dance sans saveur et de reprises minables de classiques de grands artistes. A cette arnaque phonographique totale s'ajoutent d'autres moyens de rendement : outre les nombreux sponsors visant clairement les femmes et les jeunes, on note le principe du vote téléphonique hebdomadaire. C'est au téléspectateur de voter pour le "candidat" qu'il souhaite ne pas voir éliminé du jeu, et ce vote d'importance magistrale, pratiqué par des millions de téléspectateurs sont autant de millions de francs gentiment offerts à TF1... pour des pourcentages de toutes manières entièrement truqués ! Annulation des votes, blocage des appels, totaux de 101%, tous les moyens sont bons afin de rouler le public dans la farine en dépit de ses choix. Il est d'ailleurs devenu classique de constater des scores devenus très serrés juste avant les émissions : ces mensonges éhontés envers un auditoire juvénile visent à provoquer des appels téléphoniques supplémentaires pour sauver tel ou tel "candidat". TF1 profite également de la mode des portables, et particulièrement de la technologie SMS qui ne concerne comme par hasard qu'une majorité d'adolescents : le CSA reste totalement inactif quant à ce flagrant délit d'exploitation de la jeunesse, avec toujours ce matraquage publicitaire en toile de fond. C'est en effet plusieurs heures par jour et non pas seulement par semaine que s'affiche la gangrène de TF1, dépassant donc PopStars d'une conséquente longueur. Aujourd'hui, Nice People reprend exactement le même concept pitoyable que Star Academy et Loft Story, Endemol s'apprêtant une nouvelle fois à voler l'argent dans les tirelires des fillettes malléables à souhait.

TF1 et M6 sont des entreprises à fort rayonnement. Quoi de mieux pour une entreprise que de pouvoir faire une publicité gratuite pour ses produits, et ceci plusieurs heures par jour et à l'encontre d'un public endormi et obéissant ? C'est là le principe de Nice People et de la Real Tv sous toutes ses formes : chaque plan, chaque émission, chaque chanson revêt l'artifice du divertissement pour dissimuler une insatiable soif d'argent. L'enfance n'a jamais été aussi victime des malins sectateurs que sur TF1 et M6. Il y avait l'endoctrinement politique dans les années 40, aujourd'hui il y a l'endoctrinement privé d'Endemol, derrière lequel sommeille plus d'une décomposition sociale et de sales perspectives "artistiques".