KAAMELOTT - Un Pop-royaumeKaamelott, un succès à suivre
Kaamelott et la pop-culture
Par Jérôme Tournadre • 27 mars 2007
« Kaamelott » baigne dans une (pop-)culture brassant de multiples références, les assimile et n’hésite pas à les ré-utiliser sans que cela ne gêne la narration.

Des personnages charismatiques servant une histoire remarquablement bien écrite qui se construit au fur et à mesure des arcs narratifs. Rien que pour cet exploit, « Kaamelott » mérite son succès. Il y a pourtant encore un point sur lequel la série prend de court tous ses contemporains nationaux et en fait une œuvre remarquable c’est dans sa capacité à avoir assimilé la culture populaire. En faisant régulièrement référence au cinéma, aux jeux de rôle, à la bande dessinée, aux jeux vidéos, à la fantasy et bien d’autres choses que la majorité de la production française ignorent ou méprisent, « Kaamelott » est devenu une des chouchous de la communauté geek. Cette communauté grandissante et mal perçue, débordant d’enthousiasme et de passion communicative pour des œuvres univers et fictionnel.

« Heat », « Gladiator », « The Game », « O’Brother », « Arthur in Love », « Always », « Des hommes d’honneur », « Stargate », « Les Affranchis », « Le combat des chefs », « Dream On », « La Menace fantôme », « Poltergeist », « Alone in the Dark », « Hollow Man », « Au service secret de Sa Majesté » ou bien encore « Double Dragon » sont autant de titres d’épisodes de la série faisant référence aux films de Michael Mann, Martin Scorsese, Steven Spielberg ou Paul Verhoeven, à Astérix, aux jeux vidéos célèbres, aux série télés et, bien sur, à la saga de George Lucas : « Star Wars ».

Une saga qui est rappelée dans de nombreux épisodes mais c’est avec l’épisode « Stargate II » que l’hommage est le plus évident (et le plus jouissif). Une porte dimensionnelle s’est ouverte dans le château et Perceval la traverse. Comme il le raconte ensuite à Arthur, il se retrouve dans une hutte en plein désert avec un vieux qui dort. Il ramène alors à Arthur un objet qui s’avère n’être rien d’autre qu’un sabre laser. Au final Arthur ira rendre le sabre à son propriétaire (‘‘J’ai déjà une épée magique, j’en ai pas besoin de deux et j’aimerais pas qu’un mec vienne me piquer Excalibur’’). Alexandre Astier ira encore plus loin dans la référence cinématographique avec le double épisode « Le Face à face » dont la deuxième partie reprend (avec des dialogues à peine modifié) la célèbre scène de « Heat » entre Al Pacino et Robert de Niro avec cette fois-ci Lancelot et Arthur. Enfin, bien que se voulant le plus proche de la « réalité » du mythe Arthurien, « Kaamelott » n’hésite pas à verser dans la fantasy la plus classique et à parler de dragons et autres bestioles sorties toutes droit de « Donjons et Dragons » ou de « Warhammer », l’épisode « Alone in the Dark » faisant ainsi référence directement aux Skavens.

« Kaamelott » baigne donc dans une culture brassant de multiples références, les assimile et n’hésite pas à les ré-utiliser sans que cela ne gêne la narration.
Soyons audacieux et n’hésitons pas à l’affirmer : à l’instar d’auteurs comme Peter Jackson ou Sam Raimi, Alexandre Astier est un fan boy qui conçoit aussi sa série pour des gens comme lui et cela de manière totalement décomplexée. Dans un pays qui à encore honte d’assumer ces références, « Kaamelott » devient l’étendard d’une fiction qui accepterait enfin des influences moins classiques mais tout aussi respectables.