MASTER CLASS — Le one-man show bourré d’infos d’Alexandre Astier
Alexandre Astier vient à la Comic Con
Par Dominique Montay • 8 juillet 2012
En ce jeudi 5 juillet, à Comic Con Paris, l’évènement majeur était la venue d’Alexandre Astier pour une Master Class exceptionnelle dans une salle blindée. Et avec un Roi Arthur en très grande forme...

Il y a des gens qui sont naturellement à l’aise devant un public. D’autre qui sont gênés. Et d’autres qui s’en nourrissent à tel point que la présence d’un auditoire galvanise. Alexandre Astier fait partie de la troisième catégorie.

Conscient de son charisme, Astier cabotine, sort des vannes, des anecdotes, invective, envoie chier des poseurs de questions s’il ne sait pas quoi répondre. Difficile de l’imaginer hypocrite, tant sa franchise n’a pas de frontière, pas de limite.

Ça peut surprendre, mais ça fait partie du personnage.

Un Roi sur scène

Astier traîne derrière lui une cohorte de passionnés, d’adorateurs sans borne. Au delà de sa mégalomanie parfois un peu too much, on est forcé de respecter son travail sur « Kaamelott ». D’abord pour la qualité première de la série, mais surtout parce qu’elle a été faite sur M6. « Kaamelott », c’est une vision d’auteur omniscient, par qui tout passe, et c’est lui-même qui le dit. Il écrit, réalise, joue, monte, fait la musique... c’est limite s’il n’enfile pas une veste verte pour le vendre à la FNAC.

Ça crée des problèmes (il faut toujours l’attendre, et, d’après lui, il est toujours en retard), mais reste un avantage considérable pour lui. Tout faire, c’est tout contrôler.

Difficile de le critiquer sur cet aspect de son travail tant, aujourd’hui, son parcours ressemble à un sans-faute. Il le sait. Il en joue. Quand il écrit, il écrit pour des comédiens, considérant que ses tournages sont le Royaume des Comédiens. S’il écrit ses dialogues, il semble le faire autant en tournage que sur papier, préférant changer au dernier moment que s’attacher à des lignes qui ne fonctionnent pas.

Sa démarche, sur ce point, est louable, dans un système français qui valorise le langage écrit à la télé, il valorise le parlé. Ça s’entend dans ses œuvres. Les dialogues coulent de source, ne heurtent pas.

Il aurait été amusant de demander à Alexandre comment il écrit pour un comédien. S’il s’attache à la personnalité de l’acteur, à ce qu’il sait faire, ou s’il s’amuse à lui donner un rôle motivant et nouveau pour la personne. Lui-même avouant que lorsqu’il accepte un rôle chez quelqu’un d’autre, c’est avant tout quand on lui propose de faire quelque chose de différent.

Des annonces

La Master Class a eu son lot d’annonces et d’interventions plus ou moins choc. L’entendre cracher sa haine aux pontes de TF1 qui ont sous-employé Pierre Mondy, acteur incroyable, pendant des années réchauffe le cœur.

Il pointe du doigt un mal très français : arrivés à un certain âge, nos Grands sont cantonnés à jouer au héros de pacotille dans des fictions sans ambitions. Astier raconte une anecdote : il avait donné quatre pages de monologue à Mondy le matin du tournage, pour une scène à tourner en plan séquence. Plutôt que de refuser, Mondy, 83 ans, s’est lancé. Deux prises, pas d’accrocs. Un grand monsieur.

La grosse annonce, c’est « Kaamelott Resistance ». Au départ, Astier voulait traiter du thème de l’occupation pendant une demi-heure, premier acte de son premier film. Mais cette partie lui a tellement plu qu’il a décidé de passer la vitesse supérieure et de sortir des nouvelles. Nouvelles qui pourraient être tournées pour M6 si les discussions engagées aboutissent — mais elles ne mettraient pas en scène Arthur.

Enfin, deux annonces qui ont rempli les fans d’espoirs. D’abord parce qu’Alexandre Astier va produire les très populaires Davy Mourier et Le Poulpe (ex-« Golden show »), et ensuite pour ces mots : “« Hero Corp » n’est pas mort”. Pas une nouvelle en soit, mais un motif d’espoir.

Post Scriptum

Crédit photo : © Pascal Chantier

Dernière mise à jour
le 7 juillet 2012 à 04h41