LE QUINZO — 2.08 : A nous 2011 !
Toutes les deux semaines, l’humeur de la rédac’ du Village.
Par le Village • 17 janvier 2011
Après avoir fait des Top et remis des prix, la rédaction du Village se propose d’évoquer aujourd’hui les nouveautés de la fiction européenne qu’elle attend avec le plus d’impatience en 2011.

Assez de retours sur le passé, cap sur 2011 et ce qu’elle nous promet. C’est-à-dire une fiction britannique décidemment au top de sa forme. Et une fiction française dont on espère qu’elle va passer un nouveau cap dans son (trop) lent redressement. Signe positif : après cinq années noires, la fiction de France Télévisions semble bouger à nouveau.

Nous avons laissé un petit peu de coté les nouvelles saisons de séries anciennes — même s’il y en a plus d’unes qu’on attend avec beaucoup d’impatience — pour privilégier un focus sur six nouveautés européennes qui nous font saliver...

SIGNATURES

Par Dominique Montay

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Ah… 2011… L’année du changement de décennie. Et pour cette nouvelle année civile, le fan de série nouvelle génération est impatient de voir de la nouveauté. Si par le passé, toute nouveauté qui se respecte débarquait à la rentrée scolaire, dorénavant, la saison télé est divisée par 2. Signe de plus (s’il en fallait un), que tout va toujours plus vite.

Toujours est-il que cette rentrée annonce de belles nouveautés, certaines dont mes brillants collègues vont vous parler, d’ailleurs. Et pour moi, mon verdict est sans appel. J’attends avec une impatience non mesurée la saison 2 de « Pigalle ». C’est pour ça que je suis impatient de voir « Signatures ». Vous n’avez rien compris ? Ben alors ? Si on veut se mettre du Herpoux-Hadmar sous la dent en 2011, il faudra compter sur la fiction France Télévision du couple star de la fiction française, et pas à celle de Canal+. Que nenni. Tout simplement parce que faire deux fictions aussi différentes que les deux précédemment nommées, qui ne partagent pas la même zone géographique, rend impossible de respecter les 2 ans d’écart usuels entre chaque saison de fiction françaises.

Oui j’ai bien dit deux ans. A l’heure où les saisons de télévision connaissent 2 rentrées par ans, il faut attendre deux ans (soit 4 saisons ?) entre chaque saison de séries françaises. Mal au crâne. Peu importe, j’arrêterais de râler si je trouve « Signatures » fantastique. Tout l’annonce. D’abord, son trailer (j’ai juste mis trailer pour ne pas mettre bande-annonce après une phrase qui se termine par annonce). Mystérieux, envoûtant. Et puis beau. Putain qu’est-ce qu’il est beau ce trailer.

Et encore une fois, je tire mon chapeau à H & H pour avoir sorti deleur chapeau un casting encore une fois ahurissant. L’immense Sami Bouajila (celui qui bouffait l’écran dans « Indigènes » sans forcer son talent), et la fantastique Sandrine Bonnaire (Si vous ne l’avez pas vue dans « Quelques jours avec moi » de Claude Sautet, allez voir ça tout de suite. Enfin, finissez l’article d’abord et partagez-le sur Facebook. Ensuite allez le voir). Après Jacques Gamblin, Simon Abkarian et Jalil Lespert, ils continuent leur grand chelem du casting qui fait baver.

Tout annonce une réussite, et ça sera peut-être ça le plus dur à négocier pour eux. Après le succès d’estime des « Oubliées » et celui critique-public de « Pigalle », Hadmar et Herpoux sont condamnés à réussir. Demandez à n’importe quel sportif il vous le dira (non, pas « L’important c’est le collectif »), « Le plus dur, c’est de rester en haut ». Nous on le souhaite qu’ils y restent le plus longtemps possible.

EPISODES

Par Emilie Flament

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Cette nouvelle sitcom, produite par la société britannique Hat Trick Productions pour BBC Two (UK) et Showtime (US), ne se fera pas attendre trop longtemps puisque sa diffusion a débuté les 9 et 10 janvier.

Alors que cette année les remakes de séries britanniques fleurissent aux USA, les très américains David Crane (« Friends ») et Jeffrey Klarik (« Dingue de Toi (Mad About You) ») ont décidé de raconter l’histoire d’un couple de scénaristes britanniques, Sean et Beverly Lincoln, auteurs à succès d’une série qui rassemble à la fois le public et les critiques, qui sont approchés à la cérémonie des BAFTA par un producteur américain qui leur propose d’adapter leur série aux USA et, grand prince, de leur laisser écrire et gérer le remake. Les voilà donc partis pour L.A. ... où bien sûr ils vont vite déchanter !

Le casting est savoureux, mené par les anglais Tamsing Greig et Stephen Mangan, avec une mention spéciale à Daisy Haggard qui malgré ses rares apparitions dans le premier épisode m’a fait me tordre de rire. Et bien sûr, il y a Matt Le Blanc dans son propre rôle, celui de la star ‘‘imposée’’ de la série au détriment de l’acteur britannique de la série originale interprété par le très grand Richard Griffiths.

La série de 7 épisodes s’annonce plutôt bien avec une touche british très rafraichissante dans cette univers hollywoodien. Petite remarque, la scène de la salle de bains est tout simplement énorme, très juste dans sa vision d’Hollywood, et réellement tordante.

A noter : la réaction de Steven Moffat après qu’il ait vu le premier épisode, postée sur Twitter. ‘‘C’était douloureusement familier. J’ai beaucoup rit devant Episodes. Grand Dieu, ces scenes avec les exécutifs ne sont même pas exagérées’’. Le scénariste est passé par là quand NBC tenta de lancer un remake de « Coupling ». Co-production US oblige, nos collègues de pErDUSA se sont eux-mêmes penchés sur le premier épisode de « Episodes ».

CHRISTOPHER AND HIS KIND

Par Sullivan Le Postec

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Ce téléfilm, je l’attends d’autant plus que j’espérais bien le voir en 2010 ! « Christopher and his Kind » était en effet à l’origine programmé pour octobre 2010. Depuis, la BBC joue avec mes nerfs et retarde la diffusion, ce qu’on constate notamment par le décalage quasi-mensuel de la sortie du DVD. Les vendeurs en ligne évoquent aujourd’hui une sortie fin févier, ce qui laisse espérer une diffusion le mois prochain.

Alors qu’il passe neuf mois par an sur le tournage de « Doctor Who », Matt Smith a glissé dans son planning, entre la saison 2010 et la saison 2011, et au milieu d’une apparition dans « Sarah-Jane Adventures » le tournage de cet ambitieux unitaire dans lequel il incarne le célèbre écrivain anglais Christopher Isherwood dans une adaptation de ses mémoires du même titre – « Christopher et son monde » pour la traduction française. C’est un récit sur une la quête vitale de liberté d’un jeune homme dans l’Angleterre corsetée et bigote de l’entre-deux guerres. C’est, aussi, un récit sur le fait que les libertés acquises ne le sont jamais pour toujours alors que le lieu en Europe où existait la plus grande tolérance pour les homosexuels était justement sur le point de glisser dans l’horreur la plus absolue. Berlin vit dans un perpétuel bouillonnement culturel hédoniste, et Christopher Isherwood fait la connaissance de personnes qui deviendront plus tard des personnages de fiction dans quelques-uns de ses romans les plus célèbres. Le jeune auteur réservé découvre aussi avec fascination la contre-culture homosexuelle palpitante et enivrante qui s’épanouit à Berlin. Isherwood rencontre ainsi son premier amour, Heinz (Douglas Booth vu dans le rôle de Boy George dans le remarqué « Worried About The Boy » diffusé au printemps sur BBC2).

Une production audacieuse dont les premières images laissent deviner une ambiante très réussie.

MAD DOGS

Par Dominique Montay

J’aurais pu (et j’ai failli) mettre « Doctor Who » opus 6. Ou « Misfits », chapitre 3. Ou encore « Hero Corp », saison 3. Même « Spooks » itération 10. Mais après réflexion je me suis dis que, respectivement : trop évident. Trop frais dans les têtes. Trop impossible. Trop faux. Donc, j’ai opté pour « Mad Dogs », dont je sais très peu, même si l’esthétique de l’affiche publiée dans nos pages me fait penser à un excellent film : « Sexy Beast ». Même lieu de tournage (l’Espagne), même piscine extérieure… et même un cadavre…

Avec tous ses points communs, on pourrait craindre la copie presque conforme, mais le casting est tellement alléchant que j’ai une envie très forte de voir tous ces talents se donner la réplique. Est-ce une gajeure ? bien sûr que non, parce qu’il existe le risque évident qu’ils cherchent à tirer la couverture, ou jouer les mêmes partitions qu’on leur donne depuis des années… ou vu qu’il s’agit d’un projet issu d’une volonté de comédiens, que l’ensemble soit trop théâtral… peu importe. Ce projet à l’histoire si bateau me donne envie d’en voir plus.

Pour rappel, ce casting en béton armé est composé de John Simm (« Life on Mars », « Doctor Who, saison 3 » et « State of Play »), Paul Glenister (« Life on Mars », « Ashes to Ashes », « You’re going to meet a tall dark stranger » le dernier Woody Allen), Mark Warren (« Hustle », « State of Play ») et Max Beesley (« Survivors »… hum).
Ça donne pas envie ça ? Hein ? Alors… Après, franchement, si l’histoire tourne uniquement sur une réunion d’amis qui mène à un meurtre, ça risque de vite tourner en rond. Je m’aperçois en écrivant
ces lignes que je suis aussi impatient de voir si c’est un foirage qu’une réussite.

Mais ça reste « être impatient » de le voir, non ?

OUTCASTS

Par Emilie Flament

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C’est sans doute le projet le plus attendu de la BBC en 2011. Produite par Kudos Film & TV, c’est-à-dire LA société qui a produit « Spooks », « Life On Mars » ou encore « Hustle », cette drama de 8 épisodes a été créée par Ben Richards, un des scénaristes de « Spooks » (mais rassurez-vous... pas de la saison 9 !). La série a l’ambition de porter la réflexion sur une question bien plus large : comment ne pas répéter nos erreurs et construire un meilleur monde ?

En 2040, alors que le futur de la planète Terre est plus qu’incertain, un groupe de pionniers est envoyé sur une planète récemment découverte et semblable à la nôtre pour y construire un nouveau monde, en échange d’une seconde chance, d’un second départ, en laissant derrière eux leur famille et leur passé.

La série débute avec l’arrivée du dernier ravitailleur arrivant de la Terre, alors que le contact avec la planète mère est perdu. Les questions se bousculent pour les précédents arrivants qui se démènent pour préserver cette nouvelle chance : qui arrive ? Honnêtes citoyens ou délinquants volontaires pour l’expérience ? Amis ou ennemis ? Quelles nouvelles de la Terre ?

Histoire de finir de vous mettre l’eau à la bouche, Hermione Norris (Ros Myers dans « Spooks »), Eric Mabius et Jamie Bamber (Apollo dans « Battlestar Galactica ») sont de la partie. Alors, impatients de découvrir cette nouveauté ? Nous aussi... Ça tombe bien la première bande-annonce teaser a fait son apparition ce week-end sur BBC1 et la série devrait commencer sa diffusion en février.

LES BEAUX MECS

Par Sullivan Le Postec

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Gilles Bannier derrière ses acteurs, dont Simon Abkarian, à droite
Photo ©France 2 – Lincoln TV – Thibault Grabherr

« Les Beaux Mecs ». La première fois que j’en ai entendu parler c’est quand Gilles Bannier m’en a touché quelques mots, alors qu’il assurait la promotion de la deuxième saison de « Reporters ». Cela fait donc presque deux ans que l’équation Virgine Brac + Gilles Bannier sur un projet original me fait saliver. Depuis, chaque bout d’info supplémentaire a augmenté mon désir. Et ça y est, nous voilà au bout du tunnel.

Pour les distraits, Virginie Brac a fait la preuve de son talent en transformant les vignettes de la première saison de « Engrenages » en de vrais personnages tout en failles, en même temps qu’elle développait (avec la complicité d’Eric de Barahir, également à l’œuvre sur « Les Beaux Mecs » ) une intrigue riche et passionnante. Gilles Bannier sait nous réconcilier avec une caméra à l’épaule sur-utilisée par son soin de l’image et la manière qu’il a de choyer ses acteurs pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. La série est en outre produite par Christine de Bourbon Busset pour, Lincoln TV, déjà derrière « Pigalle la nuit ».

Un beau mec, c’est un bandit à l’ancienne, classieux et respectueux des codes et des règles de la profession. L’un d’eux, Tony Roucas (le génial Simon Abkarian) s’évade de prison en compagnie de son compagnon de cellule, Kenz (Soufiane Guerrab), un Caïd de Cité. Ces deux-là, issus de deux mondes si différents, n’avaient rien à se dire quand ils partageaient leur cellule. Ils vont devoir compter l’un sur l’autre dans leur cavale commune.
Cette cavale est pour Tony un voyage dans son passé, en quête de ceux qui l’ont trahi et l’ont fait tomber. A chaque épisode, son flashback vers une période de la vie de Tony. C’est l’histoire d’un destin dans le monde du banditisme, et c’est le récit des relations entre Tony et les différentes femmes de sa vie...

La promesse est à la fois celle d’une histoire profondément française et d’audaces dramaturgiques dignes du meilleur de la fiction internationale. Le générique, aperçu lors de la soirée de remise des prix de la Procirep, nous a fait envie. Il ne faudra pas attendre longtemps pour en voir plus : « Les Beaux Mecs » sera au programme du Fipa, que Le Village couvrira tout au long de la semaine prochaine.

Des images qui bougent !

Et comme on est sympa, on vous a compilé plein d’images de tout ça, en vidéo : bandes-annonces de « Signature », « Episodes », « Christopher and his Kind », « Mad Dogs », « Outcasts » et reportage BFM TV sur le tournage des « Beaux Mecs ».


Et vous, qu’attendez-vous en 2011 ?