LE QUINZO — 3.22 : Toutes les bonnes choses ont une fin
Pour la dernière fois, l’humeur de la rédac’ du Village.
Par Sullivan Le Postec & Dominique Montay & Emilie Flament & Nicolas Robert • 30 juillet 2012
Le Quinzo, saison 3, épisode 22. Fin de série. On aurait voulu le faire exprès, on aurait pas réussi : le dernier Quinzo porte le numéro 22, l’épisode final de la majorité des saisons américaines.

Souvenirs d’un villageois

Par Dominique Montay.

Blablater de séries, en long en large et en travers. Avec plein de gens. Certains m’écoutant avec attention. D’autres s’en foutant royalement. Voilà ce que je faisais, la plupart du temps, en société. Grâce au Village, j’avais trouvé un endroit ou m’étendre ad nauseam. Et où être lu. Sans ennuyer trop de monde.

Maintenant, cette page se tourne. Pas facile.
Pas facile du tout.

Au Village, on a rencontré des gens fascinants, sidérants, choquants, étonnants. Des gens biens. Des gens passionnés. Des gens souvent bien intentionnés, mais broyés par un système qui ne fonctionne pas correctement.

On nous a tenu la porte, laissé entrer, et permis d’avoir des conversations à bâtons rompus avec ceux qui essaient de bien faire. Des rencontres toujours franches motivée par un crédo : plutôt ne rien dire qu’être hypocrite. Appartenir à ce site, c’est aussi avoir le droit à la liberté de ne pas dire “c’est formidable” quand on n’en pense pas un mot. Par contre, être villageois, c’était être capable d’expliquer pourquoi, avec arguments. Pas le droit au “c’est de la merde” (sauf « Misfits » saison 3). Et c’était tant mieux.

Quand on est dirigé par la passion, parfois on s’emballe. Un effet coup de cœur qui grossit tout, qui donne une envie de gueuler que c’est ça qu’il faut faire, que c’est le chemin à prendre, qu’il faut continuer comme ça. « Flics », « Hero Corp », « Les Beaux Mecs », les premières saisons de la Nouvelle Trilogie... autant de projet qui nous ont boosté, donné envie d’y croire, de continuer, de notre côté, à propager la parole. Malgré leurs imperfections, malgré leurs défauts, chacun montrant le chemin à suivre pour leurs chaînes respectives.

Un des nombreux grands problèmes de la fiction de chez nous, c’est qu’on en parle que lorsque c’est catastrophique, quand c’est insupportable, quand c’est in-regardable (oui, « Camping Paradis », je parle de toi). Alors quand quelque chose nous a plu, ou juste montré suffisamment de qualités, il a fallu y aller, retrousser les manches, matraquer. Parce que les bonnes volontés sont à défendre.

Ici, j’ai eu le bonheur de faire ce que je voulais, en totale liberté. Le patron m’a même laissé à deux reprises parler de football. Et souvent écrire des conneries. Mais aussi, et c’était ça le plus nourrissant : utiliser nos rencontres pour les partager. Les événements « Pigalle, la Nuit », par exemple, m’ont permit de partager mon amour de cette série, de permettre une plongée immersive dans un univers riche et foisonnant.. et d’écouter Hadmar et Herpoux parler. Toujours un plaisir.

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Les Visages des Beaux Mecs
Capture d’écran du générique de fin

J’ai pu aussi, en collaboration avec Sullivan Le Postec, réaliser ce qui s’approche le plus d’une série documentaire pour 5 euros (prix des cafés) avec « Les Visages des Beaux Mecs ». Un événement marquant pour moi, professionnellement, qui m’a apporté énormément, donné un plaisir immense et qui m’a montré (aussi) mes limites. Elles sont plus éloignées que je ne le croyais.

J’ai rencontré Dieu (Steven Moffatt). J’ai parlé péniche et pâté avec Simon Astier et le futur réalisateur de « Spider Man » (ou « Batman », ou un autre, mais notez bien ces mots, j’ai raison) François Descraques. J’ai été, 4 jours par an, chaque début juillet, dans la peau d’un vrai journaliste grâce à la Comic Con (merci Alain, Romain, Christelle et Émilie). En mode immersif, en mode boulimique, dans un bonheur total.

Le Village m’a permis de participer à mes premiers podcasts. Et j’y ai eu le bonheur, le plaisir immense et inégalable de les partager avec trois autres personnes qui puent la passion à plein nez. Nous y avons débattu, parfois fortement. Certains poditeurs pensant même que je ne supporte pas Émilie Flament. Et bien non. Mais quand on est passionnés, on s’emballe.

Clin d’œil ultime : Le Village est né deux jours après mon fils, j’ai du rejoindre le site 3 jours après son ouverture. Envie de laisser une trace, de marquer mon passage, d’avoir quelque chose à montrer, plus tard, dont je serais fier. C’est le cas. Ma fille, elle, est née le jour de la diffusion du premier épisode des Beaux Mecs, et donc des « Visages... » (oui, je faisais le montage le soir en rentrant de la maternité). Encore un motif de fierté.

L’aventure du Village, tellement liée à ma vie personnelle, m’aura marquée pour toujours. Pour le meilleur, définitivement.

Nicolas, Émilie, Sullivan, et vous, fidèles lecteurs, ce fut un honneur de partager cette aventure avec vous. J’ai hâte d’être à la prochaine.

Series Finale

Par Émilie Flament.

Mon premier article pour Le Village. « Torchwood : Children of Earth ». Passionnée de séries depuis des années, l’envie de confronter mes analyses à celles des spécialistes me démangeait. Il y avait un appel à rédacteurs sur le site et j’ai sauté le pas : un premier mail à Sullivan, suivi de cinq visionnages (au moins !) de la saison 3 de « Torchwood », et de cette première critique, fleuve, envoyée fébrilement comme lorsqu’on postule à un job qui pourrait tout changer... et c’est le cas. Trois années à découvrir de nouvelles séries, de nouveaux auteurs, à rencontrer des professionnels passionnants et à apprendre auprès de Sullivan et de Dominique...

Comme dans tout bon series finale, c’est l’heure du bilan. La fiction britannique que je découvrais à peine en arrivant au Village est devenue ma référence et ne me déçoit que rarement. Certes, « Spooks » a tiré sa révérence... petitement. Mais, l’excellent Russell T Davies a passé le relai au brillant Steven Moffat à la tête de « Doctor Who » et je garde à l’œil « The Hour », « Him & Her » et « Spy » en espérant que les prochaines saisons soient à la hauteur de mes espérances. Pendant ce temps, « Sherlock » bat des records sur France 4. Du côté de la fiction française, malgré les coups de gueule et les incompréhensions, j’entrevois des signes encourageants. « Kaboul Kitchen », une des rares séries Canal + qui n’est ni centrée sur le sexe ni sur des flics sombres, était très réussie. France Télévisions a certes eu des ratés, mais des séries comme « Fais pas ci, Fais pas ça » ou « Un Village Français » ont fait leur trou et le groupe ose se lancer dans des productions plus risquées comme « La Nouvelle Blanche Neige ». Le reboot de la fiction française est plus que prometteur. Biberonnée aux séries US et UK (comme moi), adepte des univers (comme moi), c’est toute une génération d’auteurs ayant intégré naturellement les mécanismes de l’écriture des séries et sans snobisme envers la TV qui émerge et j’ai hâte de découvrir les futures séries d’un François Descraques ou d’un Simon Astier !

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Pinaaaage !
(Lille)

Ce qui m’amène à « Hero Corp ». Un coup de foudre pour cette saison 2, une journée incroyable à la Comic Con 2010 et une évidence : la campagne Pinage ! Presque deux ans après son lancement, il est vrai que la situation n’a, en apparence, pas beaucoup évolué : « Hero Corp » n’a toujours pas de saison 3. Mais pourtant, « Hero Corp » et ses fans ont tout changé. Cette série à petit budget, diffusée sur le câble et la TNT a mobilisé derrière elle un public de fidèles comme jamais en France. Plus de 15 000 personnes ont signé la pétition, plusieurs centaines d’entre eux ont répondu à nos appels pour des rassemblements partout dans la pays et même à nos frontières. Et deux ans et demi après la diffusion des derniers épisodes inédits, la presse (spécialisée certes) en parle encore, et son public et son équipe n’ont toujours pas lâché ! Mieux encore, comme l’expliquait Simon Astier lors de la Comic Con, les diffuseurs semblent désormais tenir compte de ce facteur. Alors même si Le Village s’arrête, l’élan a été donné, nous ne lâcherons pas l’affaire et nous ne sommes pas les seuls...

Car Le Village m’a aussi permis de rencontrer ces passionnés, ses addicts de la série, et de pouvoir partager et débattre avec eux. Il y a les courageux qui réagissent sur le forum ou nous contactent via les réseaux sociaux, et ceux qui partagent avec nous la Comic Con ou la FIPA, les collègues journalistes ou blogueurs. Charge à eux de vous faire découvrir les futures pépites de la fiction européenne et de continuer à militer pour une fiction française digne de celle de nos voisins d’Outre-Manche. Et un grand merci à eux pour ces échanges au détour d’un podcast et pour toutes les séries qu’ils m’ont fait découvrir. Carine, Thomas, Delphine, Carole, Alain, Romain, Christelle, Philippe, Alexandre, Julia, Amandine... Merci !

Une série doit savoir s’arrêter. C’est la même chose pour Le Village. Même si c’est très dur de tourner la page et de passer à autre chose, nos nouveaux projets nous réclament... Merci à Nicolas qui en peu de temps nous a apporté avec tout son enthousiasme un nouveau point de vue à notre équipe. Et un gigantesque merci à Sullivan et à Dominique ! Nos discussions enflammées autour de « Doctor Who » ou de la fiction Canal+ me manqueront. Vous m’avez appris plus que vous ne pouvez l’imaginer. Pour avoir lu quelques uns de leurs futurs travaux, je suis persuadée qu’il y deux excellents scénaristes qui bientôt viendront apporter leur ton et leur plume à la fiction française. Une nouvelle étape démarre pour moi aussi et ses 3 années n’y sont pas pour rien. Le Village a tout changé.

Mon syndrome de Brenner

Par Nicolas Robert.

C’est une question de timing. Être le petit dernier de la rédaction du Village, débarquer alors que tout doucement, l’aventure touche à sa fin, c’est un peu frustrant. On se sent comme un personnage de fiction qui débarque dans une série à succès alors que c’est bientôt la fin. On n’a pas vraiment le temps de faire beaucoup de choses pour apporter tout ce qu’on voudrait à l’histoire.

On peut appeler ça le Syndrome de Brenner, du nom du docteur Simon Brenner qui rejoint le générique d’« Urgences » dans la 15e et dernière année de la série.

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Brenner, c’est lui

Mais le contraire n’est pas vrai. Pour moi, l’aventure aura été courte mais riche de l’autre côté du miroir. Comme un certain nombre d’entre vous (enfin, j’imagine), ce sont les écrits de Sullivan, Dominique et Emilie qui m’ont fait découvrir des fictions et des univers sur lesquels je ne m’arrêtais pas vraiment auparavant. Des créations qui s’appellent « Sherlock », « La Commune », « Les Beaux Mecs » parmi d’autres séries, mini-séries et unitaires. Autant d’expériences, de tests que je n’aurais pas forcément fait sans eux.

A leur côté, j’ai aiguisé mon appétit et mes crocs pour multiplier les découvertes. En France, en Angleterre mais aussi en Europe (« Borgen », « 10 »)… et sur le web (« Post Coïtum » et « Le Visiteur du Futur » !). En un sens, j’ai parfois l’impression d’être toujours plus un lecteur qu’un rédacteur. Sans rire : à chaque fois que je discute avec l’un des Trois Grands (ben oui : je suis le petit dernier, je vous l’ai dit…), je repars avec une nouvelle série, un nouvel unitaire à voir.

Ce que j’aurais retenu en quelques mois ? Que la fiction européenne est d’une remarquable richesse et que la fiction française, elle, est au cœur d’un formidable paradoxe. Coincée dans un contexte pas vraiment porteur, engoncée dans un système de production qui paraît souvent lourd et sclérosant, elle est aussi le terrain d’expression un certain nombre d’auteurs, producteurs et réalisateurs qui ont des choses à dire.
Tous ne sont pas comme ça (je ne suis pas un bisounours. Enfin, je ne le suis plus), mais il me semble avoir vu, lu et entendu cette année au Village, pas mal de gens honnêtes, enthousiastes et déterminés à apporter quelque chose.

L’un d’eux m’aura particulièrement marqué. Il symbolise pour moi tout ce que peut être la fiction française de demain, dans ce qu’elle a d’inventif et de pertinent.

Cet homme, c’est Frédéric Tellier, réalisateur des « Hommes de l’Ombre » et des « Robins des Pauvres ».

Si vous regardez ou re-regardez les reportages vidéo du Village consacrées aux « Hommes de l’Ombre », vous pourrez constater que la façon dont il conçoit la direction des acteurs est vraiment intéressante.
Tellier m’a effectivement donné l’impression d’être un garçon brillant et complètement en phase avec ce que je me fais de l’idée d’un “téléaste” : une personne subtile et capable de mettre en images avec finesse les rapports humains. Et c’est vraiment comme ça que je la conçois. Qu’elle soit américaine, anglaise, danoise… ou française.

Ce sont ces mots, ces moments-là que je retiendrai de ma courte expérience de Villageois. Comme je me souviendrais durablement de ce que j’ai pu entendre, voir ou lire chez la productrice Joey Faré (« Clash »), les scénaristes-réalisateurs Kyan Khojandy et Bruno Muschio (« Bref »), l’actrice Odile Vuillemin et les scénaristes Sophie Lebarbier & Fanny Robert (« Profilage ») ou Alexandre Astier (« Kamelott »), entre autres.

Il y a en France, un appétit pour le récit ; des talents à exploiter pour ça. Si la période n’est pas la plus évidente, ils se battent pour proposer des créations populaires et de qualité. Et c’est vraiment chouette d’en avoir pleinement pris conscience, de ce côté-ci de la Toile.
Tous ces gens, je suis content de les avoir suivis avec attention ces derniers mois. Ce sont eux que je continuerai à suivre, en attendant d’en voir arriver d’autres. Même si ce sera un peu en villageois orphelin, forcément…

Mais c’est ça aussi, le syndrome Brenner : si la série s’arrête, la sortie de piste laisse à penser que le médecin urgentiste poursuivra le chemin qu’il a amorcé. Ce sera le cas pour moi, pour vous. Pour nous tous. Plus ou moins loin d’un écran.

La preuve : 2012/2013 sera encore une année avec de vraies curiosités à découvrir (principalement « Ainsi Soient-ils » sur Arte, « Les Revenants » sur Canal +, « Lazy Company » sur Orange), des nouveautés inattendues et des flops inévitables.

Reste à savoir ce que l’on retiendra d’une saison où — si je voulais caricaturer un peu — la production française oscillera entre un projet avec François Berléand (« Le Transporteur », sur M6. Une chaîne avec des moyens mais aux ambitions réduites en la matière) et un projet avec… François Berléand (« Zak » sur Orange CinéMax. Une chaîne qui a peu de budget mais accepte de drôles d’idées). Quelle tendance l’emportera ? Réponse dans quelques mois.

“A suivre”, comme on dit.

T’es triste ?

Par Sullivan Le Postec.

Voilà. On y est. Le Village vit ses derniers jours. Le 4 aout, exactement cinq ans et six mois après son ouverture, le webzine des fictions européennes et francophones cessera d’être mis à jour et deviendra une archive. Une étoile morte du world wide web. Et moi, je n’arrête pas de penser à Russell T Davies.

C’est marrant ces espèces de parallèles. Je ne sais pas si on les invente de toute pièce, tentative de notre cerveau de créer un sens, des connexions, ou s’ils existent vraiment. Il y a beaucoup de différences entre Davies et moi : pas la même éducation, pas le même environnement, et pas non plus la même écriture (puis-je avoir un jour la moitié de son talent, même s’il est différent), mais je me reconnais beaucoup en lui. Ce qu’on partage, ce sont certaines façons d’envisager la vie, notre rapport à la culture, et à la pop-culture, notre amour profond de la télévision dont on voudrait toujours qu’elle donne le meilleur d’elle-même, et un bon paquet de névroses.
J’ai presque toujours écrit, et j’ai très vite écrit comme pour la télévision. J’ai créé ma première série en Quatrième (non, vous ne voulez vraiment pas savoir ce que c’était). Mais quand je suis passé à l’âge adulte (si tant est que je l’ai atteint, mais c’est une autre histoire) ce que j’écrivais est resté confiné à des tiroirs, ou plutôt des dossiers d’ordinateur. Ou bien alors cela voyait le jour dans des arènes confinées et où je me sentais en sécurité. Ces différentes expériences m’ont beaucoup apporté et m’ont fait progresser, mais j’aurais pu en rester là toute ma vie. Le problème, c’est que je crois que j’en aurais souffert.

Le Village a été un premier pas, parce que ce qui a commencé comme un simple mini-site supplémentaire du Front de Libération Télévisuelle devenu A-Suivre.org, s’est peu à peu transformé en une expérience éditoriale différente. Très vite, en effet, ce webzine a dépassé la petite enceinte des fans de séries pour rentrer en contact avec le milieu professionnel. Le site avait à peine un mois qu’on se retrouvait à couvrir un festival, les RITV ; quatre mois et il se plongeait dans les entrailles de la première saison de « Reporters », avec une demi-douzaine d’interviews. Ces expériences et les nombreuses suivantes, menées auprès de Dominique, Émilie et Nicolas, que je ne remercierais jamais assez, pour tout cela et pour tout le reste, ont parfois testé les limites de ma timidité, mais surtout elles ont transformé Le Village, son lectorat, et elles m’ont transformé moi. Et pas seulement en terme de compétences acquises (je n’avais jamais fait de montage quand le site a commencé. Au début de cette année, je me suis occupé de « Lumière sur Les Hommes de l’Ombre » de A à Z).

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Mais il aura fallu Russell T Davies, un livre qu’il a cosigné, pour vraiment changer les choses. « The Writer’s Tale » est l’un des ouvrages les plus puissant et honnête sur l’écriture à avoir jamais été écrit. C’est aussi un livre sur « Doctor Who ». Là, j’ai découvert vraiment Russell Davies : ses moments de paniques, ses doutes, ses pétages de plomb. Là j’ai réalisé que même pour lui, qui compte parmi mes quatre ou cinq scénaristes préférés sur la planète, l’acte d’écrire était difficile, perturbant. Ce que je découvrais en le lisant, c’est ce que cela avait de quasi universel. D’ailleurs Davies lui-même passe par ce moment de réalisation au cours de l’ouvrage, quand le journaliste qui l’interroge lui répond qu’il reconnaît des éléments de son propre comportement dans l’exposé de ses névroses les plus violentes que vient de faire le scénariste...
Alors « The Writer’s Tale » m’a propulsé dans une direction différente et c’est une petite partie de ce qui a conduit à la décision de fermer Le Village.

Je vous raconte tout ça parce qu’en ce moment, un nouveau parallèle avec Russell T Davies m’apparait. Le scénariste le raconte à la fin de « The Writer’s Tale ». Nous sommes début 2009. A ce moment-là, il vient d’écrire son dernier épisode de « Doctor Who » après avoir décidé de quitter le poste de showrunner de la série. Alors tout le monde n’arrête pas de lui demander s’il est triste.
Et non. Il n’est pas triste du tout.

Pourtant, on ne peut pas soupçonner Russell T Davies de ne pas adorer profondément « Doctor Who » : il est tombé dedans quand il était petit. C’est juste qu’il vennait de consacrer six ans à ramener la série à l’antenne après 16 ans d’absence, et qu’il en avait fait le plus gros succès de la télévision britannique. Il avait accompli tout ce qu’il avait à accomplir. En lisant ces pages, je l’entendais presque rire. Il était fier. Et il était heureux. Triste ? Certainement pas !

Fier. Heureux. Certainement pas triste. J’espère que vous m’entendez rire.

Post Scriptum

Une interview exclusive de Lars Lundström, le créateur de "Äkta Människor" et une critique en avant-première de la série évènement de la prochaine rentrée, c’est ce qui vous attend dans ces pages d’ici à samedi. Be Seeing You.

Dernière mise à jour
le 30 juillet 2012 à 22h37