PREVIEW : Le quotidien du Moyen-Âge dans La Commanderie
La bande-annonce en ligne en avant-première sur Le Village
Par Sullivan Le Postec • 18 mars 2010
France 3, désormais la chaîne des fictions historiques du groupe France Télévision, proposera prochainement une plongée dans le quotidien au Moyen-Âge, « La Commanderie ».

Ils sont nombreux en France les passionnés du Moyen-Âge, ne serait-ce que si l’on en juge par le foisonnement de fêtes médiévales depuis dix ou quinze ans, et la multiplication de troupes d’animation médiévales qui, de fêtes en fêtes, plantent leur tente et revêtent leurs armures. Si France 3 parvient, avec « La Commanderie », à capter leur attention, cette série pourrait remporter un succès important.

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Du reste, de ce que l’on a pu entre-apercevoir des coulisses du tournage de la série, notamment via la page Facebook de « La Commanderie », il apparaît que cet esprit de troupe n’a pas été absent du tournage sur lequel quelques passionnés semblent s’être impliqués. Ce qui vaut mieux, le public médiéviste étant assez impitoyable avec la crédibilité des costumes et des pratiques quotidiennes.

L’histoire

Le dossier de presse de la série nous apprend qu’une Commanderie était un monastère appartenant à un ordre religieux et militaire du Moyen Âge. Placée sous la responsabilité d’un commandeur ou précepteur, elle était le lieu de vie d’une communauté de frères. Il s’agissait de grosses fermes, parfois fortifiées, qui comprenaient une chapelle, et tous les bâtiments nécessaires à la vie de ses habitants. Chaque commanderie était spécialisée dans un type de production. Des paysans, libres ou serfs, travaillaient ainsi pour le compte de l’ordre, et de nombreux artisans pouvaient être salariés par la Commanderie. Bien que le plus souvent rurales, il existait aussi des commanderies urbaines et même portuaires.

C’est principalement dans ce cadre que se déroulent les huit épisodes de la première saison de la série, qui s’attache à mettre en scène un Moyen Âge différent de celui qu’on a vu le plus souvent à la télévision et au cinéma, une vision plus proche du peuple :

Bourgogne, 1375. Dans des territoires plongés au cœur d’une guerre qui va durer cent ans, où la peste noire a déjà tué plus d’un tiers de la population, la précarité, et les pillages sont quotidiens, les épidémies chroniques. Dans ces temps de désolation, la majeure partie de la population a peur et a faim.
Il existe cependant un lieu d’aide et de réconfort incarné par une simple ferme fortifiée, seul refuge d’une population qui tente d’échapper aux difficultés de l’époque. Cette ferme fortifiée, c’est la Commanderie d’Assier, seigneurie de l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem et de Rhodes. Ancienne possession templière léguée par le roi de France après la disparition de l’Ordre du Temple, la Commanderie rassemble en son sein une dizaine de chevaliers tout à la fois moines, soldats, médecins et agriculteurs qui accueillent pèlerins, mendiants et malades venus chercher refuge et hospitalité.
Par le prisme de ce lieu emblématique où miséreux et laissés pour compte viennent chercher refuge ; où se rencontrent, pour un jour ou pour un soir, toutes les couches de la société ; la série propose le Moyen-Âge au quotidien, pas celui des batailles, des mariages royaux et des grandes dates mais l’aventure des anonymes, la vie quotidienne d’un monde rural où chaque moisson est un combat, chaque vendange une victoire…

Vous êtes mendiant, fille-mère, paysan, malade, soldat perdu, femme enceinte, bourgeois ou seigneur, prêcheur ou larron ? La porte de la Commanderie d’Assier s’ouvre pour vous : qui que vous soyez, vous êtes le bienvenu.

La bande-annonce

« La Commanderie » met donc en scène L’Ordre des Chevaliers Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem et de Rhodes, qui deviendra l’ordre de Malte au XVIe siècle. Il existe encore aujourd’hui. A l’instar de l’Ordre des Templiers, il frappe l’imaginaire contemporain en ce qu’il est l’une des premières organisations transcontinentales. L’idée qui le sous-tend est si moderne, dans ses méthodes et dans son organisation (il recrute des spécialistes dans toutes les branches utiles pour le secours aux victimes et l’aide aux populations), qu’elle sera la base de la création de toutes les ONG qui vont fleurir au XX siècle.
Mais la Commanderie d’Assier est donc une ancienne possession templière et cet héritage ne tardera pas à entrer en jeu dans l’intrigue de la série...

Les personnages

Thomas Cortemain, le Capitaine rebelle
Thomas est le chef militaire de la Commanderie. Protégé par sa fonction,
il a organisé un trafic dans le pays qui lui permet de s’enrichir à l’insu
des hospitaliers. Il développe des « arrangements » en nature avec les
métayers et a passé un accord financier avec le chef des routiers. Mais
ces malversations, loin d’assouvir son goût pour l’argent, sont un moyen
de réaliser son rêve le plus cher : épouser Constance de Montet, après
avoir obtenu sa légitimation.

Constance de Montet, l’héritière secrète
Dame noble d’un château voisin de la Commanderie, Constance serait la
gardienne du secret des Templiers. Âme charitable, elle se rend souvent
à l’hôpital où elle apporte des plantes aux vertus médicinales et du linge
pour en faire de la charpie. Fille du seigneur et de la seigneuresse de
Balaguier, elle a été mariée jeune à Geoffroy, un hobereau âgé et de
moindre noblesse. Malheureuse en ménage, Constance a même nourri
le rêve fou de quitter son mari. Désœuvrée dans son château, la jeune
femme a décidé de se consacrer aux plus démunis.

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Roger de Neuville, le Commandeur d’Assier
Roger de Neuville est le Commandeur d’Assier depuis 11 ans. A ce titre, Il est responsable de la bonne marche de la Commanderie dont il connaît tous les secrets. Sa solide formation de juriste lui permet d’assurer également la fonction de procureur et de juge. Ascète par nature, Roger de Neuville passe son temps le nez dans les livres de philosophie. Pour la communauté des Hospitaliers, son autorité morale est incontestable.

Elias Sabet, l’érurit altruisite
Né à Tyr, au Liban, arabe catholique, Elias, est le médecin de la Commanderie. Comme Thomas, Elias a le statut de frère laïc. Il est salarié de la Commanderie et témoigne d’un total dévouement à l’égard de ses malades. Se rendre indispensable à la Commanderie le réconforte quand il a le mal du pays. Fier de sa grande culture et parlant trois langues, Elias vit au milieu des grimoires et des manuscrits.

Géraud de Castanet, le moine torturé
Cadet d’une famille noble apparentée à la riche aristocratie, Géraud était un tout jeune homme lorsqu’il est entré dans l’Ordre des Hospitaliers. A la Commanderie, il a la responsabilité d’intendant. C’est lui qui gère toute la
production et qui coordonne les activités (agricoles, de confection etc.) Il est par ailleurs chevalier de l’Ordre, car il a prononcé ses vœux. Géraud
possède une foi inébranlable, mais ressent de violents élans homosexuels, qu’il tente de réprimer en fréquentant assidument le bordel de la Belle Laitière.

Aygline Gallien, la servante de la Commanderie
Elevée dans une famille de paysans pauvres, Aygline a été placée à 12 ans à la Commanderie comme « fille à tout faire ». C’est elle qui s’acquitte de toutes les tâches ingrates au sein de la communauté. Aygline a tout de suite été subjuguée par le charisme de Thomas et devient sa maîtresse. Pour autant, ce dernier la considère seulement comme “une bonne amie”. De son coté, Aygline sait bien que leur différence de conditions lui interdit un mariage avec Thomas.

Brune Azéma, la guérisseuse
Au sein de la Commanderie, Brune est la guérisseuse, responsable de la
section féminine de l’hôpital depuis cinq ans. Issue d’une famille juive espagnole, éprise de liberté, Brune a décidé de quitter l’Espagne pour voyager. Grâce à son père, médecin, elle a pu acquérir certaines connaissances normalement interdites aux femmes. Mais c’est surtout de sa mère, sage-femme et guérisseuse, grande connaisseuse des plantes et des remèdes, que Brune tient son savoir. A la Commanderie, elle bénéficie de l’aura de “magicienne” aux pouvoirs bienfaisants.

Tristan dit Le Breton, le chef des routiers
Tristan Quimperlé est un moine défroqué. Incapable de se soumettre à la règle de l’obéissance, il a été chassé de son ordre et a survécu en rejoignant une bande de mercenaires. Aujourd’hui, il est le chef des routiers qui rançonnent le pays. Son accord avec Thomas, à qui il paie une
redevance, lui permet de perpétrer ses brigandages sans être inquiété. Très superstitieux, il porte toujours sur lui une médaille de la Sainte-Vierge qui, croit-il, le protège du mauvais sort.

Fiche technique

Initialement développée pour France 2, c’est finalement France 3 qui la diffusera, du fait que la réorganisation de la fiction liée au regroupement en une entreprise unique de France Télévision — cette nouvelle organisation ayant réparti les genres entre les chaînes. Les huit épisodes, ont été tournés (intégralement en décors naturels) il y a un an en île de France et en Bourgogne.

La série est écrite par Ludovic Abgrall, Sébastien Mounier, Didier Le Pêcheur, Christiane Lebrima, Florent Meyer, Eline Le Fur. Réalisée par : Didier Le Pêcheur. Produite par : Jean-François Boyer et Emmanuel Daucé pour Tetra Media Fiction.
La distribution regroupe : Clément Sibony (Thomas Cortemain), Louise Pasteau (Constance de Montet), Carlo Brandt (le Commandeur Roger de Neuville), Maher Kamoun (Maître Elias Sabet), Antoine Cholet (Géraud de Castanet), Nathalie Blanc (Brune Azéma), Ophélia Kolb (Aygline Gallien), Gérard Loussine (Frère Pons), Antoine Basler (Hugues d’Avène), Magali Woch (Barbe), Pascal Elso (Geoffroy de Montet).

Nous vous recommandons de devenir fan de « La Commanderie » sur Facebook. La bande-annonce proposée aujourd’hui en avant-première sur Le Village y sera bientôt disponible. Mais surtout dès la semaine prochaine vous y retrouverez d’autres exclusivités (photos, vidéos dans les coulisses du tournage, extraits). Celles-ci viendront s’ajouter à celles déjà en ligne, notamment de très nombreuses galeries, à visiter absolument, de superbes polaroïds pris tout au long du tournage par le réalisateur Didier Le Pêcheur.


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Post Scriptum

Photo : Copyright / france télévisions / tetra media. Merci à Blue Helium.