Chaque dimanche soir, ITV rassemble massivement les téléspectateurs britanniques (près de 10 millions !) devant la deuxième saison de la série « Dowton Abbey », qui vient aussi de triompher aux Emmy américains. Carine Wittman, rédactrice en chef d’Annuséries, nous donne ses impressions au fil de la diffusion.

On aime

• Mettre dans la même pièce Isobel, Robert, Cora et Violet.

Rien de mieux pour voir des scènes de conflits bien posées avec des piques bien senties. Isobel qui envahit Downton Abbey en raison de son expertise ne passe évidemment pas. Le pauvre Docteur Clarkson entre deux feux a toujours un peu de mal à s’en sortir.

• L’étude d’un vétéran qui ne se remet pas des atrocités qu’il a vues sur le front.

Bates parti, cela permet de voir comment la guerre peut affecter au niveau individuel un homme, le nouveau valet de Robert, M. Lang. Intense dans le deuxième épisode, on nous le montre complètement désemparé dans le troisième. Cela s’ajoute à l’étude des blessés et du front en lui-même au travers de Matthew.

• L’histoire d’amour entre Sybil et Branson.

Celle-ci prend un drôle de tour. Sybil jure qu’elle n’éprouve rien pour lui mais ne peut s’empêcher de s’inquiéter. Lorsqu’il est appelé par l’armée, Branson ne veut qu’une chose, en tant qu’irlandais, montrer son rejet de la Royauté. Au-delà du côté mélo de l’histoire, cela nous permet grâce à Branson de se rappeler qu’en plus de la grande guerre, la Grande-Bretagne opprimait son propre peuple et qu’aujourd’hui encore on ne peut pas dire que la situation soit des plus simples avec l’Irlande. D’ailleurs, de l’autre côté de l’Atlantique, Boardwalk Empire en parle aussi tout au long de la série.

On aime moins

• La façon artificielle de faire revenir Matthew grâce au tour du pays qu’il fait en assistant le général Strutt.

J’aime Matthew et Dan Stevens son interprète. J’aime le voir avec Mary. J’y peux rien, je suis une vraie shippeuse. Nous ne pouvons aimer Lavinia, la petite dondon même si elle a l’air doux comme un agneau. Mais la façon dont on fait revenir encore et encore Matthew à Downton semble de plus en plus forcée.

• Cora se faire encore manipuler.

J’aime la dualité qui a été développée chez O’Brien depuis la fausse couche. Mais je n’aime pas que même si elle protège sa maîtresse, ayant enfin trouver une certaine loyauté pour une femme qui n’a jamais été autre chose que bienveillante à son égard, elle la manipule de façon éhontée pour arriver à ses fins. Après tout, elle sait qui est Thomas. Et j’aime encore moins voir Cora dépeinte comme une imbécile.

• Le fin mot sur ce qui transpirait entre Richard Carlisle et Lavinia.

Donc, en fait, elle a trahi son oncle pour sauver son père de la prison et Carlisle pour une raison incompréhensible la menaçait de divulguer la chose à Mary. C’est sans queue ni tête ; du point de vue de Carlisle, on ne comprend pas ses motivations. Surtout ça dépeint Lavinia comme une sainte ou presque.

Je n’ai pas parlé d’Edith qui semble avoir trouvé sa vocation. C’est une femme qui a toujours été dépeinte comme inoffensive avec des accès de méchanceté qui la dépassent. Peut-être que cette fois-ci, ce sera la bonne. Elle avait l’air tellement à l’aise en travaillant à la ferme que j’étais un peu triste pour elle de la tournure des événements. Mais là, après s’être sentie complètement dépassée par son environnement, elle trouve sa place en aidant les soldats. C’est mignon et agréable à voir. Il n’y a plus qu’à attendre pour voir si le tapis ne va pas lui être retiré de desous des pieds.

Je n’ai pas parlé non plus de Daisy et William. La pauvre. Poussée par Mme Patmore qui refuse de perdre William à la guerre, elle se retrouve fiancée alors qu’elle n’a jamais eu aucun sentiment pour lui tandis qu’il se pâme d’amour pour elle depuis des années.

Encore une fois, un superbe épisode.