Accueil > pErDUSA > Critiques > Séries > Damages > 3.01 - Your Secrets Are Safe

Damages

3.01 - Your Secrets Are Safe

Much Better

vendredi 29 janvier 2010, par tomemoria

A part peut-être Sylvain Gourgeon, un critique de Génériques dont je m’étais déjà moqué par ici, personne n’avait affirmé que la saison 2 de Damages surpassait la première. La série était même considérée comme l’une des pires de l’année 2009 par des gens de bon goût. Là où Sylvain reprochait à la saison 1 de l’empêcher de somnoler devant son téléviseur, la saison 2 était plus soporifique que du Xanax (ce qui permet de comprendre pourquoi elle plait tant à mon confrère). Cette saison 3 s’annonce dors et déjà plus travaillée, plus complexe et moins absurde que la saison précédente.

A la poubelle

On constate très vite que la saison 2 est balancée aux oubliettes. Au lieu de nous offrir un previously on Damages académique, les créateurs se sont amusés avec des split screen pour mettre en évidence leur pitch qui, rappelons-le, fonctionne plutôt bien.
Le procédé est un brin prétentieux, mais à juste titre pour une fois, puisque cette intro est de qualité.

Les premières secondes de ce Season Premiere sont là pour mettre Glenn Close et son personnage en valeur à travers le regard de nombreux personnages. Le mot d’ordre est donné : cette série est la sienne et il est terminé le temps où Rose Byrne avait le premier rôle. Terminées aussi toutes ses petites galipettes avec Timothy Olyphant. Le garçon est allé se trouver sa propre série et Ellen ne fait pas une seule fois mention de lui, ni de Ripoux Barbu et du lapin qu’il lui a posé le jour où elle a tiré sur Patty. Bazardée aussi, ou occultée pour le moment, la société de tueurs à gages barbus que Frobisher avait utilisé dans la saison 1. De toute façon, vu la manière dont l’affaire était présentée l’an dernier, ça se voyait qu’ils naviguaient à vue avec cette intrigue.

Quant à Daniel Purcell, Claire Maddox ou autre Arthur Frobisher, ils ne réapparaissent pas dans l’épisode et c’est tant mieux. Si d’après IMDB, Ted Danson devrait pointer le bout de son nez d’ici quelques temps, c’est une très bonne chose qu’il laisse les intrigues respirer pour le moment. Qu’il continue de faire du yoga avec Mohinder dans son coin.

Même jusque dans la psychologie des personnages, la saison 2 semble passer à la trappe. Pardonnée la manipulation et la froideur d’Ellen envers Patty et Tom (une scène où Rose Byrne s’excuse à la va-vite de son coup de pute de l’an dernier). Oubliée, la tentative de meurtre de Patty contre Ellen. C’était vraiment bien la peine de nous bassiner avec son désir de vengeance. Je veux bien croire qu’Ellen veuille tourner la page et ne pas se laisser consumer par un désir de vengeance autodestructeur. Mais de là à papoter tranquillement dans les toilettes avec Patty, comme si elle n’avait pas manqué de lui tirer dessus 10 mois plutôt, et comme si Patty n’avait pas ordonné son assassinat 17 mois auparavant, faudrait voir à pas pousser. Il y a certaines choses qu’un sac Channel à 3000 $ n’achète pas.

La nouvelle intrigue de la nouvelle saison

Qu’importe, essayons de faire comme les scénaristes et d’oublier tout ça. Concentrons-nous sur le nouveau dossier que décide de prendre en main Patty. Je ne peux pas m’empêcher de constater que les scénaristes ont tiré leçons de leurs erreurs en saison 2. Car dès le début de l’épisode, Patty est sur le coup. Elle ne va pas mettre trois épisodes à réfléchir tout en défendant son vieil amant pour le meurtre de sa femme qu’il a peut-être commis ou non. Elle a déjà des clients (bien meilleurs que d’anonymes victimes de UNR, perdues dans les méandres de la Virginie de l’Ouest) et entend bien les défendre. Et si elle plante son coup, le bureau du procureur reprendra l’affaire. Et devinez qui travaille au bureau du procureur ?

Promis, cette année, j’arrête de faire la gueule.

L’artifice est grossier, mais il fallait bien faire revenir Ellen dans la course d’une façon ou d’une autre. Au moins, elle ne se retrouve pas sur l’affaire Tobin dès le départ. Elle doit pour le moment régler une affaire de dealer qui refuse de donner son boss. Patty fera tabasser la moto du dealer et celui-ci se mettra à table...

Quelle fine psychologue cette Patty quand même ! Comme quand elle pousse un de ses clients à provoquer Joe Tobin, le nouveau pas-méchant de l’histoire, pour que celui-ci vienne lui confier ses sombres secrets. Là, elle nous a bien eu la Patty ! Et elle a bien eu le bureau du procureur aussi.

On découvre dans le même temps la petite famille Tobin dont le papa a malencontreusement arnaqué des gens et leur a fait tout perdre. Ça rappelle un peu Frobisher. Ça surfe gentiment sur l’affaire Madoff. C’est dans l’air du temps. Ils veulent toujours faire passer Patty pour une justicière des temps modernes. Pour ma part, je préfère quand on s’attarde sur les raisons tordues qui la pousse à vouloir s’attaquer aux plus grands. Et sur des détails comme sa volonté à financer des associations caritatives, pour contre-balancer tout le mal qu’elle peut déchainer autour d’elle.

En tout début d’épisode et dans son milieu, j’ai eu la très bonne surprise de tomber sur Keith Carradine. Et à pErDUSA, Keith on l’adore. C’est peut-être lui qui va nous réconcilier avec Damages, qui sait (après tout, il nous a peut-être bien réconcilié avec Dollhouse alors). Nul doute que son rôle se verra étoffer dans les épisodes à venir et qu’on en apprendra plus sur ce soi-disant architecte. J’ose espérer qu’il ne sera pas juste question du nouveau love-interest de Patty mais bien qu’il aura quelque chose à voir avec ce qui lui arrive dans le futur.

Pendant ce temps, 6 mois plus tard

M’informer à quelle distance de l’intrigue les flash-forward se situent ne me pose pas de problème. Plus on avance dans la saison, plus ils se rapprochent et parfois, cette simple indication suffit à faire monter la pression. Cependant, j’aimerais bien qu’on ne me prenne pas pour un abruti et qu’on arrête de me placarder le carton sur mon écran à chaque retour en avant. Un seul était bien suffisant. D’autant que le filtre bleu (pas trop criard cette année, ils s’améliorent) jouait parfaitement son rôle.

Hormis ce léger défaut (ainsi que le montage de la dernière séquence hachée de noirs, invraisemblable de laideur), je suis extrêmement emballé par ces petits flash-forward. Il faut dire qu’ils ont l’air un peu plus riche que « Ellen parle dans le vide avant de tirer… dans le vide ». Ici, il y a une vraie affaire, un vrai mystère.

Patty grille un stop et se demande pourquoi elle a un accident de voiture. Après tout, rien n’arrive par hasard aux gens comme elle, surtout quand l’autre accidenté prend la fuite. Plutôt que de se reposer chez elle ou à l’hôpital, elle décide donc de poireauter dans une salle d’interrogatoire. Là-bas, elle retrouve l’inspecteur Victor Huntley, celui qui était chargé de l’enquête sur le meurtre de Christine Purcell, l’an dernier.
Lui, je l’aime beaucoup. Il semble tout droit sorti d’un film des frères Coen avec son manque d’assurance feint et son apparente incompétence. N’empêche qu’il avait tout de suite compris que William Hurt jouait très mal et qu’il avait tué sa femme. Je suis donc très heureux de le voir mener l’enquête sur « qui-donc-qu’a-foncé-sur-Patty ». Une enquête qui le mène à l’appartement de Tom, visiblement abandonné et/ou squatté. Ce qui le conduit de manière un peu grossière à un clochard. Ce qui le mène au sac Chanel qu’Ellen ne pouvait qu’aimer 6 mois plus tôt.

Et ce qui mène au corps de Tom !

Badaboum !

Reste à savoir pourquoi le clochard répondait quand Patty utilisait le numéro soi-disant composé par Tobin le soir où il a annoncé à sa famille sa fraude...

De très bons flash-forward donc qui posent les bases d’une intrigue alambiquée que je vais prendre plaisir à essayer de démêler au cours des semaines suivantes, si toutefois, le rythme et la qualité d’écriture ne se voient pas perturbés par une armurerie sur fond de hard rock.


J’espère que, cette fois encore, Sylvain et moi échangerons quelques mails sur la qualité effective de la série.

Un message, un commentaire ?

Forum sur abonnement

Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.

ConnexionS’inscriremot de passe oublié ?