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Damages

3.13 - The Next One’s Gonna Go in Your Throat

AntiPatty

vendredi 23 avril 2010, par tomemoria

A la question cette saison est-elle meilleure que la précédente, la réponse est oui. A la question cette saison est-elle une bonne saison, la réponse est non. A la question Damages devrait-elle en rester là, par pitié oui. Voilà, pour la partie facile. Maintenant, place à une review aussi claire et organisée que ce Season Finale.

Une saison en demi-teinte

Cette année, la série a su offrir un tout cohérent et relativement bien agencé. L’an dernier, les intrigues étaient déséquilibrées et soporifiques. William Hurt disparaissait la moitié de la saison alors qu’il était la clé de toute l’intrigue et on passait notre temps avec les vergetures de Marcia Gay Harden.

La saison 3 a développé la famille Tobin, on ne peut pas lui retirer ça. Peut-être l’a-t-elle-même un poil trop développée. Car au final, même s’il n’a pas non plus été mis de côté, c’est sur leur avocat qu’on aurait aimé en apprendre plus. Son histoire demeure floue. Sa relation avec son père est basée sur le mystère qu’il entretient. Une fois que la révélation tombe (il usurpe l’identité d’un avocat mort), on souhaite en savoir plus. Mais rien d’autres ne nous est dit. Qu’importe, ce développement ainsi que l’attachement qu’il avait pour la famille Tobin suffisent pour comprendre ses motivations quand il trahit ceux qui l’ont rejeté.

Joe Tobin est, à mon sens, le personnage le moins bien écrit de la saison. On n’a jamais vraiment su à quoi s’en tenir avec lui. D’un côté, il prétendait vouloir faire le bien, ne pas ressembler à son père. De l’autre, et ce très tôt dans la saison, il accepte de laisser mourir la soi-disant maîtresse de son père. Plus tard il ira jusqu’à faire abattre sa fille et ce sera finalement lui, sous l’emprise de l’alcool, qui noiera Tom dans les toilettes. Alors que dans la saison 1, la lente transformation d’Arthur Frobisher en salopard égoïste se jouait sous nos yeux, les moments où Joe est passé de bon père de famille à tueur sans pitié nous échappent. L’acteur fait ce qu’il peut avec un rôle bancal mais le cœur n’y est pas vraiment.

Il aurait été préférable de se focaliser sur Joe plutôt que sur d’autres membres de sa famille, à commencer par sa sœur. Elle qui a empoisonné Danielle Marchetti passe un ou deux épisodes, je ne sais plus, à pleurer dans une baignoire et à crier que la vie est vraiment trop injuste. Le personnage m’insupportait tellement que j’ai complètement occulté sa sortie. A l’opposée, les personnages des deux actrices de 24 Reiko Aylesworth et Sarah Winter font de la figuration. Quant à Marilyn Tobin, jouée par Lily Tomlin, on se demande comment une femme comme elle peut laisser son fils assassiner sa petite fille sans broncher. Difficile après ça d’être touché par sa détresse ou par celle de son fils. On ne souhaite plus que leur défaite quand Frobisher, même après le meurtre de David, arrive encore à susciter une certaine sympathie.

Qui est le roi ? C’est toi ! A-R-T-H-U-R

Le retour de Frobisher pour la deuxième partie de la saison a été le bienvenu. Bien sûr, la finalité du propos aurait pu être obtenue en deux fois moins de temps, voir dans ce simple final. Mais quel plaisir de continuer de voir Frobisher se convaincre qu’il a changé, qu’il n’est plus l’homme malveillant d’autrefois. L’intrigue autour de son film démarrait mollement, mais a permis des scènes superbes comme celle où Patty lui sort ses quatre vérités, ou encore la scène « flash-back » où des acteurs rejouent l’audition d’Arthur en saison 1.

Je ne pensais pas qu’ils réussiraient à ramener Timothy Oliphant cette année, et encore moins pour autant de scènes. Après sa disparition tout du long de la saison, Ellen est tombé sur une photo de lui aux côtés de Rick Messer, le ripou barbu qui avait assassiné David. Il n’en faut pas plus à Ellen pour faire un toutéliage comme on les aime. Quand Wes la rejoint à un café, c’est sans tourner autour du pot qu’il confirme à la jeune femme que David a été tué par Messer pour le compte de Frobisher. Il lui avoue tous les secrets de l’an dernier, y compris l’origine de leur relation.

Je crois qu’à cet instant, Ellen a enduré trop de trahisons pour être touchée. Elle a bien quelques larmes aux yeux, mais elle n’arrive pas à perdre le contrôle de ses moyens, à se laisser aller au chagrin. Après que Patty ait tentée de l’assassiner, après avoir appris que ses parents voulaient la faire adopter, maintenant elle apprend que Wes, l’homme qu’elle a aimé après David, était un imposteur. Malgré ça, Ellen ne veut plus d’une justice à dommages collatéraux. Elle a abandonné sa vengeance contre Frobisher et refuse que Wes se sacrifie pour elle. Mais le garçon ressurgit avec ses révélations et des bons sentiments un peu inattendus. D’abord, il propose à Frobisher de se rendre de lui-même. Mais quand celui-ci refuse, tous deux ont une petite conversation dans une voiture, comme une suite à celle qui n’a jamais eu lieu entre Rick et Wes.

Si j’ai détesté l’apparition de Ray Fisk en fantôme, j’ai vraiment adoré cette scène où Frobisher explose en larmes en suppliant pour sa vie. Le revirement complet de Wes est assez improbable et permet de régler l’affaire Frobisher de façon expéditive. Mais la scène demeure excellente.

FlashForward

Cette année encore, le final montre une part d’improvisation dans la résolution de leur intrigue. Cela se ressent dans le trop plein d’éléments parallèles qui s’entrechoquent dans la deuxième moitié de l’épisode. Avec autant de flash à gérer, les scénaristes s’emmêlent les pinceaux. Il parait évident que quand Patty hurlait au téléphone « je vous avais dit d’arrêter », elle s’adressait à quelqu’un, et non à une messagerie. Pour réussir à caser ce flash, ils ont du supprimer le début de sa phrase du montage et écrire cette scène absurde où Patty décide d’annuler le deal avec Winston. Rien ne vient justifier ce changement d’avis, surtout pas les flashbacks qui la précèdent.

Par ailleurs, les flashs parlaient d’une association entre Tom et Ellen. Il me semble que tous deux comptaient créer un cabinet d’avocat dans le dos de Patty. Encore un élément passé au broyeur dans ce final.
Quand Patty n’est pas chez elle, après le deal avec Winston, Ellen tente de la joindre. Patty lui dit revenir à l’appartement car Michael souhaite lui parler. On ne sait pas où elle était ni ce qu’elle a fait de sa soirée après avoir rencontré Tom et Ellen. Justifier son accident par l’intrigue de Michael était une excellente idée. Si le fait que tout se passe en même temps n’aide pas à la crédibilité, elle donne un vrai aboutissement et une justification au temps qu’on a passé avec le fils de Patty cette année. Ce qui n’est pas le cas de la sœur d’Ellen ou de sa nounou. Ces développements étaient aussi dispensables qu’ennuyeux.

La jument derrière le trou dans le mur

De nombreuses séquences oniriques ont ponctué la saison. On pouvait y voir une grosse jument faire la fête à Patty tandis que celle-ci voulait croquer un gâteau pour son anniversaire, les mains pleines de sang et les pieds avec. Elles ont également été annoncées par Keith Carradine qui affirmait que la chaleur se trouvait derrière les murs de son appartement. Mon esprit analytique que ne peuvent supporter les gens courts sur pattes et/ou suisses a pu s’en donner à cœur joie. La chaleur dont parle cette espèce d’architecte, c’est celle que Patty a abandonné lorsqu’elle était enceinte. Celle qu’elle a tuée pour sa carrière. Les flash-back oniriques nous apprennent que lors de sa grossesse, on avait interdit à Patty de sortir, au risque de perdre le bébé. Mais elle est sortie. Elle est partie se promener, caresser cette jument et parler à cet homme (joué par Carradine, même s’il est évident qu’il ne s’agissait pas du même personnage). Et elle avait perdu sa fille.

Etonnamment, cette révélation ne sert pas vraiment la saison. On ne peut y voir qu’un infime lien avec ce qu’elle fait subir à Michael en jetant en prison la mère de son enfant. En revanche, cela donne une nouvelle dimension, encore plus riche, au twist final de la saison 1. Ainsi, Patty avait répété l’histoire en tentant d’assassiner Ellen pour sauver sa carrière. Ellen, qu’elle considérait comme sa fille. Qu’elle se rende sur la tombe de Julia, alors qu’elle croit avoir tué sa jeune employée, prend d’autant plus de sens.


Je ne sais pas s’il y aura une saison 4. Je ne cherche pas vraiment à savoir. S’ils continuent la série, je serai sûrement là pour la regarder, mais je pense que c’est le moment d’arrêter. Sans être à la hauteur de ses débuts, la saison 3 a su limiter sa laideur visuelle ainsi que gérer son suspense. Damages reste une série aux tics de réalisation assez aberrants. Mais son écriture et le jeu de ses acteurs ne m’ont pas autant crispé que l’an dernier. Si c’est un adieu, alors je le lui dis en paix, pas fâché du temps passé avec elle.

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