DOCTOR WHO - 4.11 : Turn Left
‘‘Tell him this, two words...’’’
Par Sullivan Le Postec • 24 août 2008
Introduction au final spectaculaire de la quatrième saison qui sera aussi, à quelques specials près, le final du run de Russel T Davies sur « Doctor Who », cet épisode en introduit les enjeux et fait efficacement monter la pression...

Comme la saison dernière, le final de la saison en deux parties est introduit par un épisode qui permet d’en présenter les enjeux et de faire monter la pression. Particularité de celui-ci : il met en vedette le personnage de Donna.

Turn Left

Scénario : Russel T Davies ; réalisation : Graeme Harper.
Et si Donna n’avait jamais rencontré le Docteur ?
L’importance de la dernière compagne du voyage du Seigneur du Temps est soulignée quand il est révélé que l’absence d’une telle rencontre, provoquée par une monstrueuse créature extraterrestre en caoutchouc accrochée dans son dos, aurait provoqué la mort du Docteur, et au bout du compte, conduit à l’apocalypse. Une seule personne peut permettre à Donna de rétablir le cours normal des événements : Rose Tyler. Mais sa tâche n’a rien de facile puisqu’une fois qu’elle a compris la nature des événements et le rôle crucial joué par Donna Noble, Rose doit ni plus ni moins que la persuader de se sacrifier.

The most important person in the Universe

D’une manière totalement différente, cet épisode prolonge l’idée développée en creux par le précédent, « Midnight », à savoir l’importance cruciale du Compagnon Humain qui suit le Docteur dans ses aventures. Plus particulièrement, cet épisode revient sur l’importance de Donna et cette importance repose sur l’influence qu’elle a sur lui, une influence qui, apprend-on, lui a sauvé la vie la première fois qu’ils se sont rencontrés.
Pour l’occasion, donc, Catherine Tate porte à elle seule un épisode sur ses épaules, David Tennant ne faisant que deux courtes apparitions à son début et à son commencement. Certains des téléspectateurs de « Doctor Who » n’ont jamais réussi à accepter le personnage de Donna, principalement par incapacité à voir autre chose en Catherine Tate que Catherine Tate, l’humoriste. Avec d’autres épisodes de cette saison, « Turn Left » démontre avec force ce que cela a d’irrationnel. Tate, certes, joue un personnage haut en couleur, larger than life qui s’impose et crie beaucoup. Mais c’est surtout une actrice exceptionnelle, dotée d’une très grande puissance émotionnelle et de beaucoup plus de subtilité qu’il n’y parait de prime abord.

Mythe

De manière différente du le final de la troisième saison, puisqu’en l’absence du personnage, « Turn Left » revient sur des idées similaire et renforce aussi la dimension mythique du personnage du Docteur. En effet, il va plus loin que montrer l’additionnement des catastrophes qui seraient survenues en son absence. « Turn Left » montre que le Docteur, en plus de protéger la Terre des innombrables menaces extraterrestres qui pèsent sur elle, protège les Humains d’eux-mêmes. De leur penchant pour le totalitarisme et la cruauté, et du risque de la perte totale d’espoir. « Turn Left » ne lésine par sur l’imagerie sombre : réfugiés entassés, état militaire, allusion aux camps de concentration. Ces circonstances exceptionnelles poussent les personnages dans leurs retranchements : s’y révèlent la combativité de Donna, l’attitude défaitiste de sa mère, la joie de vivre forcenée de son grand-père.

Tout cela n’est pas sans quelques lourdeurs, et certains éléments de l’épisode sont par ailleurs un peu trop appuyés, voir carrément sur-joués (notamment l’attitude des gens vers le ‘‘quelque chose sur son dos’’).
Ce qui se révèle subtil, en revanche, c’est la musique de Murray Gold, qui fait intervenir comme de multiples échos les thèmes d’épisodes passés ou des différents dérivés de la franchise quand leurs personnages sont cités.

Tout ne fonctionne donc pas forcément parfaitement dans cet épisode, mais il remplit néanmoins parfaitement sa fonction, en introduisant le cross-over géant du final de la saison, et en en introduisant les enjeux. Par ailleurs, Russel T Davies se montre malin dans sa gestion du retour de Rose : son apparition dans cet épisode lui permet d’être substantiel en terme de temps d’antenne, d’être l’événement qu’il se doit, tout en ne le noyant pas au milieu des multiples personnages qui apparaitront dans le double épisode final. D’un autre coté, Davies ne brûle pas ses cartouches et fait monter l’attente de l’événement très attendu : les retrouvailles entre Rose et ‘‘son’’ Docteur, après leurs adieux déchirants et plein de non-dits du final de la seconde saison. A suivre !...