IMPRESSIONS — Millénium, épisode 1.01
Premières réactions à chaud
Par Dominique Montay • 24 mars 2010
La série évènement de ce mois de mars nous vient tout droit du pays des meubles en kit, du Prix Nobel et du suicide, la Suède. Millénium, c’est une trilogie de livres adaptés ici en 6 épisodes de 90 minutes pour la télé et remontés en 3 opus pour le cinéma. Et aujourd’hui, on a vu le premier.

On aime…

  • La réussite flagrante de l’écriture des personnages, et leurs superbes incarnations. En choisissant de ne pas céder aux sirènes d’Hollywood et en produisant eux-même les adaptations des best-sellers, les producteur nous évitent un duo glamour dans les rôles principaux (imaginez un duo Russel Crowe-Charlize Theron ou Ben Affleck-Eliza Dushku… je viens de vomir un peu…). Tous crédibles et incarnés, ils donnent corps à ce récit.
  • Sous des dehors très classiques, Millénium va très loin, parle de viol, d’abus de pouvoir… le puissant y est stigmatisé comme potentiellement dangereux, l’honnête y est bafoué, traîné dans la boue, le perdu y est maltraité, violenté. Une société sans espoir qui pousse les protagonistes à transgresser les règles pour s’en sortir.
  • Noomi Rapace. J’y reviendrais certainement dans les analyses suivantes, mais l’actrice est parfaite. Tellement éloignée des canons de beauté du cinéma, ou de l’image qu’on se fait d’une beauté suédoise, elle nous scotche à l’écran, et toutes les souffrances par lesquelles elle passe, on ne les ressent que plus fort. Une actrice totalement liée à son personnage. Regardez juste par curiosité des photos d’elle sur le net. Les cheveux longs et bouclés, souriante… vous mesurerez plus facilement le travail accompli.
  • Même si, et on y reviendra, l’entreprise est bancale, ça fait plaisir de redécouvrir une histoire que j’avais beaucoup appréciée au cinéma en mai dernier, avec l’impression de voir quelque chose de neuf, loin de celle qu’on a lorsqu’on regarde un DVD avec des scènes coupées en plus. Ici, on sent que ces scènes étaient présentes à l’origine, et qu’en aucun cas elles ne ralentissaient le récit. Ce sont des pans entiers de narration qui ont été retirés pour le bien du cinéma et d’une version de 2h30. Je n’avais pas bien compris le titre Millénium au départ (c’est le nom du magazine dans lequel travaille Blomkvist, le héros de l’histoire), tant le magazine a un rôle secondaire. La série rétablit les choses et redonne aux histoires du magazine une place plus importante.

On aime moins…

  • Le principe même de sortir un film de plus de deux heures, puis 6 mois plus tard ce même film en 2x90’, puis sa suite de deux heures en parallèle de la suite de la série de 2x90’, puis le 2x90’ qui clôture et enfin le dernier film de plus de deux heures 4 mois plus tard. Ou comment triturer les méninges d’un fan de ciné et de télé (si,si, on peut aimer les deux…), qui aura le choix entre voir tout de suite une version aboutie sur un petit écran ou attendre une version amputée mais dans des conditions optimum.

Zoom sur…

  • Le phénomène Millénium. Plus fort encore que « Da Vinci Code » (et sacrément plus légitime). Les bouquins se sont vendus dans le monde entier, trônant dans les bacs de best-sellers. Stieg Larsson, son auteur, est décédé alors qu’il écrivait le quatrième volume. Les bouquins sont passés directement du statut de grosse réussite à objets de culte. Stieg Larsson, c’est aussi fort que Kurt Cobain ou Jeff Buckley dans la musique. De là à dire que les ayants droits vont tout faire pour sortir de l’inédit d’outre-tombe comme pour ses homologues musicaux, l’avenir nous le dira.

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