27 août 2013
Episode La
Pourtant comme les Amis de la Grappe le savent, les « vieux » vins sont bien souvent les meilleurs, il est très difficile de ne pas s’émerveiller lors d’une promenade dans le « vieux » Paris, et tout le monde sait que rien ne vaut une bonne part de « vieille » pizza de la veille pour accompagner son café matinal.
Alors, oui, lecteur, pour Ma Saison à Moi, je brave les tabous, et vais à l’encontre de la mode : voici donc le Top 8 des Bonnes Vieilles Séries à l’Antenne.
Oui, parce que moi, lecteur, je n’ai pas la prétention de décider quelles sont les « meilleures » séries à l’antenne. En revanche, je sais distinguer une valeur sûre. La « bonne vieille série » est, pour le bien de cet article, une série encore à l’antenne [1], ayant plus d’une saison à son compteur, et qui mérite qu’on y jette un coup d’œil si ce n’est pas déjà fait.
1 Dallas

Pourquoi Dallas ?
Parce que je n’aurais jamais pensé tant aimer la série après ce pilote tout mou. La saison 2 a trouvé son rythme et a établi une dynamique de groupe qui met en avant une réelle alchimie entre l’ancienne et la nouvelle garde.
The Good Wife s’est faite une jolie réputation grâce au recyclage d’acteurs qui ont su gagner notre respect et qui avait disparu de nos écrans depuis bien longtemps. Dallas a choisi de jouer sur notre affection de ces visages bien sympathiques dont on ignorait qu’ils nous manquaient. Entre Skinner, Tony Almeida, l’Homme qui Tome à Pic et Angela Bauer, c’est limite si on ne s’attend pas à ce que Alf apparaissent au générique de la prochaine saison.
En plus de ce choix bien trouvé de stars invitées, les intrigues sont tellement bien ficelées que même la mort de Larry Hagman n’a pas fait dérailler cette saison. L’effet de curiosité totalement dissipé, Dallas version 2012 montre un réel intérêt. En plus, la nostalgie obligée de la série est bien gérée avec les Ewings de Côte Ouest qui arrivent, et surtout, partent au bon moment. Les derniers épisodes de la série redéfinissent Dallas selon des règles qui lui sont propres (Elena montre enfin de l’intérêt !).
On en a parlé : A ses débuts, à la mort de Larry Hagman et elle a été le sujet d’un moment du mois.
2 Cougar Town

Pourquoi Cougar Town ?
Cougar Town, c’est la comédie qu’on a tendance à un peu oublier. C’est étrange d’ailleurs parce que nous étions bien heureux de savoir que, malgré l’annulation de la série par ABC, Cougar Town avait trouvé une nouvelle maison sur le câble. Cougar Town a même été renouvelée pour une cinquième saison. Et cette année, en plus d’un changement de chaine, Cougar Town a eu un nouveau showrunner.
Et résultat des courses : la série est toujours aussi réussie.
Les transitions se sont faites sans changements majeurs à l’écran, et sainement. Kevin Biegel et l’hyperactif Bill Lawrence ont pu se consacrer à leurs nouveaux projets, et cette saison 4 nous a entièrement donné confiance en la suite. On a tendance à oublier d’en parler, et quelque fois même de la regarder, mais c’est la série qui, une fois vue, nous donne la pêche.
Elle a tourné la page d’ABC, accepte fièrement son titre, et a géré de façon très mature l’évolution de son couple central. Courteney Cox ne sera jamais une grande actrice, mais elle est à l’aise dans son territoire et peut laisser ses petits camarades se charger du gros du travail. Cougar Town est une comédie réussie, particulièrement efficace et le tout semble être produit avec une simplicité déconcertante.
Une comédie qui a les reins assez solides pour résister à un mariage, un changement de showrunner et à une annulation mérite un peu plus d’attention.
On a parlé : Une seule fois.
3 Mad Men

Pourquoi Mad Men ?
OK, c’est un peu enfoncer une porte ouverte. Mais, maintenant que Walter White se dirige gentiment vers la sortie, Mad Men entamera son départ la saison prochaine.
Aussi bien écrite soit-elle, Mad Men n’aura pas le côté révolutionnaire de The Sopranos. Ce n’est pas une série qui change la donne. En revanche, elle est un de ses dignes enfants. Pas uniquement par sa qualité ou sa structure, mais en passant tout son temps à se poser la question de qui est son personnage principal.
Je n’aime pas cette mode de anti-héros. Elle est compréhensible, elle répond à une époque où être flic ou médecin signifiait qu’on était un héros infaillible, mais il ne suffit pas de présenter un principe, même pas un personnage, et d’essayer de pédaler sur la base de ce postulat pendant un certain nombre de saisons pour en faire une série. Don Draper n’est pas un gentil serial killer qui tue uniquement des méchants serial killers. Tout comme The Sopranos l’a fait avec Tony, Mad Men passe sept ans à définir qui est Don Draper. La richesse de la série est qu’on ne peut pas le définir avec un simple slogan.
The Sopranos a donné une terrible réponse à cette question dans son avant-dernier épisode avec la scène la plus mémorable (à mes yeux) de la série : le Docteur Melfi, sa thérapeute, réalise qui est vraiment Tony et surtout qu’elle ne peut pas l’aider. Les choses paraissent moins glauques pour un Don qui commence à accepter son vrai passé. Je ne sais pas ce que Weiner a prévu pour sa dernière saison, mais je n’ai pas hâte de voir ce qui va arriver à Don, mais qui va devenir Don.
On en parlé : Blackie en a très bien parlé en début et en fin de saison, et la série a été sujette d’un moment du mois.
4 The Big Bang Theory

Pourquoi The Big Bang Theory ?
La question à se poser n’est pas pourquoi, mais pourquoi maintenant. J’ai redécouvert The Big Bang Theory cette année, un peu par hasard. Lorsque j’arrête une série, je n’y reviens que rarement. The Big Bang Theory étant une sitcom, réessayer une comédie que je n’avais pas vu depuis 3 ans ne m’inquiétait pas. Après tout ce n’est pas comme si la série avait une mythologie complexe. Et une sitcom est formatée pour fournir une variation d’à peu près la même chose chaque semaine. La force créative d’une série, et surtout d’une sitcom, est de savoir se ré-inventer sans trop changer la donne.
Entre sa fin de saison 2, là où je l’ai abandonnée, et la fin de saison 6, là où je l’ai reprise, la série s’est grandement améliorée. Elle a perdu son aspect claustrophobe et a accueilli en son sein de nouveaux personnages. C’est toujours une lettre d’amour à la culture geek, mais elle est plus fine. Wolowitz est le personnage qui a largement profité de ces changements (il serait temps de s’attaquer rapidement à Raj, par ailleurs). Simon Helberg, qui est une sérieuse menace comique à Jim Parsons, est à la tête de ce renouveau dans la série.
Voir une sitcom traditionnelle bénéficier d’un second souffle créatif est plutôt rare. La série a elle aussi subi un changement de showrunner, mais a atteint des records d’audience. Là encore, il y a de grandes chances que vous la suiviez tant elle est populaire, mais si ce n’est pas le cas, il serait temps de s’y mettre. Vous en connaissez beaucoup vous des sitcoms traditionnelles de qualité qui font l’audience de Friends ?
On en parlé : A deux reprises cette année, dans une critique d’épisode et dans un bilan.
5 Scandal

Pourquoi Scandal ?
Parce que c’est la série popcorn par excellence. Les trois quarts des dialogues sont hurlés par des acteurs hystériques, les retournements de situations sont invraisemblables, un quart d’heure Scandal donnerait du matériel pour une saison à n’importe quelle autre série. Rien ne devrait marcher dans cette série, pourtant elle fonctionne parfaitement.
Sa première saison était un pilote pour la série. En 7 épisodes, Shonda et son équipe l’ont testée, et lorsqu’elle est revenue à l’antenne en septembre, elle n’en était que plus forte. Elle n’a que très rarement déçu et s’est montré comme une pièce majeure de la grille d’ABC. Pour moi, il y a deux raisons à cela.
La série exploite au mieux son mode de diffusion. Elle est tellement prenante qu’on veut regarder un nouvel épisode dès qu’il est disponible, on veut savoir tout de suite ce qu’il va se passer et surtout ne pas être spoilé. Enchainer la série en intégrale pour un rattrapage donnerait mal au crâne. Scandal mérite d’être regardée et qu’on passe la semaine à en discuter et disséquer l’épisode qu’on vient de voir. Shonda ne garde rien pour elle, et balance tout à l’écran et du coup, on en arrive à la seconde raison.
Il y a de tout pour tout le monde dans Scandal. C’est la série qu’on peut regarder avec sa femme ou sa copine. Il y a des histoires d’amour bien compliquées, c’est une série d’action bigrement efficace, et Washington est le centre de complots politiques. Avec Scandal, Shonda s’ouvre à un public plus large que celui de Grey’s Anatomy.
Scandal menace de s’écrouler sous son poids à n’importe quel moment tellement l’intrigue est invraisemblable mais à son meilleur, comme elle est actuellement, c’est du plaisir pur.
On en a parlé : A plusieurs reprises pendant la saison, dans les moments du mois, et on a même avoué, dans une chronique, que Shonda est vraiment merveilleuse.
6 Parenthood

Pourquoi Parenthood ?
Parce qu’il n’y a rien de similaire actuellement à l’antenne. La mode n’est plus aux dramas intimistes. Parenthood n’a pas la profondeur d’une œuvre de Zwick et Herkowitz, à qui l’on doit My So Called Life avec Winnie Holtzman, et Once and Again, mais elle s’en est vraiment rapprochée cette saison. Elle a su garder sa légèreté, en abordant, avec une justesse impressionnante, le cancer d’un de ses personnages.
NBC était obligée de s’en rendre compte : cette saison, la série a la place d’Urgences, le jeudi soir. Cela fait bien longtemps que la soirée du jeudi de NBC n’a plus sa signification d’antan, à savoir qualité et popularité, mais le symbole est là. La chaine a confiance en la série et la teste avec une commande de 22 épisodes. Cette année, tout le monde, pErDUSA y compris, a parlé de cette série qu’on mettait un peu de côté les années précédentes.
Parenthood peut agacer par son côté mielleux, je le concède, mais au fond, il est rafraichissant de suivre le quotidien d’une famille, sans anti-héros, sans flic, sans avocat, où on peut parler de cancer et de la manière d’éduquer son enfant dans le même épisode. La série ne dit pas que la famille c’est merveilleux, et c’est la réponse à tout, elle montre juste des gens qui puisent leurs forces de leur famille comme ils leur pourraient le faire de leurs amis ou de leurs collègues.
Et il y a Mae Whitman dedans, et elle déchire.
On en a parlé : Sérieux ? Vous êtes déjà venu sur le site entre septembre et janvier ?
7 The Good Wife

Pourquoi The Good Wife ?
OK, la famille c’est bien, c’est sympa, mais quelques fois, on veut des gens à la morale douteuse, on veut des Marty McFly un peu connard, on veut de la série d’avocats où les procès ne se déroulent pas tous de la même façon. Et avoir une héroïne de série fascinante aide aussi.
Cette année, une fois qu’on s’est débarrassé de l’intrigue bancale de l’ex-mari de Kalinda, il n’y avait strictement rien à jeter dans cette série. Et dire cela d’une série judiciaire en quatrième saison est un fait assez rare pour être signalé, mieux encore, quand un cliffhanger qui met des mois à se mettre en place, qu’on refuse d’envisager tellement il ferait plaisir, se concrétise, c’est le cerise sur le gâteau.
Il y a tellement de bons moments (pour moi, ce sera le « mock-trial » où Cary et Alicia affrontent Will et Diane) et tellement de guests mémorables (pour moi, ce sera Elsbeth Tascioni) que Julianna Margulies mérite son air hautain sur la vignette du classement des séries du pErDUSA où elle est au-dessus de tout le monde.
Donc si vous ne regardez toujours pas la série à cause de son titre, on ne peut plus rien faire pour vous.
On en a parlé : Deux moments du mois et une chronique, ce n’est pas assez pour dire à quel point on aime la série chez pErDUSA.
8 Strike Back

Pourquoi Strike Back ?
Lorsque j’ai rattrapé mon retard sur Strike Back, j’avais imaginé un drinking game à partir de la saison 2. Dès que quelqu’un dit « Fuck » ou que des personnages « fuckent » à l’écran, je bois. Bon, si je buvais de l’alcool, je serais surement en coma éthylique à la place d’écrire ce texte. Avec du thé à la menthe, je me suis juste brulé la langue au premier degré et ait eu une bonne idée de ce que pouvait être l’incontinence urinaire.
Strike Back c’est un mélange de testostérone et d’adrénaline. Les héros de la série sautent tout ce qui bouge dans tous les sens du termes, que ce soit la bonasse de passage dans un épisode ou un camp de terroristes, rien ne résiste aux agents Stonebridge et Scott. Oui, parce que la série ne commence vraiment qu’à la seconde saison, la première, avec un autre personnage central, est aisément oubliable.
Mais Strike Back, ce n’est pas que du cul, des explosions et des pétages de genoux. C’est surtout et avant tout, une série d’action qui va droit au but à la structure originale (la série ne se compose que de double épisodes) et à la mythologie solide. C’est un 24 qui ne souffre pas de la rigidité de sa structure et qui se prend un peu moins au sérieux.
On ne boude pas son plaisir devant une série qu’il ne faut réduire qu’à son aspect un peu racoleur. Strike Back est une série d’action qu’on aurait bien aimé découvrir un peu plus tôt. Et pas uniquement pour son superbe générique !
« I can’t see where you’re comin’ from
But I know just what you’re runnin’ from. »
On en a parlé : Et je remercie Jéjé, car c’est grâce à son chic top 5 que j’ai découvert la série.
[1] C’est pour cela que 30 Rock et Fringe ne sont pas cette liste.