Conférence Quelles missions pour le service public ? • Spécial RITV 2007
Podcast vidéo
Par Sullivan Le Postec • 7 avril 2007
Nous terminons la couverture des 20es Rencontres Internationales de Télévision de Reims avec un compte-rendu vidéo exhaustif de la conférence du samedi matin, intitulée : "Quelles missions pour le service public ?"

Quelles missions pour le service public ? Pour répondre à cette question, les RITV avaient réuni les personnalités suivantes :
Eric Stemmelen, directeur de l’antenne et des programmes de France 2 , Serge Tisseron, psychiatre et psychalyste, Nicolas Traube, producteur, Sophie Deschamps, scénariste et présidente de la SACD, et Charli Beléteau, réalisateur, vice-président du Groupe 25 Images.

Les débats étaient animés par Maurice Frydland, qui avait introduit la conférence ainsi sur le programme des Rencontres :
« Quelles sont les missions du service public ou, pour être plus provocateur, un service public, pour quoi faire ? To be or not to be...

Au moment où le paysage audiovisuel explose, où l’on ne parle plus que de NCNT (Nouvelles Chaînes du Numérique Terrestre ), de V.O.D. (Vidéo à la demande) ou de télévision sur portable (passionnant de regarder des téléfilms, émissions de tous genres sur un écran timbre poste !)...
Dans cette période où la diffusion en haute définition numérique est pour très bientôt (2011) (ce qui implique que la plupart des postes de télévision actuels sont bons pour la casse, exception faite des écrans Plasma ou LCD), nous avons le sentiment que nous entendons parler à longueur de journées de Télévision ! Oui, mais...
Qui parle de programmes, de contenus... ? Quels mots grossiers !!!
On ne nous parle que de « tuyaux » ! Mais que faire si le tuyau est vide et ne nous transmets rien ?
Et bien, nous, aux RITV, nous prétendons que le « contenu » est plus important que le « contenant »...
Pour cela, nous sommes certains qu’un Service Public fort est indispensable !
Actuellement que constatons nous ?
- Des chaînes généralistes commerciales (ou non) dont l’audience s’érode...
- Un service public (hormis France 5) qui court derrière les télévisions commerciales !
- Les chaînes du numérique terrestre, du câble et satellite qui montent en puissance, mais qui sont malgré tout trop pauvres pour se lancer dans la production (en dehors de Canal + qui reste somme toute marginale).

Alors que peut faire un Service Public dans ce paysage audiovisuel défini à gros traits ?
Nous le savons, le Service Public a un cahier des charges très précis : pluralisme, retransmissions des différents cultes, campagnes électorales, etc...
Mais tout cela ne suffit pas à remplir une grille de programmes... Ou alors peut-il se contenter de fabriquer des programmes qui imitent les télévisions commerciales ? Nous considèrons que le Service Public doit faire réfléchir, qu’il a une mission culturelle et éducative et qu’il ne peut pas se contenter de courir derrière l’audience ! Mais en même temps, il ne peut pas l’ignorer... La fameuse quadrature du cercle !
Oui, l’audience peut se gagner avec des émissions de qualité et ambitieuses : “Le Grand Charles” de Bernard Stora, “L’odyssée de l’Espèce” de Jacques Malaterre ou encore la rediffusion récente de “La Colline aux Enfants” de Jean-Louis Lorenzi en sont quelques exemples.
Des documentaires ambitieux à 20H50, tels que “L’été 44” ou” Chirac” de Patrick Rotman (qui fût le président de la précédente édition des RITV), “La Traque aux Nazis” de Costelle et Clark en sont d’autres...
Mais le problème de fond du Service Public reste son financement : la redevance est loin de lui assurer les fonds nécessaire, d’où le recours à la publicité ! Nous sommes en principe dans un 60-4O redevance-publicité.... Et la publicité exige de l’audience... Pas d’audimat, pas d’argent... La mission du service public est faussée, et sa marge de manœuvre très limitée.
Le Service Public, c’est tout et son contraire : ainsi, actuellement, il demande une augmentation de sa part de publicité (l’autorisation de couper les émissions de flux par de la pub) ! Nous pensons que c’est introduire le diable dans la maison ! Et puis comment définir une émission de flux ? “Questions pour un Champion” émission populaire s’il en est, est-elle une émission de flux ? La Pub donnerait-elle du talent au concurrent ?
Un des problèmes du service public c’est également sa grille : combien de fois entend-t-on dire « telle émission, je ne peux pas la regarder car elle passe trop tard ! Le DVD enregistreur ou le disque dur ne peuvent pallier à tout, les journées ne sont pas extensibles.
Casse-tête véritable.... Mais le problème primordial à nos yeux est la redevance ! Avec treize Euros par mois, il est possible d’avoir un Service Public sans annonceur. Nous payons la redevance la plus basse d’Europe : en Grande Bretagne, pour une BBC sans pub, elle est de 173 Euros par an ! Sans argent, pas de nouvelles cases pour la jeunesse, pas de fiction innovante. Responsables du Service Public et professionnels sont tous d’accord pour parler de sous-financement mais personne ne veut prendre le taureau par les cornes, surtout en période électorale ! On ne peut pas demander aux hommes qui dirigent le Service Public (7 chaînes) de faire des miracles ! Pour faire de la bonne télé, il faudait prendre des risques... telle est la loi du genre ! »

Première partie :
Eric Stemmelen

Seconde partie :
Serge Tisseron

Troisième partie :
Nicolas Traube

Quatrième partie :
Sophie Deschamps

Cinquième partie :
Charli Beléteau

Sixième partie :
Education et télévision

Septième partie :
Le Financement

Huitième Partie :
Nouvelles cases

Neuvième partie :
Politique et télévision

Dixième partie :
Stabilité des directions du service public

Onzième partie :
Rediffusions de fiction française

Post Scriptum

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le 17 février 2011 à 01h32