LE QUINZO — 1.09 : Plus de buzz
Fin de saison
Par Sullivan Le Postec & Dominique Montay • 12 juillet 2010
Toutes les deux semaines, l’humeur de la rédac’ du Village. Au sommaire de l’épisode 9 du Quinzo, abandonnés par Emilie, en plein traitement des 3784 heures de rushes d’interviews qu’elle a accumulé sur Hero Corp, Dominique et Sullivan parlent de plein de trucs... dont Emilie !

C’est déjà la fin de saison pour le Quinzo, rubrique installée en mars dernier et qui frôle le 10e numéro au moment où la rédaction met la rubrique en vacance pour alléger un peu son planning et glisser nous-même doucement vers une pause estivale, entre vous et nous bien méritée.

Cette semaine, c’est un Quinzo de mecs, dans lequel Dominique et Sullivan papillonnent de sujet en sujet. Au moins, ça vous fait des trucs pas compliqués à lire en ces temps ou la chaleur perturbe quelque peu la concentration ! En effet, Emilie, en plein traitement des 3784 heures de rushes d’interviews qu’elle a accumulé sur « Hero Corp », nous a laissé gérer la rubrique. Elle aurait peut-être mieux fait de ne pas nous laisser seuls !

D’ailleurs, avant de s’attaquer au sommaire de la quinzaine, place à une interruption vidéo pour un message officiel de la plus haute importance :

Hadmar et Herpoux ont pompé « Damages » !

Par Dominique Montay.

Ah, ça éveille la curiosité un titre pareil ! Ca titille un brin,
cette polémique lancée gratuitement ! Oui, gratuitement, parce que
c’est assez faux au final.

Donc pourquoi ce titre ? Parce qu’au moment où Hervé Hadmar, au détour d’une conversation, compare les ventes d’une série française en Blu-Ray à celles de la série qu’il pense être une valeur étalon en la matière, l’américaine « Damages », je n’ai pas encore vu le joujou de Glenn Close. Mais Hadmar oui, et il a BEAUCOUP aimé.
« Damages » saison 1, si vous ne le savez pas, fonctionne
admirablement sur le concept pourtant éculé du flashback. Certaines
scènes se répondent entre elles, pourtant séparée en time-line
narrative de 6 mois. C’est virtuose. Ce principe, consciemment ou
inconsciemment, Hadmar et Herpoux le réutilisent avec talent dans
l’ouverture du dernier épisode de la saison 1 de « Pigalle », via une
scène qui vue dans la continuité n’aurait aucun intérêt particulier,
mais par le biais du montage scénaristique, devient un moment très
fort et hautement dramatique. En voyant (enfin), la saison 1 de
« Damages », je n’ai pas pu m’empêcher de me dire que la filiation existe
entre cette scène et le concept de cette série, et que quelque part,
il y a un peu de « Damages » dans « Pigalle ».

Cette dernière portion de phrase aurait été meilleure en titre d’article ? Oui, mais ça accroche moins, non ?

« Pigalle la nuit » est actuellement en cours de rediffusion sur Canal+. Pour ceux qui en profiteraient pour la (re-)découvrir, le dossier du Village — et ses Bonus dans lesquels Hadmar et Herpoux commentent des scènes extraites de chaque épisode — est évidemment toujours en ligne.

Pluzz de n’importe quoi

Par Sullivan Le Postec.

L’audience de Rémy Pfilmlin la semaine dernière devant la CSA, durant laquelle un membre du Conseil a critiqué le choix du nom de Pluzz pour le service de catch-up de France Télévisions lancé il y a une semaine, a permis à l’équipe sortante d’expliquer que le nom de Pluzz venait de la contraction de « Plus de buzz ». Ça va leur faire de la peine si on leur dit que c’est encore pire qu’avant de le savoir ?

Vendredi dernier, France 4 n’a pas diffusé l’épisode prévu de « Hero Corp », pour cause de match de la Coupe Davies se prolongeant au-delà du temps prévu. Les aléas du direct, soit. Sauf que l’épisode 5 s’est quand même retrouvé sur Pluzz. Le signe que France 4 n’allait pas du tout le diffuser, se défaussant sur un site de télévision de rattrapage venant à peine d’être lancé et souffrant encore de multiples bugs techniques ? Que nenni, assurait la chaîne en réponse aux messages de téléspectateurs, communiquant un nouveau programme de diffusion des épisodes ce lundi. Programme qui ne fut pas respecté, la chaîne diffusant effectivement directement l’épisode 6 ce soir, le cinquième restant inédit sur son antenne.

Difficile de ne pas être soufflé par cette incroyable marque de mépris autant envers nous, les spectateurs, que les créatifs de cette œuvre de fiction, la plus innovante et intéressante proposée par les antennes du service public depuis des mois, sinon des années.
Un mépris pour tout ce qui n’est pas opéra et classiques de théâtre filmés qui explique évidemment le naufrage de France Télévisions survenu ces cinq dernières années.

Pour leur faire savoir que vous appréciez moyennement ce mépris, c’est par là :
Par téléphone : 08 90 71 04 04 (0,15 euro TTC/min.), le service est ouvert de 9h à 20h du lundi au vendredi et de 13h à 20h le samedi et le dimanche ainsi que les jours fériés.
Par courrier postal : Service Relations Téléspectateurs de France 4 - 86982 Futuroscope Cedex.
Par email : Cliquez ici.

M. Night Shyamalan, numéro 1

Par Dominique Montay.

Non, je ne suis pas un fan absolu de ce réalisateur qui adore raconter
des histoires avec 90 minutes de vide et 10 de révélation très
surprenante. Non, pas du tout.

Mais le problème, c’est quand vous
tapez « Le Village » sur google, le premier résultat, c’est le film de
Shyamalan. Un film que j’ai vu en salle, en plus. Et dont j’avais
compris le dénouement au bout de 25 minutes (c’est sûrement un hasard,
ne croyez pas que je m’imagine posséder une intelligence supérieure,
la preuve, je n’avais pas vue venir la fin de « Lost »… hum…). Donc 25
minutes chiantes, le reste à attendre la confirmation du gros doute et
dix minutes de révélations. Sans rire, c’est devant meilleur le site
français de la fiction européenne et francophone ? ça ? bref, ça reste
un film hollywoodien, donc, pourquoi pas. Mais c’est quand je regarde
l’identité du second dans la liste (Le Village, meilleur site français
tout court, est, pour information, 3e).
Le second, c’est une
discothèque de Vendée spécialisée dans le Pop Rock et qui a une
terrasse, une piscine et qui fait des soirées à thème. Shyalaman et le
« Macumba » de Vendée sont devant le meilleur site du monde ? Je n’y
crois pas. Donc aidez nous. Cliquez plein de fois de plein d’endroit
différents, faites gonfler les stats afin que Le Village ait la place
qu’il mérite !

La fiction de qualité n’est pas toujours où l’on croit

Par Sullivan Le Postec.

L’une des meilleures fictions françaises diffusée depuis janvier n’a pas été diffusée là où on pourrait le croire, puisqu’elle l’a été entre deux jingles de publicité.

J’exagère un peu. Reste que le programme court de fiction dont je parle fait montre de qualités plutôt rare hors Canal+ par les temps qui courent. J’ignore si vous avez entendu parler de cette publicité de McDonald’s France, diffusée depuis un mois environ. Si vous êtes gay, c’est surement le cas. Sinon, vous l’avez peut-être vue, notamment à la mi-temps de matchs de la Coupe du monde.

On a un peu parlé ici de « Nouvelle Maud » série gay-friendly de France 3, qui s’est pris une volée de bois vert de la part du média gay Yagg, ce qui n’a pas forcément été très compris, notamment du coté de l’équipe de la série. Reste que la comparaison entre cette série où tout est verbalisé, expliqué, surligné, et la pub McDo est édifiante. D’abord, cette dernière repose sur une direction d’acteur subtile – quand la « Nouvelle Maud » n’en avait aucune, laissant les pauvres comédiens cabotiner en roue libre. Mais surtout, elle laisse le public comprendre une situation, sans juger nécessaire d’expliquer chaque détail par A+B dans les dialogues. Après ces 45 secondes, « Nouvelle Maud » paraît encore plus forcée, mal jouée à quelques exceptions près, et ridicule, ce dont elle n’avait pas besoin. Preuve qu’en matière de fiction, on ne va pas loin simplement avec la bonne intention louable de proposer des personnages un peu différents.

Et puis, c’est un signe véritablement effrayant que des publicitaires, dont le métier est de trouver le plus petit dénominateur commun, fassent plus confiance à intelligence du public pour comprendre et rentrer en empathie avec des situations, qu’une série du Service Public. Le signe du chantier immense qui attend les prochaines équipes de dirigeantes de France Télévisions.
Ce n’est pas par hasard que j’ai récupéré une version de la vidéo sous-titrée : c’est la preuve aussi que quand une création respecte l’intelligence du public, elle s’exporte toute seule...

J’aurais la peau d’Emilie Flament

Par Dominique Montay.

Depuis quelques mois, telle une Ségolène Royal en campagne, elle
propage la bonne parole, investie d’une mission quasi-christique,
Emilie Flament hurle à qui veut l’entendre (ou pas d’ailleurs), qu’“il faut regarder « Hero Corp », que c’est super trop bien, que c’est
vachement génial et que c’est super magnifique”.

D’accord, elle ne
parle pas comme ça. Ok, elle a raison. Mais si elle est aujourd’hui
l’étendard de la série du petit (qui me dépasse d’une demi-tête) Simon
Astier, c’est grâce à moi, ET IL NE FAUT PAS QU’ELLE L’OUBLIE ! Non
mais des fois. Le premier à avoir parlé de la série sur Le Village,
c’est qui ? Ben c’est moi (oui, je sais, c’est pas beau comme
tournure, mais j’aime bien, parfois, m’exprimer comme un joueur de
4-21). Dans un geste de sincère gentillesse, lorsqu’Emilie, encore
fraîchement arrivée à la rédaction a demandée de parler de la saison 2
d’« Hero Corp », j’ai dit « oui, vas-y, je te le laisse ». Alors hein ? C’est pas « Grand Seigneur » comme attitude ? En plus, elle tombe
sur la saison très maîtrisée, riche en péripéties, pleine de prises de
risques et moi je me suis mangée celle des bergers roteurs ! Rien que
pour ça, j’aurais ta peau, Emilie !!!! Oui, j’ai mis 4 points
d’exclamations, c’est dire à quel point je suis motivé.

Bon… peut-être que j’emballe un brin. Déjà, la saison 1 d’« Hero
Corp
 » n’est pas juste celle des « bergers roteurs ». Loin de là, et
pour preuve, vous pouvez retourner lire sa critique. De plus, je ne
crois pas avoir vraiment envie de démarrer un gué-guerre de rédaction.
Mais plus sérieusement, et de façon officielle via le Quinzo, je
voulais affirmer que la saison 2 d’« Hero Corp » reprend tout ce qu’il
y avait de bon dans la saison 1, tout en corrigeant ses erreurs ; que
c’est une série à découvrir absolument, modèle de débrouillardise et
démonstrations d’exceptionnels talents (au pluriel, car la série ne se
résume pas à Simon Astier, même si c’est par lui que tout démarre).

Une série qui a vécu, via la Comic Con’, un beau moment « bain de
foule », mérité et légitime. Bravo à eux et, Emilie : sans rancune
(enfin pour l’instant).


Rendez-vous à la rentrée pour le retour du Quinzo !
Le site n’est pas encore en vacances pour autant, puisque le dossier « Hero Corp » continue tout au long du mois de juillet.