IMPRESSIONS — Luther, Episode 2x01
Chronique du retour inespéré d’un coup de coeur de 2010
Par Dominique Montay • 19 juin 2011
"Luther" est de retour sur la BBC. Un retour inespéré qui reprend quelques mois après le final incroyable de suspense de la saison 1. Chaque semaine, quelques jours après la diffusion, le Village reviendra sur les épisodes de cette deuxième saison.

On aime

  • L’esthétique toujours sans faille de la série.

La BBC a passé un cap, c’est une évidence. A voir les nouveaux épisodes de « Doctor Who », la saison 1 de « Sherlock », celles de « Misfits ». Aujourd’hui, la forme est au cœur des préoccupations des décideurs de la chaîne publique britannique. Paradoxal quand on connaît les problèmes de budget dont souffre l’audiovisuel outre-manche. La qualité d’image serait-elle, avant un problème de budget, un problème de volonté ?

  • Revoir Idriss Elba dans autre chose que « Thor ».

Le revoir dans un rôle complexe, qui utilise autant sa masse physique que ses expressions de visage. Son John Luther est fatigué, épuisé, toujours sur le point de rupture. On ne l’imagine pas dormir, difficilement manger.

  • Les retrouvailles entre Luther et Alice.

Ou quand la dynamique préférée d’une saison revient dans la suivante, tout en en changeant son ton, sa forme. On sent encore plus qu’avant la sensation d’interdit de cette "union de fortune". Maintenant, tout le monde est au courant du honteux secret de John Luther.

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  • L’utilisation du personnage de Martin Shenck.

Celui qui avait failli faire tomber Luther la saison dernière en travaillant pour la police des polices est aujourd’hui son chef dans sa nouvelle brigade. Est-ce crédible ? Est-ce cohérent ? Peut-être pas, mais montrer un personnage boeuf-carotte qui n’est pas un imbécile obtu fait plaisir à voir.

On aime moins

  • Que Luther trouve au beau milieu d’une foule son supect.

En 1’30. Le plus gênant n’est pas qu’il le trouve. Le type est en sueur, sautillant sur place et au premier regard de Luther se barre à toute vitesse. Non, le plus ennuyeux, c’est que les auteurs aient pensé que c’était une bonne idée de scène.

  • L’intrigue B de la jeune fille qui tombe dans la pornographie.

Sans recul complet sur cette arche, difficile de donner une impression bien tranchée, mais cette intrigue sent réellement le remplissage. Comme si Neil Cross, au moment de placer ses pions, se rendant compte que son intrigue principale ne pouvait courir sur 2 heures, avait collé cette histoire.

  • Avoir à donner son avis sur ce qui est au final un demi-épisode.

Les intrigues sont bien placées, on retrouve bien l’ambiance de la série, mais globalement, il manque un petit quelque chose au niveau du rythme, ce sentiment d’urgence qui va si bien au personnage de John Luther.

Eh, la BBC ! Oui, toi ! Dis-donc, lancer un projet en 2x2 heures et changer d’avis en faisant un 4x1 heure en plein milieu de son développement, c’est français, ça ! C’est notre marque de fabrique ! C’est nous qui transformons les 26 minutes en 39 ! Nous qui faisons les 2x90 qui deviennent des 4x52 ! Marque déposée, les enfants ! Sinon, comment on fait, nous au Village, pour dire que les british sont plus forts que nous ? Remarquez, si, vous avez toujours un peu de retard sur nous. Votre 4x52 issu d’un 2x90, vous le diffusez en 4 soirées. Nous, c’est deux...


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