On aime

• L’ambiance glaçante de cet épisode

Loin du personnage un peu fade du double épisode précédent, celui-ci a le mérite de porter sur ses épaules deux scènes mémorables. La première, presque anecdotique, montrant 3 personnes allant régler leur note à la caisse d’une station-service. Un type dehors commence à agir de façon étrange, puis commence à donner des coups de batte de base-ball dans une voiture. Deux personne sur les trois veulent intervenir. L’un restera aveugle, l’autre va mourir.
L’autre scène, absolument magistrale, montre notre assassin commettre une série d’actes de violence dans une entreprise. La séquence est presque parfaite. Les gens sont au travail, concentrés. Ils sont aussi dans un univers connu, confortable, sécurisé. Et quand l’horreur s’installe, le premier réflexe, c’est la fuite, l’abandon, ou l’apathie.
Deux scène terrorisantes et réussies en tous points.

• Les face-à-face

Luther, c’est finalement assez simple. La série est souvent bornée à cette dynamique : deux personnes dans une pièce, qui parlent. Qu’il s’agisse de Luther avec son boss, avec ses subordonnés, avec Jenny... des rythmes de conversation différents, qui jonglent entre le dit et le non-dit avec maestria.

• La réalisation qui revient à de meilleures auspices

Loin de la radicalité de la saison 1, cet épisode a le mérite de prendre plus de risques, et pas seulement via le cadrage. Les lieux de tournage semblent être mieux utilisés, comme la salle d’interrogatoire avec le plafond très bas, oppressante, quand la salle de travail principal semble être à ciel ouvert.
La vraie réussite visuelle de cet épisode, c’est le montage. Loin d’être académique, celui-ci emploie une technique assez déroutante, celle d’amorcer le son du plan suivant dans le précédent. Ça donne un décalage à la scène, et une impression d’hors-champ constant. Et ici, ça fonctionne à merveille.

• La surprise finale

Évidement, ça spoile, donc on ne dira rien en détail. Par contre, ce qui est sûr, c’est que même si c’est assez attendu, ça promet un épisode 2 assez savoureux.

• Jenny

Enfin, pas totalement. Il manque quelque chose au personnage pour le rendre totalement tridimensionnel, mais le fait est que, loin de son maquillage et de ses fringues de clown, de son attitude de droguée constante, elle existe un peu plus. Et surtout, de sa main, elle nous évite une scène facile en fin d’épisode, et un statu quo mal venu.<br<
De plus, la scène entre elle et sa mère, dans l’église, est d’une insupportable cruauté.

On aime moins

• L’absence d’Alice

D’accord, peut-être que son interprète est enceinte. Oui, son retour ne serait pas logique. Du moins pas tout de suite. Mais ce qu’elle apporte par sa présence et ses échanges avec John Luther est un élément qui manque cruellement à ce épisode.
Soyons clairs dans notre propos : RENDEZ-NOUS ALICE MORGAN !

• Des détails

Faire du meurtrier un fou de jeu de rôles. Pour l’instant je ne suis pas convaincu.
Le personnage du nouveau sous-fifre de John, Erin Gray, qui se rend évidemment compte que Luther bosse en sous-marin pour l’organisme qui tenait Jenny avant qu’il ne la sauve. Cette sous-intrigue n’annonce rien de bon et ajoute à l’aspect boulet du personnage.

La suite avec l’épisode final de la saison 2 :

IMPRESSIONS — Luther, Épisode 2x04

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