IMPRESSIONS — Misfits, Episode 2x04
Premières réactions à chaud...
Par Dominique Montay • 7 décembre 2010
Chaque semaine, quelques jours après leur diffusion, Le Village revient sur l’événement télévisuel de ce mois de Novembre en Grande-Bretagne, la diffusion de la saison 2 de « Misfits ».

Vaut-il mieux passer son temps à jouer à des jeux vidéos ultra-violents ou être un écologiste qui porte une queue de rat ? Dans « Misfits », à priori, ni l’un, ni l’autre.

Alors que le gang est traqué par un désaxé persuadé d’être dans un jeu vidéo du type GTA, le Simon du futur se fait de plus en plus cryptique. Alisha va rompre avec Curtis. Et Nathan est chiant. Oui, chiant.

On aime

  • La musique. Omniprésente dans l’épisode, elle est celle qui le charge en émotion et en rythme. Des musiques déjà entendues ailleurs dans un procédé très Tarantinesque. Du rythm’n blues en suivant le chemin d’un cœur dans une couveuse, la version disco d’"Ainsi parlait Zarathoustra" pour mettre en scène l’émergence d’un pouvoir, et surtout, la magnifique "Paradise Circus" de Massive Attack, qui était déjà le générique de « Luther ».
  • Même si les raisons de l’affliction du "méchant du mois" sont peu claires et en aucun cas ne peuvent être assimilées à un pouvoir, elle a le mérite d’être très bien mise en scène. Le type a une gestuelle minimaliste qui rappelle les restrictions (même si il y en a de moins en moins) de la 3d dans les jeux, et surtout, ressemble étonnamment au héros du dernier GTA, Nico Belic. Les vues subjectives du personnages vont même jusqu’à reprendre les éléments graphiques de GTA, la boussole, le type d’arme en sa possession... c’est assez déroutant, mais très bien fait.
JPEG - 53.5 ko
Vive la mariée !
  • La rupture entre Curtis et Alisha. Déjà parce que ça sauvera peut-être le personnage de Curtis de l’inutilité et du désintérêt complet, mais aussi parce que ça donne champ libre à un couple beaucoup plus chargé en émotion, Alisha et Simon-du-futur. En plus, la rupture arrive pendant une scène de course-poursuite qui prouve encore une fois que chez « Misfits », on tient au fond, mais aussi à la forme.

On aime moins

  • Le côté un peu foutraque de l’épisode, un poil moins maîtrisé que les précédents. Ca part un peu trop dans tous les sens et du coup, le procédé de base, suivre un personnage plus particulièrement à chaque épisode, est un peu moins prégnant dans celui-ci. Conséquence de quoi on passe un peu à côté de l’élément émotionnel du final. Un épisode un peu moins chargé, un peu plus éthéré, aurait convenu à cette fin. Ce n’est pas le cas.
  • J’adore Nathan. Sauf quand son attitude de petit con prend le pas sur son humanité, ce qui se passe à longueur de temps dans cet épisode. Le voir jouer comme un débile à un jeu vidéo alors qu’il vient d’apprendre que Kelly s’est fait enlever par le pseudo-"Nico Belic" n’est pas seulement assez révoltant, c’est surtout incohérent avec ce qu’on essaie de nous dire de ce type depuis le début. A croire que pour contrebalancer le romantisme de la relation Simon-Alisha, l’auteur nous pond un Nathan encore plus outrageant que d’habitude. Et ça ne fonctionne pas.

On commence à le savoir...

  • « Misfits » maîtrise le méta, sans problème. La réaction de Nathan quand le contrôleur de peine leur annonce froidement qu’un nouveau débarque (Ollie, qui peut se téléporter) est celle du téléspectateur (en substance : "vous allez ajouter un membre au gang, juste comme ça ?"). Par contre, ce personnage ajouté, et la façon dont on s’en débarasse est un peu too much. Ou comment créer un personnage boulet ultime et adresser un clin d’oeil bien appuyé au téléspectateur en le tuant, façon de dire "mais non, on allait pas ajouter ce boulet à l’équipe...".
    La manière par contre, dont le scénariste Howard Overmann insère un nouveau personnage au casting régulier vers la fin de l’épisode, comme un écho au clin d’oeil du début est assez maline. C’est tout le paradoxe de « Misfits ». La série est intelligente et brillamment écrite. Le problème, c’est qu’Overmann le sait et le dit un peu trop.

Réagissez aussi sur le forum.