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Urgences
9x22 - Kisangani
Place aux jeunes !
mardi 8 juillet 2003, par
Topo sur toute la saison 9 d’Urgences comportant une multitude de REVELATIONS sur les épisodes à venir ! Mais avant de parler de la saison en général, voyons donc le final.
A la fin de l’épisode précédent, Carter se décidait à partir au Congo et rejoindre Luka pour le compte d’une ONG de type médecins sans frontière : l’alliance de médecine internationale.
On va donc suivre la plongée de Carter dans un monde de bruit et de fureur, loin de la société policée occidentale, perdu au milieu d’une guerre civil, avec peu de gens parlant anglais, et où lui, le médecin reconnu, et aisé, va devoir faire l’effort de s’adapter, alors que c’est le plus souvent le contraire.
Dés son arrivé au Congo, il s’enquiert de Luka, la seule personne qu’il connaît ici, malheureusement pour lui Luka n’est pas à Kisangani et les premiers pas de Carter se feront sans lui. Commence alors le long et difficile apprentissage de cette médecine de brousse où tout se fait avec les moyens du bord dont Carter ne connaissait même pas l’existence. Et déjà le défilé des morts commence.
Finalement à la nuit tombée, Luka arrive en rapportant des blessés Mai-Mai, guerriers rebelles au gouvernement, un pourra être sauvé quant à l’autre malgré les efforts désespérés de Carter, il mourra sous les yeux de son frère.
Les jours passent. Carter, Luka et les autres médecins partent à la clinique Matenda pour une campagne de vaccination. La journée tout va bien, on aura même droit à un moment d’humour quand Carter tentera de prononcer une phrase en français, mais le soir la clinique subit un bombardement, une petite fille doit être amputée et c’est Kovac qui s’en occupe alors que les explosions cernent la clinique de fortune.
Deux jours passent et soudain arrivent deux voitures remplies de Mai-Mai au moment où Carter devait repartir sous la pression des autorités, Luka préférant rester pour s’occuper des patients n’étant pas prêts pour rentrer aux USA.
Les guerriers rebelles sont nerveux et veulent savoir ce qu’ils font là, les médecins tentent alors de s’expliquer sur la neutralité des médecins dans le conflit, quand le chef des rebelles aperçoit un soldat gouvernemental blessé que l’équipe avait traité. Celà a le don de le mettre en rogne, et tous les médecins et personnels médicaux sont mis à genoux comme pour une exécution, Luka a beau tenter d’expliquer qu’en tant que médecins ils doivent soigner tout le monde, rien n’y fait.
Carter un pistolet sur le front voit sa vie se terminer, incapable de comprendre ce qui se passe autour de lui. Mais seule l’intervention du frère du guerrier Mai-Mai qui est mort malgré les efforts de Carter, calme le chef.
Après avoir ordonné de ne plus soigner de soldats gouvernementaux, sous risque de représailles, les Mai-Mai s’en vont, non s’en avoir achevé le soldat découvert peu avant.
Carter peut donc rentrer et retrouver Abby, laissant Luka en Afrique.
Comme chaque année urgence nous offre un épisode loin de Chicago, la différence par rapport aux autres saisons c’est que cela devienne le "season final".
Du fait de la naissance de son enfant, Noah Wyle ne voulait pas quitter sa famille en milieu de saison pour tourner cet épisode à Hawaï, il a donc été déplacé, mais pour une fois ce contre-temps hors antenne aura été bénéfique. Lorsque Carter décide de partir un nombre important d’évènement se sont déroulés dans sa vie, et son choix de s’éloigné de Chicago, et d’Abby avec qui il y avait des tensions, paraît justifié, alors qu’en milieu de saison cela n’aurait pas eu le même impact.
Autant pour lui que pour nous, car plonger Carter dans un endroit véritablement dangereux, bien loin de la "violence" de notre société occidentale, à quelque chose de puissant. Une sorte d’électrochoc.
La scène avec les Mai-Mai en est un parfait exemple.
Elle prend littéralement aux tripes. L’impression qu’on ne contrôle plus rien est superbement rendue, l’impuissance des médecins qui sont là pour sauver des vies, toutes les vies, se trouve soudain confronté à la réalité politique et militaire du terrain qui n’a rien à voir avec ce qu’on voit à Fox news ou CNN. A ce moment ce n’est pas les idées qui poussent les gens à aller là-bas pour sauver des vies ou ce battre qui compte, mais seulement les actes accomplis sur le terrain.
Et puis le traitement de la scène est très bien construit :
Sûrement que nous français nous ne sommes pas "complètement à l’ouest" quand le Mai-Mai menace carter en lui parlant en français. Mais pour mettre encore plus "l’audience US" dans les conditions de carter, qui ne parle pas le Français (il essaye mais ce sont des banalités), ils n’ont pas mis les sous titres qu’ils ont parsemé tout le long de l’épisode.
L’audience américaine, en majorité, ne savait donc pas ce que disait le Mai-Mai à carter, elle se retrouvait donc dans sa position, la totale incompréhension et le choc total de cette scène.
Et puis surtout il nous est montré que la guerre c’est sale. On y voit des morts du sang, l’amputation d’une gamine causée par des bombes, tout ce que les médias de nos pays tentent par tous les moyens de nous cacher pour que nous acceptions plus facilement l’idée d’une guerre. Que les conditions sanitaires sont déplorables et que certaines maladies bénignes chez nous font des ravages sur le continent africain.
Enfin le passé tragique de Kovac est utilisé de manière intelligente. Son expérience de l’absurdité de la guerre en Croatie, donne un contre point aux va-t’en guerre qui pullulent par chez nous. Et sa conversation d’avec Carter, alors que les combats en Irak étaient toujours d’actualité, a du sans doute remettre certaine chose en perspective chez certains habitants des USA.
Carter : C’était impressionnant. Tu avais l’air de l’avoir déjà fait
Luka : je l’ai déjà fait… Au début il y a beaucoup de discussions à propos de la fierté nationale et des discours patriotiques, mais après quelques semaines ça devient ça... Rien d’autre que la mort et la tristesse. Ces gens veulent juste ce que tout le monde voudrait : que leurs enfants aient quelque chose à manger, de les voir grandir heureux, entrain de rire...Ils se foutent de savoir où est la frontière, qui veut être président. Ils veulent juste que ça s’arrête.
Carter : je n’essaye même pas de tenter de comprendre la politique de cet endroit.....
Luka : tu es un américain, Carter. Tu crois que si les gens se convertissaient à la démocratie, le monde serait un meilleur endroit
Carter : quelle est l’alternative ? Une dictature militaire ?
Luka : Vous faites la guerre du ciel, avec des bombes et des missiles. Et après vos avions retournent à leur porte-avions et les pilotes vont aller regarder le Drew Carrey show à la télé.
Carter : Hé ! Les soldats américains meurent en Irak
Luka : oui mais vos enfants ne meurent pas de faims pendant que vos hommes combattent, et vos femmes ne sont pas violées... Je me souviens avoir regarder la télévision, avoir lu les journaux, persuadé que nous devions combattre… Et après ma famille était morte, et je ne pouvais plus me rappeler pourquoi c’était aussi important. Quelle différence ça faisait… Mes enfants étaient morts.
John Wells a écrit un brûlot... Qui a dit que la télé et les séries n’apportaient que du divertissement ?
Mais la réussite de cet épisode ne tient pas qu’à ces propos humanistes et politiques, mais la photographie, la musique et l’interprétation sont en tout point remarquable.
Quant à la dernière scène. Carter observant Abby endormie. Après avoir vu l’enfer je crois que tout est remis en perspective, et finalement ses petits malheurs avec elle ne sont vraiment pas grand chose.
Une bonne fin pour nous faire patienter cet été.
La boucle est bouclée. Les premières images de "chaos théory", premier épisode de cette saison, commençait dans la jungle du Congo, et le dernier épisode se passe entièrement dans la jungle du congo.
Un épisode remarquable qui termine une saison en demi-teinte.
Demi-teinte car Urgence retombe dans ses travers dignes de la saison 7, pas beaucoup de réaction des médecins face au patient, mais une accumulation de problème pour ces même docteurs.
La perte de Green et Benton a fait aussi beaucoup de mal. Carter (du fait que Noah Wyle a vu sa vie de famille bouleverser par une naissance et n’a sans doute pas pu s’investir à fond cette saison) n’a pas convaincu en leader au urgence et le spectre de Green et d’Anthony Edwards semble flotter sur le Cook County Hospital, quant à Benton, son départ à presque entraîner la disparition de la chirurgie, qui après l’histoire avec le docteur Nathan n’apparaît plus à l’antenne sur tout le milieu de saison.
Le nombre d’acteur au cast principal semble aussi un frein énorme, chaque épisode en voit plusieurs laisser purement et simplement sur le côté, quand ils ne sont quasiment pas absents.
Ensuite, il y a ceux qui ont eu la chance d’avoir une ligne narrative présente tout au long de la saison : Abby et sa famille, Pratt et son frère, Luka et sa descente aux enfers. Au détriment des autres, car il faut bien l’avouer, au bout d’un moment ces trois histoires commençaient à faire longue.
Surtout celle de Pratt, déjà que le personnage n’est guère sympathique, mais là c’était pire que tout, et en plus ça avait tendance à tourner en rond : le frère faisait une connerie, Pratt lui disait de faire attention et de ne pas recommencer, et évidement… Ca repartait pour un tour.
Pour Abby, après la mère… Le frère, jusqu’à "first snowfall" j’aimais bien, après, ça devenait "too much", surtout en fin de saison. Mais ça a au moins permit de donner de grande scène entre les trois personnages.
Reste Luka, Doug Ross 2.0. J’aime bien Luka, pas l’européen prise de tête et malheureux avec sa tête de cocker… Non, le mec qui saute sur tout ce qui bouge, se fait faire une psychanalyse par une prostituée, et se permet de remettre en place les ricains au Congo. Le problème c’est qu’on a plus eu droit au cocker cette année…
Alors qu’il y avait du potentiel pour autre chose :
Kerry et son bébé mort né a été expédié en deux temps trois mouvements, sans vraiment s’appesantir sur les conséquences morales sur Kerry et son couple, vraiment dommage.
Romano, et son bras arraché, a totalement été gâché par sa presque Kelleyrisation, alors qu’il y avait moyens d’avoir une des storyline les plus intéressantes (et je ne dis pas ça parce que j’aime bien le perso), mais on aurait pu avoir un double regard sur les urgences, Romano en tant que docteur devant travailler avec un bras en moins (ce qu’on a eu) et surtout, Romano se retrouvant en tant que patient aux urgences. soigné par ses collègues tout au long de la saison, un peu comme Aaron Shut dans Chicago Hope, on aurait ainsi pu avoir un œil différent sur les urgences. Heureusement que les scénaristes se rattrapent en le faisant bosser aux ER maintenant.
Carter n’a rien à faire pendant presque toute la saison à part soutenir Abby, mais jamais il n’est mis en avant, or, pour le soi disant personnage principal, c’est pas grand chose. Et ce n’est pas l’épisode de la grève, où l’histoire de l’escroquerie d’Ed Asner dans la première moitié de saison qui changera grand chose. Non, il faudra attendre la mort de sa grand-mère pour mettre enfin Carter en avant… Quatre épisodes avant le final.
Susan est largement sous employée durant la première moitié de saison, on pouvait d’ailleurs se demander le pourquoi de son retour à ce moment, heureusement l’histoire avec le jeune cancéreux donne enfin matière à Sherry Stringfield pour faire état de son talent, même si ça faisait trop remake de l’histoire entre Jeanny Boulé et le fils Anspaugh… Mais franchement on ne va pas se plaindre tout le temps, et surtout pour Susan.
Elizabeth a suivi la chirurgie cette année, présent en début de saison, disparition au milieu de l’année, retour à la fin, pas grand chose à dire donc, même si sa relation avec Romano peut devenir intéressante pour le futur.
Chen, Gallante sont complètement passés à la trappe cette année, à part sur un ou deux épisodes, ils faisaient plus de la figuration qu’autre chose.
Bien sur tout n’est pas négatif, l’interprétation et le talent des acteurs restent encore une des grandes forces de la série, on va pas tout citer parce que ça ferait trop, et que ça incluerait tout les cast principal… Néanmoins, portons une mention spéciale aux invités :
Sally Fields, la mère d’Abby, et Tom Everet Scott, son frère, ont vraiment une bonne interaction avec Maura Tierney et ça nous offre toujours de très bonnes scènes, même quand l’histoire générale devient gonflante.
L’époustouflant Don Cheadle, joue le docteur Nathan, un parkinsonien voulant devenir chirurgien. Cheadle arrive à nous faire oublier le postulat de départ un peu ridicule, pour montrer toute l’humanité de ce personnage face à sa maladie.
Patrick Fugit, c’est le jeune atteint d’un cancer dont va s’occuper Susan. Lui aussi montrera toute l’étendue de son talent. Sherry Stringfield avait bien besoin de lui pour montrer qu’elle peut faire autre chose que balancer des blagues (même si elle le fait trés bien).
Et puis la série se permet quelque fantaisie bienvenue.
Le 9x10 Hindsight basé sur le montage à rebours comme le film Memento, ou le 9x21 When night meets day, qui passe sans arrêt de la garde de jour de Carter à la garde de nuit de Pratt (mais merde pourquoi Pratt… ?) et où l’on voit les conséquences des actions du personnel médical dans la garde suivante.
Ca change agréablement de la forme habituel.
Bon, voilà un rapide survol de cette neuvième saison, mais ce n’est pas fini.
Nous sommes dans EDUSA, et qu’elle est la marque de fabrique d’EDUSA… Hé oui ! Les top ten !
Donc voici mon top ten d’urgence… Euh… En fait deux top five. Meilleurs citations et épisodes.
Citations :
9x03 Insurection
Romano : I told Kerry to fire you, but I can’t trust a lesbian to do a man’s job.
9x07 Tell me where it hurts
Chen :Kovac is sleeping.
Suasan : With who ? I thought he’s suspended.
9x11 A little help from my friends
Man : I’m an electro-ejaculator technician.
Carter : Your parents must be very proud.
9x13 No good deeds goes unpunished
Susan : Also think, if a good looking guy is interested on you and your not interested in him, the least you can do is to introduce on me.
9x19 Things change
Romano : If I want a nurse opinion, well I don’t no what I do, because quite frankly is never happen.
Episodes.
1. 9x22 Kisangani (je pense que je l’ai assez fait comprendre.)
2. 9x21 When night meet day. (j’ai dû le revoir 3 ou 4 fois pour comprendre le maximum et jamais l’ennui n’est venu, il faut dire que l’idée de mettre en parallèle la garde de Carter et Pratt était franchement pas mal.)
3. 9x10 Hindsight (je n’ai vraiment rien contre Doug Ross 2.0, alors le fait qu’il soit le perso centrale de l’ep ne m’a vraiment pas dérangé... Et puis j’adore Memento.)
4. 9x01 Chaos theory (j’ai adoré la différence de narration entre les deux premiers actes et les suivants. Même s’il ne se passé pas grand chose durant la quarantaine, on pouvait au moins se concentrer sur les personnages, et puis voir les ER vides ça fait un choc… Mais pas autant que le bras de Romano.)
5. 9x08 First snowfall (d’entrée avec le teaser et les vitres qui se chargent de buée, j’étais accroché, et puis l’histoire d’Abby et de son frère n’était pas encore chiante.)
Merci à Auré pour sa fine analyse de la scène des Mai-Mai.