Les sentiments contradictoires que la maternité inspire à Clara la conduisent à une valse-hésitation qui pourrait sonner le glas de son couple. Pendant ce temps, JP avance dans la quête de ce qu’il veut vraiment. Mais réalise que ce qu’il veut, quelqu’un l’a déjà...

Clara s’est réfugiée chez JP suite à ses problèmes avec Gilles. Elle apprend par ailleurs que sa mère a une tumeur cancéreuse qu’elle va faire rapidement opérer. Le retour de Clara à l’appartement de JP complique encore un peu plus la relation secrète entre celui-ci et Pascal, le très charmant voisin du dessous. Et ce qui devait arriver arrive : en évoquant la relation à voix haute à la superette du quartier, Clara dévoile le secret à Denis. S’en suit une explication virile qui fait dévaler à JP un étage sur le dos. Gilles s’interpose et prend soin de lui. A cette occasion, JP lui annonce la maladie de la mère de Clara. Gilles part la retrouver et le couple se réunit. Clara accepte finalement d’avoir un enfant avec Gilles. Le couple accepte à la dernière minute un week-end à la campagne avec trois autres couples : Jeanne et David, le frère de Clara et sa femme, et Antoine et sa petite amie qu’il doit prochainement épouser, une jeune femme Russe. Clara recueille un poussin, qu’elle prénomme Bernard et en fait son entrainement à la maternité, ce qui agace Gilles. L’oisillon finit écrasé sous une bûche et Clara s’interroge sur sa capacité à être mère, d’autant plus qu’elle passe à nouveau du temps avec Jeanne et voit ce que son ancienne meilleure amie a sacrifié à la maternité. Alors, elle décide d’acheter une boite de pilules à la pharmacie du village, dans le dos de Gilles. Celui-ci découvre la boite par accident, et Clara a bien du mal à lui expliquer qu’elle a jetée la pilule plutôt que de la prendre, même si c’est vrai. Gilles rentre. Clara passe ses nerfs en hurlant leurs quatre vérités aux autres participants du week-end et se fâche définitivement avec Jeanne.
Après l’altercation, Pascal évite JP. A un dîner chez sa mère, celle-ci lui présente Jospeh, qu’elle a rencontré à son cour d’espagnol. Jospeh est un vieil homosexuel solitaire qui incite JP à reprendre sa vie en main et à agir plutôt que de subir. Pascal le pousse dans la même direction en lui expliquant que la crise qu’il vient de vive a renforcé son couple avec Denis. Quand Gilles se joint au concert de ceux qui conseillent à JP de se saisir de ce qu’il veut, JP le prend au mot... et l’embrasse, après lui avoir avoué que sa vie s’est en partie arrêtée il y a trois ans, quand il s’est sacrifié pour Clara et l’a laissé filer. Les deux hommes font l’amour et passent la nuit ensemble. Ils se réveillent l’un à coté de l’autre tandis que Clara rentre à son tour de week-end...

Au vert

Comme dans la première saison, un épisode voit les personnages se mettre au vert et passer un week-end à la campagne. Comme dans la première saison aussi, la vision proposée est très marquée “Paris-bobo”, même si on est loin des délires insultants dans lesquels a pu tomber « Nos enfants chéris », une comédie de Canal+.

Le passage campagnard survient après un début d’épisode centré sur le couple JP - Florent que Clara, dans un moment certes prévisible mais cependant parfaitement réjouissant, révèle au grand jour. S’en suit une explication spectaculaire et un premier rapprochement entre JP et Gilles qui rappelle que c’est en premier avec JP que Gilles avait flirté en première saison.
Dans le reste de l’épisode, JP et Clara vivent chacun leur épisode séparemment, seulement reliés par Gilles qui passe de l’une à l’autre, ce qui concourre au sentiment de déstructuration pas toujours maîtrisé qui caractérise assez souvent les épisodes de « Clara Sheller ». La voix-off est censée apporter la cohésion nécessaire, mais autant les dialogues de la série sont réussis, autant la voix-off est régulièrement beaucoup plus poussive, et énerve parfois à débiter des platitudes (par exemple, dans cet épisode, la tirade sur la supposée spécificité française des vacances et week-ends prolongés).

Maternité

Clara accepte finalement d’avoir un enfant avec Gilles. Mais sa décision semble plus motivée par le désir de lui faire plaisir — et de se faire pardonner — que par un désir sincère, et porte donc en elle les germes de sa propre destruction. La réflexion conduite lors de cette épisode sur la maternité, ce en quoi elle peut être effrayante et la manière dont elle bouleverse, de façon plutôt imprévisible, la vie d’une femme, est plutôt intéressante. Ce qui contraste, d’ailleurs, avec la conclusion malheureuse de cette saison. Mais on en reparlera. Ici, le scénario oppose Clara et Jeanne. La première est incapable de s’adapter à la présence d’enfants et enchaîne gaffe sur gaffe, la seconde s’est oubliée dans la maternité.
Lorsqu’il prend la mesure des tergiversations qui secouent l’esprit de Clara, Gilles comprend que sa décision n’a rien de fiable et qu’elle prépare, pour auourd’hui ou pour demain, de nouveaux mensonges. Il la plaque.
Nicolas Mercier donne alors à Clara contrariée une scène d’explosion où elle passe les convives du week-end un par un pour leur déballer leurs quatre vérités. La scène n’est pas tout à fait aussi réussie qu’elle aurait pu, parce qu’elle fait un peur forcée, qu’elle est un peu expédiée, et que certains de ses éléments (ce qui concerne Antoine, notamment) ne me paraît pas avoir été suffisemment préparé auparavant. Il faut dire que la voix-off a beau nous avoir dit le contraire, je n’ai pas vraiment vu la similarité entre Clara et la blonde Russe.

Portraits

Du coté de JP, après Brad le jeune beau gosse qui s’est perdu dans la société de l’apparence et le type en couple à problème, tendance oisillon blessé et piège à célibataire, la série continue sa galerie de portrait des 1001 visages de l’homosexualité (masculine) en nous présentant Jospeh, qu’a rencontré la mère de JP.
La vision proposée est plutôt large et juste, et fait assurément partie des réussites de la saison où, sous couvert de série girly, « Clara Sheller » s’assume de plus en plus comme une série gay. Joseph doit aussi beaucoup à l’excellent Patrick Bouchitey, à l’opposé de son personnage de « Reporters » dans ce rôle de soixantenaire tourmenté par sa solitude, mais tout aussi bon que dans la série de Canal+.

Le personnage de Joseph fait partie des éléments mis en place subtilement depuis le premier épisode qui permettent à JP de finalement décider de remettre en cause la décision prise à la fin de la première saison, et qui à causé son malheur depuis trois ans, à savoir se sacrifier pour laisser Gilles à Clara, et renoncer à un bonheur dont il avait finit par croire qu’il lui était forcément interdit de part sa nature.

Lorsque Gilles revient vers JP dépité de la dernière reculade de Clara, il trouve un JP enfin prêt à mettre sur la table la réalité de ce qu’il a vécu et de ce que sont ses sentiments. Et ces deux personnages s’unissent à nouveau...

Le couple romantique idéalisé de la série était-il tout autre que ce que l’on avait cru jusque là ?