PREVIEW — Les aventures les plus iconiques pour la saison 2 de Sherlock
Trois classiques diffusés en janvier sur BBC1
Par Sullivan Le Postec • 14 mars 2012
Un an et demi après la première saison, « Sherlock » revient. Trois nouvelles aventures de 90’, très attendues, qui choisissent de s’attaquer à trois des aventures les plus iconiques du célèbre enquêteur.

La même équipe scénaristique est à l’œuvre sur cette deuxième saison : Steven Moffat écrit le premier épisode, inspiré de « A Scandal in Bohemia », Mark Gatiss signe le deuxième, qui lui se base sur « The Hound of the Baskervilles », enfin Steve Thompson s’attaque au « Final Problem ». Trois des plus célèbres aventures de Sherlock Holmes écrites par Doyle.

La prolongation d’un succès

‘‘Eh bien cette année, sachant que nous étions un gros succès,’’ explique Steven Moffat, ‘‘je suppose qu’on s’est dit qu’on pourrait faire les trois plus gros trucs. Au lieu de faire attendre les gens des années et des années, on a pensé au diable le plaisir différé ! Faisons les maintenant, faisons plus, plus tôt, plus vite !’’

Le succès de la première saison de « Sherlock » a été spectaculaire : 9 millions de téléspectateurs au cœur de l’été sur BBC1, des chiffres auxquels la chaîne ne s’attendait pas vraiment, une vente à plus de 180 pays à travers le monde, 1 million de téléspectateurs chaque semaine sur France 4 en janvier 2011 et 2,6 lors d’une rediffusion sur France 2 quelques mois plus tard. Une joie pour les deux co-créateurs, pour qui la série est la concrétisation d’une passion. ‘‘Nous sommes les plus grands geeks de Sherlock Holmes au monde !’’ s’amuse Steven Moffat en parlant de lui et de Mark Gatiss. ‘‘C’est comme un projet de vanité, c’est notre hobby. Et pourtant tout le monde nous a rejoint !’’
Mais pour produire la deuxième saison que tout le monde souhaitait, il fallait affronter quelques défis logistiques. D’abord, l’emploi du temps du co-créateur Steven Moffat, showrunner de « Doctor Who », la série la plus regardée de Grande-Bretagne, dont quatorze épisodes sont diffusés par an. Et puis il y a eu Peter Jackson. Le réalisateur néo-zélandais du « Seigneur des Anneaux » a mis en chantier « The Hobbit », préquelle de sa trilogie, et dépouillé les anglais de la moitié de leurs acteurs au passage, dont Martin Freeman pour le rôle principal et Benedict Cumberbatch dans un rôle secondaire. La superproduction hollywoodienne a du aménager son planning pour libérer les deux acteurs le temps nécessaire au tournage de ces trois épisodes.

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Des millions de téléspectateurs de par le monde attendent donc le retour de Sherlock Holmes et John Watson en espérant ne pas être déçus.
‘‘Avec la deuxième saison, nous voulions faire évoluer les personnages,’’ explique Benedict Cumberbatch (Sherlock Holmes). ‘‘Mais en même temps nous voulions aussi retrouver certaines des choses qui avaient rendu la première si populaire. Désormais, John et Sherlock sont établis comme une équipe. Il y a encore quelques moments ‘j’arrive pas à croire qu’il est en train de faire ça’, mais globalement ils forment un front unis. Les personnages font face à leurs plus gros challenges à ce jour. Si une chose a changé, c’est que Sherlock a gagné en humanité.
‘‘Le premier épisode est à propos du cœur, quoi que cela puisse être pour Sherlock. Le deuxième sera une histoire d’horreur et de suspense et le troisième sera une sorte de montagnes-russes émotionnelle et un thriller
’’.

Belgravia, Hounds et Reichenbach

« A Scandal In Belgravia » introduit le personnage d’Irene Adler, LA femme pour Sherlock. ‘‘John pense que Sherlock irait bien mieux s’il avait une relation avec un être humain plutôt qu’avec des théories,’’ raconte Martin Freeman (John Watson). ‘‘D’après les auteurs, John a eu plusieurs relations dans l’intervalle entre la saison précédente et celle-ci, alors je pense qu’il aimerait que Sherlock en fasse de même. Cela le rend plus humain aux yeux de John’’.
‘‘Irene Adler est une femme qui a énormément de pouvoir,’’ décrit Benedict Cumberbatch. ‘‘Elle est très belle, très intelligente, elle réfléchit vite et est pleine de ressources. Elle a de nombreux attributs qui font miroir avec ceux de Sherlock. Steven et Mark sont très clairs, cela dit : cette histoire c’est Sherlock et l’amour, pas Sherlock amoureux.’’

Pour la deuxième aventure, « The Hounds Of Baskerville », Mark Gatiss à de nouveau cherché à faire ressortir ce que le roman avait de moderne. ‘‘Plutôt que de situer l’histoire dans une vieille maison effrayante, j’ai cherché quelque chose qui nous effraie aujourd’hui. Nous sommes toujours une espèce très crédule, mais aujourd’hui nous avons tendance à être plutôt effrayés par des agissements secrets et des théories du complot. De toute évidence, la notoriété de cette histoire était un challenge. C’est la plus connue et la plus aimée de toutes. Pas de pression ! En son cœur, cependant, c’est une histoire d’horreur, et l’horreur et une grosse part de l’intérêt de Sherlock Holmes. Je voulais en faire la version la plus effrayante jamais vue. Essayer de concevoir ça m’a pratiquement tué !’’

Enfin, le troisième épisode, « The Reichenbach Fall », s’inspire de « The Final Problem ». Une très célèbre confrontation avec Moriarty, écrite à un moment où Doyle envisageait d’en finir une fois pour toute avec Sherlock. A la réalisation, on retrouvera pour les deux premiers épisodes le génial Paul McGuigan, qui avait déjà mis en scène deux épisodes visuellement étourdissants de la première saison. Le troisième est réalisé par Toby Haynes, qui a réalisé un travail formidable sur plusieurs « Doctor Who » récents.

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Doyle et Sherlock

Tant Moffat que Gatiss insistent sur l’importance cruciale de L’œuvre de Conan Doyle. ‘‘On a presque oublié à quel point ces histoires étaient bonnes,’’ s’étonne Steven Moffat. ‘‘Ce ne sont pas juste de vieux artefacts qui seraient devenus révérés par accident. Elles sont, à mon avis, ce qu’il y a eu de mieux, en fiction, depuis leur parution il y a plus de 100 ans dans le magazine Strand’’.
Mark Gatiss surenchérit : ‘‘la chose la plus merveilleuse et émouvante qui me soit arrivée avec cette série, ce fut de recevoir une lettre d’une femme dont le fils était profondément dysléxique, qui n’avait jamais lu un livre auparavant dans sa vie. Et maintenant, il a lu tous les livres de Doyle. Tous les Sherlock Holmes sont fantastiques. Les ventes de ces livres ont augmentées et il n’y a rien de plus brillant que de voir les gens revenir à Doyle, qui est à l’origine de tout cela. Et qui est toujours un auteur de génie incroyablement sous-estimé’’.

BBC Books a d’ailleurs entamé une réédition des livres de Doyle, avec des introductions inédites de Steven Moffat et Mark Gatiss.

Steven Moffat considère que la première saison était davantage centrée sur le parcours de Watson, qui passait de vétéran de guerre traumatisé à une sorte de héros. ‘‘Cette année concerne plutôt la façon dont se forge le légendaire Sherlock Holmes. Nous avons Sherlock et l’amour, Sherlock et la peur, et Sherlock et la mort. Il passe vraiment par tout cette année’’.
‘‘Il y a tellement de choses dans les romans originaux de Doyle à propos de Sherlock qui sont modernes,’’ commente Benedict Cumberbatch. Pour Martin Freeman, ‘‘il est une masse de contradictions et c’est ce qui le rend fascinant. Il est froid, distant, arrogant, dangereux, et donc absolument et magnétiquement attractif’’.

Bande-annonce BBC :


Les citations sont extraites du dossier de presse de la BBC.

Notre interview de Steven Moffat : “Un tour de magie n’est pas difficile à faire quand on connaît le truc”.

Post Scriptum

« Sherlock » Saison 2 – 3x90’ | Une production Hartswood Films pour BBC1.
Créé par Steven Moffat et Mark Gatiss.
Écrit par Steven Moffat, Mark Gatiss et Steve Thompson. Réalisé par Paul McGuigan et Toby Haynes.
Produit par Beryl Vertue, Sue Vertue et Elaine Cameron.
Avec Benedict Cumberbatch et Martin Freeman.

A partir du mercredi 21 mars en Version Multilingue sur France 4. Disponible en DVD en avril.

Dernière mise à jour
le 14 mars 2012 à 01h03