THE SARAH JANE ADVENTURES — Saison 5
And the story goes on… forever.
Par Sullivan Le Postec • 23 octobre 2011
Retour sur les ultimes épisodes, diffusés ces trois dernières semaines par la BBC, de « The Sarah Jane Adventures », interrompue brutalement par le décès d’Elisabeth Sladen.

Ce mois d’octobre, la BBC a diffusé la toute dernière saison de « The Sarah Jane Adventures ». Il est facile de voir que l’intention de l’équipe était de continuer pour encore quelques saisons. Mais le décès brutal en avril dernier de l’actrice principale Elisabeth Sladen, pilier du Whoniverse depuis sa première apparition dans « Doctor Who » en 1973, l’a empêché.

Cette cinquième saison est réduite de moitié par rapport à ce qui était devenu l’habitude des quatre saisons précédentes. Mais on ne s’en plaindra pas, puisque ces six épisodes n’auraient même pas existé sans un concours de circonstance.
Chaque saison de la série était en effet tournée au printemps. Mais il était parfois difficile pour Tommy Knight, l’interprète de Luke Smith, le fils de Sarah Jane, de concilier les tournages et les études. En 2010, il prévient qu’il ne pourra pas tourner en 2011, année de ses 18 ans et des examens de fin d’étude au Lycée (ses deux partenaires, Daniel Anthony et Anjli Mohindra sont bien plus âgés : 24 et 21 ans cette année). Il est alors décidé de tourner la moitié de la saison 5 dès le printemps 2010 et de répartir le temps de travail normal de Tommy Knight sur cette session de tournage de 18 épisodes, pour produire deux saisons dans lesquelles il apparaîtrait de façon réduite. Pour la saison 5, il est décidé que Luke apparaîtra brièvement, par webcam, dans la première histoire, et qu’il aura une présence complète dans la dernière de la saison. Le choix permet aujourd’hui d’avoir une saison cohérente : son introduction et sa conclusion ont bien été prévues comme telles.
La saison devait être complétée par le tournage de six autres épisodes au printemps 2011, mais la mort d’Elisabeth Sladen mit fin à ces projets et signa l’arrêt de mort de la série qui portait le nom de son personnage.

La cinquième saison ne déroge pas à la formule établie par les précédentes : la série raconte des histoires de science-fiction pour un public jeune, grosso modo à partir de six ans, mais en essayant aussi de fidéliser les ados qui l’ont découverte a son commencement. Ce public cible a des conséquences sur la gestion des histoires, très bouclées. Même quand Sarah Jane se marie, comme dans l’épisode de la saison 3 ou apparaissait le dixième Docteur, tout, de la rencontre à la cérémonie, se fait en un seul épisode. Et les histoires sont racontées avec un budget limité, qui rend « The Sarah Jane Adventures » très proche de l’esprit bricolage charmant du « Doctor Who » original.

Sky

La présence de Tommy Knight était réduite dans la saison 4, mais encore conséquente. Pour la saison 5, il fallait prévoir un nouveau personnage qui compense son absence.
Les présentations sont donc faites via le double épisode « Sky », dont c’est la principale fonction. Ce côté mécanique se ressent d’ailleurs beaucoup dans le scénario de Phil Ford qui souffre en plus d’un certain manque d’imagination. L’introduction de Sky dans la vie de Sarah Jane est terriblement similaire à celle de Luke dans l’épisode Spécial qui avait servi de Pilote à la série, et Sarah Jane adopte en série des adolescents aux origines extraterrestres. Fonctionnelle mais peu inspirée, l’ouverture de la saison est un peu décevante. Reste les relations entre les personnages, notamment celle entre Rani et Clyde, devenue extrêmement attachante.

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The Curse of Clyde Langer

Il y a une pluie de poisson, un Totem alien et une malédiction qui frappe le nom de Clyde. Mais tout cela n’est qu’un prétexte dans cette histoire à nouveau écrite par Phil Ford : soudain rejeté par ses amis et sa propre famille (du fait de la malédiction du titre), Clyde se retrouve seul et découvre un monde encore plus extraterrestre et effrayant que ceux vus auparavant dans la série, mais un monde très réel : celui de la rue et des sans-domiciles. Clyde noue une relation avec une jeune fille à qui il avait donné un peu de monnaie, très bien jouée par Lily Loveless. Bien sûr, le format de la série impose ses limitations en terme de réalisme et Loveless est une trop jolie SDF. Mais l’histoire est intelligente et très touchante, et offre à Daniel Anthony, le meilleur acteur de la série, l’occasion de faire à nouveau la preuve de son aisance sur un registre très étendu.

The Man Who Never Was

L’ultime histoire de The Sarah Jane Adventures concerne à nouveau le versant sombre de l’âme humaine, tout en entrant en collision avec l’actualité, sans l’avoir voulu évidemment puisque l’épisode a été filmé il y a un an et demi.
Une firme technologique met sur le marché un nouveau gadget qui emballe tout le monde, notamment grâce aux qualités de vendeur de son dirigeant, gourou du high tech qui fait des présentations captivantes, évidemment inspiré de Steve Jobs. Mais il s’avère que cet homme est en fait un hologramme aux propriétés hypnotiques, utilisé pour le profit. Il est issu d’une technologie extraterrestre achetée au marché noir – avec les extraterrestres qui la font fonctionner, réduis à l’état d’esclaves soumis aux travaux forcés sous peine de torture. Toute l’équipe est donc réunie pour y mettre fin, y compris Luke qui rencontre donc sa « sœur » au fil d’une intrigue, signée Gatreth Roberts, qui ménage quelques scènes comiques très plaisantes et flatte les instincts shipper de la fan-base.

Les derniers instants de la série :

The story goes on… forever. Avec ce message final, l’équipe en coulisse est claire : pas question de faire coïncider la mort du personnage avec celle de l’acteur, comme cela a pu être le cas du Brigadier. Pas question de rendre Luke et Sky orphelins. A peine quelques mois avant sa mort, Elisabeth Sladen avait toujours l’air aussi juvénile et presque immortelle. Sarah Jane, elle, l’est vraiment.

Les meilleurs épisodes

Pour dire au-revoir dignement à « The Sarah Jane Adventures », passons en revue quelques-uns de ses meilleurs épisodes, à voir ou revoir :

  • Première saison :
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« Invasion of the Bane ».
Pilote, écrit par Russell T Davies et Gareth Roberts.
Ce spécial diffusé le 1er janvier 2007 nous montre une version de la série avec du budget, telle qu’on ne l’a connaîtra plus par la suite. Contrairement à « Torchwood », elle trouve immédiatement son ton et son style avec une histoire pop sur un soda alien. Sarah Jane adopte Luke dans une conclusion émouvante qui fait plaisir compte-tenu de la caractérisation du personnage depuis son retour dans « School Reunion ». C’est la seule apparition de Kelsey, amie de Maria, remplacée dès l’épisode suivant par Clyde : Russell T Davies trouvait que la jeune actrice n’était pas à la hauteur.

« Whatever Happened to Sarah Jane ? »
Épisodes 1.7 & 1.8, écrits par Gareth Roberts.
Première apparition du Trickster. Il a un peu perdu de sa superbe au fil de ses utilisations ultérieures, mais à l’époque il était réellement efficace. Effacée de l’existence, morte adolescente dans les années 60, Sarah Jane a disparu, et Luke avec elle et c’est Maria qui doit démêler ce mystère et se retrouve bientôt en 1964 face à une Sarah Jane de son âge.

  • Deuxième saison :

Cette saison 2 amplifiait les liens avec « Doctor Who » puisqu’elle commençait avec une histoire qui était une séquelle du double épisode avec les Sontaran de la saison 4, en même temps qu’elle expliquait le départ de Maria et de sa famille de la série. L’histoire suivante introduit le personnage de Rani. Mais c’est à nouveau en s’intéressant aux personnages que la série nous donne ses meilleurs épisodes, même si dans l’ensemble cette saison n’est pas la plus réussie.

« The Mark of the Berserker »
Épisodes 2.5 & 2.6, écrits par Joseph Lidster.
Joe Lidster aura été la véritable révélation de « The Sarah Jane Adventures ». Dès sa première histoire, dans laquelle le père de Clyde refait surface mais s’empare d’un pendentif alien, il livre un très bon script. Mais pas encore son meilleur !

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A la fin de l’histoire, Sarah Jane mentionne ses parents morts quand elle était enfant, ce qui nous amène directement à l’histoire suivante, lui aussi réussi, dans laquelle elle ne parvient pas à résister à la tentation de retourner dans le passé les revoir et recroise le Trickster (« The Temptation of Sarah Jane Smith » par Gareth Roberts).

  • Troisième saison :
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« The Mad Woman in the Attic »
Épisodes 3.3 & 3.4, écrits par Joseph Lidster.
C’est surement la meilleure histoire de la série. Et, à une poignée de plans prêts, qui trahissent le faible budget de la série, elle aurait fait un très solide épisode de « Doctor Who ». La vieille dame folle dans le grenier n’est autre que Rani en 2059, qu’un ado découvre et pousse à se confier. Elle raconte sa rencontre avec Eve, une extraterrestre coincée seule sur Terre, à l’époque où elle enquêtait sur l’étrange avec Sarah Jane Luke et Clyde. Une rencontre qui allait la conduire à formuler un vœu qu’elle a toujours regretté... Si vous devez ne voir qu’un seul épisode du spin-off.

  • Quatrième saison :

« The Nightmare Man »
Épisodes 4.1 & 4.2, écrits par Joseph Lidster.
La quatrième saison est la meilleure de la série, et son histoire d’ouverture donne le ton. Aidé par une performance magnétique de Julian Bleach dans le rôle du Nightmare Man (il avait déjà été excellent en Davros), Lidster alterne entre véritables moments d’effroi, comédie loufoque et une très émouvante évocation de l’amitié entre les personnages de la série, avant la mise en retrait de Luke, parti pour l’Université.

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« Death of the Doctor »
Épisodes 4.5 & 4.6, écrits par Russell T Davies.
Il n’avait pas écrit d’épisode depuis le pilote, mais Russell T Davies est de retour pour ochestrer la rencontre entre Sarah Jane et le onzième Docteur. Cerise sur le gâteau, il ramène aussi la prédécesseure de Sarah Jane à bord du Tardis, Jo Grant pour une aventure nostalgique et particulièrement émouvante sur les traces laissées par le Docteur chez ceux qu’il a rencontré. Mais aussi, évidemment, de celles laissées chez les téléspectateurs. (Critique complète du double épisode.)

Post Scriptum

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