Happy End

Eh bien voilà ! La saison 6 est terminée ! Quoi ? Que dites-vous ? Ah ! Oui, oui, bien sûr... Il reste deux épisodes, enfin, un seul... Sauf qu’il est en deux parties... Deux épisodes qui forment un tout quoi ! Pour être tout à fait clair, on peut considérer -à juste titre- que la saison 6 ET la série telle qu’on l’a connue jusqu’ici, c’est-à-dire, l’histoire de l’adolescence de Dawson, Joey et Cie se terminent avec cet épisode "Joey Potter and Capeside Redemption" (JPCR). Cette histoire-là est terminée et l’épisode final qui nous attend n’est en fait qu’une cerise sur le gâteau (ou sous le gâteau diront certains), une sorte de bonus... D’ailleurs, les saisons 5 et 6 n’étaient-elles pas elles-mêmes du bonus ? Elles auraient très bien pu ne pas exister sans qu’on trouve quelque chose à y redire, non ? Bon je m’égare un peu là...

* "A great day"

JPCR est probablement l’épisode qui comporte le plus de scènes. Il fait aussi sûrement parti des épisodes qui possèdent le moins de scènes de fond. Ce qui est logique. Car les deux premiers tiers de l’épisode s’enchaînent à un rythme ultra-rapide avec de très nombreuses petites scènes de quelques secondes qui montrent les personnages en action, en train de se démener pour que Dawson puisse réussir à accomplir son rêve. Le montage est très soutenu, limite clipesque. Mais cela n’empêche pas l’émotion de transparaître. L’épisode respire la gaieté. On est assez loin du malaise de la fin de l’épisode précédent. L’optimisme et la bonne humeur de Joey Potter semble être communicative tout au long des 45 minutes. Et quel bonheur de voir tous les personnages réunis ! Tout le monde est là et semble heureux. Et comme petit bonus, on retrouve Dougie et ce sacré Todd qui n’en perd pas une. ;) Même Kristy Livingstone est de retour (sauf qu’elle a changé de tête :) ). Dans l’ensemble, l’épisode est peut-être moins touchant que le précédent mais il reste très émouvant. En revivant ces scènes du pilote à travers le tournage du film de Dawson, on replonge une fois encore dans le passé, on se prend à voir la série défiler sous nos yeux, le temps semble passer à une vitesse grand V. On aimerait profiter de Capeside, des personnages, du moment, mais ça va trop vite, tout semble nous glisser entre les doigts. Ce sont toujours les bons moments qui passent les plus vite. Et puis les scènes les plus "posées" sont tous de grande qualité. Soit très bonnes, soit excellentes. Il y a le teaser Dawson/Joey dans la chambre de Dawson (comme au début de la série), il y a Joey qui va voir Pacey chez Doug (ça rappelle des souvenirs ça), il y a Dawson qui tombe sur tous ses amis dans sa chambre (comme à la fin de "True Love"), il y a la petite discussion Grams/Jen, les adieux de Jen et cie, la discussion entre Pacey et Joey, la scène Dawson/Joey sur le lit (superbe) et puis cette dernière scène entre Pacey et Dawson. Pour clore le tout, on a même droit à notre Tour Eiffel. Sauf que là... Le trucage n’est pas top. Comment ne pas deviner le fond bleu derrière Katie Holmes ? Et les rues de Paris sont en fait celles de Montreal... On fermera aussi les yeux sur la façon dont nos amis ricains caricaturent notre pays. Après tout, on fait la même chose avec eux, non ? Bon, c’est un autre débat. La fin de la scène Dawson/Pacey et le montage final avec la musique des Hollies est géniale. Cette musique me donne des frissons désormais :) . En tout cas, voilà un très bon épisode pour clore officieusement la série. Un épisode qu’on pourrait facilement se retaper plusieurs fois à l’instar de ceux des premières saisons. Enfin, en disant, je sens que certains ne sont pas d’accord... :)

* Joey, la bonne samaritaine au service de l’amitié

Joey est une fois de plus au centre de l’épisode. Ca peut paraître énervant, mais, à ce stade, on commence à s’y faire... Dawson a décidé de laisser tomber le film et en veut beaucoup à Pacey. Il faut voir combien de fois il rappelle à Joey que leur ami commun lui a fait perdre tout son argent. Joey ne veut pas que les choses s’arrêtent de cette façon. Elle veut qu’il réalise son film et que lui et Pacey se réconcilient, ce qui n’est pas une mince affaire. Dawson considérait son film comme l’éloge de l’amitié mais avec ce qui s’est passé, il n’y croit plus. Il a beau le dire tout haut, Joey ne veut pas le croire. Mais d’où tient-elle cette force ? On la sent différente, comme si elle se libérait d’un poids et qu’elle avait décidé d’en faire profiter tout le monde. Joey se charge de donner un rôle à chacun pour que Dawson puisse faire son film. Elle donne le rôle de Tamara à Audrey qui aurait préféré jouer autre chose. C’est alors que Jen évoque Eve et Joey précise que celle-ci a été coupée au montage. Ce qui est plutôt amusant dans le sens où les scénaristes ont reconnu que l’intrigue avec Eve au début de la saison 3 avait constitué une monstrueuse erreur. Joey va voir ensuite un Pacey à milles lieux du courtier en bourse à la barbichette qu’on a connu pendant une bonne partie de la saison. Celui-ci se laisse aller mais Joey veut le pousser à venir aider son ami à faire son film. Pacey semble résigné et n’a pas l’air de vouloir se bouger. Pour lui, rien ne sera plus comme avant entre lui et Dawson, mais Joey refuse cette réalité. Les bonnes paroles de Joey Potter semble faire effet. Joey embarque ensuite Harley et Patrick. Un peu plus tard, Dawson arrive dans sa chambre et tombe sur Jack, Jen, Audrey et Joey. Joey lui dit que tout est prêt et qu’il n’a plus le droit de ne plus croire en l’amitié. Après un petit discours de Gale qui le vire de son job, Dawson ne peut pas refuser. C’est parti pour la production ! Joey joue les superviseurs avec talent. Ils tournent la scène du vidéoclub. Et en voyant Joey prendre Patrick par l’oreille, Dawson ne peut s’empêcher de repenser aux piques que se lançaient naguère Pacey et Joey. Un peu plus tard, voilà que Todd débarque. Il est prêt à aider Dawson. Chose amusante, il veut faire de Joey son assistante (la personne qui sert les cafés) tout comme Dawson était son assistant autrefois. Joey en a vite marre et refile le poste à Audrey. Harley discute de son rôle avec Joey. Logique puisqu’elle joue son rôle. Joey dit que son personnage n’est pas prêt à aller en France car elle a besoin de grandir. Et aujourd’hui, ça y est. Joey a grandi et est prête à partir. Elle s’arrange pour que Pacey et Dawson se retrouvent et c’est avec l’esprit léger qu’elle parcourt les rues parisiennes. Joey a changé, a grandi. Elle revient sur son adolescence qu’elle considère, avec le recul, comme une période bénie, la plus belle époque de la vie. Elle gardera à jamais ses amis dans son coeur et ses merveilleux souvenirs en mémoire. C’est une période qu’ils n’oublieront jamais. Diable ! Passez-moi un mouchoir !...

* Dawson et Joey / "I don’t wanna close my eyes"

L’une des plus belles scènes de l’épisode. La première journée de tournage est terminée. Dawson savoure son rêve qu’il est en train de réaliser. Joey le rejoint sur le lit. Il la remercie pour tout. En la regardant, allongée sur le lit, à sa droite, il repense à l’époque où ils avaient 15 ans. De doux souvenirs. Mais elle n’a plus 15 ans et semble libérée d’un poids qui la freinait. C’était une grand journée dit-elle. Il est d’accord et il espère en vivre au moins quelques-uns en sa compagnie. Elle aussi. Elle lui demande quelle est le sujet de son film et il lui répond que "c’est l’histoire d’une fille qui pensait vivre dans le néant et qui, en grandissant, s’est aperçue qu’elle avait tout ce qu’on pouvait rêver d’avoir." Il a vu juste. Dawson a peur qu’elle disparaisse de nouveau. Il l’aime tant qu’il la voudrait constamment à ses côtés. Mais Joey est déjà prête à s’embarquer pour une nouvelle aventure, loin de lui... et de Pacey.

* Dawson et Pacey / "Anything’s possible"

Après le passage de Joey, Pacey a réfléchit et s’est décidé à donner un coup de main à son ami (qui n’en est plus vraiment un mais bon...). Il réenfile l’une de ses chemises hawaiennes mythiques et déverse une petite blague comme on aime sur la sexualité de Doug avant de partir. Il se rend dans un cabinet de dentiste pour leur demander de l’argent en échange de publicité. Il fallait le trouver quand même ! Il connaît parfois quelques difficultés pour trouver de l’argent et d’autre fois, ça se passe beaucoup mieux, comme dans ce resto où il décroche un job et où il retrouve la belle (et différente) Kristy Livingstone. S’ensuit une sympathique discussion avec celle qui fut l’objet de ses rêves avant Andie et Joey. Elle lui dit qu’il est revenu là où il a commencé. Pas faux, mais Pacey a changé. Kristy veut bien de lui désormais. Kristy partie, Joey débarque. Il veut qu’elle lui donne l’argent qu’il a récolté pendant la journée. Mais Joey refuse. Elle ne veut plus être au centre de l’histoire, ça n’a jamais été la sienne et ça ne le sera jamais. C’est un problème exclusivement entre lui et Dawson et ils devront le régler eux-mêmes. Pour Joey, le triangle ne doit plus exister. Pacey en sourit. Comme Dawson, Pacey répond au rendez-vous de Joey aux ruines. Moment important. En voyant Dawson, il comprend ce qu’a mijoté Joey. Dawson est persuadé que rien ne se réglera entre eux tandis que Pacey aimerait tant que les choses s’arrangent. Ce dernier affirme qu’ils ont complètement changé et que la seule chose qui les réunissent est le fait qu’ils aiment la même femme. Il estime qu’ils ont eu une chance incroyable de côtoyer cette fille. Et Dawson comprend que leurs relations avec Joey ont capoté parce qu’ils ne voyaient qu’elle, ils étaient prêts à sacrifier leur amitié (Ce qui est vrai, ex : dès que Dawson a commencé à sortir avec Joey -début saison 2- il commençait à négliger Pacey, son anniversaire, etc.) alors qu’elle ne souhaite que la préserver. Pacey lui demande une nouvelle fois s’ils pourront retrouver leur amitié et Dawson lui répond que tout est possible... Puis Pacey donne l’argent qu’il a gagné à Dawson. Celui-ci est très touché par son geste. Un superbe moment... Snif !

* Jen, Jack et Grams / "It’s all still there, but I just can’t touch it"

Jen et Jack y vont de leur coup de main. Jen essaye de jouer de son charme avec le vendeur de matériel et, chose amusante, celui-ci est gay et est attirée par Jack :) . Grams ne peut s’empêcher de jeter un coup d’oeil sur sa vieille demeure dont elle critique la décoration. Une autre façon de regarder derrière soi. Elle parle de cette journée comme de la "dernière journée de bonheur à Capeside", plus pour dire que c’est la fin d’un cycle que pour affirmer qu’ils ne reviendront plus jamais ici. Puis elle et Jen disent au revoir à Dawson. Puis Jack les rejoint pour dire au revoir aux autres. Moment intense lorsqu’ils montent dans le taxi. Jen part comme elle est arrivée, cinq années plus tôt, dans un taxi jaune. Elle est très émue. Nous aussi.

Après cet épisode 622, on peut dire que tout est réglé. Dawson a pu faire son film et continuera à en faire, Pacey retrouve la restauration, Joey est enfin allée en France (et ça veut dire beaucoup de choses), Jen, Jack et Grams ont emménagés à New York. Au niveau des relations entre les personnages, Joey est parti en bons termes avec Pacey et Dawson. Ces deux derniers étaient en froid mais leur dernière scène nous offre une lueur d’espoir concernant l’avenir de leur amitié. Bref, tout est bien qui finit bien. Alors, question : "qu’attendre de ce fameux épisode final ?". Tout ce qu’on peut dire, c’est que c’est du bonus, du strict bonus. Pourquoi faudrait-il que tous les "problèmes de l’univers" se réglent, cinq ans après, le temps de quelques jours ? Ce qui est amusant, c’est de s’apercevoir qu’on a suivi tous ces personnages pendant cinq ans, sur six saisons. On a décortiqué leur faits et gestes, leurs sentiments, etc. Et il faudrait qu’on ferme les yeux sur les cinq années suivantes de leur histoire. Est-ce que vous trouvez ça normal ? Certain fans seront heureux, d’autres ne le seront pas du tout. Mais peu importe, ce qui est clair, c’est que ce final est plus une sorte de téléfilm-réunion dont les objectifs sont de faire plaisir une dernière fois aux fans, de faire plaisir à Kevin Williamson le créateur (qui revient pour co-écrire la fin) et de permettre aux acteurs de mettre un point final et définitif à la série, pour ne plus jamais y revenir.