La Chronique Inutile

Fidèle de « Ma niche, mon téléviseur et moi » (ou vice-versa) vous avez peut-être remarqués que cela fait bien un ou deux mois que la chronique n’est pas paru.
Il y a une raison assez évidente à cela : je tenais à critiquer les épisodes d’Alias. Or, ceux-ci me poussant à écrire à un rythme à s’en faire suicider le plus motivé des Stakhanovistes, je n’écrivais plus QUE pour ça ! D’autres projets se sont mis sur le tas, et pendant ce temps là, mes études n’avançaient pas non plus. A 8 épisodes de la fin, j’ai décidé de pousser un grand ‘’STOP !’’ et de ne me consacrer qu’à mon travail d’étudiant, et fidèle au principe de ‘’toute façon, je ne sacrifierais pas ma vie sociale sur l’autel de l’internet ’’aux sorties culturelles// et ou, avec les amis. (Comprenez le Théâtre, le Bourrage de Gueule et le Bourrage de Gueule après une pièce de Théâtre !)
Mais, bon, toujours est-il qu’il y a des moments où je ne fait rien d’exceptionnel, (encore heureux, ça me permet de ne pas devenir fou, ou chien, ce qui est encore pire) et où me viennent des idées sur la télé. (Car je pense encore à la télévision à défaut de la regarder.) .Ce qui fait que pendant un mois, il m’est venu tout un tas d’idées diverses et de constatations sur la télé en général, et sur les séries télés, de temps en temps. Je notais quelques phrases de temps en temps, en me disant "je développerais ça quand j’aurais du temps."

Ce Week End, j’ai pris le temps de développer tout ça, et au vu du résultat final, je tiens à vous prévenir : si vous vous attendez à des avis sur les dernières séries télés qui sont passés à la télé (à la façon des grands chroniqueurs que sont Conundrum, Jacques Chancel ou Hobbes) vous allez être déçus. Pour éviter de vous décevoir, je vais essayer d’accélérer la parution du dogzone n°13, dont l’écriture se fait à moitié en parallèle de celle là.

Néanmoins, je pense que la lecture de cette chronique peut-être utile pour les FLTiens ou les fans de séries. (Oui, oui, je ne parle pas QUE de mon ordinateur ci-dessous) mais n’hésitez pas à m’envoyer le maximum de Feed-back : (Vous aimez, vous n’aimez pas, vous vous êtes fait chier, vous avez appris des trucs, vous trouvez que j’enfonce des portes ouvertes, que je raconte n’importe quoi, n’hésitez pas : le forum ou les feedbacks du dessous !)

Ces séries que je regarde plus :

Bon, parler un peu de série télé avant qu’il ne soit trop tard. Parlons de celles que j’ai abandonnées en cours de route. La plupart, c’est d’avantage parce que je n’avais plus le temps de les suivre (les épisodes s’empilaient sur les cassettes vidéos et je ne suivait plus le rythme) que par réel ennui. Voilà pourquoi je ne regarde plus :

New York Section Criminelle :

J’ai regardé quelques épisodes, mais l’avis que j’ai sur cette série ne s’est que confirmé. Dans NYSC, on ne fait des scénarios que pour complexifier une intrigue de base. Les retournements de l’enquête sont abracantissimesques et je m’en lasse très souvent. ("Mais, merde, c’est nuuuul !!)


NYPD Blues :

J’ai essayé de tenir toute une saison avant de me rendre compte que je faisais autre chose pendant les épisodes. Les personnages de Schipowitz et de Connie sont les seuls qui m’intéressent un peu. Leur évolution, vis à vis du fils de Schipowitz au long de la saison (montrer les étapes d’une famille qui devient "recomposée") m’intéressait. J’aime bien son adjoint, aussi, mais son évolution, et l’évolution des autres personnages m’ennuient, c’est du déjà vu, on sait comment ça va se finir, etc.
Reste les enquêtes, parfois de bons tons, parfois pertinentes elles dépassent rarement la salle d’interrogatoire, ce qui est aussi une manière de faire. Cela s’est traduit aussi par une envie de faire autre chose pendant les épisodes. Vu que l’importance était plus dans le face à face, les dialogues, les mensonges (bref, des trucs sonores) plus que dans l’image, je me suis mis à jouer aux jeux vidéo pendant l’épisode.
Au bout d’un moment, submergé par le boulot, je me suis dit "j’arrête, je reprend quand j’ai du temps." J’ai jamais repris.


Les Experts :

Là, encore, plus par temps que par dégoût pour cette série. (Qui reste quand même la franchise la plus acceptable de la série des CSI !!) Mais, ce qui m’a fait décrocher, c’est définitivement le foutage de gueule de TF1.
On a vu apparaître une scientifique dans un épisode, que Grissom disait connaître, avec pas mal de sous-entendu derrière aussi. Ca tombe bien, elle est jouée par l’actrice qui faisait Brigitte dans le Caméléon. (Et qui jouait aussi dans "Drôle de Chance" pour les moins Téribauerien d’entre nous.) Je me dis que j’ai sauté quelques épisodes, que c’est pas grave. Or, la semaine d’après, Grissom la croise dans une enquête. Ils ne se connaissent pas encore. Il n’y a même pas de sous-entendus entre eux. Merde, il y a eu combien d’épisodes de sautés comme ça ? Pas envie de faire du Yo-yo avec cette série. On oublie.


NY SVU :

Quoi ? Ca a repris depuis 2 semaines ? Pffffttt, sont pas drôles. Est-ce que je regarde ou pas ? Pour éviter de trancher, je décide de ne reprendre que quand j’aurais vidé le reste de mes cassettes d’Alias.

A noter que j’ai lâché toutes les séries policières à l’exception de Third Watch et Boomtown. Je ne dois franchement pas être un amateur du genre. Seulement avec le retour de New York District sur la une (Law & Order), série qui m’intéresse, je sent que j’ai envie de reprendre.
Cette série avait une touche et une profondeur qui m’attire bien plus que les autres, et pourtant, c’est une quotidienne. (Si ça se trouve, dans 7 jours j’aurais tout lâché.)

Voilà, c’était pour la section "série-centrée."

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Jeudi 18 Novembre 2004 :

1) Vous avez peut-être par chez vous des chaînes locales. Vous savez, ces chaînes qu’on peut capter sur le câble et qui offrent des programmes d’intérêt généraux : horaires de cinoches locaux, infos locales, météo locales, programmes subventionnés par les commerçants du centre et qui rappellent une version filmé de ce que font les radios associatives, plan fixe de la cathédrale du Mans, micro-trottoir locaux. Et bien, même si elle avait un décrochage de France 3 région et un d’M6 local, Nantes n’a jamais eu sa chaîne locale. (On est le 25 Novembre 2004 lorsque je commence la rédaction de ce texte, elle n’en a toujours pas... Oui, oui, il m’a fallut 7 jours pour écrire 5 phrases.) Il y a deux ans, j’avais rencontré un type de chez "Presse Océan" qui m’a dit que c’était en cours, que c’était juste une histoire de droit et de groupes qui se disputaient ça.
Voilà, je viens de l’apprendre, elle va naître le 10 Décembre 2004, et sera diffusé en hertzien dans toute l’agglomération Nantaise.

Ce jour là, on m’a dit aussi que "Bravo !! Vous allez tous passer dans la Star’Ac Locale !" (Voir Chronique 13)

Jeudi 25 Novembre 2004 :

Je rends parano tout le monde. (Voir Chronique n°13)


Dimanche 05 Décembre 2004, 00:006

Après avoir terminé un dossier sur Corneille et Tristan Lhermitte, je décide de regarder Boomtown, histoire de me détendre. Le téléviseur tient 20 minutes avant que l’image ne deviennent floue. C’est la nouvelle marotte de mon téléviseur. Avant, il s’éteignait sans vraiment prévenir, et se rallumait ou s’éteignait à intermittence, maintenant, il chauffe de lui même. Au départ, l’image commençait à devenir floue lorsque je le laissais allumer plus de deux heures, puis plus d’une heure et demi, puis plus d’une heure, maintenant on est passé à 20 minutes. En règle général, j’essaye de regarder quand même, mais lorsque le petit rond (-10) est devenu illisible et que même le logo de France 2 est devenu un carré blanc, ça devient impossible à regarder, ça fait bien trop mal aux yeux.

Ajoutez à ce tic là, la fâcheuse manie de passer sur Arte, puis de s’éteindre. Jusqu’a ce qu’il s’éteigne automatiquement à chaque fois que je l’allume. Du coup, je donnais des coups dedans, ça marchait mieux....etc. Bref, le jour où mes voisins se sont plaints du bruit que je faisais en le tapant, je me suis dit qu’il valait mieux que je trouve une solution alternative.

Il y en avait une qui existait, c’était "la salle de télévision commune." Construite à l’époque où rares étaient les étudiants à pouvoir se payer un téléviseur (à l’époque ça faisait 30 kilos ces machines là) il y en a souvent deux dans chaque cités U. En règle générale elle est squatté par les étudiants étrangers, (qui veulent pas se faire chier à rapatrier leur électroménager par le train ou l’avion) et quelques pauvres occasionnels vu que la plupart des étudiants qui n’ont pas de télévisions le font sciemment, afin de bosser, avoir l’impression de se recueillir dans un cellule de prêtre, la stimulation de "l’effet chambre d’hôtel", tout ça tout ça. (A noter que ça montre l’image péjorative de la télévision, on préfère s’en débarrasser par peur de perdre son temps à zapper devant, au lieu de regretter les programmes intéressants ou les films que l’on va louper.)

Bref, j’ai découvert un peu une nouvelle manière de voir la télévision. La salle que j’ai le plus utilisé se trouvait en bas de chez moi, elle est grande, avec une cinquantaine de siège et un gros téléviseur. En règle générale, il y a très peu de monde à l’utiliser à la fois. Cela n’arrive que les soirs de matchs de foot, et devant Urgences le dimanche soir. A noter que regarder Urgences avec d’autres personnes était une expérience assez amusante et instructive. On voyait immédiatement si une blague faisait mouche ou pas, et si tel ou tel truc plaisait. (Je peux vous dire que le personnage de Romano était HYPER-apprécié.) Et c’était agréable d’avoir une expérience collective des séries. S’il y avait du monde pour suivre New York 911 dans la foulée, et avec un peu de chance, Boomtown, à la fin, on était souvent plus que deux ou trois.

Ca créait aussi de nouvelles habitudes : "Merde, pas cette heure là, c’est l’heure des cons qui regardent la Star Ac, vaut mieux que je regarde chez moi" (J’en venais à vouloir paradoxalement que Six Feet Under passe avec le maximum de retard possible. Pourquoi ? Parce qu’il y a des gros cons qui chaque semaine suivaient "la méthode Cauet" puis juste après la rediff de la Star Ac’. Or, celle ci se termine à 1:50 du matin.) Sans parler des jours où j’avais cette grande pièce vide pour moi tout seul et où je m’étalais sur 4 ou 5 sièges, comme si j’étais chez moi.

C’est aussi assez marrant de retrouver quelqu’un qui connaît "ha, toi aussi tu regarde ça ?" ou bien de voir que quelqu’un s’installe derrière soi lorsqu’on regarde un truc. C’est d’ailleurs ce qui fait un peu peur, la plupart des gens qui viennent s’installer derrière moi ne contestaient pas mes choix télévisuel : ils venaient juste pour "regarder la télé" : qu’importe le programme. (Et cette passivité d’Avaleur d’Image m’énerve !!)

Et puis, parfois, ça peut devenir SAOU-LANT : Courir à 2 heures du matin hors de sa chambre parce que son téléviseur vient de lâcher en plein milieu d’un épisode de 6 Feet Under, cavalcader entre deux salles pour s’apercevoir que dans chacune, il y a 3 personnes qui regardent le journal de TF1 (en plus des étrangers qui regardent le journal de TF1 ça me met autant mal à l’aise qu’un petit thaïlandais assis sur la plage un 26 Décembre) et que lorsque je leur dit :
"Heu, y en a d’autres qui regardent la même chose au bâtiment B.

 Oui, mais nous on est très bien ici !"
Ca me gonfle, et c’est le même genre de gens avec lesquels je risque de devoir partager mon Internet.

Ha oui, dans ma première chronique, je racontais que c’était mon ancienne cité U qui avait internet. En fait, entre temps, internet ne marche pas chez eux, et ça sera pas installé avant l’année prochaine ! Pendant ce temps là, la mienne met en place une salle internet qui s’ouvrira en Janvier !

La vie est imprévisible.


Mardi 07 Décembre 2004, 11:00

Cours avec les "Info-com" sur l’histoire de l’art. Pendant qu’on nous montre des photos sur l’Art Moderne et l’Art Conceptuel, je réfléchis à la série télé en tant qu’art !
Les séries télés, si elles sont un art, n’ont pas connues les pleins pouvoirs d’une liberté créatrice. Bon, c’est vrai, il y a pas mal d’artistes qui font de "L’Art Vidéo" mais c’est plus pour montrer des tableaux vivants que pour se pencher sur la sérialité. Non, c’est vrai, rien que l’idée que les 3/4 des séries télés sont créés pour "procurer un certain plaisir", je trouve ça permissif.

L’Art ça n’est pas que se faire plaisir, l’Art c’est aussi avoir mal, l’Art c’est exprimer. L’Art peut passer aussi parfois par la provocation, le mal-être, les changements de perception ou le détournement.
C’est vrai, il a fallut des siècles de peinture avant que quelqu’un ose faire un "Monochrome". Ca en fait ricaner certains (surtout dans les amateurs des Inconnus, le "Monochrome de Whiteman" que Légitimus achète et qui est une toile toute blanche) mais (en dehors de toute valeur pécuniaire que peut coûter ce genre de tableau) c’est vraiment dans l’acte d’Oser le vide que réside une certaine valeur de l’Art. Il fallait que Duchamp ose poser un urinoir dans un musée, il fallait que Beckett ose écrire une pièce où il ne se passe R-I-E-N ("En attendant Godo") il fallait oser en théâtre, créer une pièce où un type s’assoit sur une chaise et ne fasse rien pour que l’art se mette à avancer, à voir où sont ses véritables limites.
Et jusqu’ici, rien que parce que la série télé (comme la bd, ou la chanson) est un Art de contrainte (la contrainte étant la rentabilité) on osera jamais rien faire de neuf et la provocation est quasiment impensable.
Où peut-on repousser (volontairement) les limites conceptuelles de la sérié télévisée : Un épisode sans personnage ? Sans objet ? Sans scénario ? La monotonie extrême des séquences ? Une série télé dont chaque épisode serait EXACTEMENT le même ? Des épisodes qui changent d’horaire et de durée en permanence ? Des Episodes dont l’ordre ne suit plus aucune logique ? Dont l’ordre même intérieur ne suit plus aucune logique ? "An Andalou’s Dog, the TV Show" ?? Un écran noir de 50 minutes toutes les semaines ?

Je crois que tant qu’on aura pas explorés ce territoire, la série télé SERA et RESTERA un Art Mineur !

14:00

Le prof d’Allemand, Krause, un philosophe
"En ce qui concerne le rôle des médias, je vois plutôt un outil de communication qui sert à l’uniformisation du monde qu’autre chose."

C’est subversif, mais par moment, il n’a pas tort !

18:22

Je tombe par hasard sur Excel Saga dans la "Kaz", et je fait : "Quoi ?? C’est tout les jours ce truc ?"

Je comprend maintenant pourquoi, j’avais l’impression que l’action de l’anime de GTO était plus rapide que celle du manga (vu que je regardais un épisode une semaine sur 2 !)
Pour Excel Saga c’est encore plus n’importequoi, la série étant sévèrement barrée. Finalement, le premier épisode que j’ai vu c’est le n°20 et c’était un clip show à partir d’un personnage secondaire qui fait des conneries en marge des épisodes.
Aujourd’hui, je tombe sur l’épisode n°24, et celui de demain, c’est le dernier épisode !! Quel con, moi qui pensais faire une chronique sur ce manga. (Manga expérimental dit la Bande Annonce.)

Jeudi 09 Décembre : 18:10

Bizarre, cet épisode d’Excel Saga (censée être une grosse orgie non censurée) on dirait le début..... Ha bah, ouais, tiens, c’est marrant, c’est l’épisode 01.
Bon, disons, qu’au visionnage du clip show et des deux derniers épisodes, j’avais compris le principe dans les grandes largeurs. Seulement, c’est tellement débile que ça mérite de se revoir deux fois, c’est du grand art dans le nimp’ de chez nimp’ !!
Pour vous expliquer, un article va sûrement suivre, heureusement !


Vendredi 10 Décembre : 3:02

ET LA, C’EST LE DRAME !!!

Je viens de rentrer, lorsque je m’en rends compte... merde ! J’ai oublié de changer de cassette dans le magnétoscope et j’ai laissé une cassette sur laquelle il n’y avait plus que 30mn de vidéo disponible.... résultat, pas de Six Feet Under pour cette semaine. Juste la fin de guillaume Durand (ce connard n’est pas capable de terminer ses émissions (qui sont toutes en différées) à l’heure, ce qui fait un décalage d’une demi heure, ce qui fait que sur ma cassette, j’ai Durand + le journal de la nuit.

MERDE !!!

Putain, font chier, pour regarder un tel programme, c’est comme la valise RTL décrite par Jean Marie Bigard "faut attendre CHEZ TOI, A COTE DU TELEPHONE, ils PLAISANTENT PAS CHEZ RTL !!!" Pour regarder 6 Feet Under, géniale série, écrite par Allan Ball (putain, le scénariste d’Américan Beauty, c’est pas le dernier des nazes non plus....) faut attendre chez toi, devant le téléviseur, se bloquer une case horaire entre 0:50 et 3:00 du matin, pour 50mn de programme !!!

Non, si t’a envie de faire une soirée du Jeudi soir : loup garou-pizza avec des copains,(très sympathiques du reste, tiens y a des fans des clichés dans les films, je vais leur filer le lien sur les clichés des séries télés sur la LTE) et que ça se prolonge, tu peux pas ! A moins de prévoir la cassette de 3 heures avant de sortir, chose que t’a oublié de faire parce qu’était à la bourre et que tu te rasais.

Je maudis le programmateur de France 2 sur 5 générations et j’espère que lui et sa descendance vont se cogner le petit orteil chaque matin et qu’ils attendront leurs bus sous la flotte durant les 200 prochaines années. Ca leur apprendra, ces salauds !!

Bon, moi, je vais me coucher, parce que le Loup Garou ça sèche la gorge et j’ai pas mal bu ce soir, je me demande même comment j’arrive à taper quelque chose à cette heure ci, alors que je suis loin d’être dans mon état normal niveau lucidité. Ca tourne un petit peu quand même autour de moi.

Guillaume Durand, va mourir !!

19:28

Depuis une demi heure, une nouvelle chaîne vient de s’ouvrir à Nantes : Enfin, les DEUX chaînes locales : Nantes 7 et TéléNantes ! (En gros, y en a une, Nantes 7, qui est financé par SocPresse et le football club de Nantes ; et une autre, TéléNantes, qui est payée par les collectivités locales. Ensuite, ils se partagent le créneau horaire façon France5/Arté.) La première chaîne locale de Nantes. Je fais une petite pause pour voir ce que c’est, même si ça fait une demi-heure que c’est commencé. (Oui, c’est une chaîne locale hertzienne...)

19h30 :

Hop, journal local ! Mouaif, bon, ça n’a rien de nouveau : des infos façon France 3 région ou "Décrochage Local d’M6 !!"

Un décors tout blanc, un présentateur de journal en costard (sans cravate) pas vraiment beau et pas des masses de charisme (bon, c’est la première, le type doit être mort de trouille, il doit avoir les mains moite, le regard tétanisé, à partir d’aujourd’hui il va pouvoir emballer en boite pour un bon moment !!) A tiens, par contre le consultant juridique est noir et porte des dreadlocks ! (Original !)

Au nouvelles :

 Une entreprise, où les salariés font la grève pour que le patron ne soit pas viré par les actionnaires.

 Un feu dans une boite échangiste à Nantes.

 Un procès local à propos d’un agent de police défiguré au cocktail Molotov’.

 Une augmentation des impôts locaux.

 Pas assez de crèche dans l’agglomération Nantaise.

 Centrage du nouveau président de la CCC.

 L’envers du décors de.... Nantes7 et TéléNantes.

 Un reportage sur les.. journalistes de Nantes 7. (Tiens, le mec aux dreadlocks de tout à l’heure !!)

 Haaaaa !!! Je l’attendais, les nouvelles pourraves sur le FCNA. (Football Club de Nantes Atlantique)

 La question du jour : "Qui décide de l’horaire de l’ouverture des grandes surfaces ?" (C’est rigolo... j’en ai rien a branler !)

 La première du "Nez" au Théâtre Graslin.

 La Une des journaux locaux demain : (le conseil municipal, le procès et ... l’ouverture de Nantes 7. Le serpent se mord la queue les enfants !!)

 Lorie en concert, dimanche à Nantes. (C’est juste évoqué, je vous rassure !)

Pire, après les infos, il y a un programme de 2 minutes : "Micro trottoir sur vos plus beaux souvenirs de Noël" sponsorisé par les magasins Leclerc... (Noël + le capitalisme + les sponsors + micro trottoir = A gerber !!)

Je zappe sur Canal+ pour voir les Guignols. (Mon téléviseur devient de plus en plus flou, j’en ai les larmes aux yeux... seulement, si je l’éteint, je sais pas si je pourrais la rallumer pour la journée !)

Je rezappe sur Nantes7. On a une interview.... du PDG de Nantes7 ! OUAISSSS !!! (C’est aussi l’un du concepteur de « Des Racines et des Ailes. » Je sais pas si ça me rassure ou si ça me fait peur ça.).......... Tiens, Dominique Baudis vient présenter ses voeux à la future chaîne. (Remarque, vu le peu de choses que fait le CSA, il n’a que ça à foutre !) ........

Tiens, un documentaire de 20 minutes sur .... la création et la genèse depuis 3 mois de Nantes7 !!!
NAAAAAaaaaNNN !!

Bon, j’éteins, pas la peine de mourir d’une implosion du téléviseur pour ça !!

20:50

Tiens, on est passé à "TéléNantes" (dit "tn" en abrégé et en petit.) Et là, je tombe sur quelques bandes annonces qui me donnent envie de me dire "tiens, je regarderais bien ça !!"
L’habillage de tn est pas mal non plus, avec des courbes, des bulles dans tout les sens. Il y a une petite musique bizarre, quelques reportages qui ont l’air plus "décalés" que les autres. (Dont, un dans 50 minutes qui a l’air pas mal du tout !) Tiens, M. Cormier (C’est une tête locale qui est connue pour collection et diffuser des courts métrages d’archives.) Tiens, une émission qui se fera "En plateau et En direct !" (Ca change des émissions pourraves se limitant au micro-trottoir.)

Ils interviews quelques réalisateurs locaux, histoire de faire bande annonce. L’un d’entre eux semble dire : " Une nouvelle télé locale, ce sont de nouveaux enjeux. Après tout, Nantes s’en était passé depuis des années et aurait très bien pu continuer comme ça. Qu’est qu’on veut comme télé locale ? Une télé consensuelle avec des programmes sponsorisés par des commerçants, ou bien une télé qui est comme une agora, une place du village où l’on discute entre voisin." Tiens, c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, ça !

J’éteins.


Samedi 11 Décembre 11:30

Je peux pas m’empêcher de continuer à regarder. Surtout les passages sans intérêt et bouches trous :
"Comment on a monté les locaux de télé7" boff
"Nantes By Night" avec des plans d’une caméra folle furieuse parcourant la ville... énorme ! On dirait du Paris Première.
Il y a aussi une version By Day de

Sur TéléNantes il y a aussi une animation flash, où l’on voit un tramway qui passe, une camionnette de télénantes et des soleils en font, c’est super trippant.

Bon, faut que j’arrête de regarder ça :
1) Ca me distrait dans mon travail.
2) Pendant que je regarde des émissions sur des évènements culturels, ça me fait rappeler que je suis enfermé chez moi et que je peux pas sortir pour y aller. (Masochisme puissance 3000 !!)


14:30

Trop fort, un reportage sur "Les moutiers en Retz", (le seul bled des environs où j’ai déjà mis les pieds !)... son église, ses champs, et sa plage (hé, c’est là que je me suis mis une race un soir de 1er de l’an !!)



Dimanche 12 Décembre : 19 : 30

J’aurais passé tout le week-end à me bousiller les yeux devant la télévision locale ! Expérience assez étrange d’un zappeur qui tombe sur tout un tas d’émission nouvelle qui pourtant racontent un peu toutes la même chose. Petite présentation.

Nantes 7 :
1) Le journal : Journal local (Infos - Potins - Sport - Conseils - Culture)

2) 18 Heures à l’appart : Emission quotidienne de plateau avec reportage avec l’interview d’un ou d’une personne faisant l’actualité à Nantes (Le boss d’un festival local, un élu local, un musicien local, le président d’une assos’ locale.) [Donc, Potin + Culture.)

3) Ca vient de sortir : Emission hebdomadaire de plateau entrecoupée de reportage sur l’actualité culturelle Nantaise : les pièces qui vont ou viennent de sortir, les concerts ou les festivaux qui vont ou viennent de se faire, les avant-première purement Nantaise (+ un topo sur les livres qui viennent de sortir.) (Culture)

4) Le Journal des Canaris : Emission quotidienne de reportage autour du Football Club de Nantes Atlantique. L’émission la plus pourrave de cette chaîne, mais sachant que c’est le groupe qui détiens le FCNA qui a aussi cette chaînes, ils allaient pas se passer d’un bon coup d’auto-promo et de brosse à reluire. Au sommaire : Les matchs, les résumés des matchs, les joueurs, ce que dit la presse du FCNA, les supporteurs, les pronostics des matchs de L1 de dimanche prochain par les joueurs du FCNA. Bref, c’est Aussi pénible à suivre qu’un lendemain de cuite avec gastro. (Sport)

5) « Qu’est ce qu’on vous sert : » Emission hebdomadaire de débat en plateau, avec les journalistes locaux (France3 Région, Ouest France) et où l’on reviens sur l’actualité de la semaine. (Info)

6) Emissions de "bouches trous" : L’actu du ciné (commentaire off + Bandes Annonces) Mini clips (un sur une bagnole roulant la nuit, l’autre sur le montage des locaux.)


TéléNantes :

1)Najda : Emission hebdomadaire, On suit une animatrice qui se balade dans Nantes, entre deux reportages sur la culture locale, le tout sous fond de groupes récent, parfois entrecoupée de petites plans un peu stupides sur des gens qui se baladent dans la rue. Ca vous rappelle Ubik ? Bah, oui, ils ont tout pompés dessus.
Bon, toujours est-il que c’est plutôt sympas de reconnaître des coins de Nantes. Les sujets : les pièces qui vont ou viennent de sortir, les concerts ou les festivals qui vont ou viennent de se faire, les avant-première purement Nantaise. Hé oui, c’est la même chose que "Ca vient de sortir" mais sans les invités et avec même parfois une redondance des sujets. (Culture)

2) Minus :Bimensuelle ! Houlà, l’émission qui a l’air d’être bien barge. (Générique d’images rapide, fond pop à la "Pierre Henry" Voix off barge.) C’est la présentation de petits groupes locaux qui fonctionnent bien, ou des groupes underground venus dans le coin, l’interview de groupes indépendants berlinois venu faire un concert dans le coin, ou de petits groupes locaux avec quelques passages de leur musique, ou de performeurs barges. J’aime bien. (Culture (Musique))

3) Oui, Mais non :Hebdomadaire. Emission de débat locale. (Info)

4) Autrement : Hebdomadaire. Emission sur les alternatives locales : (les assos bizarres, les entreprises "non traditionnelles", etc...) (Reportage, info)

5) Journal d’une ville : Emission sur l’urbanisme, les bâtiments crées dans Nantes, comment, ils ont été fait, etc... (Reportage, donc.)

6) Des documentaires de Télénantes : D’une demi-heure à une heure et demi, il y a des documentaires (parfois récupérés auprès de TV10, la chaîne locale d’Angers) sur certains quartiers de Nantes, sur les fans d’avions qui traînent près de l’aéroport de Rezé ou d’Angers, bref, sur tout ce qu’il y a dans la région. (Donc reportage.)

7) Balades : Emissions de 2 minutes sur une ville, ou un village des environs. Complètement nul (Reportage.)

8) Le Journal des étudiants : Comme son nom l’indique. Complètement fauché. Ca n’intéresse que moi : "ho, Guillaume, ho, l’handicapé qu’habite pas loin de chez moi, ho méméche qui se la pète." Et un peu à vomir, aussi... car on parle de la fac, sans parler de ses problèmes. (Oui, tout les étudiants sont riches. Non, il n’y a pas de problèmes avec les chargés de cours. Non, le journal de la fac n’est pas du tout noyauté par le syndicat local, et les seuls problèmes de la fac ce sont "les gens qui font tomber leurs gobelets par terre !") (Reportage donc... étudiants....et faux-cul.)

9) Emissions de "bouches trous" : Sur TéléNantes, les mini programmes sont vachement intéressants : il y a un amateur local des vieux films qui montre des bouts de ses bobines en noir et blanc, ou des petits reportages courts sur... les coulisses de Télénantes.

10) Emissions ponctuelles : C’est un autre + de cette chaîne : On voit 1/2 de concert local (celui caritatif de Dolly ou d’Elmer Foot Beat l’autre soir, ou bien, un groupe jouant du Beethoven dans un salon « parce que Beethoven, ça n’a pas été écrit pour les gros concerts, mais au contraire, pour les petits salons. » ) ou bien des petits courts métrages super bien foutus. (+ Making Off.)

Au final, (après deux jours d’enquête => Nantes 7 semble être la chaîne commerciale (elle est privatisé par un grand groupe, elle fonctionne à la pub et table sur ce qui est consensuel : les infos - le FCNA - la proximité.) Tandis que Télénantes est une publique, qui a pour but d’élever un peu plus vers ce qui est culturel, et de faire découvrir aux gens ce qu’il y a autour.) Seulement, dans l’ensemble, c’est kif-kif bourricot. En sommes sur les 5/6 heures de programmes quotidiens (pour 19/20H de rediffusions) ça parle au maximum :

1) Des infos sur les environs.
2) Des reportages sur les environs.
3) De la promotion des environs.

Bon, je ne gueule pas, parce que les émissions sur la culture m’intéressent énormément (et au contraire d’autres télé, c’est une télé qui "volontairement" donne envie qu’on l’éteigne et nous incite à sortir dehors) mais dans l’ensemble, la télé locale ne semble avoir pour mission que d’informer. Elle a vraiment du mal à dépasser le cadre du "journal télévisé locale élargit." Et parfois lorsqu’on voit qu’il y a des sujets qui se recoupent assez souvent (on va parler de telle pièce à la fois dans les infos, dans "Ca va de sortir", dans "Najda", etc. Selon l’actualité on va revoir la même personne dans deux ou trois émissions qui se suivent. (Tiens, le FCNA à subit une crise dernièrement, et hop, on voit le nouvel entraîneur partout) on se dit que c’est quand même du temps d’antenne un peu gâché pour d’autres trucs.

Car il y a toujours deux grandes oubliées sur les chaînes locales : la fiction et le divertissement. Bon, disons que le divertissement je m’en tamponne car c’est souvent par là que la télévision s’avilie (quoique, j’aurais rien contre un jeu sympathique, concept télévisuel d’un truc radiophonique local, éventuellement) mais la fiction reste toujours inexistante et ça, ça m’énerve.
Bon, Tn, a tendance à faire "autres choses" de temps en temps en proposant des émissions ponctuelles. Mais, ça n’a que des évènements de l’ordre de l’imprévisible, et pas vraiment une émission que l’on a envie de retrouver chaque semaine. Dommage, parce que je crois qu’avec une Dv, quelques étudiants en arts filmiques, et des idées, on pourrait faire des programmes courts pas trop mal et tenter quelques expériences. (Apparemment, ils développent un projet comme ça pour le mois de Mars. Wait & see...)

Pour l’instant, les chaînes locales préfère plutôt informer les téléspectateurs occasionnel, celui qui zappe et qui tombe par hasard. C’est déjà bien, (surtout lorsqu’il le cultive) mais il faudrait chercher à nous fidéliser, sinon la chaîne ne restera plus qu’un "bonus" sur son téléviseur.


21:25

Le film du mois auquel j’attendais rien et qui se révèle Kief’Cool !!

"Ma femme est une actrice" D’Yvan Attal ! Je m’attendais à une comédie à deux balle un peu lourde, mais marrante, et je me retrouve devant un film plutôt film, et qui justement déglamordise un peu certain cliché des "grandes stars" : elles bouffent dans des caravanes minables, embrassent des types à l’haleine fétide, ne sortent que des ramassis de clichés (Taï-chi tout les matins à 6h1/2) et sortent avec des types psychosés. Avec en plus, une comparaison improbable entre le tournage d’une grosse production avec les petits cours de comédie de quartier.
Ha, et au centre, y a un couple d’amoureux auquel j’ai pas envie de mettre des claques, ce qui est assez rare pour être signalé !


Lundi 13 Décembre : 17:00

J’en ai jamais parlé, (parce que j’avais pas le temps, la preuve, j’écris ce texte le 06 Janvier) mais j’ai des cours sur la sociologie de la réception, et en particuliers de la réception audiovisuelle.
Bon, il y a 4 semaines, lorsque le prof, M. Le Guern, est arrivé et à parlé des "horizons d’attentes" des gens, ainsi qu’il a déjà fait un tour sur le plateau de Julie Lescaut, j’ai eu très peur, mais finalement, force est de voir qu’il a une vision de la télé proche de la mienne. Il n’ y a eu que 4 cours, mais il m’a montré qu’en matière de sociologie de la télévision, même après 4 ans de fréquentation du FLT, j’y connaissais pas grand chose !

Bon, pour ceux qui sont curieux de voir à quoi ça ressemble, voici grosso-modo, le résumé du dernier cours intitulé "Le Public, un enjeux pour le producteur." (Ceux qui trouvent déjà le titre chiant peuvent passer directement à la chronique n°13.)


 La question de base, était "Comment les scénaristes perçoivent-ils leur public au moment de la création ?"

Dans tout art, il y a presque toujours eu à la base des contraintes. (L’oeil du quattrocento le nombre de disques vendus, le sens dans lequel la rime poétique ira lécher le cul du roi...) Et il ne faut pas oublier que beaucoup d’oeuvres classiques, même les plus géniales, sont des oeuvres de commandes. Pour les scénaristes la contrainte, c’est l’audience.

1) Mais, qu’est ce qu’un scénariste ?
Les séries télés étant une création collective, leurs auteurs sont-ils des artistes ou de vulgaires tacherons ? Si aux USA, le scénario est régit par la loi du copyright, en France, il est régit par la loi de la propriété intellectuelle, ce qui n’est plus le même système. De plus, chez les scénaristes de télés, il n’y a pas de diplômes, pas de cartes et pas de syndicats. (J’ai gueulé : "Et le syndicat de Krivine ?" "Ca n’est pas un syndicat, c’est juste une guilde, même s’ils aimeraient être un syndicat" "Heu... merde, autant pour moi" et je me suis rassis sur mon banc.) Depuis la loi sur les quotas européens, on a embauché un peu n’importe qui pour faire ce boulot, ce qui fait que du jour au lendemain, des comédiens, techniciens, réalisateurs ont prétendu (et continuent à prétendre) au statut de scénariste. (A l’époque de l’ORTF, c’était des types formés aux métiers, (et de toute façon, y avait pas vraiment d’audience, ce qui explique quelque peu que des séries françaises en noir et blanc nous paraissent plus attractives que les dernières productions.))


2) La dictature de l’audience n’existe pas.
Pour qui travaillent-ils ?
Le public. Seulement, il n’est perçu qu’en matière d’AUDIENCE, et l’Audience n’existe pas à priori "avant" la création d’une série. Aussi, lors de la création on se réfère à d’autres émissions, avec pour principe arbitraire : "Si le public a aimé ça, donc, il aimera ça !" A partir de cette constatation, les créateurs de séries se font une idée du public, mais on oublie que les mesures d’audiences ne sont pas prédictives, mais elles sont constatives. Résultat, on ne fait plus ce qui va plaire au plus grand nombre, mais on fait ce qui ne va pas déplaire au plus grand nombre !!

C’est la politique du plus petit dénominateur commun, où l’on exclue tous les publics à la marge.

D’où cette constatation du prof que la mesure d’audience n’est qu’un mythe qui n’a pour fonction essentielle que de résoudre des conflits internes à la production, et de justifier les choix de programmation.

3) Méthode de travail :


 EN FRANCE :
En France, pour Umberto Eco (La guerre du Faux) il y a eu une "Paléo télévision" : l’ORTF, où la télévision se contrefoutait des goûts du public, et basée sur l’idée de l’élévation du goût du téléspectateur, et il y a une "Néo télévision" qui cherche à se conformer à une image du public qu’il a. (Et qui essaye d’abaisser son goût au niveau de la canette de coca, ai-je écris dans la marge.)

Pour éviter de faire des produits "à la chaîne", lors de la création d’un produit, on essaye de jouer avec les variantes, mais sans savoir vraiment quelles variantes sont celles qui plaisent au "public". On joue en faisant de la tambouille internes, en regardant les derniers sondages, ou en se référant à des constatations empiriques* totalement bidons. (Le prof nous a narré quelques anecdotes désolantes sur les réunions d’écritures de scénarios : "Ma femme m’a dit que tel truc était bien" "L’autre jour, j’ai vu un mec en trottinette dans la rue, faudrait que le héros en ai une, ça ferait style." "Votre gosse turbulent, il est sympas, mais il est gros, et mon fils est gros, donc ça me gène. Vous voulez pas un noir à la place ?") (Marrez-vous, mais j’en connais aussi pas mal, sur le forum du FLT qui se basent sur des constatations empiriques pour défendre leurs points de vues.)

En France, le réalisateur est plus libre que le scénariste : (Moins de garde fou, libertés possibles avec le scénario, impossibilité de re-tourner complètement l’épisode (quoique...))


 AUX USA :
Or, aux USA, on a compris depuis plusieurs décennies, le caractère pernicieux des mesures d’audiences. D’où recul des annonceurs qui se sont rendus compte que les mesures d’audiences ne donnaient pas une représentation précise, utile du public. D’où l’utilisation et la mise en place des "pilotes test", d’où la segmentations des publics à toucher.

Le scénariste en règle général cherche à avoir des feedbacks de son travail de la part du public, mais pour cela, il n’y a que 5 moyens :

1) L’Audimat.
2) La projection d’un pilote ou d’épisode test. (Voir ce que je dis au dessus.)
3) Le courrier des téléspectateurs. (Utilisé aux USA, mais très marginal en France, quoiqu’elle a déjà servit à Conan Doyle, à Eugène Sue et à.... AB Production.)
4) La Presse spécialisé. (Utilisée par les anglophones, méprisée en France)
5) Internet. (Fonctionne bien aux USA. En France... même moi j’en sais rien. Les scénaristes vont-ils sur les sites dédiés à Julie Lescaut ? Et y a t’il objectivement un site dédié à Julie Lescaut ?)

4) Tapons encore sur les français :

Tenez, voilà une petite liste de contraintes purement françaises. La plupart du temps, la censure est complètement intériorisée a force de se faire taper dessus par la production.


 Interdit de dire le mot "avortement".

 Interdit de voir des types qui se bourrent la gueule. (Dans une série, des jeunes devaient se mettre à raconter des conneries après avoir bu au goulot à la bouteille. La prod à choisit de remplacer la bière par du... Yop !)

 Interdit le second degré.

 Interdit le sarcasme dans les dialogues.

 Interdit les gros mots.

 Interdit de ne pas avoir d’émotion. (Quitte à en être mièvre.)

 Interdit d’avoir des accents. (Z’avez vus Zodiaque ??)

 Interdit d’être totalement prude. (Toujours mettre un petit peu de cul.)

 Mais... Interdit d’être trop débauchés. (La scène de cul ne doit pas TROP montrer, ni trop durer, ni se heurter à des tabous, ni mettre les pieds dans le plat.)

Bref, édifiant, c’est pas avec ce genre d’impératif qu’on va se sortir de la merde. Pas plus qu’on ne la montrera non plus. (Quoique... voir chronique n°13)


20:00

Cool, Excel Saga... hein, quoi ? L’épisode 7 ? Ils se foutent de notre gueule. Puis, le 9, le 18, le 22 ? Ha ! C’est un bestophe !!

Jeudi 16 Décembre :

"Je passe à la télévision ! Je passe à la TÉLÉVISION ! JE PASSE À LA TÉLÉVISION (locale) !" (Voir Chronique n°13)

Samedi 25 Décembre :

Je découvre Winamp TV ! Une révélation. (Le matin de noël tout est magique. Oui, j’ai dit NOEL, pas Chrismukkah, fête qui est franchement moins drôle que Thanksgiving.)

Je m’explique, parce que ceux qui étaient sur le tchat au moment de ma découverte, étaient complètement sceptiques.

Comme le disait un journal de branleur ("Net Folies" du mois d’Août, ne me demandez pas pourquoi je l’ai acheté) "ce que vous propose Winamp n’a rien à voir avec la télé hertzienne et se rapprocherait plus des chaînes indépendantes du câble, sans la pub." C’est un peu faux, parce que ça n’a rien à voir avec le câble.

Winamp TV, c’est une grosse librairie de canaux (une centaine) visibles depuis la librairie de Winamp, et chaque canal diffuse ce que le mec qui les possède veut bien diffuser. Ca va du film X (j’en ai capté aucun, il sont toujours en "serveur full" (trop de monde à regarder)) aux clips de Radiohead passant en boucle, en passant par de la musique passant sur fond d’images d’Evangelion ou de la Web radio avec une tite caméra au dessus. En théorie, Winamp TV, c’est fait pour être une version "imagées" de la Winamp Radio et c’est d’ailleurs, ce qu’on y trouve le plus souvent : des clips en boucles, des vidéos marrantes en musiques, jusqu’à la simple webcam posée au dessus d’animateurs radio. Mais, comme chacun est libre, le principe peut être perverti, chacun diffuse ce qu’il veut et c’est là que je commence à trouver ça intéressant.

Car Winamp TV devient ce que je cherchais lorsque je parlais de repousser les limites de la TV. Bon, en théorie, je parlais de repousser les limites de la fiction télévisuelle, mais c’est un peu ça aussi. Le zapping sur Winamp Tv me fait retrouver enfin le goût que le zapping télévisuel avait perdu, on est plus assis molasson sur son canap’ ou son lit, à la recherche d’un programme pour tuer le temps, mais entre deux tranches de 5minutes boulot, pendant deux vides de tchat, j’explore un monde inconnu d’images, parfois totalement imprévisible.
L’écran deviens une fenêtre annexe qui vient se ficher dans le coin de l’écran au milieu du reste, et regagne la dimension Artistique que je recherchais (voir "07 Décembre") Une fois purgé de tout ce qui est frag, ou images de culs, on tombe sur un réservoir à images à mi chemin entre l’Exposition de Marylène Négro et le zapping de canal : les gaffes de Georges W. Bush collées les unes après les autres, 30 minutes de plan sur une affiche de Kenny posée sur le mur, un clip de Bjork, un animateurs radio vus de dos, du karaoké chinois, ou des cours métrages amateurs. La télévision reprend un peu (à l’image de ce store, dans "Retour vers le Futur 2") la dimension de "fenêtre sur le monde" qu’elle avait perdue.

Ma préférée est Web.Art.Tokyo, où l’on voit une caméra, à l’intérieur du métro tokyoïte, filmer le paysage par la fenêtre, le quai ou la population japonaise dans la rue. Sans aucun commentaire. Quand j’en ai parlé de mon émerveillement en direct, Bubu et Nsa se sont foutus de ma gueule. Pourtant, ici, la télévision nous montre à quel point elle peut devenir intéressante lorsqu’elle ne parle de RIEN. Attention, ça n’a rien à voir avec les gens qui ont le 24/24 d’une émission de Real TV, où l’on est dans l’attente béate de l’évènement. Ici, on sait qu’il ne va rien se passer, qu’on ne reverra pas ce mec sur le quai, et finalement, on réfléchit : On se surprend à se rappeler "Serial Experiment Lain" et ses longs moments de métros, on comprend ce qu’est vraiment la foule à Tokyo, on se demande où peut bien aller ce type, assis sur le quai, et on se surprend à voir à quel point un mec à l’autre bout du monde nous ressemble. La télévision ne devient plus un loisir, mais une expérience.

Même le visionnage des séries télé se transforme. A l’époque, un canal diffusait les 26 (ou 27) épisodes de Love Hina, en boucle, sous-titré en anglais. Moi qui ai survolé le manga, je me suis amusé à regarder de temps en temps quelques épisodes. Mais pas à la suivre de façon régulière, épisodes par épisodes (il aurait fallut s’allonger sur le canap’ pendant 27x20mn, et là, ça aurait été vraiment chiant) mais en débarquant en plein épisode quand ça me venait. A n’importe quel moment, et dans n’importe quel ordre. Rien à voir avec les chaînes hertziennes qui vous placent les épisodes dans le désordre en faisant croire que c’est un ordre logique, je savais pertinemment que ce que je regardais était en vrac, et je savais « Où » il se trouvait, dans ce vrac, grâce au n° de l’épisodes marqué dans la barre de présentation.
La petite série fleur bleue se transformait en un puzzle complexe, où je replaçais les évènements les uns part rapport aux autres, où c’était à moi de replacer les personnages dans leurs évolutions ou dans leur découvertes.

(Pour le Oz qui s’inquiéterait, je mentionne bien évidemment que ces épisodes étaient à la vue de tous, que je ne disposais d’aucun moyen pour les enregistrer sur mon disque dur et que la responsabilité incombe à celui qui les diffuse.)

La télé en temps réel sur le net n’en est-elle qu’à ses balbutiements ou bien trouvera t’elle ses limites ? Toujours est-il qu’une télévision internationale, sans audience, où l’interaction entre le public et le diffuseur est réelle, fait bien rêver. Et pas mal des questions que je pose au sujet des limites de la série télé peuvent s’effectuer. Par exemple :
« Peut-on faire une série avec des épisodes qui changent d’horaire et de durée en permanence ? »
(Imaginez un canal qui ne montre qu’une série, dont les épisodes peuvent aller de 5 minutes à 1 heure et demi, et dont l’horaire de diffusion change, formant une espèce de jeu avec les internautes : un coup à 15 heure de l’après midi, un coup à 7 heures du matin, un coup à 19h45 tapantes.)

Reste à trouver un moyen de fédérer plus et de susciter un intérêt à long terme. (Parce qu’il faut dire qu’après 3 jours de Winamp Tv, je m’étais déjà réduit à quelques canaux.)


Dimanche 02 Janvier 2005 : 20 :29

Carambolage, Arte.

Un rituel allemand veut qu’à la télévision, le soir de la St Sylvestre, ils passent toujours le même sketch de 18 minutes : (en VOST anglaise avec des rires enregistrés par au dessus et en noir et blanc) : Dîner For One. C’est toujours le même truc depuis des années, mais tout le monde connaît et les records d’audiences explosent tellement que plusieurs télés allemandes à la fois, le diffusent et le rediffusent.

Houlà, mais ça rejoint une nouvelle fois mon propos sur l’Art Vidéo. Dans notre télévision, on déteste ce qui est répétitif, même si il existe : C’est quasiment les mêmes bêtisiers qui reviennent chaque année, c’est quasiment les mêmes films que les gens regardent, mais on se garde bien de le dire, car on a peur que la répétitivité rebute ou fasse fuir. Au contraire, et involontairement, les Allemands montrent que finalement, le même sketch se transforme en rituel plus ou moins accepté par la société mais qui ponctue l’attente des 12 coups de minuit.

Non seulement Les Allemands ont réalisés involontairement une forme d’émission conceptuelle inédite basée sur la répétitivité, (remplissant un de mes fantasmes sur l’Art Vidéo) mais en plus ils sont débarrassés du fléau qui ravage NOS écrans nationaux : Les fausses émissions de Réveillon, où ces têtes de noeuds d’animateurs nous souhaite leur bons voeux au mois de novembre, et où tu zappe continuellement sur les animateurs vedettes (et donc les plus gerbant) de chaque télévisions : Foucault, Arthur, Drucker, Fogiel, Pernaud, réunis le même soir à la télévision. C’est presque une incitation à trouver des amis pour ne JAMAIS se retrouver devant son téléviseur ce soir là.

Dimanche 09 Janvier 00:17

Bon, j’envois ou pas de l’argent pour l’Asie ?

12:30

Mon dieu, le SCO d’Angers à gagné contre l’OM, c’est un signe : Dieu existe et il aime se foutre de la gueule des joueurs du loto sportif. Je donne de l’argent pour l’Asie.

Dans Arrêt sur Image, David Abiker disait que paradoxalement, c’était la 1ère fois qu’on avait 3 semaines sans Sarkozy, sans fait divers foireux, sans Jacques Chirac, et qu’habituellement, en Janvier, le sujet important c’était "Les Soldes."

Alors, l’étranger intéresse maintenant t’il les français ? Bah non, pas plus qu’avant.

L’étranger ça fait chier tout le monde : les politiques ne sont pas les mêmes, l’histoire n’est pas la même, ils ont des religions, des coutumes que l’on ne comprend pas, et mis à part les superbes paysages, tout le monde s’en branle.
En plus, ils sont parfois pas aussi pauvres qu’ils en ont l’air.
Le Raz-de-marée, c’est comme un gros fait divers, bien compréhensible : "Boom, une grosse vague !!" des images chocs, des témoignages larmoyants, des malheureux, du pathos ! En plus, contrairement au World Trade Center, chacun peut donner de l’argent en pensant qu’il va être utile à quelque chose. (Pour le 11 septembre, le sang voyageait mal par bateau.)

Mon opinion, c’est qu’on devrait relire la rubrique "désamorçage" de la rubrique à brac de Gotlib. Il y a 20 ans, tout était là. Moi, j’attend la première vague de vannes de mauvais goût sur le Tsunami.

Ha, et j’ai eu un nouveau téléviseur aussi, avec une télécommande, pour noël (et ils m’ont coupés le chauffage pendant un week-end, accessoirement.)

Bonne et heureuse année à tout les gens qui ont lu cette chronique jusqu’au bout !

Le Yipyap_Interné


*Empirique : Déduction qui par de l’expérience : "Le soleil se lève tout les jours, donc il se lèvera tout les jours", "a chaque fois que je fait tomber ma tartine, ça tombe du coté beurré" ou "tout les arabes que j’ai vus étaient des voleurs, donc tout les arabes sont des voleurs" sont de très bons exemples de ce système de pensé formidable qui a fait ses preuves.

PS : Je veux un MAXIMUM de feedbacks !!