CATHERINE MARCHAL : “Olivier est sorti de la projection, pas juste content, euphorique”. • ENTRETIEN
Entre deux feux
Par Dominique Montay • 6 octobre 2008
Lors de l’avant-première de « Flics », Catherine Marchal, héroïne féminine de la série, répond à nos questions.

Dans sa carrière d’actrice, Catherine Marchal, la femme d’Olivier, a accompagné son mari dans ses réalisations. Elle est restée sur « Flics » quand il l’a quittée. Tant mieux, puisqu’il s’est finalement réconcilié avec le projet et la vision de son réalisateur Nicolas Cuche.

Le Village : Comment va Olivier ?

Catherine Marchal : Ah, il va bien ! Il est à Lille pour tourner un téléfilm sur la résistance.

C’est vous qui l’avez convaincu de réviser son jugement sur « Flics » ?

Dieu m’en garde ! Personne ne peut l’influencer sur quoi que ce soit. Il avait décidé de laisser travailler les autres en disant que si le résultat final ne lui plaisait pas, il retirait son nom. Que sa femme soit dedans ou pas ! je n’étais pas prise en otage là-dessus. Il ne fait ni de cadeau à moi, ni à personne. C’est quelqu’un d’assez entier... Alors non seulement, après avoir vu les films, il a laissé son nom, mais en plus, il a décidé de défendre le projet. Il a beaucoup aimé le travail de Nicolas Cuche, car même si c’est différent de sa version, il a su garder l’univers.

Mais ses montées dans la presse, un coup véhémentes et anti-TF1, maintenant à fond derrière, ça peut donner l’impression qu’il retourne sa veste

Il en a peur, oui. Mais il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Au départ, il a eu des réunions avec TF1 qui se sont très mal passées. Ce n’était pas encore André Béraud mais Takis Candilis qui s’occupait de la fiction. Il faut savoir que c’est Olivier qui est venu proposer le projet à TF1, pas l’inverse, juste parce qu’il adore la télé. Il en vient et il pense que c’est un vecteur formidable. Il y a donc eu des divergences assez lourdes, et donc il est parti. Mais il a décidé de laisser le projet à la production et à Nicolas Cuche, peut-être par amitié, peut-être par instinct, et de leur faire confiance. "Je suis occupé avec mon film, j’ai pas besoin de la télé, je le fais par plaisir, si ça doit m’emmerder, je pars, même si ma femme est dedans, je m’en fous". Je lui ai proposé de partir du projet, il faut savoir qu’à la base, c’est Takis qui m’a prit pour le rôle, pas Olivier. Mais il a insisté pour que je continue, disant que c’était un beau rôle et que je serais parfaite dedans.
Il a vu les films en premier, à peine monté, dans une salle, tout seul avec la production, avec un gros à-priori négatif. Et il est sorti de la projection, pas juste content, euphorique. Je n’étais pas très inquiète - j’avais des petites sueurs quand même - mais quand on vit le tournage au quotidien, on se rend compte de la qualité. Nicolas cherchait toujours à faire les meilleures images, quitte à déborder. Maintenant il défend le projet, il revendique, il fait des interviews, il adore, il supervise même la suite. Tout est réglé. Même si c’est un peu le départ de Takis Candilis qui a réglé les choses. C’était plus un conflit d’hommes.

C’est tant mieux, alors

Oui, surtout que « Flics », ça peut être une vraie bouffée d’air pour le polar à la télé. Des beaux unitaires, dans d’autres genres, il y en a, mais dans la fiction policière, ça tourne en rond.

Vous êtiez dans une logique de tournage long métrage ou télévision, avec plus de plans par jour ?

On a prit le projet comme un très long film, en mélangeant le 1, le 3, le 4. C’était vraiment une logique de long métrage, pas de série.