Nous continuons le visionnage de la saison 1 des « Invincibles » avec les épisodes 3 et 4. Pour mémoire, ces épisodes sont encore disponibles jusqu’à mardi sur Arte+7. Les épisodes 1 et 2 peuvent quant à eux encore être vus sur Dailymotion.

1.03

On aime :

• Dans le genre erreur fatale, Cathy demande en gros à Hassan de choisir entre elle et les amis... L’occasion de découvrir notre Invincible — qui ressemble presque à Keanu Reeves si on le regarde en fermant les yeux — plein de ressources quand il s’agit de repousser les confrontations et de ne pas avoir à trancher.
  On comprend qu’il se soit vite trouvé victime d’une Cathy qui elle est incapable de prendre l’autre en considération dans ses choix (« Dirty Dancing », c’est dur. Mais « Sissi », on est à la limite de l’acte de torture).
• Hassan est aussi impliqué dans l’autre très bonne intrigue de l’épisode, avec la psy. Même si le personnage ne rend pas très convaincant son diagnostic de Q.I. en ne comprenant jamais où la fille veut en venir. On retrouve un motif de l’épisode précédent : ce n’est pas forcément celui qu’on croit qui parvient à coucher le plus facilement !

On aime moins :

• En terme de développement des personnages, l’épisode est un peu déséquilibré, Mano, et encore plus FX n’ayant pas grand-chose de bien intéressant à se mettre sous la dent...

Zoom sur :

• Les filles commencent leur revanche. J’en espérais un tout petit peu plus de ce coté là, mais cette arc ne devrait pas s’arrêter à cet épisode. Meïke décide sournoisement d’allumer Mano (apparemment ce n’est pas tout à fait la première fois) tandis qu’Isabelle prend très au premier degré le recherche d’expérimentations sexuelles de Vince et de l’afficher dans la ville. Avec sa scène de semi-excuses à la fin de l’épisode, Isabelle en reste pour l’instant à son statut de gentille, limite brave fille. Eve-Chems de Brouwer, qu’on avait déjà bien aimé dans la saison 2 de « Reporters » n’a pas forcément grand-chose à se mettre sous la dent pour l’instant.

1.04

On aime :

• Déjà, le fait que l’épisode soit largement plus réussi que le troisième, dont les problèmes de rythme étaient assez sévères !
• Les intrigues de la série ne sont pas forcément très surprenantes, on notera donc la surprise induite par le fait que Meïke fait en fin de compte largement plus qu’allumer Mano... juste au moment où Zoé fait une volte-face. Qui tombe un peu de nulle part, mais globalement la série a un problème de gestion du hors-champ et des ellipses. Dans ce cas précis j’attends de voir si cela cache un rebondissement à venir ou non.
• J’adore Clémentine Célarié ! Faites pas les yeux ronds, je sais que je suis un peu seul sur le coup, elle porte comme quelques autres la croix des femmes fortes avec beaucoup de personnalité, ça continue d’assez mal passer. Bref, je l’aime bien et son rôle prend une certaine épaisseur alors que ce que l’on avait anticipé depuis le premier épisode entre elle et FX se déroule enfin. Là aussi, tout cela à des conséquences en partie inattendues à porter au crédit de cet épisode. Voilà une cohabitation qu’il m’intéresse de découvrir !
• Il est intéressant de voir nos Invincibles commencer à se douter que leurs copains mentent à peu près autant qu’ils mentent eux-mêmes, et à se soupçonner les uns les autres. Comme nous n’en sommes qu’au milieu de la saison, cela n’aboutit qu’à des mensonges supplémentaires, aussi bien du coté de Mano (qui s’en sort d’ailleurs un peu facilement : deux filles avec une brosse à dent Garfield à Strasbourg, ça semble statistiquement improbable) et surtout du coté d’Hassan, qui ne devrait pas s’amuser dans le prochain épisode !

On aime moins :

• Le coup du “deux épisodes en un” dans l’épisode 2 nous avait mis la puce à l’oreille, il s’avère que « Les Invincibles » a de vraies difficultés avec l’écriture sérielle. C’est loin d’être un cas isolé chez les séries françaises, cependant, y compris parmi les séries nouvelle génération.
  Quand celles-ci ont commencé à arriver il y a cinq ans, les scénaristes français se sont vite engouffrés dans la mode de l’hyper-feuilleton qui avait commencé quelques années plus tôt aux États-Unis, sans doute pour compenser le fait qu’on leur ait longtemps interdit de feuilletonner. Malheureusement ils l’ont souvent fait sans la rigueur et la pratique des scénaristes américains. Cela donne beaucoup de saisons qui sont en fait de très longs films un peu artificiellement découpés en morceaux, avec des épisodes qui n’ont pas de formes, pas de vrai colonne vertébrale indépendante, et rarement de vrais arcs émotionnels pour les personnages. Donc des épisodes qui ne tiennent pas la route indépendamment. Imaginez-vous dans quelques années avec l’envie de vous refaire juste un épisode des « Invincibles », comme ça, sortir le DVD et regarder l’épisode 4, par exemple. Vous n’en retirerez pas grand-chose ! Ce qui ne serait pas le cas pour la plupart des épisodes d’une série US, même s’il s’ agit d’un hyper-feuilleton. (Il y a des exceptions quand même, et certains des premiers épisodes de la saison en cours de « Lost » l’illustrent.)
  Je suis curieux de voir si c’est spécifiquement français où si on retrouve le même symptôme dans la série Québécoise originale (je préfère attendre d’avoir fini la première saison française avant de regarder).

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