SIMON JABLONKA — ‘‘La saison 2 de Flics, TF1 la fait par amour pour cette série’’
Rencontre avec le scénariste du retour des « Flics » de TF1.
Par Sullivan Le Postec • 10 mai 2011
Pour écrire la saison 2 de « Flics », GMT a fait appel à Simon Jablonka. Alors que le tournage s’achevait, entretien avec le scénariste.

Simon Jablonka est un habitué de la série policière. Après pas mal d’épisodes sur les formats issus des années 90, il est le co-créateur de « Cellule identité » pour M6. Il participe ensuite à l’écriture chaotique de la série de France 3 « Disparitions », avant de cosigner avec Nicolas Durand-Zouky, la mini-série « Le Repenti », programmée l’année dernière sur France 2. Depuis la saison 3, il participe à l’équipe d’écriture de la série de Canal+ « Engrenages », et est actuellement au travail sur la saison 4, dont le tournage devrait reprendre prochainement. Il signe les quatre épisodes de la nouvelle saison de « Flics », dont le tournage vient de s’achever.

Le Village : Vous n’aviez pas participé à la première saison, comment êtes-vous arrivé sur « Flics » ?

Simon Jablonka : L’écriture avait déjà commencé depuis plusieurs mois. Pour diverses raisons, cela ne fonctionnait pas. J’ai été appelé sur le projet à ce moment-là, de façon classique via mon agent. A partir de fin 2009, j’ai quasiment tout repris de zéro, à part quelques éléments qui avaient été mis en place par l’auteur précédent. Ça a été une grosse année d’écriture. J’ai très étroitement travaillé avec un consultant, un Commissaire de Police que je voyais une demi-journée par semaine, et qui m’a beaucoup aidé. Sans lui, je n’y serais pas arrivé. C’est un Commissaire en activité qui m’a beaucoup aidé pour ramener du réalisme et de l’humanité au scénario.
Je sortais de l’écriture de la saison 3 de « Engrenages », j’avais baigné dans ce type de travail très documenté sur la police, et je n’imaginais plus travailler autrement. Ce commissaire a déjà travaillé sur d’autres films et séries, c’est quelqu’un qui adore faire ça et ce qu’il apporte est inestimable.

Cette saison 2 compte à nouveau quatre épisodes, c’est la chaîne qui veut ça ?

Oui, c’est la commande de la chaîne qui veut ça. « Flics », c’est plus une collection de mini-séries que véritablement une série.

Quels ont été les rapports avec TF1 pendant l’écriture ?

L’écriture s’est vraiment très bien passée. Au tout début, une des premières questions que j’ai posé à la production, c’était de savoir où est-ce que l’on mettait le curseur. Est-ce qu’on le met au même niveau que la première saison ? On m’a dit ‘‘oui, on le met au même niveau’’.
En un an d’écriture, je n’ai pas eu un seul problème avec la chaîne pour ce qui est de la noirceur, de la violence. Zéro. C’était exigeant, on a travaillé sur les personnages, la structure et le rythme, mais ils assument complètement le projet tel qu’il est. Ils n’ont pas du tout de souci avec ça. Et je crois pouvoir dire que c’est pareil au niveau de la réalisation.
Je pense même que TF1 a une demande de ça. La saison 1, je sais que cela a été vraiment compliqué à faire. La saison 2, ils la font parce qu’ils l’aiment, parce qu’ils en sont contents. Il y a de la violence, du cul, de la grossièreté... Mais j’espère que cette violence n’est pas gratuite, parce que ce n’est pas intéressant de faire de la violence pour de la violence.

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Sur le tournage
Photo © José Gerel. www.josegerel.com

J’ai appris sur le tournage que Léa Legrand, le personnage de Catherine Marchal, n’était pas morte contrairement à ce que laissait penser la fin de la première saison...

Dans le scénario de la saison 1, c’était un peu plus clair que Léa n’était pas morte. Au tournage… Je n’ai pas revu la saison 1 depuis longtemps, je me souviens surtout des scénarios — je crois qu’ils terminent sur une image qui laisse beaucoup plus entendre qu’elle est morte.

Il y a un long plan fixe où on la voit immobile à son bureau, les yeux grands ouverts...

Voilà, c’est ça. Ce qu’on m’a raconté, je n’y étais pas, c’est que le réalisateur aurait tourné deux versions, yeux ouverts ou fermés — ou plutôt décidé au dernier moment de filmer avec les yeux ouverts.
Ce qu’on a décidé de faire, c’est de ne pas s’étendre dessus. On traite du fait qu’elle sort de l’hôpital, qu’elle a passé deux ans en rééducation. Quand la série commence, elle revient tout juste en poste comme directrice de la Police Judiciaire.

La série garde la même ambition visuelle, notamment quand on voit le décor du 36.

Ils ont fait un boulot de dingue, super exigeant. Ils se sont beaucoup documentés, ils ont visité le vrai 36 pour voir à quoi cela ressemblait, ils ont vraiment soigné les détails et se sont mis en quatre. Je suis vraiment très content du résultat.
Il y a de belles images, de belles lumières, et quelques grosses scènes d’action. J’ai vu quelques images, il y a un gros braquage, sur un Centre Commercial, qui devrait bien rendre aussi !

Apparemment il avait été question de partir directement sur l’écriture d’une saison 3 de « Flics », mais vous êtes actuellement occupé sur la prochaine saison d’« Engrenages ».

En effet, je ne peux pas partir sur la saison 3 de « Flics » tout de suite, parce que je suis pour l’instant sur la saison 4 d’« Engrenages ». J’ai la chance d’alterner entre mes deux séries policières préférées !
Sur la saison 4 d’« Engrenages », il y a le même duo que sur la saison 3, c’est-à-dire Anne Landois et Eric de Barahir, qui a écrit les arches. Ensuite c’est la même équipe, c’est-à-dire Kristel Mudry, Laurent Vivier, Sébastien Vitoux et moi qui intervenons pour collaborer à l’écriture des épisodes. La différence, c’est qu’il y a Virginie Brac qui fait ensuite un gros lissage sur tous les dialogues.


Lire notre reportage sur le tournage de la saison 2 de « Flics » avec une galerie de photos exclusives prises sur le tournage par le directeur de la photographie José Gerel.