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The O.C.

3.01 - The Aftermath

C’est pas la mère àboire

samedi 17 septembre 2005, par Cicéron

A long time ago, we used to be the hype... Dit comme ça, ça a l’air de remonter à la Saint-Glinglin, et pourtant... Apparue en catimini au beau milieu de l’été, puis dernière au départ des poids lourds de l’automne, pour sa 3e saison, The O.C prend les devants et ouvre le bal de la rentrée. Mais bon, attention Josh, ton public n’est plus vierge et innocent comme les premiers bourgeons...

Do you still think you’re smarter than us ? Oh yes, yes you do ! Tu ne prend d’ailleurs pas de gants pour nous le faire savoir, et ce dès les deux séquences inaugurales de ce season premiere. Attention quand même hein ! Previously on Newport Beach, donc...

Les malheurs de Kiki l’ont rendue alcoolique. Est-ce sa relation quasi-adultérine avec Carter - parti se repentir aux côtés de 4399 de ses potes ? Oui mais non, en fait, c’est la mort du père Caleb qui a officialisé la chose, nous dit-on. L’épouse-mère modèle se voit ainsi contrainte de se racheter une santé dans un centre de réhabilitation, laissant le pauvre Sandy seul à s’occuper de leur facétieuse progéniture. A peine quelques heures plus tard, c’est déjà la catastrôôphe. Summer, qui est une vraie meilleure amie pour Marissa quand même, prévient son copain Seth, qui est un vrai... euh... quand même, lequel révèle à Ryan, son presque-frère, le lourd secret de son vrai frère, Trey, à savoir ben qu’il a essayé de faire du mal à sa petite copine, ouais (Marissa, donc). Lien de cause à effet, ça ne rate donc pas, et Ryan se précipite chez Trey à la rescousse de l’honneur de sa belle, sauf que Frérot étant un peu plus balèze, c’est Marissa, qui vient sauver la vie de son boyfriend, tirant à bout portant sur le grand frère qu’était devenu complètement crazy quand même. Que d’émotions.

Retour peu après le drame, Ryan est à l’hôpital courant à côté du brancard de son frère, lequel est entre la vie et la mort. L’image est toute bizarre, le son aussi, mais c’est normal, l’émotion et tout. Mais comment va-t-il lui d’abord lui demande-t-on ? Il ne sait pas trop et puis Marissa appelle (encore) à l’aide, ne trouvant rien de mieux que de cafouiller sa version des faits à un quelconque agent des autorités, il doit s’occuper de la faire taire. Arrive alors Seth qui s’inquiète aussi pour son état : c’en est trop, il s’évanouit. Mais oh ! Ryan se réveille, ce n’était qu’un vilain rêve, tout redevient normal : l’image, le son, Seth venant frapper à la poolhouse... sauf que ce n’était pas un rêve lui confirme qu’il est temps de reprendre ses esprits, « It wasn’t a dream » - sic.

Oh, un nouveau générique : qu’y sont tous beaux quand même...

Juste après, nous retrouvons Marissa et Summer tapant la bronzette au bord de la piscine - et non, ce n’est pas la même scène après le générique du 2.01, dans celle-ci Summer rejoint Marissa, et en plus, il y avait un joli jardinier. Hum - laquelle tente de rassurer son amie sur la relativité de sa culpabilité, avant d’enchaîner sur un commentaire à propos du handicap de Trey : « On « The Valley » there is someone in a coma like every week, but I think they only do that so when the person wakes up another actor can play the part » - sic - et concluant par un laconique « Senior year... » à quoi Marissa répond « It should be odd... » - re-re-sic.

Mais pourquoi tant de sic d’abord ? Depuis la saison 1, les O.C.iens convertis sont familiers avec cette figure de style du méta , où l’auteur met à nu son processus de création afin de créer une connivence spéciale avec son public. Sauf qu’il n’a pas fallu une saison pour que le statut de culte perde son T et que la série ne soit plus envisagée comme un sympathique programme parmi d’autres. Ainsi, certains ne pourront s’empêcher de déceler dans ces deux phrases une sorte de mise en garde sur les vertus de génie que prêtent encore un bon nombre d’admirateurs à son créateur. Sauf qu’à force de faire son malin, il semble en rajouter une bonne couche sur l’air de « je ne suis qu’un homme, hein ». Bravo, m’enfin hé, c’est pas si grave rho mais oh.

Deux mois ont passé donc, eux non plou ils n’ont pas chanyé. Quand Sandy ne doit pas essuyer les plâtres de son fiston chéri, c’est le protégé qui fait des siennes (oui, mais pas c’est pas sa faute aussi). Ainsi doit-il gérer avec la D.A. qui ose émettre des doutes sur la culpabilité de Marissa et envisager un règlement de comptes consanguin à la place, et en plus, celui-ci en rajoute une couche en demandais des nouvelles de sa femme : « She’s out of town » . Plus précisément à une clinique Betty Ford ou on dirait en tout cas - toutes ses copines de chambrée ont l’air blondes, riches et suffisantes, ou presque. On la découvre ainsi parmi ses nouvelles amies, enfin telle qu’on l’aime et qu’on ne l’a plus vue depuis un bon bout de temps : douce, calme, lucide et mimiesque en diable. Bémol : ce rayonnement ne manque de la faire remarquer parmi ses congénères, notamment sa voisine, qui a de lointains de prof de lycée plutôt sympa. A part qu’elle n’a pas du tout l’air sympa à force de manger notre Kiki des yeux et lui coupant la parole pendant son allocution pour commenter un truc du genre « Oh mais c’est trop ma life, ton histoire ! Mais trop dingue ! ». Enfin, Kiki est redevenue cool, si c’est pas bon tout ça...

Speaking of cool, nous retrouvons avec enthousiasme the Bitchy Queen, alias Julie Cooper-Nichol-bientôt-redevenue-Cooper-juste-à-moins-que, qui encaisse mal l’écart de sa fille adorée, et n’est pas prête à laisser souiller sa réputation comme ça d’abord. D’ailleurs, elle met même son Jimmy-revenu-pour-fonder-une-famille-vraiment-hum dans la confidence de son plan machiavélique, qui consiste à transférer l’entière responsabilité du crime sur le pov’Ryan ; pour une fois, Jimmy ne cherchant plus à avoir le dernier mot, Bitchy Julie a carte blanche pour faire resplendir sa lumière noire, ça arrangerait bien tout le monde, la police en premier lieu. Ca tombe bien, celle-ci s’empresse de rendre visite à Marissa afin de lui faire confirmer (ou plutôt infirmer) sa version des faits, pendant que les remords de Ryan l’amènent au chevet de la victime. Or, au retour à la casa de celui-ci, un coup de fil lui annonce discrètement que son frère tant aimé est enfin sorti du coma. Ca peut enfin bouger, littéralement.

Mais avant, faisons plus ample connaissance avec la nouvelle cop’s à Kik’s. Elle s’appelle Charlotte Morgan, mais ne vous fiez à son joli prénom et à son air compatissant. Elle a déjà l’air d’un gros pot de colle ne mettant pas vingt secondes à proposer à Kiki de la voir en dehors du centre comme-des-copines-des-vraies. Mais surtout, quand Kiki la quitte pour passer un moment avec son chéri d’amour venu lui rendre visite, au leu de la laisser tranquille comme quelqu’un de bien, elle se retourne et lance un regard éminemment empreint de jalousie vers le presque happy couple. On peut presque voir un subliminal « The new bitch in town », ou « challenger officiel au rang de boulet du moment », passer délicatement sur son visage. Ils sont pas encore prêts de se retrouver, les parents les plus cools du monde.

Parce que rien n’est jamais si simple sous le soleil de Californie. Ainsi, au lieu d’être rassuré par la sortie de son coma de son ex-frèrot-perdu-à-jamais, Ryan n’est pas très tranquille, Dieu sait si Trey ne pourrait pas choisir la version qui l’arrange confie-t-il à Marissa. Il est pas bête ce Ryan - ou bien il a lu le pitch mouhaha - et donc, pas de fumée sans feu.

Julie est sous le choc : elle doit encore patienter deux mois avant de palper de l’héritage conjugal du regretté Caleb, ses vieux démons semblent l’avoir définitivement reprise, aussi tente-t-elle de corrompre par la séduction le pauvre avocat attelé à la tâche. C’est alors qu’arrive un coup de fil de l’hôpital, madame est au taquet et semble prête à réagir.

Mais revenons, comme ça, là, subitement, aux djeun’z désoeuvrés, qui dépriment autour d’une limonade quand bien même ils sont tous ensemble, rien qu’entre meilleurs amis du monde. Qu’à cela ne tienne, miss Enjoliveuse des cœurs, alias Summer, a un éclair : « We need to have some fun » , auquel Marissa, d’un air bovin absolument enthousiaste et enthousiasmant, « Fun ? » . Mais pourquoi ce ton ? A-t-elle peur de ne pas s’amuser ? Ou pire, de nous amuser ? C’est peut-être le cynisme qui refait son intéressant, ou une connaissance assez poussée des trucs et gimmicks de la série, mais là, on peut se dire : super, nous voilà partis pour l’inévitable moment « vienez, on va rigoler, nous, les djeun’z de la Californie sur fond de musique branchée, wé », laquelle n’est pas forcément désagréable, au contraire, sauf quand elle ne sert à rien. Et là, avant même qu’elle arrive, le soupçon nous guette. C’est peut-être la phrase de Summer « we can accept that we can’t worry about we can’t control and enjoy the time that we have » , qui nous fait couper les cheveux en quatre, cynisme, quand tu nous tiens... Nous voilà donc partis sur le beau bateau direction la plage : Summer rouspète, Seth fait des blagues (pas drôles), Marissa boude, Ryan fait comme s’il maîtrisait, à l’ancienne. Ouais, super. Nous sommes à la moitié de l’épisode, et à cet instant, on ne peut s’empêcher de se dire « ben ils sont tranquilles dites donc, à tous les coups, il va rien se passer de bien méchant ». Mais c’est pas rigolo de faire celui qui sait tout, alors poursuivons.

Pendant ce temps, Julie a enfilé sa panoplie de méchante (hauts talons rose pouffe) pour aller rendre visite à Trey fraîchement revenu de son séjour dans les limbes afin de le contraindre à participer à son plan diabolique, moyennant graissage de patte. Evidemment, celui-ci rechigne pas vraiment des masses.

Ainsi, Sandy reçoit un coup de fil du D.A annonçant à Ryan que les soupçons de la police sont confirmés : Trey accuse Ryan de lui avoir tiré dessus. Julie sort le champagne, Jimmy s’aplatit, Ryan accepte humblement - je suis rien qu’une victime du système d’t’ façon. Mais ses copains vont pas le laisser seul comme ça quand même, ce sont des vrais-amis-pour-la-vie, qu’on se le dise : Marissa mène la bande à bord du bateau de Papa, mais les sirènes de la police confirment qu’il est déjà trop tard.

Qu’à cela ne tienne, Summer, jamais à court de bonnes idées, ressort sa panoplie de sympathique infirmière et en prête une à Marissa afin que celle-ci se faufile discrètement vers la chambre de Trey. Sa mission est lourde : elle doit le ramener vers l’intégrité de son cœur de grand frère, et laisser au placard son comportement de victime hystérique. Emu devant tant de compassion, Trey lui révèle l’affreuse vérité du complot tramé par sa mère. Fatigue ? La Mischa est plutôt bien, oserais-je dire presque "juste", mais j’ai peur des représailles.

Sandy, qui n’a pas décidé d’être le dernier des imbéciles, confie à Jimmy ses soupçons quant à la cause du retournement de veste attesté par la déclaration de Trey. Or, ce qui le choque n’est pas tant la réaction prévisible de Julie que la lâcheté ambigüe de Jimmy, et puis d’abord, pourquoi qu’il revient maintenant comme ça comme par hasard quand Caleb meurt il veut retrouver sa famille, hein GENRE ! On rigole, on rigole, mais voilà la seule sérieuse piste feuilletonnesque sur lequel ce début de saison peut rebondir - si l’on commence à rire par anticipation aux aventures de Kiki et sa nemesis en cure comme je le fais déjà.

Parce que oui, Marissa a donc réussi à faire infléchir la déclaration de Trey, elle re-déteste à fond les ballons sa maman, Ryan est donc innocent, et aussitôt libéré, il faut d’urgence que tout se finisse bien quand même non mais hé. Donc, il se rue à l’hôpital, mais le lit est vacant. Et là, double horreur ! Non non il n’est pas mort, mais d’un, on croyait Josh ‘achement cool et au courant des dernières musiques tendances facheunes pour les jeunes, et voilà qu’on retrouve Trey s’apprêtant à monter au départ d’un bus sur fond de Bloc Party, grosse sensation il y a un an mais absolument has been depuis un bon p’tit moment - qui a dit re-re-re-sic ? - rien à mettre sous la dent pour cet épisode, enfin façon de parler, puisque la dose du juke-box est quand bien même bien conséquente : la honteuh. Mais surtout la scène se transforme en « séquence émotion », parce que bien sûr Ryan arrive à temps mais bien sûr, les portes se sont déjà refermées, alors ils sont contraints tous deux à demeurer séparés par l’entremise de cette vilaine méchante vitre qui symbolise l’inadéquation de leur cohabitation, eux si proches mais si différents. Si zémouvant. Ou bien si zilarant tant l’espèce de dialogue muet dont la tension réside dans l’intensité de leur échange de regards ("meuh ? meuh !") et dans ce signe de mains tellement touchant ("bye, Dude !") est ra-tée et sonne complètement faux. Mais lol. Mais bon, ne vous inquiétez pas, il reste de quoi se mettre sous la dent avec la méchante "single white female" voisine de Kiki, et surtout, la touche d’espoir d’amour quand même quand à la fin ils s’embrassent. Trop mignon. Ouais.

Bon, on était en droit d’attendre une mise en place un tant soit peu consistante, alors que Josh se contente de ne jouer qu’une seule de ses cartes, celle de Bitchy Jeri. Allez, Josh, un p’tit peu plus de rythme, please, c’est tout dans ton intérêt. Une certaine Veronica mars va débarquer dans quelques semaines, fais en sorte qu’on ne t’oublie pas définitivement dès qu’elle sera arrivée !


Et au cas où ça se verrait pas, la situation n’est pas si grave et loin d’être désespérée. On peut aimer The O.C malgré ses défauts, voire même grâce àeux (un peu). Parce qu’il n’y a beau pas se passer grand-chose, ca fait plaisir de revoir ces jolies bouilles si familières... m’enfin, un peu d’inventivité ne serait pas du luxe, hein OH !