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Jeremiah
1x03 - Man of Iron, Woman under Glass
L’espoir, c’est tout ce qui nous reste
mercredi 19 juin 2002, par
Le chemin de Jeremiah et Kurdy croise celui de Captain Iron - en fait John, mais le trauma de la mort de ses parents l’a fait créer cet autre lui... Pendant ce temps à Thunder Mountain, Erin découvre que Markus cache aux membres du conseil l’existence d’une survivante adulte de la Grande Mort qui porte toujours le Virus en elle.
Avant le lancement de la série, lorsqu’il en faisait la promotion, Straczynski a souvent eu à s’expliquer face à des questions un peu bêtes - à savoir ’’écrire une série sur une Amérique post-apocalyptique après le 11 septembre, n’est-ce pas un peu de mauvais goût ?’’.
JMS n’a alors envoyé aucun journaliste sur les roses en lui expliquant que Jeremiah était en tournage des mois avant cet événement. Il s’est contenté d’expliquer que le problème ne se posait pas. En effet, il ne s’est intéressé à l’idée d’une série post-apocalyptique que lorsqu’il a trouvé un angle original et intéressant de le traiter, et cet angle était celui de la construction d’un monde meilleur. Bref, Jeremiah était une série post-apocalyptique à propos d’espoir.
Cette réalité m’a réellement frappé - et fort - avec cet épisode.
L’histoire commence dans la légèreté quand nos héros, en mission pour le compte de Markus et des gens de Thunder Mountain rencontrent dans des circonstances quelque peu malencontreuses le super-héros Captain Iron. Ce qui est frappant, c’est que le personnage n’est pas vraiment ridicule, empreint qu’il est de l’amour que JMS a lui-même pour les comics de son enfance. Très vite, Cpt. Iron/John est en fait touchant.
L’ambiance générale bascule vers plus de gravité lorsque nous sont révélés par sa sœur les origines de la folie (?) de John, et cela concours à nous faire bien prendre conscience que, quinze ans après la Grande Mort, ce monde est encore en plein trauma. De la gravité, l’épisode se dirige vers le tragique alors que Captain Iron paye pour son héroïsme forcené. C’est là que s’insère un superbe monologue de Jeremiah à Dieu à l’intérieur de la Chapelle-repaire. On réalise alors tout le bien que la liberté du câble peut offrir à cette série (vous en avez vu beaucoup des séries ou le héros dit ’’Fuck you !’’ à Dieu ?).
Et c’est à ce stade, celui où une autre production aurait pu s’arrêter, que Straczynski abat sa carte finale. Celle de l’espoir. Celle de l’affirmation tout aussi difficile qu’évidente que *OUI* un homme seul peut changer le monde s’il veut bien se donner la peine d’y croire. C’est à ce stade, en fait, que ’’Man of Iron, Woman Under Glass’’ est devenu la chose la plus émouvante que j’ai vu sur un écran de télé depuis longtemps. Et je pense que c’est tout ce que j’ai à en dire avant que vous ne voyez l’épisode par vous-même.
Nous avons donc parlé de l’Homme de Fer, mais quid de la Femme sous Verre ? Elle est au centre de la seconde story-line de l’épisode. Celle-ci permet de développer le personnage de Markus, le leader de Thunder Moutain, sorte de Quartier général de l’espoir. Elle introduit le bras droit de ce dernier, Erin, et l’idée que Thunder Mountain est dirigée par un Conseil.
Depuis 15 ans, Markus a gardé un secret : dans un endroit de la base où lui seul a accès, vit une survivante adulte de la Grande Mort, Meaghan, qui y a été placée au début de l’épidémie. Elle est porteuse du Virus, potentiellement contaminante (c’est pourquoi elle doit vivre dans une ’’bulle’’ de verre), et aussi germe de l’espoir : l’étudier pourrait permettre de comprendre, puis de combattre le Virus. Erin découvre ce secret et envisage de le révéler aux membres de conseil. Mais elle se rétracte en comprenant tout ce que Meaghan porte en elle, et aussi les sentiments amoureux nés entre les deux êtres qui ne se sont pourtant jamais vu que derrière une vitre.
L’intrigue montre intelligemment la détermination et en même temps la faiblesse de Markus ce qui permet d’épaissir ce personnage après qu’il ait été introduit à la fin du Pilote.
Les performances des acteurs sont excellentes (c’est le cas dans tout l’épisode), et Suzy Joachim se révèle très intrigante dans le rôle de Meaghan. D’autre part, la série continue de montrer des qualités esthétiques intéressantes (si on excepte la séquence très cheap de l’accident de voiture) qui nous changent de certains épisodes de Babylon 5...
Bref : c’est le deuxième épisode et je suis déjà accro. C’est grave, docteur ?