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6.07 - Ego Tripping at the Gates of Hell
Sexe, Alcool et Rock’n roll
L’Esclandre d’une Blonde
samedi 19 juillet 2003, par
Tandis que Pacey et ses collègues s’en vont faire un tour à la Nouvelle-Orléans pour s’amuser, Audrey offre un drôle de spectacle au public du Hell’s Kitchen et à ses amis, Joey et Eddie se tournent toujours autour, Jen aimerait séduire C.J. et, de son côté, Jack retrouve le professeur Freeman, qui s’apprête à quitter Boston.
Voici un épisode où, une fois de plus, Dawson brille par son absence. Cette non-présence du rôle-titre n’est-elle pas la preuve ultime que la série est complètement déréglée ? Quasi-absent du 603, isolé des autres personnages principaux dans les épisodes 605 et 606, Dawson n’apparaît même pas la moindre seconde dans ce septième épisode d’une 6ème saison dont la qualité moyenne commence à devenir de plus en plus douteuse. Mais il ne faut pas être dupe. Si Dawson n’est pas là, c’est que James Van Der Beek y est pour quelque chose (occupation extérieure et/ou possible désintérêt pour la série qui a fait de lui une vedette). Seulement les auteurs avaient plusieurs options pour gérer cette situation et ils n’ont pas pris la bonne en décidant de couper les ponts entre Dawson et Joey dans le season premiere et en "coinçant" Dawson dans une intrigue qui n’est pas la moins mauvaise mais qui est quand même indigne d’un personnage censé être au coeur des débats.
Déjà dénoncé dans la saison 5 (mais à l’époque, cela résultait plus d’une logique que d’un choix scénaristique), le cloisonnement des personnages commence à atteindre son point culminant dans ce premier tiers de saison 6. Joey est "obsédée" par Eddie, Pacey n’a plus de temps à consacrer à personne en dehors de son boulot qui ne lui va pas du tout, Jack a vécu sa petite histoire "incognito" avec son prof, et quant à Dawson, il ne quitte jamais son plateau de cinéma. Où sont passés les discussions Dawson/Jen, Dawson/Pacey voire Dawson/Audrey des temps passés ? En séparant Dawson et Joey, les auteurs ont aussi séparé Dawson de tous les autres. Il reste la petite Jen qui commence seulement à faire parler d’elle en fréquentant ce cher C.J. à la personnalité mystérieuse, lequel semble s’intéresser de près à la pauvre Audrey dont la déchéance est, quelque part, un symbole involontaire du déclin de la série. Il faut reconnaître quand même que les choses ne peuvent pas tourner rond avec un tel fonctionnement !
Revenons maintenant à l’épisode de la semaine. A première vue, on aurait plutôt envie de dire qu’il n’est pas terrible (la première partie jusqu’au fameux tour de chant d’Audrey est assez insipide). Pourtant il y a quand même quelques trucs sympathiques, qui ne suffisent pas à nous rassasier -dans une telle conjoncture, c’est impossible-, certes, mais qui donnent le droit d’espérer des jours meilleurs. Traitez-moi d’optimiste, ça ne me dérange pas ! :)
Commençons par les choses qui fâchent avec Pacey et sa clique de courtiers. Ce n’est pas souvent mais j’ose le dire cette fois-ci, toutes les scènes le concernant dans cet épisode sont nulles. L’ensemble est nul. Si on parvient à ne pas lâcher ses yeux de l’écran pendant ces moments, c’est parce que la Denise n’était pas trop moche à regarder (C’est M. David Boreanaz -si je ne me trompe pas- qui doit être content), si ce n’est pas le cas, vous avez sûrement eu le temps d’envoyer un ou deux sms. :)
Les petites chamailleries et disputes diverses entre Joey et Eddie commencent à devenir vraiment barbantes. Dans un épisode, on se dit que ça s’améliore, dans le suivant (comme celui-ci), ça redevient ennuyeux. Seule la dernière scène où les deux futurs amoureux mettent cartes sur table s’avère être convaincante. Le reste, c’est un peu de la "gnognote".
C’est sûrement parce que Dawson est absent qu’on voit beaucoup plus Jack en ce moment. Est-ce moi où le retour de Freeman dans cet épisode a l’air d’être un moyen de combler l’absence de scènes avec Dawson ? Il semblait que tout avait été dit entre le prof et l’étudiant et le revoilà qui vient faire un petit dernier tour avant de partir pour de bon. Sur le fond, c’est pas jolie, mais sur la forme, on retiendra quand même cette dernière scène entre Jack et Freeman. Dommage, on aurait presque fini par avoir envie qu’il se passe un truc entre eux. David, le probable futur amoureux de Jack, a l’air plutôt sympa. Il n’est pas Ethan, ni Tobey, ni Eric, ni Freeman, mais bon, attendons de mieux le connaître.
La décadence d’Audrey est ce qu’il y a de plus intéressant dans cet épisode. Toutes ses scènes sont extras. Elles montrent combien cette jeune fille souffre et combien elle vit cette souffrance en silence, dans son coin. Il faut retenir ses deux scènes en tête à tête avec Joey où on s’aperçoit combien celle-ci peut se montrer égoïste. Si en apparence, c’est Audrey qui est la dépravée, c’est bien "sainte" Joey qui se retrouve dans le rôle de la bad girl. Voilà un aspect des choses plutôt séduisant.
Moins intéressant mais intéressant tout de même sont les confidences de C.J. sur son passé. Ce personnage est difficile à cerner car on ne sait jamais à quoi s’attendre avec lui. Jen a enfin une intrigue à peu près digne de ce nom avec un garçon à la personnalité plus complexe que pouvait l’être Henry ou Ty.
En dehors de ce qui concerne Pacey, le quatrième acte de cet épisode (qui commence après la dispute Joey/Eddie à la fin de la soirée) était de bonne qualité.
Joey/Eddie
Même s’ils s’apprécient, Joey et Eddie ont du mal à rester sur la même longueur d’onde. Joey est attirée par Eddie et celui-ci, qui semble très attirée par elle, n’est pas une proie facile pour celle qui attire les garçons dans sa toile pour leur briser le coeur par la suite. Dans cet épisode, tout n’allait pas trop mal jusqu’au moment où Audrey a demandé à boire et que Joey n’a pas pris le parti d’Eddie qui refusait de la servir. Est-ce parce qu’elle se sentait coupable d’avoir ignorée son amie que Joey ne s’est pas montrée raisonnable ? Peut-être bien... Toujours est-il qu’Eddie le prend très mal et se met à piquer sa colère. Une colère tellement démesuré qu’on finit par se demander ce qui se passe. Heureusement, les choses se terminent bien. Eddie sort les belles paroles et il n’en faut pas plus pour que Joey retrouve sa bonne humeur. Ils finissent par mettre les points sur les "i" et sont d’accord sur le fait qu’ils doivent avancer dans leur relation. Nous aussi. Parce que les prises de tête, c’est bien, mais celles de Dawson (avec lui-même) dans le passé était d’un tout autre niveau. Exemples :
101 Dance
(Dawson est jaloux de Cliff qui a invité Jen)
Dawson (d ?un air décidé) : Je vais danser !
Joey : Quoi ?
Dawson : C ?est ma seule chance
Joey : Pourquoi ?
Dawson : Parce qu ?elle est là-bas
Joey : Oui, dans les bras d ?un autre. Pourquoi te torturer à ce point ?
Dawson : Je suis un artiste, la torture m ?inspire
ou encore en VO une partie d’une scène Dawson/Jen de l’épisode 209 The Election :
(Jen trafique dans son placard tandis que Dawson lui parle de ce qu’il ressent)
Dawson : You were right. I do have perception disorder.
Jen : What brought this on ?
Dawson : Let’s just say, I’m geared to respond to life in a certain way and you say I don’t respond like a typical adolescent, and you’re right, I don’t, but emotionally, I do. I always have. I am very much my age emotionally, maybe even younger. And my feelings are in constant conflict with my overachieving self-aware brain and it’s just a constant battle. And that’s what’s driving me crazy. Am I making any sense ?
Jen : Completely.
Dawson : Okay, thank God. So I keep on waiting for my feelings to catch up so maybe I can finally grow up so I can finally get over Joey or accept that my parents may or may not work things out, but I think I have it backwards. In order to change my feelings I first have to change my actions because that’s the only way somebody can change how they feel.
Jen : You’re too smart for your own good, Dawson.
Dawson : Right now I feel incredibly stupid.
Audrey/C.J./Jen
C’est Audrey qui tient le meilleur rôle dans cet épisode. Libérée de ses scènes sans saveurs avec Pacey, Audrey exprime maintenant toute sa souffrance par des actes crus qu’on n’a pas trop l’habitude de voir dans "Dawson", comme cette sacrée scène où elle finit sa chanson sur le bar, les seins prêts à gicler de son haut. La chanson, la boisson, la folie, tout cela est la conséquence d’une véritable déprime qui a commencé à la fin des vacances. Malheureusement, c’est à petits feux qu’Audrey a vu sa relation avec Pacey se consumer et comme elle ne pouvait compter sur personne, et en particulier sur Joey, sa coloc égocentrique, et ses amis qui n’ont rien vu, la souffrance est devenue telle que la belle jeune fille pétillante des débuts a laissé la place à une jeune fille désenchantée qui n’a pas trouvé d’autre issue que la boisson pour affronter cette épreuve. C.J. est le seul à voir sa souffrance déborder. On peut d’ailleurs se demander s’il n’a pas accepté de sortir avec Jen parce que le groupe d’Audrey faisait partie du spectacle. Au moment où Jen veut l’embrasser, C.J. la repousse... et pousse un ouf de soulagement après le départ de celle-ci, déçue, mais pas abbatue. On sent chez lui un certain plaisir à aller vers Audrey pour discuter de ses problèmes. On sait alors qu’il est passé par là, lui aussi, mais on sent qu’il y a quelque chose de pas très net qui se trame là-dessous. Le lendemain, Audrey n’est toujours pas rentrée lorsque Joey se réveille, ni même plus tard lorsqu’Eddie vient frapper à la porte. Mystère, mystère. Y aurait-il un nouveau triangle dans cette affaire ?
Jack/Freeman/David
Freeman annonce son départ et va voir Jack en personne pour lui demander d’être présent à la soirée organisée pour la signature de son livre. Là-bas, il lui annonce qu’il s’est séparé de sa femme. En fin de compte, Jack découvre qu’il a fini par accepter son homosexualité et pendant un moment, il hésite à se lancer dans une aventure avec le prof. Mais il n’est pas bête à ce point. A quoi bon commencer une relation qui n’a pas d’avenir puisque Freeman va quitter Boston. Malgré l’attirance qui existe entre eux, Jack décide de ne pas aller plus loin et de ne pas faire l’erreur. Il retrouve David avec qui il pourra peut-être vivre une vraie histoire moins compliquée.
Pacey
Ce cher Pacey est tout content d’aller à la Nouvelle-Orléans avec ses collègues. Tu parles ! Là-bas, on voit le tableau. Rich et son goût pour la luxure, les belles blondes, etc. Jusqu’au moment où Pacey tombe sur la belle Denise. On les retrouve plus tard devant la porte de la chambre d’hôtel que Pacey a du mal à ouvrir. Quelle émotion ! Encore plus tard, les voilà arrivés sur le lit et c’est là que Pacey découvre le pot-aux-roses : Denise est une call-girl payée par Rich. Pacey retrouve ses valeurs et pique sa colère auprès de son arriviste de patron. Et le voilà qu’il marche dans la rue en se demandant ce qu’il est en train de faire de sa vie... ou pas.
Il y a du bon et du très mauvais dans cet épisode, ce qui fait qu’on obtient à l’arrivée un ensemble juste correct. Quand on pense que Pacey était en tête de ligne dans le passé, il y a de quoi être triste pour le personnage et pour Joshua Jackson qui a dû bien s’em***** dans cette galère...
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