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2.10 - The Straw

L’aiguille dans une botte de foin

L’épouvantail

mercredi 17 décembre 2003, par LordOfNoyze

Une fois n’est pas coutume, nous réglerons vite le cas de l’affaire du jour, à savoir l’épouvantail ici. Donc il s’agit d’un épouvantail, qui comme d’habitude sème la terreur dans Chicago, et n’est pas seulement fait de foin (dans lequel cas il serait bien sûr utile pour les agriculteurs de la région). Non là, cet épouvantail est un mémange de Freddy Krueger (vague lien de parenté en voyant sa face)et Il (vous savez, le clown de Stephen King qui fait le croquemitaine dans l’inconscient des petits). Là cette référence est rendue crédible par le fait qu’il se nourrit des peurs des gens pour être rendu fort. Et comme on est pas venu là pour se prendre la tête (dans ma précédente review j’avais dit à quel point Special Unit 2 est un décompresseur formidable), le moyen de le vaincre est très con : être courageux, royal, téméraire, avoir des couilles en fer.

Mais dans Special Unit 2, pour une idée con, une idée fun, et en intrigues secondaires, les scénaristes ont souvent des idées dignes des meilleures sitcoms. On le sait, Kate et O’Malley forment un couple très "Clair de Lune", se chamaillant tout le temps, soulignant leur différence et cet épisode est l’occasion d’exploiter à fond le caractère de machiste colérique convaincu de O’Malley, puisque celui-ci s’inscrit à...des cours d’"Anger Management", comprenez : maîtrise de la colère. Ce filon a déjà été exploité récemment dans une comédie très lourde avec Adam Sandler et le pourtant immense Jack Nicholson, et là il faut dire que cela retombe comme un soufflé. Tous les gags sont ultraprévisibles, à commencer par Carl qui ne manque pas de chambrer Nick et se fait tabasser dans la voiture (gag récurrent déjà dans la 1ère saison), puis l’incommensurable lourderie de Nick lors d’un cours.

Non, là les éclats de rire proviennent des apparitions de l’épouvantail, qui effraie d’abord un ado voyeur qui prenait sa voiture et explose la cloison de la chambre de trois charmantes voisines (d’ailleurs UPN devrait être déclaré chaîne d’utilité publique : tous les moyens sont bons pour nous exposer, dans SU2 ou dans Secret Agent Man de jolies pin-ups peu vêtues et sans noms) en train de se faire une manucure en se racontant des banalités affligeantes. Un nouveau cap sera franchi lors de son apparition en crevant l’écran lors d’un film d’horreur en 3D (mais que nous voyons en écran normal...Crédible n’est-ce pas ??), ou encore avec la paralysie d’un technicien de centrale nucléaire, laquelle centrale veut être réduite à néant par l’épouvantail.

Quant à Carl, il n’est que très peu présent, et ses réparties manquent dans l’épisode. Même les chaînons informateurs sont ici mauvais (ici des monstres sous le lit, qui ont un très mauvais maquillage et font penser à un clonage raté et arrangé de Dupond et Dupont).


Donc un épisode assez décevant, avec des grosses ficelles ici ouvertement utilisées, mais l’absence d’un plot secondaire convaincant (celui de O’Malley) fait nager cet épisode à la limite du foutage de gueule. Du Special Unit 2 en très petite forme, c’est bien dommage.