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1.02 - Episode 2
Fermez tout ! Y’a rien à voir
Episode 2
lundi 16 août 2004, par
Les débuts étaient prometteurs, la suite est... Il n’y a pas de suite... Juste un épisode pour rien...
La semaine dernière, la mort d’Anaïs concluait le récit rythmé et touffu d’un épisode de présentation plein de promesses...
Malheureusement, et si on conçoit aisément que la vie se soit arrêtée dans la famille de la jeune fille, il en est de même pour le scénario de tout l’épisode... On est parti en sprint sur une course de demi-fond... et au quart de la distance, c’est le claquage... Mais le vrai claquage, méchant, qui ne pardonne pas !
Il ne se passe quasiment rien dans cet épisode...
Si la semaine dernière, résumer l’histoire était une gageure, ce soir, c’est mission : trop facile...
Le mari de Christina Réali est arrêté pour le meurtre d’Anaïs, et Christina couche avec Yerlès... Point barre. C’est tout.
Le reste de l’épisode se contente d’illustrer platement les conséquences évidentes des rebondissements de la fois dernière :
- Anaïs est morte : on s’attarde pendant de longues séquences inutiles et grotesques sur la découverte du corps et le chagrin de la famille, en parsemant le tout de sentences péremptoires qui se veulent profondes et qui sont justes embarrassantes pour qui ose écrire de telles platitudes...
Je ne résiste pas à citer cette phrase exemplaire : « La logique veut que ce soit les parents qui survivent à leurs enfants. Et tu sais pourquoi ? Parce que c’est inhumain de survivre à ses enfants »...
- L’instit’ découvre qu’elle a été adoptée : elle veut rechercher sa mère biologique mais ne sait pas comment s’y prendre, elle se braque avec son fiancé, elle se « fâche » et se « réconcilie » avec sa mère adoptive... Des micro événements, détachés de l’intrigue principale, mais qui prennent beaucoup de temps dans la narration... Car ce qui compte vraiment, c’est de s’interroger sur l’identité de la mère biologique et de fournir quelques pistes au téléspectateurs...
Y’a intérêt qu’il y ait un rapport quelconque avec les Castella...
- Anaïs a été assassinée : une enquête de police s’ouvre, et avec elle, la partie la plus affligeante de tout l’épisode. On commence par les blagues vaseuses du médecin légiste, on enchaîne avec les interrogatoires des Castella en famille (bien oui, on va pas perdre son temps à les interroger séparément des fois qu’ils auraient des trucs à cacher...), on met en garde à vue le sourd-muet sans absolument aucune raison et on arrête finalement un suspect grâce à des photos que l’on avait en sa possession depuis le début de l’épisode...
On est dans une saga de l’été... Je ne demande pas que l’enquête soit autre chose qu’un prétexte à révélations, enguelades et tensions entre les personnages... Peu importe qu’elle soit réaliste...
Là, non seulement elle est complètement incohérente, mais surtout, elle ne sert à rien. Il ne passe absolument rien... Pas le moindre petit rebondissement...
- le surnaturel : pas d’évolution par rapport à la semaine dernière. La petite Alice voit encore et toujours Isaure et son chat... au milieu des cris de ses parents toujours à se disputer... Non seulement cette crise conjugale est assez inutile, mais surtout elle nous inflige des moments supplémentaires avec la petite actrice, qui, honnêtement et pour être gentil, joue encore plus mal que Brigitte Fossey dans « Jeux interdits » (voire dans « Le château des oliviers »)... Elle annone des dialogues pseudo littéraires auxquels elle semble ne rien comprendre, son visage est inexpressif, ses déplacements pas du tout naturels...
Encore un exploit du directeur de casting...
Et puis l’image de la chute d’eau, de nuit, éclairée avec un gros spot, c’est vrai, c’est joli... Mais pas dix sept fois dans un seul épisode ! On a compris que la lac et la cascade était Le lieu de la saga... S’il ne s’y passe rien, inutile de nous le montrer...
Enfin, dernier reproche, mais pas le moindre... Les costumes ! Et surtout ceux de Yerlès... Il erre la moitié de l’épisode avec un vieux t-shirt gris et une chemise à carreau... Même les bûcherons canadiens ont un sens plus aigu de la mode...
Et il finit avec une chemise grise parsemée de fleurs rouges immondes !
Quand on pense que Christina Réali doit jouer la femme transie d’amour à ces moments là... On peut la féliciter d’avoir réussi à garder son sérieux pendant ces scènes, à défaut d’avoir été convaincante...
Essayez, vous, dans votre cuisine de simuler des sentiments amoureux le regard fixé dans les yeux globuleux d’une vieille sole que vous aurez emmaillotée dans le foulard à fleurs de votre mémé... C’est pas facile, je vous assure !
Allez, je ne dis rien de la grossesse surprise de la fille de Réali... J’en ai assez fait.
Et dans ce désastre, Clementine Célarié s’en tire avec les honneurs... Alors que le reste de la distribution s’empêtre les pieds en essayant de faire ressentir des intensités dramatiques frelatées avec le plus de sérieux possible, elle fait du Célarié (son personnage le lui permet) et semble tout prendre avec distance et humour... Un rayon de soleil salutaire dans cet épisode lamentable...
Un gâchis énorme que cette deuxième partie... Les intrigues n’avancent pas, les scènes sonnent faux... Une énorme déception !
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires