Accueil > Critiques > Archives > Le Miroir de l’Eau > Alors, ça avance ?
1.03 - Episode 3
Alors, ça avance ?
Episode 3
lundi 23 août 2004, par
Un épisode charnière qui peut relancer la saga ou la plomber définitivement... Qu’en est-il ?
Dans un sens comme dans l’autre, la tâche de l’épisode de ce soir n’était pas des plus faciles... Soit il pouvait faire encore pire que le précédent (ne pas faire avancer l’intrigue d’un pouce en centrant toutes les scènes sur la gamine la plus mauvaise actrice de tous les temps et sur Bernard-coupez-lui-les-cheveux-Yerlès ! ), soit il reprenait les choses en main, reliait toutes les histoires entre elles, faisait prendre aux intrigues de nouveaux virages, et relançait la saga sur des bases solides pour lancer un final époustouflant !
Evidemment, aucun de ces deux buts extrêmes n’est atteint... Ce troisième opus aquatique et réfléchissant alterne les séquences affligeantes avec les scènes qui auraient pu faire partie d’une grande saga comme on les aime...
Commençons par le pathétique...
Encore Bernard, qui ouvre cette soirée en nous offrant avec Réali une des scènes d’amour les plus navrantes que l’on ait pu voir depuis longtemps... On les voit, sans aucune raison, à poil, enlacés, complètement trempés (on ne sait pas s’ils prennent une douche ou s’ils ont plongé dans le lac auparavant...)... Même les couvertures des bouquins "Harlequins" ne font pas aussi kitsch !!!
Toujours Bernard, qui sauve de la noyade la petite Alice, qui venait de se jeter dans le lac. Bernard, quand même, c’était l’occasion de mettre fin aux souffrances d’une grande partie des téléspectateurs, heureux d’être débarrassés de ce personnage mal écrit et mal joué... Et puis, du coup, en la laissant mourir, tu donnais un peu de relief au tien de personnage... Tu devenais mystérieux, un peu sombre, un personnage intéressant... Peut-être qu’on aurait arrêté de se focaliser sur ta coupe de cheveux, qui aplati tout ton visage et te donne un air de cocker dans toutes les scènes où, au choix, tu essayes de faire passer des expressions de compassion, de détresse, d’amour, d’exaspération...
Enfin, Bernard - toujours toi - mais aussi Christina, Line, et toute cette histoire de meurtre... On s’en fout royalement... Il n’y a aucun relief dans cette intrigue, les actions des personnages ne sont que la répétition de celles du premier épisode : Line Renaud ne dit rien alors qu’elle sait tout, Réali veut savoir alors qu’elle sait dans son inconscient, Bernard ne sait rien et ne comprend pas grand chose, la cascade n’en finit pas de s’écouler et au ralenti le plus souvent... Rien de nouveau dans cette histoire là !
Bon, si, il faut être honnête, les scénaristes nous ont révélé l’identité du meurtrier d’Izaure (et sûrement d’Anaïs...) Oh, bien sûr, ils ne nous l’ont pas montré abruptement, comme ça, mais que vient faire dans toute cette histoire la scène de Josepha aka Clémentine Célarié avec son frère, le directeur de l’école ? Ce personnage du frère n’a absolument aucun intérêt... Il n’a pas la moindre petite histoire, le moindre petit lien avec personne... Alors qu’est-ce qu’il fait, croyez-vous, à apparaître de temps en temps dans chaque épisode, si ce n’est pour ne pas paraître être sorti de nulle part lorsque sa culpabilité sera révélée lors du dernier épisode ? (Si ce n’est pas lui le meurtrier, je vais avoir l’air bien débile la semaine prochaine... Mais bon, j’en prends le risque... Je saurai noyer le poisson, me trouver une bonne dizaine d’excuses, accabler Bernard Yerlès et les scénaristes...)
Heureusement qu’au milieu de tout ça, il y a Anna et Robin, connus également sous les pseudos « maîtresse_d_école_adoptée » et « flic_divorcé_père_d_Alice »...
Les acteurs qui les incarnent sont bons et ont le physique de l’emploi (ben oui, Bernard, c’est important aussi...). Gaëlla Le Devehat, entre Chiara Mastroianni et Laura San Giacomo, est touchante dans son rôle de jeune femme perdue, coincée entre la révélation de son adoption, son mariage imminent et son désir pour un autre homme...
Et Thierry Neuvic, au sourire carnassier et à l’assurance urbaine (sic), reste crédible dans toutes ses scènes, des plus réussies, celles de la conquête amoureuse, aux plus ratées, celles de l’enquête policière qui semblent avoir été écrites au marteau-piqueur ! Et Monsieur Neuvic, il est fichtrement beau... Ce qui ne gâche rien...
Les deux sont donc justes dans une passion amoureuse qui se développe sur fond de déchirement matrimonial pour l’un et de révélations familiales pour l’autre... Avec un peu d’avance sur les personnages (la liaison avec la trame principale et les Castella n’est pas très subtile tout de même), on découvre avec délice (pour peu que l’on soit friand de ce genre de rebondissement) que Anna est la fille cachée d’Izaure !!
Cette intrigue se serait intégrée parfaitement dans une bonne vraie saga familiale en 8 ou 9 épisodes et qui se serait tenue éloignée des affaires criminelles...
Quatre épisodes, comme le Miroir de l’eau, c’est trop court pour qu’il y ait un véritable souffle romanesque, de grands personnages, de fortes passions, des rebondissements spectaculaires... Il faut du temps pour s’approprier les personnages et pour que ce qui leur arrive nous touche vraiment...
Dans cette optique, le premier épisode était trop dense... Presque trop de péripéties pour des personnages qui ne nous intéressaient pas encore... Le second, par son immobilisme narratif, fut très frustrant, car avec 4 parties, il n’y a pas de temps à perdre...
Et ce manque de temps affaiblit l’ensemble : la grossesse de la fille de Réali est l’exemple de ligne narrative inutile sur quatre épisodes, mais dont l’existence ralentit en plus le déroulement des autres histoires...
En conclusion, un épisode supérieur au précédent mais toujours décevant par rapport aux promesses du premier... L’intrigue mystico-policière est définitivement ratée. Restent les amours d’Anna et de Robin. C’est maigre, tout de même !
LTE || La Ligue des Téléspectateurs Extraordinaires