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Les Films de la Nouvelle Génération ou la désévolution

mercredi 12 novembre 2003, par Innuendo

Quand les scripts sont atteints du syndrome de Barclay...

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Les phénomènes de Kelleyrisation et Wheadonisation sont désormais des expressions familières chez les fidèles visiteurs de la LTE, de EDUSA et autres groupuscules cathodiques gravitant telle une nuée de mouches à m ?iel autour de la Fédération Luxembourgeoise de Tennis ? mais je m ?égare ?
Il existe en effet un phénomène bien pire que les deux précités, qui repousse encore plus loin les confins du néant psychotique de la paresse scénaristique : la désévolution, que nous appellerons avec plus d ?élégance le Syndrome de Barclay (d ?une part parce que Sylvie c ?était déjà pris, et d ?autre parce que « désévolution » ça n ?est pas très français comme mot ? je le sais, je l ?ai pas trouvé dans mon dictionnaire LaBlonde !).
Et c ?est là qu ?il est utile de faire un petit rappel de startrekologie à l ?intention de mes lecteurs trekky dilettante, ainsi que par pure charité envers les personnes égarées sur cette page et qui se demande bien de quoi je peux parler depuis le début de cette chronique (enfin ceux qui seront arrivés jusqu ?à cette ligne en tout cas ?). Le Syndrome de Barclay est apparu dans STTNG 7.18 Genèse (Genesis) : dans ce très bon episode, l ?équipage de l ?Enterprise-D est victime de lymphocites T articiels créés par le Dr Crusher pour soigner la grippe de Barclay (pas le basketteur ? ni le sénile producteur atteint de priapisme ? ni la banque !!! Il s ?agit du Lieutenant Reginald Barclay, interprété par Dwight Looping Schultz). Cette affection provoque la désévolution des personnes qui en sont atteintes : elles reprennent peu à peu la forme d ?un de leur ancêtre évolutif (qui de l ?Australopithèque et qui d ?autre de l ?Amphibien). En effet, le syndrome a réactivé des gênes ancestraux, toujours présent mais en dormance dans le génome humain actuel.
C ?est à ce moment précis que dans un remarque emprunte de l ?effronterie qui vous caractérise, vous vous demanderez : « mais enfin, où est-ce qu ?il veut en venir ?! ». Tout simplement au fait que ce syndrome a aussi touché les intrigues des films tirés de TNG : les scénaristes sont consciencieusement revenu étape par étape sur deux évolutions majeures de certains personnages, évolution qui s ?étendait sur toute la durée de la série ! Et tout ça pour au final réactiver de vieilles intrigues datant des premiers épisodes ! Quelle vision messieurs !
Mais voyons tout cela de plus près ?

Data et la puce d ?émotivité
Le Lieutenant Commander Data est l ?un des très rare androïde doté d ?un cerveau positronique, ce qui en fait l ?une des intelligences artificielles les plus évoluées de la galaxie. Ce personnage est défini dès le début de The Next Generation comme un être extrêmement intelligent (en gros il sait tout sur tout ? un peu comme John Doe mais Data lui est dans une bonne série !) et dont le seul but est de devenir plus humain chaque jour. Et la série de nous présenter les différentes expériences qu ?il fera pour tenter de se rapprocher de ses modèles humains : Data s ?essayera, avec plus ou moins de réussite, au sexe, à la paternité (son éphémère fille androïde Lal) et à une relation romantique (dans cet ordre !), à la danse (avec le Dr Crusher), au violon, à la peinture, à la résolution d ?enquêtes de Sherlock Holmes (avec Geordi en Dr Watson), à la responsabilité d ?un animal familier (son chat Spot) ? et à l ?humour. Durant les 7 ans de Data à bord de l ?Enterprise-D, il connaîtra une évolution certaine mais néanmoins subtile, à telle point qu ?elle est presque indécelable au visionnage de toute la série dans sa continuité ; mais revoir le pilote après avoir vu le dernier épisode permet de constater le fossé qui s ?est creusé entre les version 1.0 et 1.5 de notre androïde albinos préféré (et surtout le jeu incroyable de Brent Spiner, l ?interprète de Data).
Toutefois Data constate dans le film ST Generations (1994) qu ?il est arrivé au bout de ce qu ?il pouvait accomplir par ses propres moyens. C ?est là que Data prend la décision qui devait marquer le stade final de son évolution. En effet, le problème de Data est qu ?il est incapable d ?éprouver la moindre émotion : il n ?est tout simplement pas équipé pour. Nous découvrirons pourquoi dans l ?épisode TNG 4.03 Les Frères (Brothers) : Lore ( ?de Maison du Café ?), le « frère maléfique » de Data, un androïde lui aussi fabriqué par le Dr Soong est lui équipé d ?une puce d ?émotivité, et ce depuis sa mise en service. L ?alliance immédiate de son intelligence illimité et de sa capacité à avoir des sentiments a causé son caractère orgueilleux à l ?extrême et par dessus tout dangereux pour l ?humanité. «  Le pouvoir absolu corrompt » disait Maitre Yoda ou Maître Capello, je ne sais plus ? C ?est pourquoi le Dr Soong l ?avait rapidement déconnecté et avait ensuite conçu Data exactement sur le même modèle sauf que ce dernier ne posséderait pas cette fameuse puce, le forçant ainsi à d ?abord découvrir l ?humanité pour évoluer. Soong avait néanmoins prévu qu ?un jour Data aurait besoin de cette puce pour parachever sa programmation. Mais Lore dérobera la puce et se l ?implantera en plus de la sienne (TNG 4.03). Cette surcharge sensitive le poussera finalement dans un délire mégalomaniaque où il s ?alliera finalement avec les Borgs !! Data retrouve alors Lore (allitération), le désactivera définitivement et récupérera la puce. (TNG 6.26-7.01 Descente aux Enfers-1&2 / Descent-1&2). Cependant, il choisira de ne pas l ?utiliser immédiatement, estimant qu ?il n ?a pas encore fait le tour de ce qu ?il pouvait apprendre par lui-même. Et c ?est donc dans Generations que Data 1.5 décide finalement de s ?implanter cette puce d ?émotivité. Geordi le prévient (et c ?est donc bien une réplique écrit par les scénaristes ?) que cette implantation sera DEFINITIVE, qu ?il ne pourra PAS revenir en arrière. Data 2.0 sera donc sous l ?emprise constante des ses émotions, et devra composer avec ? comme tout humain en somme. Il devra d ?abord commencer par les explorer, un nouveau défi pour ce robot acculé. (non, non, je ne vois pas là matière à rire espèce d ?emmanchés du bulbe !).
Jusqu ?ici, tout va bien ? (enfin sauf le film lui même, qui est un ratage)
1996 : sortie du, au demeurant excellent, Star Trek First Contact. Lors de la contre-attaque contre les Borgs dans les coursives de l ?Enterprise-E, Data avoue éprouver de la peur ? et le Capitaine Picard de lui conseiller d ?ETEINDRE sa puce d ?émotivité ! Et Data de s ?exécuter ! (enfin d ?obéir, pas de se défenestrer ? quoique se pour se défenestrer sur un vaisseau spatiale il faut se lever tôt !). Voilà ! On ne sait pas trop comment se débrouiller avec ce Data 2.0 qui devait forcément être différent de celui la série, ou bien on n ?a pas voulu paumer les spectateurs occasionnels de la série qui s ?attendent à voir en Data cet « éternel » robot un peu gauche (?ce qui signifie maladroit et non membre du Parti Radical) alors on ressort d ?un coup de baguette magique le Data 1.5. En gros, on a un Data 1.75 qui peut basculer sur commande en mode 1.5 ou 2.0. Le pire est de constater que les 2 films ont été écrits par les mêmes scénaristes ?
« Mais jusqu ?où s ?arréteront-ils ? » demanderez-vous, en faisant pour la première fois depuis le début de cette article preuve d ?un peu de jugeote. Ils n ?ont pas trouver mieux que de revenir carrément au Data 1.5 !! C ?est ainsi que dans ST Insurrection (1998), lorsque Picard apprend que Data a pété les plombs, il demande à Geordi si cela pourrait être du à sa puce d ?émotivité - roulement de tambour - voici la réplique qui annihile 178 épisodes et 1 film d ?évolution du fabuleux personnage de Data : « Non, il ne l ?a pas emporté » ?. Sous-entendu cher spectateur : « Te tracasse pas, on te ressort le bon vieux Data des familles, qui réagira comme d ?habitude. D ?ailleurs pour bien te montrer qu ?on reste en terrain balisé, on va te ressortir la confrontation entre Data et un mioche ? ça fait toujours pleurer dans les chaumières ». Brent Spiner regrettera publiquement la réutilisation dans ce film d ?un gamin pour remettre Data en question, situation déjà vue maintes fois dans la série (d ?ailleurs le gamin d ?Insurrection s ?appelle Arthim ? on aurait du la voir venir la tête à claque !). Spiner réagira donc en co-écrivant le scénario du film suivant Nemesis (2002) pour jouer enfin un Data intéressant sur grand écran ? Eh bien cher Brent, tu aurais du méditer cette phrase de Aaron Spelling (à moins qu ?elle ne soit de Nikos Aliagas) : « La critique est aisée mais l ?art est difficile » car quand on voit le résultat (un nouveau frère caché plus proche de Rain-Man que de Lore et un sacrifice final qu ?on voit encore plus venir depuis le début du film que le naufrage du Titanic dans ?Titanic) tu aurais mieux fait de t ?abstenir ?

Une bétazoïde, un Klingon et un barbu : 3 possibilités ?
Malheureusement, Data n ?est pas la seule victime du syndrome de Barclay. Une autre évolution progressive sera effacé par les films. Il est vrai qu ?il s ?agit d ?une intrigue un peu plus secondaire mais tout même, il n ?y a pas de raison.. mais bon, on vas quand même pas encore en faire des pages parce que je commence à avoir mal au doigts et comme demain j ?ai une compétition de curling, il va falloir que je vous laisse ?
La Conseillère Deanna Troi et le Commander Will Riker vécurent d ?amour et d ?eau fraîche avant que Riker ne choisisse sa carrière à sa dulcinée. Quelques année plus tard, il se retrouveront tout deux comme officier sur l ?Enterprise-D (et accessoirement dans une série télé !). Après un malaise certain (et un certain malaise), leur relation évoluera vers une proche amitié. Mais les scénarites n ?oublieront de nous ressortit cette ancienne romance dès qu ?un manque d ?inspiration se fait sentir ? (là aussi au grand regret des acteurs concernés)
C ?est alors que Worf rentre dans la danse (je pouffe rien qu ?en imaginant la scène ?). Le Lt Commander klingon chargé de la sécurité sur l ?Enterprise-D se rapprochera de Troi alors que celle-ci l ?aide à faire face à son inattendu rôle de père, (à partir de TNG 5.20 Le prix d’une vie/Cost of Living, sa mère ayant été assassinée peu de temps après avoir présenté son fils, de 3 ans, à Worf ! (TNG 4.07 Reunion). Comme quoi les gamins ça marche vraiment pour draguer. Mais cette relation ne sera pas précipitée du jour au lendemain dans la série. Son évolution sera très progressivement évoqué par très petites touches (notemment dans TNG 6.08 Pour une poignée de Data/A Fistful of Data et 7.10 Univers Parallèles/Parallels). C ?est finalement dans le tout dernier épisode de la série (7.26 Toutes les bonnes choses ?/All good things ?) que l ?on verra Worf et Troi s ?embrasser.
Si vous avez suivi un minimum ce que je vous raconte depuis tout à l ?heure, vous devez vous douter que là arrive les films et leur gros bouton RESET. C ?est bien ce qui se passe. Pour commencer, aucune référence n ?est fait à la relation Worf/Troi dans le film Generations, tout comme dans le film suivant First Contact. Soit ? on peut convenir que ce n ?était pas le sujet principal du film. Mais entre temps, Worf a rejoint l ?équipage Deep Space Nine (ST DS9 4.01-02 La Tradition du Guerrier-1&2/The Way of the Warrior-1&2), où il n ?est là encore JAMAIS fait mention de Deanna Troi même lorsque Worf entamera une sérieuse relation avec Jadzia Dax (ST DS9 5.03 Looking for Par’mach in all the Wrong Places) ? qui ira jusqu ?au mariage ! (ST DS9 6.07 You’re Cordially Invited ).
Finalement, avec Insurrection, il est décide de refaire tomber Troi et Riker dans les bras l ?un de l ?autre, en prenant pour excuse l ?effet « fontaine de jouvence » de rayons de la planètes Baa ?ku ? là aussi, on cherche à remettre le publique dans une intrigue rebattu, surtout maintenant que Worf est hors jeu. D ?ailleurs ce dernier n ?a pas volé son surnom de « scoumoune du quadrant Alpha » puisque après avoir vu mourir la mère de son fils et s ?être fait repiquer Troi dès qu ?il avait le dos tournée, c ?est sa nouvelle femme, Jadzia, qui sera tuée ! (DS9 6.26 Tears of the Prophets). La seule chance qu ?il a eu c ?est d ?avoir éviter d ?avoir Lwaxana Troi pour belle-mère (qui en plus d ?être connue sous le surnom de « l ?emmerdeuse du quadrant Alpha », s ?amusait à l ?appeler Mr Woof !).
Finalement, Nemesis enfoncera le clou puisque la scène suivant directement le prologue romulien n ?est rien d ?autre que le mariage de Troi et Riker !!! Avec un Worf qui a la gueule de bois ? retour à la case départ !


Mais ne vous méprenez pas, malgré ces quelques pinaillages, Star Trek reste un univers formidable ? et cohérent (la plupart du temps). On pourra conclure en disant que « qui aime bien, châties bien » (Oscar Wilde ou Marthe Villalonga ?)

END TRANSMISSION Ùù*$ ?.. ^ùµ%$^ :§/ ; ? ç ?-(è !m-(è)àç » ?..CloneWarsc ?estsuper.??+(8-é* ??/+é ?ç-)à* !$