Quoi que de façon brouillonne et parfois bancale, les deux premiers épisodes ont posé les bases de l’Univers de « Maison Close ». Maintenant, il s’agit de rentrer dans le vif du sujet. *Si* il y a un sujet...
Gaillac prend Rose en main et la persuade qu’elle n’a d’autre choix que de donner son corps à la Maison Close. Hortense tente de réparer le coup auprès du client lésé la veille par la fuite de Rose, tandis que des cadeaux de Gaillac permettent de mettre fin à la grève des filles. Véra cherche en secret à prouver la culpabilité d’Hortense dans la mort du Baron, mais ses actions ne mènent pour l’instant qu’à l’arrestation d’Angèle. Gaillac lui offre bientôt un autre moyen d’acquérir sa liberté...
On aime :
Après l’ouverture un peu tape à l’œil de la semaine dernière, la réalisation de Mabrouk El Mechri donne l’impression de trouver cette semaine un point d’équilibre, réservant ses scories stylistiques aux scènes qui les justifient (notamment les flash-backs sous l’effet de la drogue de Rose, dans l’épisode 4).
Canal+ a longtemps poussé à multiplier les rebondissements et à maintenir un rythme très élevé dans ses séries. Il est donc agréable de voir que la chaîne a appris à relâcher la pression. « Maison Close » s’autorise ainsi des scènes entre les filles du Paradis (par exemple le jeu de carte) qui montrent la vie à l’intérieur sans nécessairement faire avancer l’action. Le problème, c’est que pour cela marche pleinement, il faudrait que la série remplisse pleinement certaines conditions, ce qui n’est pas le cas. D’abord l’intrigue manque de direction forte (ce troisième épisode ne repose sur rien ou presque). Ensuite, l’empathie pour les personnages n’étant pas vraiment au rendez-vous, ils peinent à maintenir à eux seuls l’intérêt.
On aime moins :
Ça se traine, ça se traine, et c’est effrayant comme la série ne raconte rien. Elle n’a accessoirement pratiquement pas d’humour non plus, au-delà d’une ou deux répliques. On est dans la vignette, la chronique, et ça ne suffit pas à retenir l’attention. Le caractère fade et anonyme des clients du bordel illustre cet absence criante de dramaturgie. Et quand ils évoluent, comme le jeune client du premier épisode, c’est essentiellement hors-écran.
La série a par ailleurs beaucoup de mal à tenir ses pourtant ténus et pas si nombreux fils narratifs, qui disparaissent d’un épisode à l’autre.
On n’aime vraiment pas :
J’ai dit plus haut que le troisième épisode ne reposait sur presque rien narrativement. Il aurait mieux fallu que ce ne soit rien du tout, tant la trame principale de cet épisode est de mauvais goût. Au premier plan, on trouve en effet un suspense franchement malsain et dégueulasse au sujet du dépucelage, et donc du premier viol, de la nouvelle venue enrôlée de force.
« Quand sera-t-elle dépucelée ? Par qui ? A quel point souffrira-t-elle ? » nous fait-on nous demander quarante minutes durant. Le tout culminant en fin d’épisode par la scène en question, filmée en gros plan sur le visage en pleurs de la jeune fille. Un exemple de plus à ajouter à la liste des représentations malsaines et fascinées du viol au cinéma et à la télévision ces dernières années.
J’avoue que je suis curieux de voir les audiences de demain. Même si le résultat m’a surpris, je peux comprendre que le cul fasse vendre et ait permis le record d’audience de la semaine dernière. Mais si les gens sont revenus et restés pour cela, c’est que, vraiment, je dois passer à coté de quelque chose...
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Dernière mise à jour
le 12 octobre 2010 à 01h34