IMPRESSIONS — Misfits, Episode 2x01
Premières réactions à chaud...
Par Dominique Montay • 17 novembre 2010
Chaque semaine, quelques jours après leur diffusion, Le Village revient sur l’événement télévisuel de ce mois de Novembre en Grande-Bretagne, la diffusion de la saison 2 de « Misfits ».

Avoir des super pouvoirs dans une ville de banlieue en Angleterre quand on a passé l’adolescence, est-ce que ça permet de mieux vivre le passage à l’âge adulte ?

On aime

Tout simplement le fait que la série soit de retour. La très bonne surprise de 2009 revient et la bonne nouvelle, c’est qu’aucune des pistes narratives de la saison précédente n’est évacuée. Les flics sont toujours à l’affût du groupe, Nathan est toujours six pieds sous terre (pas pour très longtemps), l’ancienne contrôleuse de peine est toujours morte dans un congélateur, et les personnages sont les mêmes.

Le méchant de la semaine est assez réussi. Et pourtant quand on est à la fois internée, ancienne petite amie de Simon, l’introverti-pyromane-sociopathe, et en plus, métamorphe, on traîne de sacrés boulets derrière soi. Mais plutôt que d’être bazardé là gratuitement, ce personnage va servir de révélateur aux autres. Car en plus d’avoir une incidence directe sur l’histoire, elle va, grâce à son pouvoir, révéler le meurtre commis par Simon aux yeux des autres, créer des tensions entre Curtis et Alisha, et ralentir le couple Nathan-Kelly.

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Curtis et Simon
En voilà deux qui sont contents de se retrouver

Autre personnage nouveau, mais cette fois-ci pour un certain temps, le nouveau contrôleur de peine. Beaucoup moins investi que ses prédécesseurs, il se fout de tout, et veut avant tout passer des journées tranquilles. Il n’aime pas son boulot et se met « off » entre 9h et 17h, parle le même langage que ces adolescents et n’essaie pas de les changer. Si cette façon d’être n’est pas spécialement louable, elle a le mérite d’être très agréable à regarder.

Les dialogues sont toujours aussi bons, savoureux, et drôles.

On aime moins

La réalisation a beau être assez réussie et la colorimétrie assez travaillée pour détonner dans la fiction actuelle, j’ai beaucoup de mal avec l’usage systématique du flou pour isoler l’important, surtout quand il semble fait un peu à la va-vite et floute aussi le visage de celui qui parle. La série vise un public adolescent, mais cette esthétique venant du clip semble un peu trop utilisée pour faire « mode ». Dommage.

Curtis n’est pas le personnage le plus important de la série, ni le mieux servi, il n’est donc pas étonnant que son pouvoir soit sans intérêt. Pas pour les personnages, tant cette gomme humaine est très utile, mais pour la narration. Par son existence, Curtis remet en cause tout ce qu’on voit, et on sait très bien que plus c’est choquant, plus il y a des chances que Curtis remonte le temps pour changer l’événement. Une énorme facilité scénaristique en puissance (et déjà utilisé en tant que tel à nombreuses reprises). Et ce même si, sur cet épisode, ça permet de sortir l’une des phrases les plus drôles de la série, dans le contexte (« Could we stop killing our probation officers ? »)

On ne sait pas trop quoi penser

Du héros masqué. Il est fort, il va vite, il sait tout, il les sauve. Très bien. Après tout, la logique veut, dans ce type d’histoires, que les menaces grossissent, que les protagonistes du haut de la pyramide se fasse connaître et évoluent avec ceux de la base. Il est encore trop tôt, pour l’instant, pour savoir quel sera l’apport de ce personnage.

Ca y est, « Misfits » a brisé le quatrième mur. Par la voix de Nathan, en fin d’épisode, qui balance à la cantonade que ce type masqué, « on s’en occupera la semaine prochaine, voire celle d’après », sous entendu à l’attention du téléspectateur, à qui il donne rendez-vous à l’épisode 3. Il enchaîne même en disant que dans six semaines, c’est la fin de leurs travaux d’intérêts généraux. Donc, 6 épisodes. On attend de voir ce que les auteurs vont faire de cette transgression. Continuer, insister, ou s’arrêter là. C’est un clin d’œil appuyé au public très malin. Il faut juste éviter de donner l’impression qu’on lui dit « regardez comme on est malins » quand on le fait… à voir.


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Post Scriptum

Crédit photos : e4.com