IMPRESSIONS — Misfits, Episode 2x03
Premières réactions à chaud...
Par Dominique Montay • 2 décembre 2010
Chaque semaine, quelques jours après leur diffusion, Le Village revient sur l’événement télévisuel de ce mois de Novembre en Grande-Bretagne, la diffusion de la saison 2 de « Misfits ».

Est-ce que coucher avec son petit ami qui vient du futur, c’est tromper ? « Misfits » soulève la question mais n’y répond pas. Du moins dans ce troisième épisode.

Curtis cherche à faire amende honorable auprès de la jeune femme qu’il a vu dans le futur et dans le lit de laquelle Nathan a laissé un cadeau odorant. Nathan et Simon emmènent Kelly chez le tatoueur. Alisha cherche l’homme masqué.

On aime

Le méchant de la semaine. Pas pour lui en particulier (ses tatouages prennent vie, ou influencent celle du tatoué), mais sur le statut de méchant de la semaine dans la série. Ces derniers sont rarement gratuits, fréquemment en retrait, souvent tellement bien intégrés au récit qu’ils ont une influence sur l’évolution générale des personnages. Ici, le tatoueur met le chaos dans les relations du trio Kelly-Nathan-Simon en apparaissant dans deux scènes. On en vient à se moquer de savoir si le gang va mettre hors d’état de nuire le tatoueur, mais on se demande comment ils vont gérer les conséquences de son passage. Cette façon d’écrire permet le tour de force de ne jamais avoir d’épisode dit "loner", et donc d’intégrer tous les éléments à la mythologie.

La relation amoureuse entre Alisha et l’homme mystérieux. Même si ça se fait avec une rapidité confondante. Déjà pour l’identité du l’homme mystérieux. C’est inattendu et extrêmement touchant. Aussi parce que (et ça explique sûrement la rapidité avec lesquelles les choses arrivent) l’homme-mystère vient du futur. Et que dans ce futur, lui et Alisha forment un couple. Et qu’accessoirement, il peut la toucher sans déclencher son pouvoir. Ensuite, ça sort Alisha de sa relation somme toute assez inintéressante avec Curtis, dont les auteurs avaient fait un peu le tour en première saison. Enfin, ça donne une dimension romantique à une histoire qui n’en avait aucune, sans que ça soit ni artificiel, ni exagéré.

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Alisha et l’homme-mystère
"Et il peut faire ça, Curtis ? Ben nan."

L’enchaînement de deux scènes "chaudes" dans leurs prémices et pourtant diamétralement différentes dans leur déroulement. D’abord, celle suave et érotique entre Alisha et l’homme-mystère. Puis celle, maladroite et gauche entre Nathan et Kelly, qui ne mènera à rien. Ces deux scènes offrent deux réalisations complètement différentes : l’une fluide, filmée au près du corps, avec des enchaînements fondus, l’autre brutale, accentuée par des plans larges et des coupes franches. Un vrai exemple de forme qui se met au diapason du fond, et une belle preuve que la réalisation, elle aussi, aide à mieux raconter les histoires.

J’en parlais la semaine dernière avec la vision du futur de Curtis, mais celle qu’offre l’homme-mystère soulève des questions qui ont toujours une dimension humaine. S’il est sous-entendu que les choses changent dramatiquement dans le quotidien des héros de la série, les auteurs parviennent à faire ressortir majoritairement des considérations humaines, centrées sur les personnages : comment Alisha va gérer d’avoir rencontré son âme soeur du futur avant que ce soit le cas, est-ce que dans ce futur, Alisha est morte ?...

On aime moins

Curtis. Curtis. Curtis. Les intrigues concernant ce personnage me plongent dans un ennui profond. Et pourtant, elles pourraient être un parfait négatif de celles vécues par Alisha. Mais la platitude du personnage, couplée à une utilité toute relative de son existence dans le récit rend tout ce qu’il vit sans saveur. La suite de la série pourra me donner tort, mais pour l’instant, s’il faut désigner un maillon faible à la série, je ne chercherais pas longtemps.


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