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24
2x18 - 1am to 2am
Consequences
mardi 15 avril 2003, par
Ce qui est embêtant avec une série comme 24, c’est que les épisodes de qualité s’enchaînent à une telle vitesse que ça devient rapidement difficile d’écrire une review longue et élaborée sur l’heure écoulée. On en viendrait presque à espérer que les scénaristes se manquent le temps d’un épisode ! D’un autre côté, se louper sur un épisode de 24, c’est mettre en péril tous les épisodes suivants... donc non, n’espérons pas un mauvais épisode.
Bref, vous l’aurez compris, je ne vais pas faire dans l’originalité : une excellente heure de 24 vient de s’écouler. Mais que s’est-il passé me demanderez-vous ? Rapide résumé :
Jack, Kate, Yusef et Wallace comprennent que les employeurs de ce dernier comptent bien le liquider avant qu’il ne puisse divulguer la moindre information qui pourrait empêcher la guerre. Ils réussissent à s’enfuir du guet-apens mais Wallace est grièvement touché. Il meurt dans une clinique alors même qu’il soufflait à Jack l’endroit où est dissimulé la puce disculpant les 3 pays du Moyen-Orient d’être à l’origine de l’attentat. The Kief’ découvre que le soldat s’est implanté la puce dans l’abdomen : il la retire...
à la CTU, Tony, avec l’aide de Carrie, exerce une forte pression sur Michelle pour qu’elle avoue avoir aidé Jack : elle craque et tente de justifier son acte. Tony semble comprendre mais n’accepte pas, lui demandant si jusqu’à présent aider le fait qu’elle aide Jack a servi à quelque chose : pour lui, il n’y a toujours pas de preuve.
Président Palmer doit faire face avec son staff aux premiers débordements de la population. Il décide d’envoyer la garde nationale pour empêcher les émeutes et de frapper fort devant les médias pour que tout le monde comprenne qu’il ne se laissera pas déborder. Hélas, la Garde fait dans l’excès de zèle et tue deux personnes : un leader des émeutes et un jeune oriental qui aurait normalement du être protégé.
Kim avoue que le pistolet ayant tué le gérant du magasin lui appartenait. Amenée au centre de détention, elle apprend que tout ce qui lui est arrivé ce jour a été confirmé et qu’aucune charge ne sera retenu contre elle. En appelant Tony, elle apprend que son père n’est pas mort. Elle réussi à joindre Miguel pour lui annoncer toutes ces bonnes nouvelles : Miguel se réjouit pour elle et lui annonce que c’est terminé entre eux deux. On découvre qu’il a perdu une jambe...
Alors que l’épisode précédent nous proposait de remettre en cause les personnages principaux, celui-ci nous offre la possibilité de nous pencher sur les conséquences des actes immédiats des protagonistes de l’histoire, principalement à travers trois personnages : Palmer, Kim et Michelle. C’est une initiative intéressante car jusque là, les héros devaient répondre d’actes commis bien avant les 24 heures fatidiques (c’était même le principe de Day 1). Assister aux actions et aux conséquences est particulièrement excitant pour les téléspectateurs que nous sommes.
Les actions de Michelle sont assez banales et pas forcément les plus intéressantes : elle a menti à Tony, trahi sa confiance. Résultat : Tony se détourne d’elle, ne souhaite même plus vraiment converser avec alors même qu’on pensait quelques heures auparavant que les deux allaient irrémédiablement se rapprocher. Parmi toutes les story-lines du deuxième jour, la tension entre Michelle et Tony n’est surement pas la plus passionnante mais la traiter de bout en bout permet de donner plus de profondeur à deux personnages pour lesquels nous n’aurions autrement que peu d’intéret. Ce souci constant de faire vivre les héros de l’intrigue est une des grandes réussites de 24.
Kim solde sa journée dans cet épisode : on imagine difficilement que les scénaristes vont la faire repartir maintenant dans d’improbables nouvelles aventures (ou alors ça serait vraiment se foutre de la gueule du monde !). La bonne surprise, c’est que pour la première fois Kim subit le contrecoup de ses actions inconsidérées. Il faut être clair : n’importe quelle personne normalement constituée (avec un cerveau donc) aurait systèmatiquement pris des décisions opposées à celles de Kim. Du coup, le fait que Miguel rompe et refuse dorénavant de lui parler constitue une avancée majeure : pour la première fois depuis le début de la série, Kim n’est pas totalement excusée. Elle a fait des bétises, elle en subit les conséquences personnellement. Et là, ni la CTU ni son père ne pourront faire quelque chose pour elle : la punition ne peut que la toucher au plus profond d’elle-même. La jeune fille n’a pas encore compris tout cela mais si les scénaristes respectent leur logique (qui est de faire souffrir chaque personnage de 24), alors elle ne devrait pas tarder à affronter la réalité.
Enfin, le Président Palmer est celui dont les actions ont les conséquences les plus graves mais pas directement sur sa personne, contrairement à Michelle et Kim. Or, c’est là où la performance d’acteur de Dennis Haysbert est la plus impressionante : à l’annonce de la mort des deux personnes, le comédien nous communique toute l’affection ressentie par son personnage, profondément humain et comprenant que son pouvoir vient de faire disparaître deux hommes innocents. L’idée sous-jacente à cet épisode était d’offrir aux personnages une chance de réfléchir à leurs actes, nul doute que celui qui mesurera le plus rapidement (et sans doute avec le plus de maturité) ces conséquences sera le Président Palmer. On sait parfaitement que ces nouveaux événements joueront dorénavant dans ses prochaines décisions et que plus que jamais, il décidera de ce qu’il croit juste (s’isolant un peu plus au passage).
Aussi importants que l’intrigue, les personnages sont le sel de 24. En se donnant, en plein final, un épisode pour faire évoluer leurs personnalités après avoir utilisé une heure pour effectuer un retour critique sur les héros, les scénaristes montrent qu’ils sont en pleine possession de leurs moyens et qu’encore une fois chaque prise de risque est calculée, sans que cela nuise pour autant à l’intrigue (Jack franchissant un pas sans doute décisif durant cet épisode). L’horloge tourne mais rien n’est cédé au spectaculaire ou à la facilité, définitivement une grande série.