Accueil > Reviews > Saison 2002/2003 > 24 - Saison 2 > 2x22 - 5am to 6am
24
2x22 - 5am to 6am
Shoot again
samedi 17 mai 2003, par
Plus que trois heures pour conclure une des séries qui nous aura le plus tenu en haleine cette saison. Les espoirs sont tellement grands pour que 24 devienne le maître étalon de la série d’action qu’il s’agit maintenant de ne pas se planter... Une fin baclée et ça sera 24 épisodes à revoir pour juger de la globalité !
On ne change pas une fomule qui marche : le résumé !
Jack se retrouve avec Sherry Palmer et Alex Hewitt (qui était caché dans une pièce secrète) et après d’âpres négociations il obtient la collaboration d’Alex pour prouver que l’enregistrement de Chypre est un faux tandis que Sherry fait tout son possible pour sauver sa peau. Attendant l’hélicoptère de la CTU (qui n’arrive pas), la tension entre les différents protagonistes est à son comble, chacun soupconnant l’autre d’agir dans son dos... Alex poignarde Sherry et s’enfuit, Jack part à sa poursuite sans aider l’ex-femme du président,
le président Palmer, destitué, ne peut pas faire grand chose. Il est isolé dans une pièce mais réussit tout de même à entrer en communication téléphonique avec Jack, le temps de lui dire de se méfier de Sherry,
à la CTU, Tony, après avoir travaillé contre Jack, se fait renvoyer par Chapelle parce qu’il insiste trop pour qu’on aide Jack. Du coup, Michelle et lui sont obligés de neutraliser Chapelle pour réquisitionner un hélicoptère à envoyer à Jack... pendant ce temps, Carrie joue toujours l’empoisonneuse de service.
Kim est bien de retour et elle reprend ses bonnes habitudes : arrivée à la maison des Matheson, elle laisse les flics dehors pendant qu’elle emballe ses affaires. Manque de chance, Gary est là et vient d’assassiner les flics. Après une lutte sans merci, Kim assomme Gary puis appelle son père pour savoir quoi faire. Jack lui dit d’abattre le fou furieux (alors à terre et sonné), Kim tire deux fois, comme lui demande son père. Gary semble bien mort et Kate Warner part récupérer Kim à la demande de Jack.
A la fin de l’épisode, c’est un sentiment bien étrange qui marque le téléspectateur : on ne sait pas vraiment sur quel pied danser... Haute voltige scénaristique ou foutage de gueule caractèrisé ? En fait, nous sommes en présence d’un épisode typique de 24, ce genre d’épisode qui donne autant de grain à moudre aux acharnés de la série qu’à ses plus grands détracteurs.
Je ne vais pas vraiment revenir sur les bons points, j’y ai déjà passé beaucoup de temps dans mes reviews précédentes et il faut varier les plaisirs de temps en temps ! La raison pour laquelle on a un sentiment mitigé à l’issue de l’épisode, c’est qu’il ne s’y passe pas grand chose au final : le climax de l’heure est centrée sur Kim, ça veut tout dire du développement des autres intrigues ! Et ce sentiment qu’on avance pas beaucoup alors qu’il ne reste plus que deux heures et que tant d’indices ont été lancés dans les heures précédentes concernant le complot et ses promoteurs inquiète. On se demande si cette deuxième saison, si engagée jusque là, ne va pas se terminer en pétard mouillé, n’osant pas affirmer ce qu’elle avait réussi à suggerer avec tant de brio. C’est un peu ce qu’on pouvait reprocher à la première saison : se focalisant sur l’enjeu immédiat, elle en oubliait de nous faire voir plus loin (et pourtant, les quelques scènes sur les argentiers derrière Palmer étaient diablement excitantes). Le deuxième jour est bien plus "jusqu’au boutiste", n’hésitant pas à nous prendre souvent à contrepied (Jack assassinant froidement, une bombe atomique explosant sur le sol américain, les musulmans n’étant pas les méchants...). On nous a habitué à un tel discours qu’aujourd’hui on ne peut plus se contenter d’une tiède dénonciation de vagues intérets économiques en Mer Caspienne. Non, il reste deux heures pour décrire un système corrompu, aux scénaristes d’aller jusqu’au bout !
Je sens venir la remarque : "Mais 24, c’est aussi des individus, des personnages qu’il faut faire vivre, on ne peut pas batir tout une série en parlant de problèmes lointains quoiqu’importants !". C’est vrai, et je reconnais humblement que cet aspect de la série m’interesse moins que celui décrit au-dessus (sauf lorsque les deux entrent en interaction évidemment). Je rajoute que si j’en parle peu, c’est aussi parce que ce morceau de l’histoire a surtout occupé la première moitié de la saison, lorsque je ne faisais pas encore les reviews de 24, du coup difficile de venir en parler aujourd’hui ! Sauf que Kim nous en donne l’occasion...
J’avoue que je n’aurais jamais cru devoir écrire cette année que Kim a eu une scène tragique et centrée sur son personnage ! Après toutes les péripéties que ce personnage a subi, je n’en attendais plus rien (et soyons clairs : quelle que soit la force de la scène proprement dite, cela n’excuse en rien la stupidité chronique de sa story-line dans les épisodes précédents). Kim, donc, abat Gary sur les ordres de son père. Peut-on imaginer pire torture mentale que celle d’un père demandant à sa fille d’abattre un homme, puis de tirer une seconde fois dessus ? On savait Jack capable de nombre d’atrocités sur des personnes qui ne comptaient pas, on n’envisageait pas qu’il puisse appliquer des principes similaires à des personnes qui comptent pour lui. Depuis la mort de sa femme, Jack est pret à tout pour préserver ce qu’il reste de sa famille, à n’importe quel prix. De fait, ce qu’il impose à Kim est totalement égoiste : il ne veut pas tant la sauver que préserver son petit carré de bonheur. Peu importe les conséquences sur Kim, il l’aura auprès de lui. Les enjeux moraux développés par cette scène sont, on le voit, terribles pour le triste personnage de Kim. Ddire que l’on souhaitait sa mort depuis des heures, nous voilà à la plaindre de la cruauté sans borne de son père ! On touche du doigt ce qui fait à la fois la force et la faiblesse du show (et qui remplit donc le débat sur sa qualité globale) : des moments de fulgurance très (trop ?) souvent contrebalancés par des séquences insupportablement ridicules.
Il reste donc deux heures et on aurait pu espérer une meilleure répartition des informations dans cette dernière partie de saison... Mais la machine est lancée, voyons où elle nous ménera !